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Citations de Florian Ferrier (46)


Elektra s'arrête un instant pour admirer le ballet des infirmières au travail. elles sont extenuees, et pourtant gardent la tête droite et des tenues impeccables, refusent de montrer aux blessés si affluent par centaines qu'elles se sentent impuissantes à dissiper les malheurs que la guerre occasionné. Cette pudeur, cette retenue les honorent.
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Incipit :

C’est lorsqu’un livre est tombé tout seul de l’étagère que j’ai su que ma sœur était morte.

Pour être honnête, c’est plutôt lorsqu’un second livre est tombé, quelques secondes après le premier, que j’ai compris que quelque chose de grave s’était produit. Une main invisible les avait poussés l’un après l’autre pour attirer mon attention. C’est à ce moment-là que j’ai ressenti un vide intense. Peu avant cet événement, les rossignols avaient cessé de chanter. Les oiseaux avaient-ils annoncé la nouvelle avant les livres ? Est-ce seulement possible ? Je ne sais pas. Une chose est certaine, je me souviens avoir eu froid, comme en ce moment.
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Dans le ciel, un long trait blanc barrait l'horizon. Un avion. Le premier signe tangible de civilisation depuis le jour du naufrage. Sur la houle, les déchets se raréfiaient, l'embarcation glissait sur une mer bleue et transparente.
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La nuit était pour l'équipagede naufragés un moment d'angoisse terrible.Seul la lampe torche leur donnait un epu de lumière,mais il fallait l'économiser: le pack de piles ne serait pas éternel.
Le plus effrayant était sans aucun doute les bruits.Des claquements secs, des plaintes lointaines, semblables aux cris d'un enfant. Des remous inquiétants, tout près de leur embarcation, frôlant le caoutchouc.
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Le soleil se levait à peine. Christo émergea du radeau dont les flotteurs étaient éraflés, couverts d’une croûte de sel. Il les trouva plus mous que d’habitude. Sans doute étaient-ils poreux. Il grimaça. Ce type d’embarcation n’était pas conçu pour naviguer sur un océan de débris. C’était comme dériver sur un champ de lames de rasoir. Christo tira sur l’amarre pour se rapprocher de l’épave. Aussi loin que portait son regard, il n’y avait toujours aucun nuage. Trois oiseaux marins passèrent en criant. Les courtes nuits, entrecoupées d’éveils angoissés, épuisaient les naufragés. La peur les asséchait aussi sûrement que la soif, leur ôtant peu à peu toute force de combattre. Ils se mouvaient avec une lenteur extrême, à l’image de tous les déchets dérivant dans le courant circulaire. À leur insu, leur corps imitait le comportement du vortex.
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Les premiers rayons de soleil révélèrent un effarant spectacle : le Cyrano dérivait parmi une multitude de déchets. Ils s'étendaient à perte de vue tout autour de l'épave. Bouteilles de soda, sacs plastiques, jerricans de toutes formes et de toutes tailles, poubelles, branchages, débris en tout genre, voguaient sans but. C'était une vision d'horreur, un infini absurde, déconcertant.
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- C'est vrai que Monsieur Hiver n'a pas bonne réputation.
- On dit qu'il change en glace ceux qui osent le déranger...
- Personne ne peut être aussi méchant.
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- Et sinon, avez-vous des livres ?
- Heuuuu ... On s'en sert pour faire du feu.
- Des fous ! Je suis chez des fous !
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"Longtemps, il s’était représenté l’enfer comme l’avait imaginé Dante, avec ses neuf cercles qui s’enfonçaient jusqu’au centre de la terre et au trône de Satan, dans la fournaise peuplée d’âmes hurlantes. Maintenant, il connaissait le vrai visage de l’enfer : des millions de tonnes de déchets tournant en silence dans l’indifférence générale."
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D’un geste magistral, Gott tira le drap qui protégeait sa fresque. Une rumeur de stupéfaction s’éleva du groupe d’élèves. Thibaudin désigna un point de la toile en chuchotant à l’oreille de son voisin. Gott, agacé, fronça les sourcils. Alors qu’il s’apprêtait à poser son pinceau sur la toile, il vit quelque chose de tout à fait incroyable. Sur la litière pourpre où reposait l’empereur romain, là, sur son visage à peine ébauché, on pouvait distinguer une moustache noire. Gott se recula, estomaqué. Il congédia ses apprentis sur le champ et referma les paravents. Enfin seul, il gravit les marches d’un escabeau pour inspecter le détail de plus près. Il s’agissait bien d’une moustache, deux traits de peinture sombre.
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Longtemps, il s'était représenté l'enfer comme l'avait imaginé Dante, avec ses neuf cercles qui s'enfonçaient jusqu'au centre de la terre et au trône de Satan, dans la fournaise peuplée d'âmes hurlantes. Maintenant, il connaissait le vrai visage de l'enfer : des millions de tonnes de déchets tournant en silence dans l'indifférence générale.
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La moindre fantaisie alourdit nos paquetages. On abandonne nos rêves, nos fanfreluches et notre maquillage dans cette merveilleuse demeure. Adieu escarpins, robes et parfums. On ne va pas à la guerre avec du rouge à lèvres.
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- Quelqu'un vient !
- Qui ?
- Celui avec un drôle de chapi ! crie Heidi.
- Son drôle de chapa ! crie Heida.
- Son drôle de chapeau ? demande Kaki.
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- Personne n'est jamais venu ici.
- Je ne sais pas pourquoi je vous écoute. Vous me faites tourner en bourrique.
Les petites bêtes échangent des regards incrédules, puis l'écrevisse dit en agitant ses longues antennes :
- Vous êtes la première bourrique qu'on voit.
- Mais non ! Vous ne comprenez rien à rien. Bourrique, c'est une expression.
- On n'a jamais vu d'expression non plus, fait remarquer une crevette à la carapace tachetée.
- Vous le faites exprès ?! Une expression, c’est une manière de dire ! C'est euh, comme... « un rat de bibliothèque », ou « une tête de linotte ». C’est une image.
[…]
- Oh, puis j'en ai marre. Vous allez me rendre chèvre.
- On ne peut pas dire, des chèvres, on n’en a jamais vu non plus
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Elektra prend conscience que la folie destructrice qui sévit ici la rend coupable de complicité, ainsi que l’ensemble du peuple allemand. Et lorsque viendra l’heure des comptes, personne ne sera épargné
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Voilà que Pétain et ses partisans tentent d’être plus allemands que les Allemands eux-mêmes
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Oh, elle se moque bien de la détresse des Français, ils ont assez affamé son pays pour ne pas s’apitoyer sur leur sort.
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La folie des hommes est sans bornes
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Dans cet univers irrationnel où les lois des la civilisation étaient abolies, la peur primaire de l'animal traqué prenait possession des naufragés.
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Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes
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