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EAN : 9782283038048
256 pages
Buchet-Chastel (04/05/2023)
4.07/5   21 notes
Résumé :
1943. Lenka, jeune femme de 19 ans, s’engage dans les forces armées de l’URSS. Son amour pour sa patrie, sa détermination à la défendre coûte que coûte, font d’elle une redoutable combattante. Institutrice devenue tireuse d’élite, rétive à la discipline, Lenka devient rapidement une célébrité adulée par le parti.
Etoile rouge, au rythme haletant et aux scènes d’apocalypse, plonge le lecteur dans le chaos de la guerre. Au-delà de l’histoire de Lenka (inspirée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bien souvent dans ce roman, j'ai oublié qu'il était écrit par un français, tellement les mots et l'ambiance sont si bien retranscris ! Court roman mais dense et grave qui ne tombe jamais dans la facilité stylistique.

Florian Ferrier nous emmène aux côtés de Lenka qui a 19 ans et s'engage en 1943 pour défendre sa patrie, l'URSS et en espérant retrouver sa soeur, pilote de bombardier.

Elle intègre une compagnie de tireuses d'élite qui se déplace au front avec les soldats. Rétive à l'ordre établi, mais virtuose du tir et de la survie, elle devient une célébrité.

Florian Ferrier nous fait partage les conditions de vie des femmes qui ne sont pas meilleures que celles des combattants alors que rien n'a été prévu pour elles ; surtout pas les vêtements, pour l'hygiène et encore moins pour leurs règles ! L'armée c'est pour les hommes !

Les horreurs décrites sont sans nombre mais l'auteur n'insiste pas lourdement sur les détails sans nous épargner les visions d'horreur et la faim, les pensées et la fatigue, l'ambiance et le bruit, la douleur et la puanteur qui restent malgré tout difficiles à imaginer !

Une écriture pas du tout manichéenne mais sans concession sur la réalité ! Je ne peux que vous suggérer de le lire et admirer ces femmes qui ont repoussé des limites qu'elles ne soupçonnaient pas !

#Etoilerouge #NetGalleyFrance

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L'Etoile Rouge, c'est Lenka, dix-neuf ans, qui a rejoint les forces armées soviétiques, en tant que tireuse d'élite. Elles sont une petite unité de jeunes femmes tireuses d'élite, et Lenka en est, sans conteste, la meilleure. Elle est la gloire de l'armée, sert particulièrement la propagande alors qu'en 1943, les combats contre l'Allemagne nazie sont de plus en plus tendus. Et pourtant, son côté tête brûlée, qui a bien du mal à obéir aux ordres, ne joue pas en sa faveur. Mais qu'importe : elle tue des officiers en un tournemain, met en panique des unités entières, la légende ne peut que s'amplifier au fil de ses faits d'armes.

L'on assiste, dans ce roman, à travers le regard de Lenka, à la remontée progressive de l'armée russe jusqu'à l'Allemagne, à la violence des combats, et à la sauvagerie - viols, meurtres gratuits... - qui va s'emparer des troupes face aux civils ennemis, dans une sorte de loi du Talion que la jeune femme, et ses amies tireuses d'élite, ne vont pas accepter. Mais elles ne sont que des femmes, dans l'Armée Rouge, et malgré tous leurs hauts faits, condamner ces exactions n'a que peu de poids, et au sein même de l'Armée, elles ne sont pas toujours bien loties non plus.

S'inspirant notamment de l'histoire de Roza Chanina, qui a tenu un journal, et de l'ouvrage sur les femmes soviétiques dans la Seconde Guerre Mondiale de Svetlana Alexievitch, Etoile rouge est un grand roman historique, qui donne voix, avec beaucoup de justesse et de réussite, aux femmes guerrières, à leurs conditions de vie pendant, mais aussi, après la guerre, en ce qu'elles ne sont plus, pendant, des femmes comme les autres, ensuite, des femmes, tout simplement.

Je remercie les éditions Buchet-Chastel et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Florian Ferrier livre ici un roman à partir de faits réels qui plongent le lecteur dans les combats de la deuxième guerre mondiale, du coté des combattantes que l'Union soviétique intégra dans l'armée rouge au titre de leurs talents de tireuse d'élite. Ecrit à la première personne, dans un style qui pourrait se rapprocher de celui d'un journal intime, c'est un regard féminin sur l'apocalypse des combats qui est ici donné. Lenka (Rosa Chanina)est une combattante. Elle vise et tire sur des soldats allemands sans se poser de cas de conscience, parce que c'est le prix à payer pour avancer et pour vaincre. le livre met toutefois en relief la femme qui demeure derrière la combattante. le récit permet de mettre en scène le quotidien de ces jeunes femmes, dans ce qui se joue au quotidien entre leur fusil et la réalité de leurs émotions. Il en ressort un livre émouvant de vérité, un témoignage sur une sororité absolue, un regard féminin profondément humain sur toutes les dérives auxquelles mènent les combats. J'ai lu ces lignes avec intérêt, pourtant je ne puis nier que cet intérêt a été terni par la pensée de ce que l'armée russe peut commettre d'injustices et de crimes, quatre vingt ans après avoir porté le combat contre la barbarie. Faut-il que la souffrance endurée des guerres conduise vers une vengeance parfois plus terrible encore? Quand le peuple russe soulèvera t-il enfin cette oppression qui l'écrase aujourd'hui comme hier?
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C'est un court roman, qui ne dépasse pas les deux cents pages, il s'inspire de l'histoire vraie de Roza Iegorovna Chanina tuée au combat en janvier 1945 après avoir été décorée, à deux reprises, de l'ordre de la Gloire. À l'image de cette grande figure de la guerre, Lenka apparaît comme une jeune fille extrêmement déterminée, courageuse et patriotique : sans jamais de demi-mesures, ce qui causera sa perte, elle se décide à suivre une formation pour pouvoir s'engager et aller combattre en toute première ligne. Je parlais de détermination, car ce ne sont pas les obstacles qui manquent : ses parents, tout une armada d'hommes de la base militaire qui ont bien tenté de le dissuader de s'engager. Et même au front, les bas du front ne manquaient pas. L'armée, c'est la quintessence du sexisme, les rares femmes qui s'y engagent sont mal vues, deux fois plus bridées que leurs comparses masculins par leur supérieur, et surtout deux fois en danger vis à vis des pulsions attisées par la tension de la guerre ambiante, le désespoir, la solitude, le manque et la violence. Sans oublier, l'incapacité de certains soldats à reconnaître ces femmes comme leur égal, encore moins lorsqu'il s'agit de leur domination manifeste sur certains points.

Quoi que l'on pense de Lenka, on ne peut qu'admirer et louer son don exceptionnel au tir, même si le décompte de ses victimes ressemble davantage à une accumulation de trophées glauques que sont les têtes empaillées décorant funestement les murs des chasseurs. J'ai été saisie par sa force de caractère, sa témérité, son engagement national qui peut tenir presque au fanatisme, à mon sens, qui n'a plus forcément à voir avec l'amour de la patrie. Car, à un certain moment, l'esprit de Lenka bascule, que la soif de tuer le plus de soldats allemands possibles prend le dessus, que cela en devient une obsession, à un point tel qu'elle refuse toute permission : la violence de la guerre est devenue une sorte de drogue, des décharges adrénalines dont elle s'enivre chaque jour. Lentement, et graduellement, elle dépasse le point de non-retour, ce franchissement de frontière à partir duquel elle devient moins attentive, avec une appréciation du danger altérée, et où elle devient elle-même donc plus vulnérable, plus dangereuse même pour son équipe. Ce n'est pas seulement le roman de Lenka, qui est certes une excellente représentante de ses soeurs d'armes, c'est le roman de l'ensemble de ces femmes, les tireuses d'élite agissaient en binôme, et compte tenu de leur position face aux lignes ennemies, les duos se renouvelaient souvent. Des femmes encore plus mal traitées par la guerre que leurs frères d'armes et dont la reconnaissance a mis quelques dizaines d'années à émerger. 

Ce basculement, qui s'opère dans l'esprit de Lenka est assez terrifiant, il dépasse chacune de ses camarades et de ses supérieurs, d'élément déterminé et volontaire elle devient un pion fou et incontrôlable, tout s'enchaîne, à mesure qu'ils avancent tant bien que mal dans les terres allemandes, vers une résolution du conflit, et une Lenka fidèle à elle-même, qui ne concédera rien à l'ennemi. On ne peut pas passer sous silence les nombreuses scènes de combat, ou pleuvent confusément balles et obus, où gonflent les flaques de sang et de boue dans un magma indéfinissable, répugnant, poisseux, rempli des membres arrachés des corps sans plus d'identité : il faut être solide sur ses appuis pour revenir de ce champ de chaos et de destruction totale. Une antichambre des enfers, un demi-monde entre la vie, bien loin derrière elles, et le néant qui se reflète dans le regard vide des soldats désormais dépourvus de conscience. 

Au milieu de toute cette anarchie, Lenka possède sa propre étoile en la personne du capitaine Nikolaï Solokine, la figure de l'amoureux transi, un ange gardien bienveillant qui tente de la protéger d'elle-même, la représentation de la possibilité d'un futur, de revoir la vie, la paix, les enfants. Lenka est un personnage plus partagé qu'il n'y paraît, tiraillée entre désir et vision d'un avenir marqué par autre chose que les obus qui tombent, et la rage que provoque la vue de ses compagnons, déchiquetés, et se décomposant sur le champ de bataille. Ce roman est une belle façon d'honorer l'existence et la mémoire de Roza Chanina
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Il est bon de temps en temps de sortir de sa zone de confort. C'est un livre que je n'aurais jamais choisi si on ne me l'avait pas offert.
C'est l'histoire de Lenka, 19 ans, qui par amour de sa patrie s'engage dans l'armée pendant la seconde guerre mondiale. Elle devient tireuse d'élite et très vite se distingue.
Ce livre nous raconte sa vie quotidienne, la guerre, les privations, les souffrances. Pas très amusant tout ça, mais je ne me suis pas ennuyée. Je me suis passionnée pour cette histoire. J'ai ressenti les sentiments partagés de cette femme qui, pour survivre, est amenée à se déshumaniser. Ce roman est inspirée d'une histoire vraie (un journal écrit par Rosa Chanina).
C'est âpre, dense, dur. Les situations de guerre sont traitées sans complaisance. La condition des femmes dans l'armée n'est pas si simple. Un grand roman!
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critiques presse (1)
LeFigaro
16 juin 2023
Ce roman s’inspire de l’histoire vraie de Roza Chanina, authentique héroïne soviétique de la lutte contre le nazisme, qui a laissé un important journal.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Incipit :

C’est lorsqu’un livre est tombé tout seul de l’étagère que j’ai su que ma sœur était morte.

Pour être honnête, c’est plutôt lorsqu’un second livre est tombé, quelques secondes après le premier, que j’ai compris que quelque chose de grave s’était produit. Une main invisible les avait poussés l’un après l’autre pour attirer mon attention. C’est à ce moment-là que j’ai ressenti un vide intense. Peu avant cet événement, les rossignols avaient cessé de chanter. Les oiseaux avaient-ils annoncé la nouvelle avant les livres ? Est-ce seulement possible ? Je ne sais pas. Une chose est certaine, je me souviens avoir eu froid, comme en ce moment.
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La moindre fantaisie alourdit nos paquetages. On abandonne nos rêves, nos fanfreluches et notre maquillage dans cette merveilleuse demeure. Adieu escarpins, robes et parfums. On ne va pas à la guerre avec du rouge à lèvres.
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"Bonne chasse, Krasnaïa ? " me demande Nina, le binôme de Tania.

Je hausse les épaules tout en y inscrivant mon seul tir de la journée. J'en ai tué vingt-huit depuis trois mois que je suis arrivée sur le front, c'est un bon palmarès. Krasnaïa zvezda est un de mes surnoms ici, ça veut dire Etoile rouge, en hommage au journal des forces armées du même nom qui m'a consacré un article. Tolstoï lui-même a publié dans ses pages, ce n'est pas rien. J'ai d'autres surnoms, comme la Mort invisible, ou la Faucheuse, ceux-là, paraît-il, sont ceux que me donne la presse fasciste. J'en suis fière, je les porte comme des médailles.
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Attention,
Dernière page du roman:

J'ai été aussi loin qu'on peut aller à vingt ans, j'ai perdu toute joie, tout espoir, toute envie de vivre. Je ne connais pas l'amour. II ne me reste rien, même mon sang s'écoule hors de mon corps, il me fuit, s'en va se reposer. J'ai mal.
Je vais mourir, et c'est peut-être mieux comme ça. Comment aurais-je vécu après la guerre ? Moi, qui ai tué tant de monde.
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