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Citations de Florian Zeller (170)


Le spectacle des autres est un spectacle insupportable.
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En géométrie, une sphère est une surface dont tous les points sont à égale distance du centre. Tristan est prisonnier d'une sphère, puisque tous les objets désirables qui l'entourent se trouvent à égale distance de son moi. Il ne parvient pas à savoir celui qu'il préfère. Cette sphère est une figure de l'immaturité moderne. Elle positionne l'être comme un enfant dans le ventre de sa mère, et à travers cet état d'incertitude permanente, c'est notre propre consentement que nous recherchons. Un bébé est probablement plus proche de DIEU que n'importe quel homme, fut-il saint. Car il est une pure potentialité: il peut encore tout devenir puisque rien n'a encore commencé. Et la modernité, me semble-t-il, est hantée par le fantasme de se maintenir dans cet état de pure possibilité. Je voudrais pouvoir tout devenir. Ne fermer aucune porte sur l'infini des possibilités. Nous en venons à tout désirer, tout et son contraire. Mais désirer tout et son contraire revient à ne rien désirer du tout et à sortir de l'existence. Nous voulons cette femme et toutes les autres. Nous voulons cette vie et toutes celles qui lui sont radicalement opposées.
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Amélie a des cernes, elle est faible, triste, prête à s'écrouler et il sait qu'il en est responsable. Il l'a poussée jusque dans ces zones morbides où il peut l'aimer pleinement. Il comprend qu'il la détruit petit à petit et qu'elle se laissera faire.
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L'attendrissement prend la forme de l'amour alors qu'il n'en est que la caricature.
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Quand il était plus jeune, étudiant, il avait ressenti la même incapacité à savoir quelle vie il désirait. Il enviait secrètement ceux qui, par manque de talent ou par vocation, ne se posaient plus la question. Il avaient fait des études comme on se laisse emporter par un courant calme. […] La réussite professionnelle lui semblait être l'exigence la plus accessible puisqu'au fond elle ne dépend que de soi. Rien n'était comparable aux tourments que l'on pouvait ressentir auprès des femmes.
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La vanité de la femme est de vouloir faire de l'homme un être monogame, se disait-il. Sa cruauté est d'y parvenir, parfois, quitte à faire de lui un enfant craintif.
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La tendresse est une forme inavouée de détestation de l'autre.
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L'amour est un isolement que l'on vit a deux.
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Elle s'éloigne et redevient un de ces fantômes de femmes croisés dans la rue qui, l'espace d'un instant, retirent au reste du monde toute son importance.
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Il remarqua qu'elle s'arrangeait pour ne marcher que sur les bandes blanches. Elle fut obligée, à un moment, de faire un plus grand pas pour ne pas faillir à son jeu, les derniers restes de l'enfance, la dépouille amusée de ce que nous ne sommes plus.
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Je crois qu'en lui revenait souvent comme une obsession l'idée qu'il fallait épuiser la vie, se nourrir comme l'eut fait un boulimique, de tout ce qu'elle contenait d'expériences, de plaisirs et d'obscures promesses.
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Il désirait trop les femmes pour vivre avec l'une d'elles en particulier.
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Il ferme la porte derrière lui. Descend les escaliers. Arrive enfin dans la rue. L'air frais du matin. Mais rien n'y fait, il est toujours le même. Alors il s'élance dans la ville, il marche longtemps, mais rien n'y fera. Car c'est lui-même qu'il voudrait fuir, et cela est impossible.
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(Il a trompé son amie avec une autre femme) La lâcheté est une sorte de confidence ratée, pense-t-elle, un aveu de faiblesse. Il semble que les femmes passent leur vie à confesser les hommes.
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...Aujourd'hui, il me semble que je n'ai que mon passé à vivre…
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Les pays musulmans, pour la plupart, sont dans une négation absolue du sexe. [...] vous savez ce qu'on promet aux martyrs ? - Au paradis, un martyr est un héros, mais surtout […] il a le droit à 72 vierges pour lui. C'est important, je pense, pour comprendre un peu mieux le terrorisme. Tous ces jeunes types sont incroyablement frustrés: c'est normal qu'ils ne restent pas indifférents à de telles propositions… - Tu veux dire que pour toi, la motivation des kamikazes est sexuelle ? - Si j'étais palestinien, que je n'avais rien, aucune richesse, aucun avenir véritable, que j'avais perdu dans la guerre plusieurs membres de ma famille, et surtout, qu'il était impossible de coucher avec des filles, c'est à dire, si j'étais dans un système de frustration maximale, franchement, on me proposerait d'aller me faire sauter sur l'ennemi, et, dans l'instant, me retrouver avec autant de femmes pour moi, oui, franchement, je crois que je n'hésiterai pas une seule seconde… j'irais me faire sauter sur l'ambassade française. [...] - C'est simple, c'est même très simple. […] Et c'est précisément pour ne pas se confronter à cette vérité que tout le monde s'acharne à faire croire que le problème est très compliqué ! Mais organise une bonne libération sexuelle dans ces pays et ce sera la fin du terrorisme. […] - En France, pourtant, avant la libération sexuelle, les gens étaient aussi très frustrés, ils ne sont pas allés pour autant se faire sauter sur des bombes. - Oui, mais l'état de frustration occidental n'a jamais égalé celui du monde musulman. Il y a 50 ans, on pouvait facilement avoir une maîtresse… et la prostitution était courante. A la limite, le seul moment de frustration comparable a été l'époque des grandes croisades. La chasteté absolue. On voit ce que ça a donné : c'était tout simplement insupportable pour eux de savoir qu'on forniquait dans les autres pays. Ils sont donc religieusement parti en guerre, violant au passage un nombre incalculable de jeunes musulmanes, comme la pseudo-guerre sainte algérienne a fait des milliers de viols en dix ans. Voilà ce que je dis : le Djihad, comme toute guerre sainte, a une motivation principale : LE CUL !
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J'ai encore repensé à notre virée de la veille. Au fond, ce qui m'avait surtout marqué, c'est moins l'absence de sexe que l'obstination avec laquelle jusqu'au bout de la nuit nous l'avions cherché. Je me suis souvenu de ce que m'avait dit martin en sortant du dernier bar, au petit matin : il avait parlé de "frustration", sous-entendant ainsi, […] que c'était l'islam qui, par sa morale redoutable et sa haine du sexe, s'acharnait à entretenir perversement ce sentiment. Pourtant, en y repensant, c'était surtout son attitude à lui qui m'avait marqué, sa quête effrénée, sa frénésie, et finalement son désespoir, et je me suis dit que la frustration dont il avait parlé était avant tout la sienne, c'est-à-dire indépendante des circonstances de notre soirée, et qu'il devait la trimballer en permanence avec lui. C'est, je crois, l'un des pénibles paradoxes de l'occident : l'exacerbation de la frustration malgré la soi-disant liberté sexuelle. Après des siècles de frigidité, d'ailleurs assez relative, l'Occident s'était peu à peu libère de sa morale religieuse et de sa pudibonderie sociale. On considère généralement que c'est une chose heureuse. D'un certain point de vue, pourtant, la multiplication des rencontres sexuelles qui en a découle à été une véritable 'catastrophe humaine', dont le signe le plus évident est la dissolution des dernières barricades protégeant l'individu du marché, à savoir le couple, et dans une moindre mesure, la famille. Mais le plus étonnant est que cette libération progressive ne lui a pas permis, comme on aurait pu le croire, de sortir de la frustration, le plaçant au contraire devant le spectacle de sa propre impuissance à répondre à l'accroissement de ses désirs. […] - Ton problème,, tu vois, c'est que tu n'as aucune nuance… - Quelles nuances ? - Par exemple, ça ne te passe même pas par la tête de distinguer l'Islam modéré et l'Islam extrême… Oui, c'est effectivement la subtile distinction que tout le monde n'arrête pas de faire partout. Tu ne peux pas lire une page dans un journal sans qu'elle soit rappelée : elle est juste mais ne permet pas de régler le problème. Les nuances, bien souvent, sont une façon de ne pas penser. Et je trouve qu'on devrait s'en méfier un peu plus. En France l'art de la nuance a complètement étouffé toute possibilité de réflexion. Il est devenu pratiquement impossible, par exemple, de prononcer certains mots sans être immédiatement suspecté d'avoir voulu en prononcer d'autres. […] On est obligé de se taire. Il y a un silence obligatoire sur tous les sujets… On nous a d'abord répété en boucle pendant des mois qu'il ne fallait surtout pas faire d'amalgames entre musulmans et islamistes, ce qui est la moindre des choses, je te l'accorde. Mais cette volonté de ne pas confondre les problèmes a finalement créé une confusion générale tout aussi inquiétante. Toute personne réfléchissante sur l'Islam, est immédiatement suspectée de vouloir dire d'autres choses. Par exemple, toute personne mettant le doigt sur l'agressivité et l'instinct de domination indéniablement propre à cette religion est immédiatement accusé d'avoir en réalité voulu critiquer les Arabes. […] Quand je dis que, pour moi, il y a une incompatibilité entre l'islam et le système occidental, je n'ai pas besoin de me réfugier derrière une distinction entre les modérés et les fanatiques, puisque je parle de la religion. Il y a une ferveur égalitaire et un culte de la tolérance qui voudraient nous faire croire que toutes les valeurs se valent. Mais rien n'est plus faux. Et pour moi, celles de l'islam sont parfois dangereuses et régressives. En France, une grande quantité de musulmans est comme toi : ils se disent musulmans, mais ne poseront jamais de problèmes d'incompatibilité puisqu'ils se sont beaucoup éloignés de leur religion. Mais je parle de l'islam qui ne fait pas de compromis avec le monde réel. Rien qu'un seul exemple : un type qui doit faire ses cinq prières par jour ne peut pas s'intégrer dans le système occidental, c'est absolument impossible.
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En sortant du bain, j'ai passé un coup de fil à jeanne. Je ressentais la nécessite de lui dire que je l'aimais. Je suis tombé sur son répondeur. Je lui ai laissé un message. On entend souvent répéter qu'il ne faut pas dire ce genre de choses, et que les sentiments, lorsqu'ils sont exprimés simplement, sans détour, contiennent une sorte de pesanteur ridicule, de mauvais goût, voire de vulgarité impardonnable et finalement contre-productive. Et cette prescription ne concernerait pas uniquement le sentiment amoureux, mais toute forme d'élan vers l'autre. A la limite, la seule façon d'exprimer quelque chose serait d'installer parallèlement un doute volontaire sur la sincérité de ce qui est dit. J'avais par exemple remarqué qu'il était plutôt rare que les gens abandonnent cette attitude faussement détachée et ironique qui les protége si bien du monde. Tout ce qui est exprimé, aujourd'hui, ne peut l'être que par le filtre déformant de la petite distance et de l'humour – non pas l'humour en réalité, mais la blague, la dérision, le stock de vannes sans chair. Tout est devenu prétexte à rire, mais à rire bêtement et grassement. Les uns loin des autres, c'est-à-dire, finalement, les uns aux dépens des autres. Un être pensant et ressentant par lui-même ne pourra jamais participer à l'euphorie sans joie du monde. C'est ce qui signe la fin de la conversation entre les êtres et donc, d'une certaine façon, le règne de la solitude.
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Ce n'était pas ma vie qui me semblait avoir une quelconque valeur mais la vie en général, le fait d'être vivant, ce qui est suffisant pour avoir peur de la mort.
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[…] Car elle était de celles, je crois, auxquelles il faut d'abord déplaire avant de pouvoir plaire. Mais je n'ignorais pas que l'agacement qu'elle suscitait en moi était avant tout une façon de ne pas m'avouer que je la trouvais séduisante.
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