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Livres d'heures
Liste créée par Alzie le 15/05/2021
25 livres. Thèmes et genres : heures , temps qui passe , temps , enluminure , Enluminure médiévale

Liste dédiée au temps qui passe et heures parfois enluminées de nos lectures -----------------------------------------------------------

Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses/

Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour/

Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses/

Et ne les donner qu’à l’amour/

Ainsi que de l’éclair, rien ne reste de l’heure/

Qu’au néant destructeur le temps vient de donner/

Dans son rapide vol embrassez la meilleure/

Toujours celle qui va sonner/

Et retenez-la bien au gré de votre envie/

Comme le seul instant que votre âme rêva/

Comme si le bonheur de la plus longue vie/

Était dans l’heure qui s’en va/

Vous trouverez toujours, depuis l’heure première/

Jusqu’à l’heure de nuit qui parle douze fois/

Les vignes, sur les monts, inondés de lumière/

Les myrtes à l’ombre des bois/

Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines/

Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé/

Rajeunit l’autre sang qui vieillit dans vos veines/

Et donne l’oubli du passé/

Que l’heure de l’amour d’une autre soit suivie/

Savourez le regard qui vient de la beauté/

Être seul, c’est la mort ! Être deux, c’est la vie/

L’amour c’est l’immortalité/

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Gérard de Nerval,

Le Ballet des heures.

--------------------------------------------------------------------------------------------(Mise à jour 25/11/2023)



1. Le livre des heures
Anne Delaflotte Mehdevi
3.79★ (584)

Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur. Elle va gagner sa place dans l'atelier familial, non sans peine. Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments. Jusqu'au jour où elle rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu. Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme.
2. 961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui les accompagnent)
Ryoko Sekiguchi
3.72★ (154)

Je suis restée à Beyrouth presque un mois et demi, du 7 avril au 15 mai 2018, 961 heures au total. Je voulais réaliser le portrait de la ville à travers la cuisine : les gestes de ceux qui la font, les histoires racontées par les Beyrouthins… La cuisine est le seul outil que je possède pour me rapprocher d’une ville. Tant qu’il y aura des gens pour la préparer, dans leur pays ou en terre d’exil, pour prendre des forces. Pour une table idéale.
3. Les heures
Michael Cunningham
3.90★ (2355)

Il s'agit d'un jeu de miroir entre trois personnages et trois époques : le fil directeur est "Mrs Dalloway", le roman phare de Virginia Woolf, et ses vingt-quatre heures dans la vie d'une femme. On suit donc les trajectoires de ces trois femmes en parallèle sous une plume toute woolfienne : sont contées les désillusions, espérances, petits plaisirs et vrais malheurs des protagonistes, comme si chacune d'entre elle était l'autre, plongée dans un temps différent. Leurs destins convergeront d'ailleurs dans une apothéose littéraire où l'on retrouve les trois figures de la création : l'écrivain, le lecteur et le personnage. Une magnifique méditation sur le temps, l’amour, la mort à travers le récit d’une journée dans la vie de trois femmes. Une œuvre événement unanimement acclamée : lauréate du Prix Pulitzer 1999, du Pen Faulkner 1999, citée au nombre des dix meilleurs romans publiés en 1998 par le New York Time, le Los Angeles Times, Publihsers Weekly, nominée pour le Prix du Cercle de la Critique : Les Heures confirment l’exceptionnel talent d’un auteur enfin reconnu comme l’une des figures majeures de la littérature américaine.
4. Une heure avant la fin du monde
Joseph Roth
3.57★ (41)

L’œuvre journalistique de Joseph Roth occupe, dans l’édition allemande, plus de trois mille pages serrées : politique, vie quotidienne, portraits de personnalités, critiques de livres ou de films, récits de voyages. Les textes choisis pour ce recueil dénoncent le développement d’un nationalisme agressif dès les années vingt, l’avènement du nazisme. Roth prodigue des avertissements à l’Europe : aucune alliance avec les nazis n’est possible, l’Europe ne peut exister que sans le IIIe Reich, les Juifs ne doivent pas se croire protégés par leur fidélité à une Allemagne à laquelle ils ont fourni tellement d’intellectuels, d’artistes, de savants… On voit ainsi l’Histoire se développer au jour le jour, avec une présence et une richesse de détails pris sur le vif que les reconstitutions les plus fidèles ne peuvent guère posséder.
5. Les heures suspendues selon Hopper
Catherine Guennec
3.95★ (85)

Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre. L'atmosphère de cette toile est étrange, la scène énigmatique, comme dans tous les tableaux du peintre, c'est vrai ; Hopper est un ensorceleur. Ses peintures, baignées de grande solitude, de mélancolie sourde, subliment la banalité et intriguent. Rêveries inquiètes qui nous entraînent dans un monde intranquille, peuplé de fantômes esseulés.
6. L'heure bleue
Massimo Scotti
3.93★ (13)

Tony Tanner trouve sur le banc d'une gare un livre dans une reliure ancienne. Il parcourt les premières pages et découvre qu'il s'agit du journal intime d'une jeune fille du XVIIIe siècle, Hortense des Orphées. Celle-ci raconte sa rencontre avec un magicien et alchimiste qui, follement amoureux d'elle, souhaite lui faire boire un élixir d'immortalité. Lorsqu'il lève les yeux, Tony voit Hortense...
7. Minuit
Julien Green
3.69★ (177)

Blanche s'est tuée par amour, laissant derrière elle une petite fille de onze ans, Elisabeth. Celle-ci s'enfuit de chez sa cousine qui l'a recueillie. Élevée chez les Lerat, un couple à la fois médiocre et charitable, elle est une jeune fille lorsque resurgit son père, M. Edme, qui l'emmène dans sa propriété de Fontfroide où il a fondé une sorte de communauté spirituelle. Commencé dans l'enfer des passions familiales, le destin d'Élisabeth peut-il trouver là un nouveau départ et une régénération ? Parue en 1936, cette oeuvre est tout entière empreinte de l' « inquiétante étrangeté » chère à la tradition du romantisme allemand. Autour du personnage d'Elisabeth, belle et pure, gravitent des figures à la fois dérisoires et effrayantes. Il est difficile de n'être pas captivé par le climat singulier, entre réalisme poussé au noir, humour grinçant et onirisme, que parvient à créer le romancier de Si j'étais vous... et de Léviathan.
8. Les heures claires les heures d'apres-midi les heures du soir
Émile Verhaeren
4.17★ (15)

La trilogie des Heures constitue un ensemble poétique rare dans la littérature européenne. Ces trois recueils célèbrent l’amour conjugal qui lia Verhaeren à son épouse, la peintre Marthe Massin. Les Heures claires (1896) disent la fougue du jeune amour ; Les Heures d’après-midi (1905) chantent l’amour apaisé des années de maturité ; Les Heures du soir (1911) osent affronter l’heure de la mort, qui sera celle de la séparation.
9. Les heures silencieuses
Gaëlle Josse
3.97★ (1286)

Magdalena est l’épouse de Pieter van Beyeren, administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Issue d’une famille de riches armateurs, Magdalena est rigoureuse, soucieuse d’ordre et d’économie, maîtresse d’elle-même et de son foyer. Elle aurait pu succéder à son père si le commerce n’était réservé aux hommes, et la place des femmes à la maison. C’est sur un espace intérieur qu’elle semble s’être repliée. Intérieur où elle s’est fait représenter vue de dos, à son clavecin, près d’une fenêtre éclairant une enfilade de pièces qui respirent le calme, dans un tableau au charme presque irréel peint par un artiste du temps, Emanuel de Witt. Ce décor a ses secrets, que livre le journal intime de Magdalena. Sa déception de n’avoir pu succéder à son père, née sans héritier mâle. Sa rencontre avec Pieter. Toutes les failles intimes de son existence. Un souvenir qui l’oppresse, emplit ses nuits d’angoisse : le meurtre dont elle a ététémoin, enfant. Et d’autres infortunes autour d’elle. Sa sœur Judith, qui se morfond de ne pouvoir enfanter. Ses filles, Catherina et Elisabeth, pour lesquelles Magdalena songe à des mariages délicats à arranger. Enfin, son propre sort en tant qu’épouse, quand Pieter décide brutalement de renoncer à tout commerce de chair avec elle, pour ne pas risquer encore une fois de la perdre en couches. A ces inquiétudes personnelles se mêle le récit des efforts d’une famille d’armateurs pour conserver le bien-être.
10. Mon village à l'heure allemande
Jean-Louis Bory
3.74★ (350)

Au sud de Paris, aux confins de la Beauce et de l'Orléanais, Jumainville est un petit village comme tant d'autres, mais qui, naturellement, ne ressemble, à aucun autre. Nous sommes en 1944, à la veille du débarquement allié, Jumainville n'a pas connu la guerre, et s'est accommodé de l'Occupation. On s'arme du rire et c'est à grande bourrades dans les côtes que les Jumainvillois mènent le combat contre les Teutons. De ce petit peuple finement observé se détachent des figures hautes en couleur. Entrez dans ce village : vous aimerez les aventures de ses habitants.
11. Les heures indociles
Éric Marchal
3.99★ (798)

1908. La reine Victoria n'est plus et son fils Edward VI se rapproche de ses voisins européens. Le vieux monde britannique se fissure sous l'impulsion de groupes d'avant-garde, comme les suffragettes qui mènent une lutte acharnée pour le droit de vote des femmes. L'heure n'est pas à la révolution, mais à une révolte sociétale de moins en moins feutrée dont les hauts faits se déroulent dans le Londres de Virginia Woolf et de Conan Doyle, celui des parcs et de la bourgeoisie de l'ouest et que des taudis de l'East End ouvrier. Dans Les heures indociles, Éric Marchal relate le parcours de trois personnages hors du commun : Olympe Lovell, la suffragette, une guerrière au service de Mrs Pankhurst, prête à tous les sacrifices pour la cause. Thomas Belamy, l'annamite, médecin au Saint Bartholomew Hospital, le plus vieil établissement de Londres. Il travaille dans le service flambant neuf des urgences et dirige un département de médecine non conventionnelle dont le but est d'unifier les pratiques occidentales et chinoises. Enfin, Horace de Vere Cole, le plus excentrique des aristocrates britanniques, poète et mystificateur, à la recherche de son chef d'oeuvre / le plus grand canular de tous les temps. Chacun d'eux est un rebelle. À deux, ils sont dangereux. À trois, ils sont incontrôlables et deviendront la cible du pouvoir et d'un mystérieux personnage se faisant appeler l'apôtre.
12. A une heure incertaine
Primo Levi
4.10★ (46)

Ce recueil - qui va de février 1943 à janvier 1987, peu avant la disparition de l'auteur de Si c'est un homme -rassemble toute l'œuvre poétique de Primo Levi. Non sans une pointe d'ironie, l'auteur dans un bref avant-propos, s'excuse auprès des lecteurs d'avoir cédé de temps à autre, " à une heure incertaine " à l'obscur désir d'écrire des vers : comme si cette impulsion venue des tréfonds de nous-(même, d'une sorte d'enfance de l'âme, précédait puis accompagnait en sourdine notre éveil à la rationalité et à la lucidité adultes ; l'éveil à une réalité non moins implacable qu'inéluctable, où la dignité revêt le visage du stoïcisme et de ses vertus, avec, cependant, en arrière-fond, les paradis perdus de la tendresse humaine. Et l'on se prend à songer au bateau de papier que lâche l'enfant, au couchant, sur la flaque.
13. L'heure qu'il est. Les Horloges, la mesure du temps et la formation du monde moderne
David S. Landes
4.10★ (20)

L’heure qu’il est constitue le premier essai d’une histoire générale de la mesure du temps et de son influence décisive sur la formation de la civilisation moderne. Histoire culturelle tout d’abord : pourquoi l’horloge mécanique a-t-elle été inventée en Europe et pas en Chine ? Histoire des sciences et des techniques ensuite : comment est-on passé des garde-temps primitifs aux chronomètres de haute précision ? Puis histoire économique et sociale : qui a fait ces instruments ? Comment ? Qui s’en est servi et pourquoi ? Vaste enquête qui mobilise les domaines les plus variés : religion et folklore, mathématiques et mécanique, astronomie et navigation, agriculture et industrie. Vaste odyssée, qui entraîne le lecteur des cours du Grand Khan à celles du Saint Empire germanique, des observatoires prétélescopiques de la Renaissance aux sociétés savantes de l’Ancien Régime. Vaste aventure, qui passe des routes interminables et mortelles des galions de Manille aux combats chronométriques aussi farouches que silencieux des observatoires de Kew, de Genève ou de Neuchâtel. Quel chemin, de l’atelier encombré de l’artisan du Jura suisse aux usines aux mille fenêtres du Massachussetts ou de l’Illinois et aux sweatshops horlogers de l’Asie du Sud-Est ! *** Si l'on excepte une brillante initiative chinoise, malheureusement sans lendemain, c'est en Europe et au Moyen Âge que naissent ensemble et le désir de mesurer le temps, et les appareils qui vont le permettre. En retraçant, avec une éblouissante érudition, toutes les étapes de garde-temps depuis les clepsydres et cadrans solaires jusqu'aux chronomètres, aux montres à quartz et aux horloges atomiques , l'auteur, professeur d'économie à Harvard et historien, montre que ces instruments ont façonné les habitudes, les mentalités, les réflexes et la culture qui ont permis l'éclosion de la société industrielle. Il fait comprendre ainsi la double fascination de la technique et du décor luxueux chez les collectionneurs de montres anciennes.
14. Une heure de tranquillité
Florian Zeller
3.77★ (33)

Michel est un passionné de jazz. Ce matin-là, il vient juste de dénicher un album rare qu’il projette d’écouter tranquillement dans son salon. Il ne demande pas grand-chose : juste une petite heure de tranquillité. Mais le monde entier semble en avoir décidé autrement : sa femme voudrait lui parler, son fils débarque à l’improviste, son voisin frappe à la porte… Même sa maîtresse voudrait faire le point avec lui…Manipulateur, menteur, arracheur de dents, Michel est prêt à tout pour avoir la paix. Mais il lui faudra beaucoup d’énergie pour que cette douce matinée ne se transforme pas en un véritable cauchemar…
15. Cinq heures avec Mario
Miguel Delibes
3.23★ (75)

Mario vient de mourir. Près de lui, sa femme veille et entame à son adresse un long monologue au cours duquel elle évoque leur vie commune. Ainsi, à travers le regard négatif de son épouse, petite bourgeoise provinciale conformiste et frustrée, se dessine peu à peu la figure heroique de cet intellectuel, opposant au régime franquiste,dépourvu d'ambition sociale et soucieux de sa propre intégrité morale. Loin de s'en trouver appauvris, les deux pesonnages, l'écrivain incompris et la femme abandonnée aux tâches matérielles, acquièrent une dimension que seul l'art accompli du romancier pouvait rendre intemporelle et universelle.
16. Six heures à perdre
Robert Brasillach
4.75★ (7)

Ce n’est peut-être pas le meilleur roman de Robert Brasillach, mais ce n’est pas le moins intéressant, bien au ­contraire. C’est égale­ment le plus méconnu, le moins cité et le moins lu. La parution de ce roman posthume ne constitua pas un événement. L’exécution de Brasillach, le 6 février 1945, semblait déjà appartenir à une autre époque. Le retour inopportun d’un fusillé ne pouvait que passer inaperçu. Rares furent les comptes rendus. Ce n’était pas un inédit à proprement parler: tout à la fin de l’Occupation, il était paru en feuilleton, du 11 mars au 10 juin 1944, dans Révolution nationale, l’hebdomadaire de Lucien Combelle. Avant d’être arrêté, Brasillach avait eu le temps de corriger le texte paru en feuilleton, et de déposer chez Plon le manuscrit de cette version améliorée par ses soins. C’est ce texte définitif que Plon publia en 1953. S’il n’a pas l’éclatante qualité de Comme le temps passe, voire des Sept Couleurs, Six heures à perdre en a d’autres: on y voit surgir des tonalités différentes, qui annonçaient une nouvelle manière, un mûrissement de la pensée comme du style de Robert Brasillach. Dans ce roman de l’Occupation – un des plus grands qui soient, écrit à chaud, comme filmé sur le vif –, tout y est dit de la situation de notre pays en 1943-1944, de la Résistance, du marché noir, de la peine des femmes, de la confusion politique et des incertitudes des jeunes garçons.
17. Comme le temps passe
Robert Brasillach
4.28★ (152)

« Ce que j'ai voulu écrire, disait Brasillach, c'est le roman de la jeunesse qui fuit et qui renaît tour à tour, en même temps que celui de deux êtres qui peuvent se chercher, se perdre, se retrouver, sans jamais cesser d'être faits l'un pour l'autre. » Roman de l'enfance et de l'aventure, de la volupté et de la tentation, de la séparation et du retour, Comme le temps passe est sans doute l’œuvre la plus riche et la plus complexe de Robert Brasillach. Dominés et reliés entre eux par la présence constante des deux héros - Florence et René - les six épisodes de ce récit mystérieux et captivant reflètent toutes les émottons de la vie. Dans le halo lumineux du souvenir resurgissent aussi les figures pittoresques d'un autre temps : c'est le monde cocasse du cinéma de 1900, la bohème ou la bourgeoisie provinciale de la Belle Époque, la découverte des Flandres ou de l'Espagne lorsque le voyage était encore une aventure. « Plus encore qu'à peindre mes amis je me suis attaché à peindre ces ombres, ces personnages passagers compagnons de. leur destin », conclut Robert Brasillach. Et dans ce miroir tendu au « visage immense du Temps » on découvrira aussi l'expression d'une haute sagesse car « l'important est de ne faire qu'un avec sa propre course, même si l'on n'en aperçoit pas tout de suite l'aboutissement lumineux ».
18. Les Heures longues : 1914-1917
Sidonie-Gabrielle Colette
4.00★ (28)

Un des rares ouvrages de Colette publiés pendant la Première Guerre mondiale et directement inspiré par le conflit. L’auteur y rassemble sous le beau titre des « Heures longues » des articles parus pour l’essentiel dans Le Matin, mais aussi dans La Vie Parisienne, Excelsior et Le Flambeau. Contrevenant à l’image d’une écrivaine indifférente à l’Histoire, le recueil témoigne de l’attention extrême de l’écrivaine aux différents aspects du conflit, telle qu’une femme, la plupart du temps retenue à l’arrière, pouvait les percevoir, qu’il s’agisse des portraits des gueules cassées alors qu’elle a accepté d’être infirmière au lycée Janson de Sailly, des scènes de guerre alors que bravant les interdictions elle a rejoint son mari Henry de Jouvenel à Verdun ou bien encore de l’Italie où elle a été envoyée comme correspondante. Véritable « album de guerre », Les Heures longues se présente comme une série de croquis à l’eau-forte saisissant au plus près des visages, des paysages, et quelques scènes de combats vus de loin qui frappent le lecteur contemporain par leur refus du pathétique et du grandiloquent auxquels la littérature de guerre échappe rarement, privilégiant un regard à hauteur d’homme (ou de femme) sur le quotidien des français pendant cette période charnière de l’Histoire. Avec La Chambre éclairée (1921) et Une parisienne dans la Grande Guerre, Colette offre sur la Première Guerre mondiale un témoignage littéraire unique dont on n’a pas suffisamment souligné l’originalité.
19. L'Heure du Diable
Fernando Pessoa
3.61★ (32)

“.. Elle s’arrêta. Puis elle se retourna pour exprimer son étonnement à son compagnon. Mais derrière elle, il n’y avait personne. Seulement la rue, lunaire et déserte... ”. Ainsi s’achève la rencontre de Maria avec un curieux personnage, tout de rouge vêtu. L’enfant que Maria met au monde, quelques temps plus tard, garde l’empreinte, irréelle et lunaire, de cette extase ou de ce rêve où le diable l’a entraînée. Entre la jeune femme et "l’éternel différent", le dialogue s’engage. Dans cette longue conversation tout un univers se déploie – l’envers du monde –où l’imagination de l’auteur, obstinément, tragiquement, se lance à la poursuite de “l’inaccessible vérité”. “Pèlerins du mystère et de la connaissance”, les personnages mis en scène ne sont que les porte-parole de questions sans réponses. Une phrase résume l’amère conclusion de ce voyage initiatique parmi l’opacité et la splendeur des choses.
20. Les Riches Heures du duc de Berry
Jean Dufournet
4.44★ (15)

Chef-d'œuvre des manuscrits enluminés, les Très Riches Heures du duc de Berry justifient leur appellation par la profusion et l'exceptionnelle qualité des miniatures, des lettrines et des rinceaux et la somptuosité des formes et des couleurs, ainsi que le raffinement des dessins et le réalisme des formes. Ces images apportent de nombreuses informations sur la vie quotidienne, les mentalités et les valeurs du XVe siècle. Elles offrent une foule de motifs fondés à la fois sur une observation attentive de la nature et sur le goût des magnificences princières. Elles assurent la complémentarité entre la grandeur des princes et le labeur des paysans, entre les splendeurs de ce monde et l'ordre cosmique. Elles marient les traditions françaises et des influences étrangères du Nord de l'Europe et de l'Italie. Enfin les métamorphoses du livre lui-même et la diversité des talents qui ont concouru à sa réalisation contribuent à la complexité de l'histoire de son élaboration et à la persistance des mystères qui entourent encore l'œuvre et ses auteurs, en dépit des recherches d'éminents spécialistes. En participant à la conquête d'une image vraie du monde et de la nature, les frères de Limbourg et leurs successeurs nous ont laissé une chronique de la vie princière et une encyclopédie du Moyen Age finissant qui voit l'univers dans sa structure cosmique et sa hiérarchie sociale. Des deux cent-six feuillets des Très Riches Heures, nous reproduisons les quatorze premiers, c'est-à-dire le calendrier qui indiquait la signification et la prière de chaque jour, et l'homme anatomique.
21. Heures indues
Julio Cortázar
4.21★ (22)

Huit nouvelles, les dernières publiées en espagnol par J. Cortazar, en 1983. Ce livre comporte huit nouvelles. Ce sont les dernières que Julio Cortázar publia de son vivant, en 1983. Elles abondent en reflets et en interpolations concernant certains récits précédemment publiés : ainsi Bouteille à la mer, qui est une lettre adressée à l'actrice Glenda Jackson, où Cortázar lui raconte comment une fiction qu'elle lui a naguère inspirée – Nous l'aimons tant, Glenda – aurait trouvé des prolongements inouïs dans la vie... Certes, les allers-retours entre ces deux pays de la réalité dont la frontière commune est un miroir légendaire, Cortázar les faisait sans même s'en apercevoir. Depuis toujours, depuis sa jeunesse, son adolescence, auxquelles, au demeurant, il revient dans ces derniers textes. Ainsi, dans la nouvelle intitulée Anabel, il raconte son travail de traducteur d'anglais et d'espagnol, lorsqu'il était jeune homme à Buenos Aires. Il lui arriva de servir d'intermédiaire entre une entraîneuse du port – Anabel – et un marin américain ; il traduisait depuis assez longtemps leurs lettres respectives quand soudain, un jour, il comprit, non sans effroi, que c'était grâce à ses services – sans lesquels ils ne se seraient pas compris à distance – qu'ils avaient réussi à commettre un crime... Mais si Cortázar s'est décidé à écrire l'histoire, une quarantaine d'années plus tard, ce fut avant tout pour sauver de l'oubli Anabel elle-même. Par devoir envers elle – envers une ancienne tendresse. Le secret de Cortázar, c'est qu'il ne pouvait rien entreprendre qui ne fût magique. Et le secret de son art de conteur, de ses jeux nostalgiques et angoissants se trouve dans le fait que l'étrange, l'envers du temps, la vie latérale des rêves finissent par se confondre avec nos expériences et nos craintes les plus intimes.
22. Dix heures et demie du soir en été
Marguerite Duras
3.76★ (977)

Pierre et Maria, leur petite fille Judith et leur amie Claire sont en vacances, en route vers Madrid. Un violent orage les force à s'arrêter et à trouver un abri dans l'hôtel déjà surpeuplé d'une petite ville où un crime passionnel vient de défrayer la chronique: Rodrigo Paestra vient en effet de tuer sa femme et l'amant de celle-ci, avant de prendre la fuite par les toits. Dans la chaleur étouffante de la nuit, l'amour entre Maria et Pierre s'étiole à mesure que le désir monte entre Claire et Pierre et que Maria s'étourdit à grand renfort de petits verres de manzanilla... Et dans la chaleur étouffante de la nuit où elle ne parvient pas à dormir, Maria aperçoit une silhouette sur le toit d'une maison voisine: Rodrigo Paestra. Rencontre sans parole, improbable et éphémère
23. Les heures oisives
Kenko Yoshida
3.55★ (59)

Les heures oisives et les Notes de ma cabane de moine constituent avec les Notes de chevet de Sei Shônagon les trois chefs-d'œuvre de l'" essai " japonais. Urabe Kenkô est ici traduit par un groupe de Japonais et de japonologues Mme Tomiko Yoshida, M. Maeda, MM Chazelle et Grosbois. Kamo no Chômei est traduit par le RP Sauveur Candau, des Missions étrangères (et revu par le neveu de ce japonologue). Le moine Urabe Kenkô est mort en 1350 après avoir servi à la cour comme officier subalterne. Personne au Japon ne peut parler de Kenkô sans évoquer Montaigne. M. Grosbois n'y manque pas dans sa préface. Système de pensée mis à part, c'est en effet la même liberté souveraine, le même ton (en apparence nonchalant, en fait suprêmement savant). Cet ascète connut l'amour ; ce moine est fort peu indulgent au bouddhisme conventionnel. Ce célibataire comprend les pères de famille. En fait il comprend tout, juge tout, avec lucidité. Scènes de mœurs, portraits, tableautins, réflexions morales composent un des maîtres livres de la littérature universelle. Les Notes de ma cabane de moine, rédigées plus d'un siècle avant Les heures oisives, célèbrent la liberté de l'existence érémitique.
24. Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Stefan Zweig
4.11★ (16367)

Au casino de Monte-Carlo, une veuve anglaise prend sous son aile un jeune homme perdu par la fièvre du jeu. Assumant le rôle de mère et d'amante, elle tente tout pour l'aider. Elle-même ne se reconnaît plus : va-t-elle abandonner sa vie bourgeoise et s'enfuir avec lui ? Le sauver implique de se perdre. Voici le récit des vingt-quatre heures qui changent une vie. Dans cette sombre nouvelle, parue en 1925, qui a beaucoup frappé Freud, Zweig se montre au sommet de son art de psychologue, dans l'analyse du coup de foudre amoureux et de l'addiction au jeu, ainsi que d'une passion plus complexe qui menace l'héroïne : la pitié dangereuse, ce mélange de sensualité et de devoir. L'auteur décrit admirablement le conflit intérieur qui se joue en chaque individu quand son existence se change en destin.
25. Mon livre d'heures
Frans Masereel
4.62★ (20)

« Prenez cette oeuvre à la fois neuve et ancienne, recherchée et libre, consciente de la tradition et ancrée dans le présent, l'oeuvre de ces mains diligentes, ce film magistral d'une vie d'artiste ! Suivez le héros et mêlez-vous au monde multiple et étrange des hommes, étonnez-vous, riez, et laissez-vous emporter ! » Extrait de Thomas Mann, Frans Masereel, 1927, publié en préface de cette édition.
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