AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Flore Vesco (274)


Cette année-là, Paris accueillait sa toute première Exposition universelle.Celle-ci s'étalait entre les Champs-Elysées, le cours de la Reine et l'avenue Montaigne. Son installation n'avait pas été une mince affaire. On avait abattu des ormes par dizaines, tué six ouvriers à la tâche, et blessé près de six cents autres. Mais cela en valait la peine.
Commenter  J’apprécie          20
- ici, pour trimer toute la journée, vaut mieux pas faire attention à nos petits bobos. On met notre carcasse de côté, on n'y pense pas. Et puis bon, on le sait bien, on n'est rien d'autres que de la chair à machine.
Commenter  J’apprécie          20
Gustave se leva en même temps que les autres. Malgré ses appréhensions, et même s'il ignorait ce pour quoi il postulait, il était décidé à faire de son mieux. Il était de toute manière prêt à accepter n'importe quel emploi. Et puis, qui sait si ce n'était pas là le début d'une belle aventure?
Commenter  J’apprécie          20
Les yeux brillants et les oreilles en avant, les enfants écoutaient
l’histoire avec d’autant plus d’émerveillement qu’aucun
d’eux ne savait lire. Les précepteurs coûtaient cher, et une fois
payées les leçons de maintien et de danse pour Serine, il était
resté tout juste de quoi l’habiller pour son entrée dans le monde.
Et qui, face à une jeune fille aux manières gracieuses et à la mise
seyante, irait s’enquérir de son orthographe ?
Commenter  J’apprécie          20
La reine estimait qu’une seule célébration par an, à l’occasion de son anniversaire, ne suffisait pas à lui rendre hommage. Aussi commémorait-on chaque année tous les événements importants de sa vie : ses premiers mots, sa première dent, ses premiers pas... Passé cinq ans, la reine n’avait plus beaucoup progressé, et il ne restait qu’à fêter l’anniversaire de son mariage avec Léo III.
Justement, l’anniversaire de ses premiers pas approchait. À cette occasion, il était coutume que les demoiselles dansent en son honneur. Serine faillit tout abandonner quand on lui apprit qu’elle devrait exécuter un menuet devant la cour entière.
Commenter  J’apprécie          20
-Je voudrais aller au palais pour être demoiselle de compagnie.
La mère renifla avec mépris.
-Mon enfant, vous ne tiendrez pas deux jours à la cour.
Commenter  J’apprécie          20
Les gamins sont cruels, surtout quand ils sentent qu'un des leurs est différent.
Commenter  J’apprécie          10
Je savais ce que cette maison contenait : un foyer éteint, une mère usée et froide, un père coléreux. Longtemps, j'avais cru que toutes les familles étaient ainsi. Et puis, au cœur de la forêt, j'avais découvert une mère attentive et toute dévouée, un père violemment affectueux, six drôles de filles effrontées. Et surtout, surtout, une cadette tant jolie. Têtue, taiseuse et solitaire. Une sage ogresse aux profonds yeux noirs, au sourire rare et pointu. La maison de mes parents ne m'était plus rien. C'était vers elle que je retournais. pg 211
Commenter  J’apprécie          10
Il serait tellement dommage de te gâcher... tu es une belle opportunité de déranger ce monde où les riches se gavent de ce que produisent les pauvres. Jusqu'à présent, j'ai donné à des ogres les moyens de prendre leur revanche. Certes, c'était amusant... mais une ogresse ! Voilà qui est encore mieux. Les femmes ont un héritage de souffrances qui, à lui seul, justifierait qu'elles se mettent toutes à engloutir ceux qui les brident. Je voudrais faire de toi une jolie petite ogrionne, une belle enfant à pleines dents, qui avale les idiots qui croient lui barrer le chemin.
Malheureusement, tu es arrivée tête baissée, sans appétit aucun, bien trop sage. Je t'ai lancé des épreuves. J'espérais qu'en me désobéissant, qu'en volant un œuf, tu finirais par t'emparer du bœuf. J'ai tout fait pour te pousser dans la pente ! Mais rien. Me voilà donc à la dernière extrémité. Pucelle, veux-tu les bottes ?
Je fais oui de la tête. Elle pointe Poucet qui écoute notre conversation, terrorisé.
- Tu comprends, maintenant, n'est-ce pas ? dit-elle. Si Poucet est dans une cage, c'est pour ton repas à toi. Mange-le, et les bottes seront à toi. Sinon, je les détruis.
Elle me tend le couteau.
Commenter  J’apprécie          10
Ces trois jeunes filles de la bonne société anglaise étaient d fort délicates créatures. Mrs Watkins pouvait être fière d'avoir produit ces jouvencelles aux fins cheveux blonds, à la mince ossature point trop tapissée de chair. Elle avait veillé sur leur taille étroite, leur avait appris à ne laisser échapper qu'un petit filet de voix. Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser.
Commenter  J’apprécie          10
Avant, nos histoires d'amour étaient rêvées. Des monstres forts et soyeux nous serraient dans leurs bras. Aujourd'hui, rien n'a changé. Nous rêvons encore. Et les monstres, finalement, sont moins doux que ce que nous pensions.
Commenter  J’apprécie          10
- Est-il riche? demanda l'aînée.
- Est-il beau? demanda la cadette.
- Est-ce qu'il est gentil? demanda la benjamine.

On ne pouvait répondre qu'à la première question, mais elle rendait les deux autres caduques. Avec 80 000 livres de rente, lord Handerson pouvait se permettre d'être bossu, velu, couvert de boutons, de sentir mauvais ou d'aimer torturer les chatons: toutes les demoiselles de Greenhead se presseraient pour l'épouser.
Commenter  J’apprécie          10
je t'aime à t'étouffer
Commenter  J’apprécie          10
- Fou, dis-moi, d'où viens-tu ? demanda le roi.
- Du ventre de ma mère, sire, tout comme vous.
- Me diras-tu comment tu t'appelles ?
- Non. Les bouffons n'ont pas de noms.
- Pourtant, ta mère t'as sans doute baptisé ?

Le fou pris un air mystérieux. Les courtisans, intrigués, s'approchèrent.

- Certes. Seulement, quand elle accoucha, la sage-femme fut drôlement étonnée. Elle n'avait jamais fait naître un enfant coiffé. Et encore moins un nouveau-né portant un bonnet à grelots ! Elle rit tant, en me voyant, qu'elle n'entendit pas le nom que me donna ma pauvre maman. De même que le prêtre, si hilare qu'il renversa la moitié de l'eau bénite. Voilà pourquoi jamais mon nom n'est ouï.
- Ton nom est "oui" ? demanda, perplexe, un baron.
- Non ! Mon nom n'est ni "oui" ni "non", car il n'est ouï ! répliqua le fou.
Commenter  J’apprécie          10
Des choses impossibles leur semblent toutes naturelles.
Commenter  J’apprécie          10
Sadima aimait la mécanique de son corps vaillant. Elle chérissait ses jambes qui la portaient à travers la forêt, ses bras fermes qui visaient sans trembler, son sang qui l'irriguait et gardait sa poitrine au chaud, son estomac qui digérait paisiblement, sa cervelle qui tournait puis s'endormait, à intervalles réguliers et efficaces. Elle considérait avec pitié les sœurs Watkins à l'anatomie défectueuse, leur jolie carcasse anémiée emballée dans la soie.
Commenter  J’apprécie          10
Je me moque d'être accepté. Le problème, c'est que vous avez peur du regard des autres.
Commenter  J’apprécie          10
Pendant la nuit le sang paresse, le souffle ralentit, toute la pulpe intérieure se détend, et au matin cet apaisement perce à la surface, sur la peau épanouie et avivée.
Commenter  J’apprécie          10
Le grand malheur des créatures diaboliques, c'est que les humains les ignorent, ou ne savent pas les joindre. Quand enfin on les appelle, elles sont trop heureuses de répondre.
Commenter  J’apprécie          10
Rien rien rien dit le serin - ne m'atteint - tout va très bien.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Flore Vesco Voir plus


{* *}