Citations de François Place (210)
Une vraie sauvageonne, toujours à traîner ses jupons dans les ruisseaux, élevée à la diable par un père qui lui passait tout et l’éduquait comme un garçon, jusqu’à lui apprendre à lire et à écrire.
- Par ailleurs, dites-moi si je me trompe : je ne vous ai guère vu empressé à m'apporter votre aide pour attacher ces deux abrutis à la place qui leur revient.
- Monsieur, jeta l'autre avec dédain, pardonnez-moi : ni pillard ni bourreau. Ces deux professions sont au-dessous de ma condition.
- J'avais remarqué, cher petit-maître. Il eût été dommage de salir ces beaux rubans, riposta l'inconnu en faisant mine de lui épousseter l'épaule.
- Mais n'aie pas peur, ajouta-t-il en tapotant le pommeau de son épée avec un sourire fat. Tu es sous ma protection.
- C'est bien cela qui m'effraie, grinça la jeune fille.
Leurs échafaudages sont si légers qu'ils frémissent au moindre souffle de vent.
On les appelle les "maçons volants". Ils sont fiers de leurs longs cheveux tressés en natte et noués à un grappin.
Le prince court de chantier en chantier. Les architectes peinent à le suivre, car il a toujours de nouvelles idées. Son impatience est proverbiale ; ses colères, légendaires.
Tout ce vacarme finit par chasser le vieil ermite dans les hauteurs d'où il assiste, impuissant, au bouleversement du paysage.
Je suis une marquise, pas une sorcière.
Je les déteste.
Ils n'auront pas mon titre.
Je les déteste, je les déteste, je les déteste.
Ils n'auront pas mes terres.
Je reviendrai chez moi.
Je le ferai.
Il ne s'agit plus de raisonner. La raison n'a rien à voir là-dedans. Absolument rien. Je te parle de courage, et de bataille à mener. Tant qu'on est vivants, on ne renonce pas. On ne va pas renoncer. Compris ?
T es trop bizarre comme fille. Du genre à planer sans prendre de substances. Des fois, faut atterrir.
A la tête de ses chasseurs, le prince Nemrod traque depuis des jours un cerf blanc à travers la forêt. L’animal les entraîne vers le Nord, dans un pays sauvage et inconnu, loin des routes et des chemins.
La Bretagne, c'est ce grand bout de granit qui termine la France, à l'extrême pointe du continent : Finis Terrae, disent les savants. L'océan vient s'y fracasser. Les gens qui vivent là ont toujours eu de l'eau salée dans les veines.
Ce sourire pourrait être au matin celui d'une jeune mère à son enfant, comme au soir celui des amants : cela dépend du soleil ou de la pluie, de l'humeur du temps et des gens.
Quand les voyageurs lèvent les yeux vers lui, sachant tous les dangers qui les attendent à la traversée du col, ils en emportent le présage bienveillant.
Là-haut, très loin au-dessus de ce petit monde, les dieux de la montagne roulent leur sommeil ombrageux. Jamais on ne lève un regard vers eux, jamais on ne prononce leur nom. On sait que les dieux sont par nature injustes. Leur colère, imprévisible, est toujours meurtrière.
Plus tard, un ami éditeur a souhaité reproduire ces dessins dans un album. Comme l'idée me plaisait, j'en ai dessiné des centaines d'autres, de quoi faire plusieurs livres.
Je les ai appelés man-ga, "dessins au fil de la pensée", et ces recueils ont pris le nom de "HokusaÏ Manga".
Apprend à regarder en silence, si tu ne veux pas que le bruit chasse devant tes yeux la beauté des choses fragiles.
C'est la magie du vieux peintre : il peut en quelques coups de pinceaux faire surgir les choses ou les êtres les plus extraordinaire . Des tengus au nez pointu, des souris habillées comme des gens de la rue, ou, au détour d'une page, un vaillant guerrier aux prises avec une araignée géante.
- tengus = personnage des contes et des légendes qui possède des ailes et un long nez ou une tête d'oiseau)
- Un coq, oui. Je trempe les pattes de ce coq dans la couleur pourpre et je le fais marcher sur le dessin ...
- Oh ...
- Chaque empreinte de patte avait exactement la forme, d'une feuille d'arbre ...;
Aujourd'hui encore, je trouve qu'il y a dans les dessins d'Hokusaï la curiosité, l'humour, la vitalité, l'éclat de rire d'un enfant pas très sage.
(François Place)
La neige disparaissait sous la bruine avec ce timide crépitement feutré qu'elle produit en fondant, une sorte de lamento à bas bruit sur l'injustice de sa brève existence. "À quoi bon tant de beauté, tant de blancheur, tant de candeur virginale, pensa Sam, s'il faut finir en boue et en mélasse de caniveau ? "
Une sorte de torpeur morne enveloppait la ville. La mort de la reine alimentait toutes les conversations, et ce retour brutal de l'hiver, tuant le printemps à peine éclos, n'améliorait pas le moral en berne des Londoniens.
L'interprète me présenta deux guides avec lesquels je perdis, outre la moitié de ma bourse, un temps précieux à négocier les conditions de mon équipée. (p. 12)