Après avoir découvert l'Oubapo, m'être intéressée de plus près à l'Association (maison d'édition qui propose un catalogue d'une grande qualité artistique, expérimentale), je découvre cet auteur : François Ayroles et son trait simple et effficace.
Un affaire de caractère (aux éditions Delcourt) est une enquête qui se résout avec les mots, les lettres, les caractères. Comme dans toute fiction policière, le lecteur est à l'affut d'indices, ici, il joue aussi à trouver les différents jeux de mots dans toutes leurs formes possible. Parsemé non seulement dans le titre et dans les bulles, mais également à l'intérieur des cases : dans les objets les paysages. Parfois discrète, parfois mise en avant, les caractères sont les protagonistes principaux de ce récit.
Pour les amoureux des jeux de mots : ne pas hésiter à le dénicher dans une bibliothèque bien fournie ou à le commander !
Commenter  J’apprécie         30
Faut reconnaitre la qualité quand on l'a face à soi, et cette œuvre est de grande qualité, même si je ne saurais dire si j'ai réussi à tout comprendre.
Car dans ces BD oubapiennes, travaillant sur le langage et toutes les formes d'utilisation du français, on est parfois perdu. Heureusement, quelques éléments de cultures m'ont permis de reconnaitre un George Perec muet ou un Marcel Proust vantant les mérites d'une machine. On croise quelques grands de la littérature (comme un inspecteur Maigret sous les traits de Siméon), et plusieurs perles d'utilisation du langage. Parfois c'est évident et un peu trop factice (notamment la famille qui n'utilise qu'une voyelle), mais souvent c'est très bien mené et discret. Il faut noter aussi quelques petites références parfois discrètes (on peut voir un clin d’œil à Tintin), mais qui font plaisir dans la relecture. C'est comme un jeu de recherche, sans savoir ce qu'il y a à trouver.
Pour l'histoire et le dessin, c'est pas mal sans être particulièrement génial. On est sur de l'efficace, qui sait s'effacer au profit de toute la littérature et le verbage. C'est un choix judicieux, et la colorisation sait se faire discrète également. C'est très fluide à lire, par conséquent.
Une BD qui a beaucoup de qualités mais que je ne suis pas sûr d'avoir encore complètement décortiqué. Il y a beaucoup de références que je n'ai pas encore comprises, ou des petits détails qui sont à remarquer. Et mine de rien, ça fait plaisir à lire !
Commenter  J’apprécie         20
Océan express est un roman graphique qui ne donne pas envie de sortir de chez soi, tellement les deux protagonistes s'embourbent le temps d'un week-end à la mer, dans de mauvaises rencontres et des hasards malheureux...
J'ai trouvé ce roman assez malfaisant de par le caractère mauvais de quelques uns des personnages croisés : le Baron et son acolyte féminin, les deux ados oisifs, le magicien, le conducteur de taxi... Avec un mauvais fond, et leur façon de profiter des gens contre leur gré.
En parallèle, les deux protagonistes ne bronchent pas et malgré leur stratégie d'évitement finissent par subir plein de petits événements qui viennent ternir le temps passé au grand air.
Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est le croisement perpétuel des deux personnages, qui après leur première rencontre ne se sont plus vus, malgré toutes les opportunités qui se présentent à eux. C'est du coup, très frustrant pour le lecteur. Comme si les personnages passaient à côté de leur vie, de leur rencontre...
Bref, je n'ai pas été emballée par l'histoire, malgré un style et une narration travaillés.
Commenter  J’apprécie         10
Pour Océan Express, François Ayroles peaufine sa narration en miroir. Avec cet ingénieux procédé, il parvient à raconter les déboires de deux jeunes gens, dans une station balnéaire à l'allure générique : l'héroïne sur les pages de gauche et le héros sur les pages de droite. Mêlant les stéréotypes de genre, on peut ainsi comparer, de manière amusante, la façon dont se débrouillent les deux personnages.
Ceci étant dit, j'ai rapidement éprouvé une sensation de mal à l'aise en lisant cette BD. La monotonie du gaufrier en 3x3 cases et des ombrages bleus, entrent en dissonance avec la chaleur estivale attendue. Car les héros ne passent pas non plus un bon moment... D'ailleurs ceux-ci se ressemblent énormément. Ils ont un caractère lisse et trop gentil, quoique leurs choix sont différents... Au contraire, les personnages secondaires sont durs et antipathiques... sauf le chien. Dans ce registre, quitte à être caricatural, j'ai préféré Qui a tué l'idiot ? de Dumontheuil. J'ai également été gêné par le manque d'identité des lieux : à la fois partout et nulle part. Enfin, si le trait de François Ayroles est expressif, dans la à-peu-près-droite ligne des auteurs de l'Association, je ne le trouve pas excessivement beau.
J'ai quand même eu envie de lire cette BD jusqu'au bout, pour voir si les deux personnages principaux allaient finalement se rencontrer. Pour cela, j'admire le talent de l'auteur, qui sait nous frustrer jusqu'au bout et croise les intrigues, de façon assez ludique. En ce sens, je ne peux m'empêcher de penser au jeu Micro Macro, où l'on rencontre des gens peu recommandables à chaque coin de rue. Enfin, les mises en page qui sortent du gaufrier classique font beaucoup de bien et ont vrai rôle narratif... Mais elles sont fort rares.
Au final, si certains des aspects de cette BD sont surprenants et géniaux, je n'ai pas été véritablement emballé. Le scénario, un peu trop urbano-centré à mon goût, est un peu déprimant. C'est dommage, parce que l'on aurait pu y voir une critique intéressante, quoique sévère, de notre rapport aux voisins, aux touristes, aux étrangers... . Je n'ai pas ri aux gags, alors que l'ambiance de ce roman graphique, à la Monsieur Hulot, s'y prêtait bien. Les graphismes ne m'ont pas plus convaincus. Dans le même thème, j'ai préféré un Café de la plage, au style plus personnel et tranchant.
Néanmoins, le bouquin vaut le détour, pour se faire une idée.
Commenter  J’apprécie         10
J'ai trouvé cette BD très divertissante, grâce à son style graphique nouveau et agréable - et surtout son histoire : des meurtres en série dans une ville peuplée d'écrivains, de libraires ou d'imprimeurs. Le personnage principal, un commissaire consciencieux mais peu compétent, est drôle et, en ayant l'œil, on découvre de multiples références au neuvième art. Un petit bémol cependant pour le scénario qui relègue l'affaire policière au second plan (le coupable est découvert par hasard). En fermant l'album, j'ai eu le sentiment d'avoir lu une bonne BD, mais aussi d'avoir finalement un peu perdu mon temps…
Commenter  J’apprécie         10
Cette BD nous conte la crise existentielle d'un groupe d'amis écrivains se retrouvant régulierement dans un bar de quartier pour s'entraider et évoquer leurs interrogations respectives.
Je n'ai pas accroché, l'univers est très excluant, à base de références littéraires que personnellement je ne connais pas. Tout comme l'humour utilisé qui est aussi très spécial.
Bref je n'ai ressenti à la lecture que de l'ennui.
Commenter  J’apprécie         10