C'est la chronique d'après guerre d'une petite communauté paysanne de la région de Padoue. Les nazis quittent le pays, les fascistes italiens commettent leurs derniers forfaits et un monde nouveau s'installe qui peu à peu mettra fin à une civilisation millénaire désormais dépassée.
Cela est raconté en quelques courts chapitres, c'est douloureux, souvent truculent ou grotesque.
J'imagine la lecture accompagnée d'une musique burlesque et dansante de Nino Rota.
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J'ignore si nous devons le titre à F.Camon ou au traducteur, mais je dois dire qu'il ne pouvait pas mieux tomber...
Jamais vu le soleil, et j'ai bien vite quitté ce tombeau !
Que c'est mal écrit ! lourdingue ! besogneux !
Pas terminé, et sans aucune culpabilité.
Ciao !
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« Vous jouez du piano ? demanda Robert Mitchum, vous avez de si beaux doigts. » Elle les fait bouger avec agilité et précision. Tu peux les regarder, c'est l'occasion de la vie. Nous n'avons jamais eu une jeune fille si belle et si proche. C'est une main faible, elle n'a jamais travaillé, ni soulevé des poids, ni souffert du soleil, de la neige, du vent. Il y a des mois de janvier où nos femmes travaillent en plein air, elles écorcent les branches avec une serpe et la neige leur écorche les mains, le sang sort des petites crevasses et dès qu'il est sorti sur les bords de la blessure, il gèle. Mais cette main est une main protégée, gardée en sécurité. Toute rose, de petite fille. On ne peut pas savoir si elle est chaude ou froide ; il est défendu de la toucher.
Lorsqu'il se mettait en colère, le major se retirait un quart d'heure dans sa chambre à coucher, prenait le couvercle d'une boîte de cirage à chaussures et le plaçait sur la flamme d'une bougie, lorsque le fer-blanc était devenu rouge le major se raclait la tête avec les ongles pour ratisser les poux, puis les y laissait tomber un à un : le pou explosait comme une goutte d'essence. Après quinze ou vingt explosions l'officier supérieur revenait dans la pièce du quartier général : il avait perdu plusieurs compagnies, mais il s'était libéré d'autant de poux.
Ferdinando Camon : Conversations avec
Primo LeviDepuis les rues de Rome,
Olivier BARROT présente le livre de
Ferdinando CAMON "Conversations avec
Primo Levi" et en lit un passage.Propos illustrés par une
photoNoir et blanc de
Primo LEVI.