Citations de Florian Zeller (170)
Pauline, on ne peut pas exiger d'un homme qu'il dise la vérité. Ce serait utopique
- Ça se passe bien entre vous ?
- Pourquoi ?
- Non je te pose la question.
- Ça va.
- Parce que j’ai remarqué que la plupart des gens qui font un enfant se séparent dans l’année qui suit…
- Tu dis ça pour me remonter le moral ?
- Non, non, je te dis ça sérieusement. Tu n’as pas remarqué ? Moi, en tous cas, autour de moi, c’est flagrant. […] C’est quelque chose qui me frappe. Pas toi ? Il me semble qu’avant, le fait d’avoir un enfant avait plutôt tendance à consolider les liens entre les parents... Non ?
- Je ne sais pas. Moi, mes parents se sont séparés quand j’avais quinze ans. Les tiens aussi.
A trente ans, il y a théoriquement autant de choses à vivre que de choses vécues, autant devant que derrière soi - c'est-à-dire: autant d'espérances que de souvenirs.
[...] Résumée ainsi, une vie parait courte et dérisoire. Ce survol crée un phénomène d'accélération du temps qui nous renvoie fatalement au sentiment de notre propre vulnérabilité.
[L'Histoire] d'un individu est jalonée de bornes socialement indentifiables qui permettent de situer cet individu dans sa propre histoire.
Nicolas essaie de se souvenir des premiers mois de son histoire avec Pauline; quelques images apparaissent (leur premier voyage en Italie, leur emménagement dans cet appartement, une nuit passée à Chartres, quelques moments joyeux): ces images se confondent entre elles dans un ensemble plus vaste, qu'il pourrait intituler "les débuts", dont il a le sentiment qu'il se trouve maintenant derrière eux.
Il aime Pauline. Mais un homme peut-il se satisfaire sexuellement d'une seule femme ? Il a parfois le sentiment que cela reviendrait à renoncer au monde, et donc, un peu, oui, à vivre.
Je dirai plutôt que ma philosophie, c'est l'hédonisme. Jouir et faire jouir... Sans faire de mal. Ni à toi-même, ni aux autres. C'est ma seule morale. En fait, je pense comme un homme...
En tout logique, à trente ans, ce devrait être l'âge de la jouissance. Je dis "en toute logique" sans ignorer qu'il n'y a aucune logique et que chaque être, à la façon d'une mauvaise herbe, pousse comme il le peut et, bien souvent, dans le désordre.
Car il se souvient avec émotion de cette étape de la vie où le monde était une excitation dénuée de jouissance (toutes ces années de l'adolescence où il regardait les femmes sans pouvoir les approcher), il redoute aujourd'hui de s'enfermer à l'inverse, dans un monde qui serait celui de la jouissance dénuée d'excitation (celui du couple).
On ne quitte pas la femme de sa vie sans raison
Vieillir, ce serait le transvasement invisible entre ces deux masses. Plus on avance, plus l’espérance se fait rare, tandis que la poche contenant les souvenirs devient extrêmement lourde. Si lourde, en vérité, qu’elle finit par se déchirer.
L’Histoire d’un pays est jalonnée de dates censées nous renvoyer à des événements déterminants de son évolution, celle d’un individu est une route jalonnée de bornes socialement identifiables qui permettent de situer cet individu dans sa propre histoire.
La douleur intime du poète ne pèse rien devant les horreurs de la guerre et fait figure de rage de dents sur laquelle il devient déplacé de gémir.
Ce n’est pas parce qu’on s’aime que l’on doit, du jour au lendemain, cesser d’avoir une intimité !
Le monde ne se laisse connaître, quand on est un homme, qu’à travers les femmes ; et, quand on est une femme, qu’à travers les hommes.
Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il n’y a qu’un Beethoven.
Les ennuis commencent souvent au moment où il y a de l’argent.
Aimer, c’est jeter sur la vie une passerelle vers le merveilleux, et cela implique de déposer aux pieds de l’autre tout ce que l’on est : pleurs, inspirations, rêves et intestins.
Les plus éminents s’emparent de la joie par la souffrance.