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Citations de Flore Vesco (275)


Ces trois jeunes filles de la bonne société anglaise étaient de fort délicates créatures. Mrs Watkins pouvait être fière d'avoir produit ces jouvencelles aux fins cheveux blonds, à la mince ossature point trop tapissée de chair. Elle avait veillé sur leur taille étroite, leur avait appris à ne laisser échapper qu'un petit filet de voix. Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser.

[L'École des loisirs, 2021, p. 14]
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Mirella, jeune porteuse d'eau habituée à obéir en toutes circonstances pour survivre, se retrouve confrontée à l'irruption de la peste dans sa ville, ainsi qu'à l'arrivée d'un certain joueur de flûte...

Dans ce conte revisité, Flore Vesco nous prouve si besoin étant qu'elle manie la langue avec une aisance et un plaisir peu communs. Ici, elle joue avec les expressions et usages du vieux français, créant une langue irrésistible. L'ambiance de la ville est extrêmement bien rendue, avec des personnages plus ou moins caricaturaux, dont un orphelin terriblement attachant, un bourgmestre bouffi et ridicule jusqu'à la drôlerie, un vagabond pas franchement sympathique et une clique de lépreux au grand coeur. Si la drôlerie est là, cela n'empêche pas l'autrice d'évoquer des sujets forts, et avant tout celui de la position des femmes, mais aussi l'égoïsme ou la cupidité.

Encore un grand roman de Flore Vesco.
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Flore Vesco aime les mots de plus de trois syllabes, les listes, les anecdotes et tout ce qui a des bulles.
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Ah, et au fait, il l'aimait. Si, si. Tellement que ça valait bien l'effort de passer au discourt direct.
Aussi se pencha-t-il encore plus près, et il lui dit derrière l'oreille:
- Au fait, Sadima, je t'aime. Si, si.
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Il revint sur le dos. Comme il avait gardé les paupières fermées, elle s'autorisa à laisser son regard descendre. Le long du torse, puis plus bas. Jusque-là. Elle s'y attarda, les yeux rivés.
- Sadima ? dit-il soudain.
Elle sursauta, rougit violemment et détourna vite le regard. Il se souleva sur un coude :
- Vraiment, à ce stade, je pense que vous pouvez m'appeler Adrian.
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Adrian releva la tête et la regarda. Elle se perdit dans ses yeux : embrumés, lointains, libérés, enivrés, incroyables. Il laissa retomber sa tête sur l'oreiller.
- Tout de même, répondit-il. On ne sait jamais. N'hésitez pas à... continuer à chercher... par là... à explorer... plus avant.
Il n'avait même pas relevé le "milord" narquois.
Alors Salima explora plus avant.
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– Ah ! En ce cas, prenez donc une tranche de rôti froid.
– Non merci. Les lipides sont oxydés, et la polymérisation des glucides est trop prononcée, comme en atteste la dose importante de mélanoïdine.
– Pardon ?
Cette fois, Constance ne suivait plus.
– Il est trop cuit, traduisit Louis avec un clin d'œil.
– Ah oui ! Vous avez raison. Et dites-moi, monsieur Pasteur, comment se portent vos parents ? interrogea Constance, qui se demandait jusqu'où le jeune homme pouvait tenir ce type de conversation.
– Admirablement, je vous remercie. Ils maintiennent tous deux une parfaite homéostasie. Leurs systèmes nerveux autonomes, leurs systèmes endocriniens et humoraux, leurs rythmes cardiaques et ventilatoires, leurs miction et sudation, et leurs pressions artérielles, sont tous parfaitement régulés.
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Elle craignait que, n'obéissant pas à la cloche, le bourgmestre, délirant de soif, les fasse pendre, maintenant ou plus tard, s'ils réchappaient à l'épidémie.
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Je reconnais... que je suis parfois un peu fermée. Comme une huître.
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- Vous verrez, poursuivit-il. Demain matin, à 9h57 précises, je vous embrasserai.
Il ramassa sa couverture et la salua. Avant de s'éloigner, il se retourna et ajouta :
-Et je vous préviens, je vais mettre la langue.
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Savez-vous que la poutre verticale contre laquelle nous sommes adossés, et qui soutient la charpente, s'appelle une âme ? Une âme de fer ! C'est joli, n'est-ce pas ? Celle-ci est faite de treillis enlacés, si bien que ce n'est pas une âme pleine, mais une âme évidée.
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Pourtant elle ne regretta pas d'être restée à l'observer, car alors l'étranger fit un acte incrédible. Il sortit un livre. Et là, assis en pleine rue, il se mit tranquillement à le feuilleter. Mirella en demeura béante. À Hamelin, seuls le bourgmestre, quelques échevins et le prêtre possédaient des livres. Le bourgmestre en avait pas moins de huit, ce qui disait l'ampleur de sa fortune. Ces livres étaient rangés dans un coffre, enveloppés dans du cuir pour les protéger de la poussière et de l'humidité. Jamais, au grand jamais, il ne les aurait déballés en pleine rue. La vue de l'étranger, dehors, son livre sur les genoux, semblait une fantasmagorie. C'était comme s'il lui avait pris l'envie d'étaler ses diamants sur le pavé boueux pour mieux les compter.
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Imaginez le progrès ! Plus besoin d'employer des ouvriers qualifiés : les manœuvres devaient seulement savoir actionner un levier, visser un boulon, tourner une manivelle... Un enfant aurait pu le faire. D'ailleurs, la manufacture en employait quelques-uns. Et grâce à l'éclairage au gaz, plus besoin de s'arrêter à la nuit tombée.
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- Qui apporte la joie ? Qui donc se joue des lois, se montre discourtois ?
- Toi !
- Qui se promène la nuit ? Qui a l'âme plus noire que suie, si bien que jamais elle ne luit ?
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Clairement, elle était du genre à foncer sur les écueils plutôt qu'à les éviter.
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Devant le sourire de la demoiselle, l'homme avait senti son coeur s'accélèrer. En général, il bavardait avec les prisonniers, dissertait avec les rats, débattait avec le squelette, ou argumentait avec le mur. Et voilà que pour la première fois de sa vie, une jeune femme l'écoutait parler. Une demoiselle avec de grands yeux qui battaient des cils. C'était proprement bouleversant.
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Laissez les jeunes filles danseret, parées ou dévoilées, circuler dans la cité, ou bien il pourrait vous en coûter.
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Devant le sourire de la demoiselle, l'homme avait senti son coeur s'accélèrer. En général, il bavardait avec les prisonniers, dissertait avec les rats, débattait avec le squelette, ou argumentaire avec le mur. Et voilà que pour la première fois de sa vie, une jeune femme l'écoutait parler. Une demoiselle avec de grands yeux qui battaient des cils. C'était proprement bouleversant. Il ne fallait surtout pas la laisser s'enfuir.
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Une nouvelle journée commencait, pleine de promesses, pour qui saurait saisir les opportunités qui se présentaient.
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En deux bonds, elle rejoignit le débarras, dans lequel elle se mit à farfouiller avec zèle. Elle en tira un vieux balai avec un tel contentement, qu'on n'aurait pas été surpris de la voir l'enfourcher et s'envoler aussitôt.
Au lieu de quoi, elle fit demi-tour par voie terrestre, le balai sous le bras.
En haut des escaliers, son jupon accrocha une écharde de la rambarde délabrée. La doublure se déchira et les noix dévalèrent les marches. Étouffant un juron, elle entreprit de tout ramasser. Elle crapahutait le nez au sol quand elle entendit le martèlement impatient d'un soulier verni.
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