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Critiques de François Roustang (23)
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La fin de la plainte

Je l'ai lu il y a longtemps, je ne me souviens pas l'avoir vraiment aimé. Peut-être avais-je déjà fini de me plaindre ?
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Le bal masqué de Giacomo Casanova : (1725-1798)

Je le reconnais, j'ai toujours été fasciné par le mythe de Don Juan ainsi que par la vie de Casanova. Les grands séducteurs intriguent, certes. Mais au-delà de la séduction, il y a chez ces deux personnages (nous reviendrons sur ce que j'entends par là) cette volonté de vivre leur vie en dehors des conventions, de pratiquer l'aventure amoureuse comme la grande aventure. Tous deux grands séducteurs donc mais aussi grands voyageurs, éternels hâbleurs, mythomanes parfaitement lucides donc témoins de leur société...

Outre cela, ils ont tous deux grandement inspiré la littérature et les arts jusqu'à nos jours. Don Juan : grand héros de la littérature espagnole et française avant de paraître à l'opéra. Casanova : héros de Comencini, Fellini et bien d'autres encore. Même Tony Curtis, Alain Delon et John Malkovich se sont prêtés au jeu.

Tous deux ont existé en chair et en os avant que de passer à la postérité en tant qu' "êtres de papier". La séduction fonctionne donc au-delà de l'appel de la chair. Combien d'écrivains, de critiques, de lecteurs, de spectateurs n'ont pas succombé ?

C'est ici que je rejoins l'essai de François Roustang qui semble psychanalyser le séducteur mais insiste très précisément sur le fait que Casanova met le plus grand soin à rédiger sa biographie, à la mettre en récit, la dramatiser même. Le Casanova des Mémoires est-il encore le séducteur ? N'est-il pas déjà fait de papier ?

On découvre derrière les aventures amoureuses ou les supercheries de Giacomo, l'attrait de la mise en scène et du récit du grand séducteur Casanova.

Ce que l'on comprend surtout à travers l'essai, ce sont les conditions de la séduction, ce mécanisme que reproduit Giacomo auprès des femmes qu'il veut mettre dans son lit. Et là on voit que l'homme libre qu'il a voulu être libre avant tout était non seulement prisonnier des contingences pécuniaires mais surtout des schémas inconscients derrière ses "exploits".

Si Don Juan succombe à l'invitation du Commandeur, Casanova verra sa fin dans la quasi déchéance, incapable désormais de mettre en action ses fantasmes et dès lors condamné à les mettre par écrit, quitte à aussi se montrer en protagoniste pitoyable... du moment qu'il se raconte.

Ce qui me fascine chez ces deux grands séducteurs ? Leur capacité à se transformer en légendes !

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Le secret de Socrate pour changer la vie

Pour tenter d'apporter un éclairage nouveau à l'oeuvre de Socrate, si l'on peut parler d'oeuvre puisqu'on ne le connaît qu'à travers l'interprétation que ses auditeurs ont fait du massage laissé, l'auteur fait le point sur les aspects du personnage vu par ces élèves, Xénophon, Platon, Aristote, ou Alcibiade.



Vient ensuite une analyse de la technique du dialogue, sur laquelle repose l'enseignement de Socrate : de questions en questions, savamment amenées, le dialogue évolue et le maître conduit insidieusement l'élève sur un fil logique qui l'amène à une conclusion qu'il a l'illusion d'avoir choisie.



Si le titre est accrocheur, le contenu est savant.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Comment faire rire un paranoïaque?

François défend maintenant l’hypnose comme il défendait sans doute hier la psychanalyse. Comme un enfant qui croit ne pouvoir aimer une chose qu’à condition d’en détester une autre. Persuadé de ne pouvoir aimer le nouveau jouet qu’à condition d’avoir saccagé le vieil ami.





Deux arguments majeurs sont énoncés :

- Pour l’hypnose : On revendique sa capacité à dépasser l’aporie de la représentation de l’affect, par définition indicible. C’est recevable.

- Contre la psychanalyse : On dénonce son origine mythologique freudienne. Parce que Freud maîtrisait trop l’art de la rhétorique (François ne peut pas en dire autant), on en arrive à dire qu’il faut réduire la psychanalyse à une construction intellectuelle, donc sans valeur. François n’a sans doute jamais lu « Contre la méthode » de Feyerabend : il saurait que même les constructions scientifiques les plus rigoureuses en apparence sont établies sur du vent. François n’a sans doute jamais lu « L’Ethique » de Spinoza : il saurait que la réduction de la philosophie à la seule démarche déductive a engendré l’incomplétude de notre philosophie ontologique. François dénonce chez Freud ce qu’il essaie lui-même de mettre au point. Certes, ça peut faire rire un paranoïaque. Mais pas moi.





Voilà bien un livre qui veut détruire l’idole (Freud) pour prendre sa place. François a peur des idoles, ça se comprend, il rêverait peut-être d’en devenir une. Ceux qui n’ont pas peur des idoles ont plus de chance que lui : ils peuvent s’intéresser à la fois à l’hypnose et à la psychanalyse sans se sentir obligé d’établir une fausse distinction entre ces deux disciplines.

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Il suffit d'un geste

Je ne connaissais François Roustang que par les deux entretiens (1983-2008) réalisés par Daniel Friedmann et Jérôme Blumberg et publiés dans le coffret de DVD documentaires intitulé « Être psy » (2009). Dans ce document vidéo qui a pour démarche de montrer l'évolution des plus grands noms de la psychanalyse française en un quart de siècle, j'avais appris que l'ancien jésuite en rupture avec Vatican II, devenu psychanalyste très influencé Lacan, avait commis entre-temps une seconde apostasie en se convertissant à l'hypnothérapie ; mais, à cette occasion, il semblait défendre l'idée d'une descendance inavouée (refusée) entre cette pratique que Freud n'aurait jamais complètement abandonnée et le fonctionnement même de la psychanalyse.

Dans cet essai, la rupture est beaucoup plus nette. Ce que j'ai lu ici s'apparente, me semble-t-il, à une métaphysique de la thérapie, qui inverse les principes de la psychanalyse et refuse jusqu'au concept de psychisme. L'hypnose, dont toute définition paraît impossible, n'y est pas une simple technique, mais constitue à la fois le moyen et le contenu d'une métamorphose souhaitée pour tout être humain, entre sa perception et une autre expérience qualifiée de « perceptude », afin de se libérer de la plainte, d'accéder à une dimension de plénitude dans sa condition de vivant, et donc, accessoirement, de parvenir à la guérison des maux psychiques et physiques conçus comme autant d'obstacles dans la relation avec soi-même, avec les autres, avec l'environnement voire le cosmos tout entier. Voici le point de rupture le plus radical avec la psychanalyse : « Or le passage d'un mode de perception à l'autre ne peut se faire que par la cécité de la conscience réfléchissante et par la dissolution du vouloir. » (p. 105).

La transe hypnotique, et en particulier la « confusion » qui l'induit, permet de « déranger la perception » en se sentant « Partout à la fois » (titre du ch. Ier). Le geste, celui dans lequel la transe s'est traduite, est libérateur dans la mesure où il est soumission à la force de vie.

La pensée, et en particulier l'auto-réflexion, est nuisible car elle enferme dans la séparation de soi avec la totalité, celle aussi honnie et pathogène entre le corps et l'esprit, et parce qu'elle reproduit et installe les obstacles à la relation qu'il faut soigner :



« Ne plus penser, c'est ne plus avoir de pensées distinctes, les laisser se mélanger les unes aux autres, ne pas leur permettre d'émerger selon des contours précis, et chaque fois que l'une d'elles risquerait de se former dans sa différence, l'effacer. En d'autres termes il s'agit de cultiver la confusion. Or, à la faveur de cette confusion, la pensée se rend meuble et souple, elle s'insinue dans le corps pour ne plus s'en distinguer. » (p. 45)



J'ai été particulièrement attentif à la radicalité par laquelle Roustang envisage désormais le problème du langage, clé de voûte de la pensée lacanienne :



« […] comment est-il possible de surmonter ou de contourner ce que Lacan nommait "le mur du langage" ?

Par une procédure à double face : soit user des mots pour abolir le sens de telle sorte que le geste libère de leur tyrannie, soit rendre les mots au geste même, c'est-à-dire dissoudre le sens en le rendant au corps. » (p. 57)



En somme, par l'hypnose, soutient-il, le langage « prend corps » (ch. 2 : « Être convenablement assis »).



Ensuite il s'attelle à la relation entre hypnothérapie et comportementalisme. « Le changement thérapeutique n'est rien d'autre qu'un changement de comportement » (p. 69) lance-t-il en guise de provocation, mais à condition de ne pas entendre le comportement comme le fait le comportementalisme, mais comme un ensemble de relations. Le comportement, ainsi est « non spécifique » (ch. 3) ; et de même la thérapie se doit de l'être, alors que le thérapeute est réduit au rôle de « porte-voix » nécessaire d'un patient qui est l'acteur de sa propre mise en mouvement :



« Ne serait-ce pas là le facteur non spécifique, c'est-à-dire commun à toutes les formes de ce que l'on persiste à nommer psychothérapie ? […] on pourrait le définir de la façon suivante : il est le mouvement produit par le thérapeute qui met en mouvement l'existence du patient figée en un ou plusieurs endroits. » (p. 86)



Mais l'auteur va plus loin : afin que la guérison soit pérenne, le thérapeute et le patient doivent partager l'intime conviction que « le problème [est] supposé résolu », que le « visiteur » est « un bien portant qui s'ignore ». L'obstacle principal est envisagé comme « le refus du bonheur », qui est un élément de discours, une construction idéologique, qu'il incombe à la force motrice du corps de rectifier : comme en avait eu l'intuition Mesmer avec son magnétisme animal et comme le provoque la danse (« Intermède »).



Dernier argument de la démonstration :



« L'homme ne se distingue pas en premier lieu des animaux par le langage, par la création de concepts ou par la réflexion ; il s'en distingue parce que, d'abord et avant tout, il perçoit le monde dans sa totalité et ses différences, ce qui équivaut à dire, comme on l'a vu, qu'il établit des correspondances ou qu'il invente des liaisons. En d'autres termes l'individu humain manifesterait l'appartenance à son espèce par son pouvoir poétique. » (p. 145)



Il est question dans ce ch. 5 (« L'élémentaire du vivre ensemble »), du fondement du lien social : non pas une transcendance religieuse ni un accord confirmé sous forme juridique mais la capacité que possède le nouveau-né de percevoir la totalité du monde et de se reconnaître dans l'espèce. Au passage, et après avoir établi que l'hypnose relève davantage de la veille que du sommeil, cette perception et expérience de la totalité, « vers la perceptude », constitue à la fois une spiritualité et un quotidien ; ainsi l'hypnose peut avoir une dimension quotidienne et banale (ch. 6 : « Le spirituel au quotidien »).

Dans le ch. 7, « Éloge de la plainte », il est question de la résistance à ce que l'on pourrait appeler une « vocation » (mais le terme n'est étonnamment jamais employé), telle qu'elle se manifeste en particulier chez les prophètes (bibliques) et chez les artistes.

Enfin le dernier ch. (8 : « La passage à la vie ») est la conclusion logique de la démonstration qui qualifie d'« exercice d'assouplissement » cette acceptation de et soumission à la « poussée » de la vie, de cette puissance irrésistible qui, de fait, est érigée à une véritable métaphysique animiste. Une dernière petite touche consiste dans un vibrant éloge du darwinisme, dans son intuition de la nature aléatoire de l'évolution.
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La fin de la plainte

S'il ne fallait lire qu'un seul livre de François Roustang, le voici.

"Le dessein de ce livre pourrait se résumer en trois temps : d’abord se débarrasser du narcissisme dans la pratique et de la psychologie dans la théorie, ensuite creuser le vide par le jeu et par l’attente, enfin participer à l’histoire de la vie et aux rites où elle s’incarne dans le quotidien."
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Qu'est-ce que l'hypnose ?

Après cet essai, court mais extrêmement substantifique, l'on ne pourra plus affirmer que le fonctionnement de l'hypnose est inconnu. De plus, autant Il suffit d'un geste se caractérise par une prose poétique et psychanalytique, autant le présent ouvrage est ancré dans le discours de la science dont il s'élève jusqu'à des hauteurs philosophiques étonnantes, tout en conservant la rigueur logique et argumentative des deux. Je comprends pourquoi c'était le travail auquel son auteur resta le plus attaché jusqu'à sa mort. Il part d'une intuition fort simple, empirique, qui commençait à être prouvée par l'imagerie médicale cérébrale et dont les conséquences thérapeutiques et philosophiques les plus avancées sont tirées, au plus grand bénéfice du public ainsi que des praticiens : que l'hypnose soit un état de veille paradoxale, terme forgé sur le sommeil paradoxal permettant le rêve, c'est-à-dire ni un état de sommeil ni un état de conscience modifiée ; qu'il faille donc la considérer dans une dialectique avec l'état de veille restreinte qui est celui auquel nous nous référons vulgairement comme la simple veille. La veille paradoxale est aussi une veille généralisée, permettant une infinité de liens de signification avec le monde qui nous entoure, donc une infinité de possibles sur nous-mêmes, un pouvoir de modification définitif du soi, et enfin une libération par rapport aux carcans limitatifs de la logique, de la perception ordinaire notamment de soi, de la volonté et de la conscience.

La structure de l'ouvrage est plutôt complexe et peut se lire au mois à deux niveaux : le premier à m'être apparu ressemble à une gigantesque métaphore des phases (chronologiques) d'entrée et de sortie d'une séance d'hypnose ; un second niveau, plus intellectualisé, conforme au plan énoncé par l'auteur, peur ainsi se décliner :

- 1. Le préalable – qui établit les bases théoriques de l'hypnose, selon une approche plutôt neurophysiologique, conçue comme l'ensemble des pouvoirs : (1) de rêver, (2) de configurer le monde, (3) d'imaginer ;

- 2. L'anticipation – qui décrit l'induction hypnotique en révélant « autant de traits caractéristiques de l'hypnose » : (1) la fixation, (2) l'indétermination, (3) la possibilité, (4) la puissance ;

- 3. La disposition – concept-clé qui définit l'attitude qui prépare et rend possible la thérapie ; il se répartit en : (1) la signification du terme, (2) une manière d'être au monde, (3) l'exercice de la disposition, (4) la disposition comme humeur, (5) sommes-nous maîtres de la disposition ?, (6) disposition et liberté, (7) l'apprentissage de la disposition ;

- 4. La modification – le « pouvoir inné et anhistorique [… qui] possède l'énergie suffisante pour imposer une nouvelle donne » ; il se compose de : (1) les niveaux d'apprentissage, (2) l'accès au troisième niveau, (3) le pouvoir de l'imagination, (4) la décision comme dédoublement, (5) la décision comme retournement, (6) la fonction du thérapeute, (7) de la psychologie à la physique ;

- 5. L'action - « les traits élémentaires auxquels l'hypnose devra être réduite pour devenir un ingrédient efficace et discret de la vie quotidienne, une sorte d'art de vivre » ; je précise que pour moi, ce chapitre constitue davantage une sorte de métaphysique de l'hypnose ; elle se répartit en : (1) exister, (2) prendre corps, (3) laisser exister.



En conclusion, on ne peut passer sous silence les références tout à fait surprenantes et stimulantes à des horizons culturels très variés, allant du taoïsme et autres sources de la culture chinoise aux classiques de la philosophie allemande, de Kant à Heidegger, à de belles métaphores musicales et picturales, sans oublier un solide aristotélisme et naturellement, parfois en veine un petit peu polémique, parfois dans une filiation assez claire, toute la réflexion psychanalytique...

[Le jargon des bibliothécaires collerait sans doute à cet ouvrage l'étiquette : « réservé à un public motivé »...]

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Savoir attendre : Pour que la vie change

En résumé: ça fait du bien, ça aide à vivre, et tant pis pour ceux qui ne comprennent pas.

Avec des phrases simples, une sorte de "ligne claire" dans le style, François Roustang donne sa vision de l'attente. En lisant ce livre, on avance, pas à pas, dans une pensée du lâcher prise. Roustang minore sans cesse le rôle du thérapeute, cette personne qui doit oublier tout savoir, toute expérience avant de recevoir son patient afin de laisser celui-ci exister dans sa singularité. Il sait que ne pas faire de thérapie donne parfois d'aussi bons résultats que la thérapie elle-même, le patient venant aussi chercher une autorisation de transformer son existence. Et Roustang sait que le patient trouve parfois son avantage à rester malheureux.



Au fur et à mesure de la lecture, on a l'impression de voir le thérapeute occidental se transformer en vieux sage orientalisant, dénuement et détachement de soi. Il contrecarre les idées toutes faites, les stéréotypes psychologisants (le fameux et stérilisant "c'est juste une question de volonté"), l'excès de cartésianisme. Bref, on est à la frontière du philosophique qui aide à vivre, le genre de livre à reprendre quand on est coincé dans une situation, quand on rumine les mêmes discours.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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La fin de la plainte

Première lecture sur le thème de l'hypnose, le début d'un long chemin, d'une belle découverte .

La fin de la plainte, le difficile passage de la révolte à l'acceptation.
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Qu'est-ce que l'hypnose ?

Quel livre impressionnant. Il est à la fois hyper complexe, et en même temps tout à fait fluide et compréhensible. Un semblant de répétition mais qui est chaque fois un approfondissement de la conceptualisation. L'hypnose, cet étonnant phénomène, qu'on peut finalement dé-calquer sur le phénomène qu'on appelle vie. Et définir l'hypnose est une sacrée gageure. Comment faire part de quelque chose avec la limite de mots, la limite des cerveaux, la limite des corps alors qu'elle se situe dans et hors de tout ça...

En démarrant sur le rêve et ses différences avec l'hypnose, Roustang convoque la veille restreinte, la veille généralisée, l'une et l'autre s'accordant, se perdant, se retrouvant, s'échangeant, entrelacement permanent, dont on est plus ou moins acteur, plus ou moins décideur, plus ou moins passif.

De l'hypnose nécessitant le relationnel, la sécurité et la confiance dans un autre, le thérapeute, et une autohypnose qui (se) suffit.

Etre là, présent, ne rien attendre, imaginer, anticiper la solution, approfondir ses propres limites...

Roustang donne une belle part à l'Orient et toute ses cultures qui n'est pas appréhendable ni préhensible par le mode Occidental. Là aussi l'un et l'autre peuvent se stimuler et permettre à l'autre un épanouissement, un déploiement potentiel en soi.

"Préalable", "Anticipation", "disposition", "imagination", "modification", "action", chacune de ces étapes est définie et explicitée autant qu'il soit possible.

Un livre où l'on ne se soucie pas de vous fournir une technique, ni même une philosophie prête à l'emploi. Rien n'est donné et tout est donné.

J'ai un peu honte mais je terminerai cette critique fort faible par une allusion à une publicité bien connue qu'on peut paraphraser... : L'hypnose, ce n'est pas parce que tout est fait qu'il ne faut rien faire. Et en disant cela, je pense qu'on peut exprimer l'exact inverse en étant tout aussi in.juste.
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Feuilles oubliées, feuilles retrouvées

Ce sont des conférences données sur la psychanalyse, en particulier celle de Lacan, parfois en lien avec la littérature.
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Il suffit d'un geste

Encore une fois, Monsieur Roustang nous a sorti un livre déroutant et tellement plaisant. Il nous redit de nouveau que nous n'avons pas grand chose à faire, en tant qu' être humain, patient, thérapeute, rien qu'à laisser la vie reprendre son flot, attendre de façon ouverte que des nouvelles portes, idées, pensées, s'ouvrent. Mais tout passe par une posture d'accueil. Une posture d'ouverture. Une posture corporelle à modifier lorsque le flux ne circule plus. Il nous explique l'intérêt de la position assise, différente de la position couchée prisée par Freud etc, ou de la position debout... Une assise, quoi de plus important, être un socle qui peut alors se mettre en mouvement, en giration, en recherche tout en étant bien ancré, bien solide.





L'auteur tente de redéfinir l'importance du comportement qui fait modification, la thérapie dans un sens n'est que comportemental, mais de quel comportement parle-t-on. Roustang nous explicite ceci et... comment dire, c'est clair et limpide. Et pratique.



Une énorme part du livre consiste en une dé-définition de l'hypnose, qui n'est justement pas définissable, pas limitable, pas parlable mais l'être humain étant un être de langage, un être du logos, on ne peut pas expliquer quelque chose sans langage, on peut l'appréhender et le vivre sans langage, mais pas l'expliquer. Or nous sommes, particulièrement nous les Occidentaux, de terribles machines à vouloir expliquer et comprendre ce qui ne s'explique pas, l'indicible... On peut appeler ça aussi le spirituel ou le religieux, les grands mystères, mais au fond ce n'est jamais qu'une facette de la vie, de la vie en tant que telle, en tant que tout et en tant que rien. La vie. Pareil pour l'hypnose qui n'est au fond qu'une facette de la vie, simplement.



Mais évidemment comme Roustang écrit, il utilise des mots et donc tente de baliser et structurer. L'hypnose comme deux temps, un temps de perception infinie ouverte, qu'il nomme perceptude. Et ensuite l'utilisation de cette perceptude. L'hypnose qui doit aussi se marquer d'un troisième temps, le retour à la "normale" sans quoi on tomberait dans la maladie mentale ou un somnambulisme permanent, qui limiterait là aussi dans un sens, la vie.





Amusant la petite éloge de la plainte qui vient en contrepoint de son génial ouvrage La fin de la plainte : redéfinition une fois de plus, refonte pour défondre et défendre un nouvelle forme de paradigme...



Amusant aussi : « Interrogé sur le taux de réussite, des thérapies utilisant l'hypnose, j'avais répondu que je l'ignorais parce que je ne recevais que des patients déjà guéris. Au premier abord, ce ne pouvait être là qu'une boutade, mais à la réflexion une telle réplique m'était apparue significative de cette pratique. »



J'ajoute en disant que Roustang a aussi un style, une écriture assez léchée, qui paraît compliquée et simple à la fois.

Bref, un vrai paradoxe ambulant ce type.



Merci d'avoir donné vos "petites" "pierres" à l'"édifice de nos existences", portez-vous bien où que vous soyez dans la "Vie".





P.S. : Très dommage, pas de bibliographie terminale. Pourquoi ?







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... Elle ne le lâche plus

Réflexions sur le lien entre la littérature et la psychanlyse, au travers de la notion de transfert et de l'analyse littéraire de textes freudiens.
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Jamais contre, d'abord: La présence d'un corps

Dans cette historiette, que l'on pourrait croire totalement insipide, se loge le secret d'une méthode haute en couleur : celle de François Roustang, penseur dissident des plus insolents.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Le secret de Socrate pour changer la vie

Qu'aurait pensé de moi Socrate si je lui disais que je n'avais rien compris à ce livre dont il est le héros ? L'impression d'en ressortir plus bête, que toutes ces joutes me dépassent.

Non-savoir, sagesse-vertu inhérente à l'homme, confusion, transe, perdre le sens. En fait, quelque part j'y suis.

Roustang signe ici un livre érudit, complexe, il fait tout de même peu de liens avec son titre un peu marketing. Tout reste suspendu, rien n'est clair, c'est peut-être socratique en plein, de fait.

A moins d'avoir suivi des études de philosophie, vous allez ramer à la lecture, et au final en resterez perdu. Suspendu à...

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Comment faire rire un paranoïaque?

Je ne pensais pas du tout lire ce que je l'ai lu au moment où je dépensais les quelques euros pour acheter ce livre. Je pense que je m'en serais abstenu, ou l'aurait acheté en seconde main.

Parce que non, vous n'allez pas parvenir à faire rire un paranoïaque avec cet ouvrage. Non, non, non.

Le titre est plus que trompeur. Il ne concerne que quelques pages et encore.

Il s'agit surtout d'un livre théorique, intellectuel, polémique autour de la psychanalyse classique et de la psychanalyste des suiveurs, peureux. Roustang, certes avec son intelligence et sa verve, et sa poésie, s'affronte, s'aborde, saborde quelques-un des grands concepts ou tente serait-on dire de les sauver. A coup d'acceptation que la psychanalyse ne serait qu'une mythologie. Mais les mythologies ça a son intérêt, nous dit-il. Freud n'a pas arrêt de brouiller les concepts pour qu'ils soient toujours insaisissable, c'est mieux pour gouverner. Freud, Freud, Freud, j'avais pas envie de lire des trucs sur lui, moi.

Roustang critique surtout les suiveurs, à vrai dire, parce qu'il reconnaît vraiment un intérêt à cette psychanalyse, mais il veut lui redonner un souffle, et peut-être le souffle plus antérieur et ancien de l'hypnose. De l'imaginaire, l'imagination qu'il conseille de substituer au terme trop ambivalent, polyvalent d'inconscient (surtout quand il est utilisé comme substantif).

Roustang veut qu'on permette par la cure de permettre une réouverture au vivant, que la vie recoule à nouveau, elle le fait toujours, mais d'une façon qui soit acceptable, acceptée par l'analysant. Et nul espoir de tout comprendre, de tout saisir, c'est évidemment ce qui reste incompréhensible et insaisissable qui est la vie elle-même. Ou pas.

Ah oui, j'oubliais, ce livre est une addition d'articles ou de conférences à destination des "pros", et si vous n'êtes pas du sérail vous n'allez plus ou moins rien comprendre. Et ce livre vous tombera clairement des mains. Bref, c'est un livre d'entre-soi qui ne fera pas vraiment réfléchir grand monde, ni infléchir grand monde. Il va surtout confirmer ce que vous aviez déjà envie de croire, et que vous continuerez sans doute à croire. Si vous aimez Roustang vous lui trouverez des vertus, des excuses ou aurez envie de complimenter ses talents. Si vous n'aimez pas Roustang vous le trouverez incomplet, pompeux, verbeux, peut-être à côté de la plaque.

Perso, j'ai aimé tous les livres précédents de cet auteur et donc j'en ai un a priori positif.

Bref, ce livre j'ai peiné grave pour le lire, comme je le disais je n'avais pas envie de lire ça, le titre est trompeur, et au final je ne pense pas avoir appris grand chose, alors que ça sonne tellement intelligent.

Quelque chose qui sonne intelligent et qui donne l'impression qu'on n'apprend rien, c'est quand même terrible....
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Savoir attendre : Pour que la vie change

François Roustang est un thérapeute, un vrai. Petit à petit il constitue également une bibliographie impressionnante de livres assez incontournables. Celui-ci en est un à mes yeux. Dommage qu'il soit tellement absent des lectures et cours universitaires "classiques".
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Le Troisième homme

En 1966, le jésuite François Roustang signe Le Troisième Homme, qui pointe la crise montante du catholicisme français. Un ouvrage documenté revient sur cette page d’histoire individuelle et collective.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Savoir attendre : Pour que la vie change

Intéressant. La première partie du livre s'adresse plus au patient, celui-ci se sent "oublié" dans la fin du livre, Roustang s'adresse plutôt au thérapeute.
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Qu'est-ce que l'hypnose ?

Un livre qui m'a ouvert des horizons épistémologiques nouveaux
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