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Critiques de François Thomazeau (57)
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Bad boys du rugby

Le rugby est "un sport de voyou pratiqué par des gentlemen" dit-on souvent... Mais il y a des gentlemen qui peuvent mal tourner et devenir des voyous. Rien d'étonnant donc à ce qu'il y ait des bad boys parmi les joueurs de rugby...



C'est ce que nous montre dans cet ouvrage François Thomazeau, auteur de polars et journaliste sportif. Dans la brochette de joueurs qu'il nous présente, il y a de vraies terreurs des stades, craints pour leur brutalité et/ou leur engagement physique, mais aussi quelques autres qui impressionnaient par leur physique hors norme (comme Sébastien Chabal) ou leur hyperactivité sur le terrain (comme Jean-Pierre Rives).



Pour corser le tout, l'auteur revient sur quelques matches parmi les plus violents, quelques "pétages de plomb" des joueurs cités précédemment et quelques troisièmes mi-temps mémorables.



Un beau livre pour les amateurs de rugby (mon beau-père se régale !) mais pas que...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Faces B

Dans les années 70, il y avait chez nous, sous le meuble télé, un Schneider Flamenco, un bel électrophone à lampes qui ressemblait à une valise de voyage.

Il attendait imperturbablement, le dimanche après-midi, de pouvoir, une fois installé son capot qui lui servait de "baffle", faire résonner, avec parfois quelques "jonflements", les voix de Petula Clarck, des compagnons de la chanson, de Gilbert Becaud, de Marcel Amont, de Rika Zaraï et de quelques autres dont les seuls qui trouvaient grâce à nos yeux d'adolescents étaient "les spoutniks".

La fin de carrière de notre bon vieux "Flamenco" fut plus agitée lorsque vint le temps de Trust, d'AC/DC, de Téléphone, de Van Halen, de Bernard Lavilliers, de Scorpions, de Renaud, d'Iron Maiden et de Thiéfaine...

"Face B" est un album qui chantonne un petit air nostalgique, qui nous ramène à ce temps béni du vinyle, dans son plus petit format, que les adeptes du Mp3 ne peuvent connaître.

D'accord, mais pas seulement !

"Face B" est d'abord un joli livre qui réserve bien des surprises dans sa présentation.

L'objet est beau.

Il est destiné à tous les amoureux de la musique.

Il est cousu, façonné avec soin, astucieux et malin dans sa forme que tout ramène au 45 tours.

Découpé aux dimensions parfaites, il se glissera, de lui-même, debout, dans votre collection, entre Pink Floyd et Lou Reed, entre Beau Dommage et Jacques Brel...

Les illustrations reprennent les pochettes d'époque avec malice.

Le 45 tours, décliné sous toute ses formes, est à la fête.

Creedence Clearwater Revival, The Beatles, David Bowie, Kiss, The Bee-Gees, Fleetwood-Mac,

Dalida, Johnny Hallyday, Joe Dassin, Gérard Manset, Michel Jonasz, Michel Sardou, Claude François,

du plus ancien - Artie Shaw and his orchestra en 1938 -,

au plus récent - Maurane en 2011 -, Quel festival prestigieux !

Le livre est bien écrit, agréable à la lecture et bourré d'anecdotes.

François Thomazeau, l'auteur, semble connaître et surtout aimer son sujet.

Je le remercie, ainsi que l'équipe de "Masse Critique", du joli cadeau qu'il vient de faire aux rescapés de ma collection de 45 tours, à ceux qui n'ont pas disparu dans des booms enfumées, qui n'ont pas été prêtés, sans espoir de retour, à des potes ou laissés chez mes parents...

"Face B" va pouvoir leur raconter l'histoire de toutes les faces B qui sont devenues célèbres....

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Marseille : Marseille Confidential

Je vais commencer par ce qui ne va pas et qui est malheureusement sous notre nez dès le départ : le titre "Marseille Confidential"et la jaquette qui mitraille un "Génial" signé de James Ellroy...



Pourquoi ? François Thomazeau est anglophone et en 2015, il est chargé par Plon d'accompagner James Ellroy dans son séjour à Marseille pour la promotion sudiste de "Perfidia". Lors de discussions entre eux, l'angelino lui confie et répète lors d'une conférence publique que si il avait été marseillais, il aurait écrit "Marseille Confidential".



François Thomazeau le prend au mot et accouche rapidement de ce livre qu'il portait en lui depuis longtemps d'après ses dires. L'auteur insiste sur le fait qu'il ne tente pas par là de faire un livre inspiré d'Ellroy mais PAR Ellroy puisque c'est lui qui a allumé la mèche de cette idée vénéneuse.



Derrière, Plon s'engouffre dans cette brèche commerciale béante et apprend à Ellroy que Thomazeau a relevé son défi. Celui-ci s'exclame alors "Fucking great !!". L'éditeur le supplie alors de pouvoir mettre cette tirade sur la jaquette d'où le "génial" tonitruant.



François Thomazeau semble un peu fatigué, pour ne pas dire autre chose, par cette histoire et confirme qu'Ellroy n'a jamais lu ce livre car "il s'en branle" et que "oui, c'est bel et bien un coup d'édition".



L'anglais de "confidential" sonne faux. La couverture qui arbore le canon et le viseur d'une mitraillette est assez convenue. On aurait peut-être pu arborer la silhouette de Notre-Dame-de-la- Garde dans l'oeilleton du viseur. Même pas. Aucun effort.



Bref, je trouve que c'est un peu grossier de la part de l'éditeur et presque mensonger puisque ce n'est qu'en apprenant l'histoire qu'on comprend le sens du titre. Mais ça, c'est après avoir acheté le livre.



Vous l'aurez donc compris, petit moustique alléché j'ai été attiré par les lueurs littéraires et la promesse Ellroyenne.



Bien m'en a pris puisque je découvre l'auteur François Thomazeau et un livre qui m'a régalé.



Il éclaire de manière assez précise l'histoire marseillaise des années 30.



Nous sommes au coeur du "Marseille ? c'est compliqué". Ce n'est pas nouveau. J'en conviens.



Mais ce qui est redondant aussi, c'est cette maladie marseillaise bien typique qui fait que l'on connaît la maladie, qu'on la déplore dans nos discussions, mais qu'on ne se lasse pas de se renseigner sur le virus.



Mais pas comme des médecins. Plutôt comme des pervers masochistes qui souffrent mais qui n'osent pas avouer qu'ils y ont pris goût et qu'ils aiment se rouler dans la merde qu'on leur jette à la figure.



-"Oui, nous sommes sales, oui nous sommes violents et oui on vous pisse au cul !!"



Une vraie pathologie donc.



On entre dans ce roman par un biais inattendu : l'âme damnée d'Antoine Cardella coincée entre l'ici et l'au-delà, flic pourri ou "marron" qui rendait des "services" à tout ce que Marseille comptait de bandits et d'hommes politiques véreux. Les uns et les autres se confondant dans un marécage boueux et méridional.



Antoine ne va pas fort. Son dos vient de découvrir, assez brutalement, quelle était la formule chimique du plomb soit Pb et son numéro atomique. Ce cours de rattrapage a eu lieu avenue Camille Pelletan, peu de jours avant des élections municipales à hauts risque. Nous sommes en 1936.



C'est l'incipit. Une balle entre les omoplates pour une bordille. Entre la permanence du candidat socialiste, Ferri-Pisani, et du candidat nationalo-fasciste Simon Sabiani.



Le thème de l'entre-deux va être l'objet de ce livre. Cardella n'est qu'une brique d'un édifice marseillais où les seules lignes droites sont celles des caveaux.



L'enquête de l'inspecteur Grimal va bien révéler à quel point tout se brouille dans cette ville dans une aquarelle baveuse et grise : la violence, le milieu et la politique qui ne font qu'un, la corruption qui oscille entre lâcheté et instinct de survie.



Pichotte, le journaliste du "Petit Parisien" vient lui aussi apporter sa touche au tableau, lui qui avait couvert 18 mois auparavant l'assassinat du Prince Alexandre de Serbie et de Louis Barthou au beau milieu de la Canebière. Il est le témoin externe, le spectateur du théâtre terrible qui a lieu dans cette ville. Brutalité, tension, rapports de forces, coups de feu.



Il assiste médusé, au meeting de Simon Sabiani, Place Marceau et aux tirs qui éclatent parmi la foule venue assister à l'évènement. Communistes et partisans de Sabiani montrent les muscles en mimant la guerre. Interdit devant ce ballet hallucinant, il prend la température de la rue, bouillante et fébrile.



Théroz le gavot, inspecteur en chef de la Mondaine, est lui comme un poisson dans l'eau dans les rues du Panier ; à surveiller les activités horizontales et tarifées des maquereaux luisants. Il tente de retrouver la trace de Cardella entre la rue du Refuge et la Place de Lorette, la bien-nommée.



Cardella, dégoûté de la ville et de lui-même a voulu résister "ab absurdum".Le but étant de pousser le curseur de la compromission au maximum en mangeant avec une avidité morbide à tous les rateliers, sabianistes, socialistes. Une indigestion. Faire tomber l'arbre en accélérant la pourriture ambiante. Un suicide par avilissement. Un jusqu'au boutisme désespéré. Se perdre totalement pour se punir et tenter de mettre un joli bordel comme départ en fanfare.



On apprend beaucoup sur cette période charnière de l'avant-guerre qui porte les graines du Marseille actuel des encartages et des collusions, des factions. C'est ici la préhistoire de l'aquoibonisme phocéen et du mantra du "c'est comme ça".



L'enquête, comme souvent sert de prétexte à une visite sociologique et politique de la ville dans ces années 30 périlleuses. C'est très bien fait, très documenté, très riche. François Thomazeau évite le piège de tomber dans le documentaire grâce à une galerie de personnages bien dessinés qui tiennent les murs de ce roman de belle façon.



Et je dois dire que l'on a envie de les retrouver, car l'auteur a réussi à dévoiler habilement des éléments biographiques suffisants pour nous les faire apprécier tout en nous laissant entrevoir des jachères suffisantes pour une suite ou un antécédent.



On s'en réjouit car l'auteur espère une trilogie qui irait jusqu'à la Guerre d'Indochine.



Je ne vais pas me lancer dans les méandres historiques que mettent à jour ce roman, ni dans l'intrigue policière.



Je vais seulement vous dire ceci : François Thomazeau a eu une vraie belle idée narrative avec ce Cardella coincé entre la vie et le trépas. Cette ambiguïté va permettre à cet homme en partance de revenir régulièrement vers son village corse dans des va-et-vient hallucinés.



Tout d'abord car le "retour au village" touche à l'identité corse, même la plus diluée, la plus infime. C'est un lieu-commun de la culture insulaire dira-t-on mais qui garde sa force et sa réalité.Thomazeau a rendu ce voyage rêvé d'Antoine Cardella vers Zecavo d'une manière très fine et émouvante. Je l'ai vécu comme une respiration au milieu de la décrépitude de ce monde.



Et comme notre homme est malin, (je parle de l'auteur) cette figure du voyage imaginaire permet aussi de souligner un des points importants de cette histoire : le lien avec la Corse. le transit incessant entre l'île et le Continent. La pendule des hommes. Qui partent et reviennent.



Je n'en dis pas plus.



Antoine Cardella m'a bouleversé dans son extrémité. Il ne ment pas. Il assume sa bassesse et l'embrasse, en fait un brasier pour incendier le trou puant où les rats se terrent, déguisés en moutons ou en loups.



Quand un pourri a plus d'honneur que ceux qui s'affichent comme des purs.



Addiu Antoine.



Pour finir, deux citations de François Thomazeau à propos de Marseille et de ce livre dans une interview pour "Milieu Hostile".



C'est impossible d'être manichéen à Marseille. Surtout à cette époque. J'ai toujours pensé que le noir devait avant tout être un dégradé de gris. Je pense sincèrement que nous sommes tous pourris. Mais en même temps tous humains. Ça va de pair. Et à Marseille dans les années 1930, la pourriture et l'humanité cohabitaient, vivaient côte à côte, la main dans la main.



C'est assez paradoxal, mais en effet, il y a un lourd fatalisme ici, une capacité à accepter l'inacceptable et en même temps une grande violence sous-jacente. Elle est moins là pour changer le monde que pour se l'approprier. Les Marseillais sont des révoltés – cf La Marseillaise et la Révolution française – ils ont eu leur Commune de Marseille en même temps que la Commune de Paris, mais l'idée était moins de changer les choses que d'être maîtres de leur destin. Je crois qu'il y a à Marseille des luttes de pouvoir et des jeux de domination perpétuels, mais dans un tout petit périmètre. On se dispute d'autant plus violemment le gâteau qu'il est petit.

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Les anneaux de la honte

Ah, le bel été 36, le soleil, les congés payés, le début de la guerre d'Espagne, les Jeux Olympiques de Berlin...

Parti à Barcelone couvrir les Olympiades populaires, le journaliste Albert Grosjean rentre bouleversé à Paris. Choqué par le coup d'état des Phalangistes, il est également désarçonné par la disparition soudaine d'une vieille connaissance, Ernst Sorman, le "juif errant", qui l'a chargé en guise d'adieu de remettre une bague à Anna Meyer, sa fiancée restée à Berlin.

Emu par les évènements qui agitent l'Espagne et révolté par la politique de non-intervention de la France, Grosjean accepte de jouer les espions pour Jean Moulin, alors assistant du ministre de l'Air Pierre Cot, qui organise en secret le soutien aux républicains espagnols: "Nous avons tout lieu de penser que les Jeux de Berlin seront du même tonneau. Un paravent à de sordides transactions dans l'ombre, un contre-feu qui fera oublier les combats en Espagne. Il va de soi que les Allemands et les Italiens ont déjà, comme nous, des plans plus ou moins secrets de livraisons d'armes aux généraux de Burgos. Votre mission est de les découvrir." Envoyé à Berlin sous couverture par le journal Sport pour assister aux Jeux Olympiques , le journaliste, bel homme de 37 ans, devra approcher Goering par le biais de sa nymphomane de soeur, Olga Regele. Il tentera également de contacter la belle Anna, athlète juive allemande jugée indésirable dans la compétition.

Les Anneaux de la haine est une friandise avec de vrais morceaux d'Histoire dedans qui comblera les amateurs de romans d'espionnage et les lecteurs d'Alan Furst. On y retrouve le thème de l' espion néophyte fidèle à ses idéaux, plongé ici dans un Berlin d'opérette vitrine de l'Allemagne nouvelle,et qui devra louvoyer au milieu des Cagoulars, des agents du MI6, des Staliniens, des agents doubles et des femmes fatales. La capitale allemande est quant à elle le second personnage du récit, théâtre de la grande messe nazie donnée en spectacle aux yeux du monde avec pour toile de fond les épreuves sportives (Jesse Owens essentiellement) et comme enjeu, l'Espagne, devenue bien malgré elle le "laboratoire" des puissances européennes.

Récit bien documenté fourmillant de passionnantes anecdotes (Hitler, Owens, Canaris, Goering, Philby...), Les Anneaux de la haine nous montre aussi que seule l'action individuelle de quelques figures d'exception (Moulin, Malraux, Grosjean) est une réponse à l'apathie et aux intrigues des gouvernements en cet été 36.



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Marseille : Marseille Confidential

Pour un Lillois chapeau ! M. Thomazeau a su retranscrire l atmosphère d une certaine partie de cette ville ,qui m a vu naître et vivre pendant plus d un demi siècle .Ce livre m' a fait revenir en mémoire des récits de ma grand mère et de ma mère , mais là est la frontière entre le réel et la légende noire Car s il est vrai que le Panier était le quartier réservé dans lequel la police ne pénétrait pas la nuit , quand les allemands l ont détruit en 1943 déportant en même temps que quelques proxénètes et prostituées, des centaines de travailleurs pauvres , dont bien peu sont revenus des camps nazi Vrai aussi que 3 des acteurs principaux du bouquin se sont roulés dans la collaboration Sabiani c est exilé chez Franco et mort en 1956 , que Carbone a eu la bonne idée de mourir dans un sabotage ferroviaire de la résistance ..Qu' hélas Spirito après avoir participé à la création de la French Connexion est décédé dans la peau d un restaurateur en 1967. L immense majorité des Marseillais se composait et se compose d honnêtes travailleurs sans lien avec une quelconque truanderie . Mais voilà ce miroir déformé, comme celui que donne Pagnol dans sa trilogie, colle à la peau de la vieille Phocée et est vendeur . Le plus proche de la vérité de l âme de la cité dans le polar Provençal est sans doute Jean Contrucci grande plume de feu le Provençal et connaisseur de l histoire locale
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Les Marseillais

Ce livre présente de façon simple et originale quelques "personnalités"de Marseille, en se servant des 22 arcanes du "tarot de Marseille".

Les auteurs précisent en préambule que ce choix limité à 22 personnes n'est pas exhaustif et peut donc présenter des omissions, des absences, des imperfections !

Pas de clichés sur Marseille qui fait parler d'elle par ses excès, ses personnages politiques, sportifs, artistiques..ses mélanges socio-culturels, ses religions, ses faits divers..

Marcel Pagnol, au travers de ses films a popularisé le langage "chantant" émaillé d'expressions, de répliques célèbres et, a immortalisé des "caricatures" marseillaises ( qui se font "moquer" à Paris et ailleurs ...) , mais pour son talent de "conteur" : on lui pardonne tous ces clichés ( car il est des nôtres ! ).

Dans cette présentation journalistique : tous les domaines sont abordés : la politique, l'architecture (le MuCEM ), le syndicalisme socialiste des dockers , les religions, les arts multiples et variés, la savonnerie, les populations issues des diverses immigrations, sans oublier l' OM qui est la fierté de tous.

Pour ma part, descendante généalogiquement depuis 1565 de ces familles qui ont vécu toutes les mutations de la ville : j'ai découvert avec grand plaisir Marseille rajeunie, avec de nouveaux centres d'intérêts, d'autres "vies" de certains quartiers, d'autres "amoureux" de la cité phocéenne !

Marseille : cette ville qui a les bras ouverts en grand aux nouveaux arrivants (quels qu'ils soient, d'ou qu'ils viennent ..) s'offre toute entière à la Méditerranée qui la "pénètre "telle une prostituée lascive et sensuelle " sous les ardeurs du soleil, avec les cheveux "flottants" au gré du Mistral !

Mais suis-je encore "légitime"pour commenter ces belles pages d'amour qui lui sont consacrées ? alors même, que je l'ai "abandonnée "( ou mieux" prêtée" ) aux autres ?

Cependant, elle reste "tatouée" dans mon coeur et, c'est pour cela que je remercie : Babelio ( et sa masse critique ), les Ateliers Henry Dougier ( qui ont eu l'élégance de joindre au livre un souhait de bonne lecture ! ) enfin les auteurs : Patrick Coulomb et François Thomazeau...
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Marseille Noir

Cela faisait un moment que l’on attendait le premier inédit français d’Asphalte. C’est chose faite avec, qui plus est, un recueil de nouvelles dans la collection emblématique de la maison d’édition. Et, pour ne rien gâcher, le livre est vraiment bon.



En effet, de tous les volumes des « Villes noires » parus jusqu’à présent, Marseille Noir est certainement celui dans lequel on sent le mieux battre le cœur de la ville. Ici, elle ne sert pas seulement de décor mais est dans la quasi-totalité des quatorze nouvelles du recueil un personnage à part entière, bienveillant et menaçant, aimé et détesté. Car ce que disent ces récits, c’est que si les habitants de Marseille, du cru depuis plusieurs générations ou nouveaux arrivants, font la ville, la ville a aussi une réelle emprise sur eux.



Cela commence par une partie consacrée aux « mythologies » marseillaises, en particulier la tradition du crime plus ou moins – et quand même souvent moins – organisé. Cela continue avec un bouquet de nouvelles regroupées dans un chapitre « Errances » qui voit des personnages comme perdus dans une ville qui tient au moins autant du refuge que du cul-de-sac, avant de passer à l’inévitable « Sale et rebelle » dans lequel les récits montrent bien comment la ville, entité supérieure douée de [dé]raison, façonne ceux qui y vivent, y compris, nous dit la quatrième et ultime partie, « Toujours en partance », lorsqu’ils ne font qu’y passer.



C’est le jeu, bien entendu, on ne peut mettre sur un pied d’égalité toutes les nouvelles réunies par Cédric Fabre. Certaines apparaissent plus accrocheuses et/ou plus profondes que d’autres, mais il n’en demeure pas moins que l’on se trouve là face à un ensemble extrêmement cohérent. Les éditrices ont eu le nez fin en optant pour Marseille à l’occasion de ce premier recueil totalement inédit, la ville la plus susceptible de leur fournir une matière d’une telle qualité en terme de noir.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Minot

Comment ce livre du Fioupélan, petite maison d'édition provençale à fort tropisme marseillais est il arrivé dans une boîte à livres du fin fond des Deux Sèvres ? Bonne surprise pour un petit moment de lecture nostalgique et touchant, recueil de souvenirs de l'enfance de François Thomazeau dans la Marseille des années 50 60, et son adolescence dans les années 70.



Certaines choses ont bien changé (il n'y a plus de vaches à St Loup), d'autres pas vraiment (les boulevards sont toujours bien prétentieux de se prétendre tels !)

Découpé en courts paragraphes avec le fil rouge de la mythique Lola Christiansen, le texte est léger et plein d'humour. François Thomazeau est un excellent conteur.

Un très joli moment de lecture marseillologique et nostalgique.



PS: un Fioupélan, c'est une espèce de crabe verruqueux qui zone dans les eaux marseillaises !
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Les Marseillais

« Marseillais » est un livre à « picorer » qui nous livre les multiples visages de cette ville méditerranéenne fascinante.

Bon ok je suis de partie pris puisque j’y suis née et y est travaillé quelques années. Marseille est une ville fascinante, carrefour de la diversité et pourtant fédérant tous ceux qui y vivent en une communauté fraternelle.

Les auteurs ont choisi de la décrire à travers des interviews très courtes de personnalités très différentes classées selon les 22 lames du tarot de Marseille. La politique, l’art, le sport, la littérature, le théâtre, le cinéma, la médecine… autant de thèmes abordés de manière simple et pertinente. Tout cela brosse un portrait aux multiples facettes d’une ville qui ne laisse personne indifférent. On l’aime ou on la déteste parfois les deux en même temps !!!

Si vous voulez découvrir Marseille ou si comme moi vous êtes curieux d’en savoir plus sur la plus vieille ville de notre territoire, n’hésitez pas, ce livre est pour vous !

Un grand merci à Babelio et aux ateliers Henri Dougier pour cette lecture qui m’a enchantée. Je serai bien tentée par « les québécois » parmi la longue liste des ouvrages de cette collection « lignes de vie d’un peuple ».



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Marseille Noir

La ville "fausse et haine" se livre ici sous toutes ses coutures : de l’Estaque au Vieux-Port, de la Joliette à la Plaine, de la Belle de Mai au stade Vélodrome, en passant par le Panier ou encore le Frioul…



Ce bouquin fait le récit d’une interaction entre un personnage et son environnement, les conséquences terribles d’une société criminogène. Exemple type dans la nouvelle de Patrick Coulomb, Le Panier – Le silence est ton meilleur ami : un mec, soi-disant très calme, va finir par tuer son voisin pour tapage nocturne.

Un bon écrivain serait un homme qui observe son environnement pour livrer une sorte de diagnostic sur ce qu’il découvre. Un chercheur, donc, ou un archéologue des bas-fonds de la ville. Dans le présent ouvrage, le point de départ est toujours le lieu, et Marseille se prête particulièrement bien au jeu. Ici, il est pratiquement impossible de faire abstraction du lieu où l’on se trouve. La ville nous rattrape sans cesse avec un cri, un coup (de vent), une odeur. Marseille est un parfait matériau d’écriture avec ses mythes, son folklore et les fantasmes qu’elle génère. Elle est le personnage principal de chaque histoire et se donne en spectacle, à mi-chemin entre tragique et comique. Comme le rappelle l’anthologiste en citant Stevenson : « Certains lieux parlent distinctement. »

A l’heure où les écritures du réel la gagnent, la fiction montre patte noire. Elle est surréelle, à l’image d’une ville ô combien excessive. Dans Marseille Noir, la subjectivité est assumée : ici, on ne fait que raconter des histoires.

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Consulting

S’il est un monde qui se prête au roman noir, c’est bien celui du travail. Délocalisations sauvages, harcèlement, désespoir, compromissions, trahisons… tous les ingrédients sont réunis, mille fois dits et répétés dans les pages économiques ou les faits-divers de nos journaux qui finissent toujours par nous raconter des histoires inimaginables.

Dans Le couperet, Donald Westlake nous relatait ainsi les aventures d’un chômeur appâtant ses concurrents dans la recherche d’un emploi afin de les éliminer physiquement. Dans Consulting, François Thomazeau envisage que les patrons puissent s’offrir les services d’une boîte de consulting bien particulière chargée d’aider au dégraissage de leurs entreprises pour le plus grand bonheur de leurs actionnaires en les débarrassant des DRH récalcitrants ou des syndicalistes empêcheurs de licencier en rond.

Bien sûr, ce genre de procédure de licenciement radicale a ses détracteurs et, de plus, même les meilleures boîtes de consulting peuvent avoir elles-mêmes à dégraisser leurs effectifs. C’est ainsi qu’Antoine, le consultant à gages, va voir son destin lié à celui de Pascal le syndicaliste au chômage.



La cavale de ces deux personnages que tout semble opposer révèle vite que, s’ils ne partagent pas forcément la même vision de ce que doit être l’entreprise, ils ont au moins en commun une vision particulièrement cynique de cette dernière et de la société dans laquelle elle prospère. Ce cynisme partagé fait de ce roman une œuvre où la critique sociale sans concession frise le nihilisme joyeux. Un humour auquel on peut penser que tout le monde ne sera pas forcément sensible tant sa férocité pourra en empêcher certains de voir au-delà du premier degré.



Pas exempt de défauts, en particulier une tendance à se montrer parfois un peu trop démonstratif et d’autres fois trop elliptique, Consulting a pour lui ce côté baroque des dialogues et des situations dans lesquelles l’auteur se plaît à repousser toujours un peu les limites du mauvais goût. Un mauvais goût qui sied particulièrement à ses personnages pour lesquels il est décidément bien difficile d’éprouver de la sympathie ou même juste de l’empathie (et peut-être est-ce là aussi un aspect qui peut s’avérer rebutant) et que l’on se plaît finalement à voir lancés dans un jeu de faux-semblants dont on se doute qu’il va tourner au jeu de massacre.



Bouquin iconoclaste et plutôt percutant, sans temps mort au long de ses seulement 200 pages, Consulting nous fait méchamment rire. D’un rire un peu jaune parfois.


Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Marseille : Marseille Confidential

Je n'ai pas lu LA confidential et ne saurais donc pas juger de la pertinence de ce titre hommage au roman de James Ellroy... En revanche je suis une lectrice assidue de romans noirs sauce marseillaise et j'ai énormément apprécié cet opus, signé d'un auteur pionnier du genre et que je n'avais encore jamais lu !



Il est vrai qu'il y est souvent question du rêve américain de Spirito et Carbone, inspirés par Al Capone... Donc pourquoi pas ce titre ? Quelques suggestions néanmoins de la part d'une humble et enthousiaste lectrice... D'abord Curée marseillaise, en référence à un autre auteur inspiré par la ville et ses mystères, je veux parler de Zola bien sûr et de l'épisode des Rougon Macquart dont l'intrigue peut rappeler une des ficelles du roman de Thomazeau.



Ou encore Marseille 36, en clin d'œil à Marseille 73 de Dominique Manotti que je viens de lire... Les deux auteurs suivent en effet un schéma très similaire: reconstituer un moment historique, de basculement, dans sa spécificité marseillaise, plus intense encore... Des personnages de hors la loi protégés par les réseaux d'influence, et de flics, intègres ou pourris, enquêtant sur une affaire qui en dit long sur le climat politique explosif de la cité phocéenne.



Tout comme j'ai adoré suivre Théodore Daquin dans les années 70, j'ai été emballée par le Grimal de François Thomazeau, louvoyant dans cette année qui voit le triomphe du Front Populaire, entre les différentes factions mafieuses, les clans politiques, les rades du Panier et les cabanons du bord de mer.



Cette ambiance marseillaise de l'entre deux guerres, je l'avais découverte grâce au génial livre Bandits à Marseille d'Eugène Saccomanno, recueil de ses articles de jeunesse sur l'histoire de la ville. Mais ici, on est dans le registre du roman, et la construction de l'intrigue vient entremêler l'histoire de France, les histoires marseillaises, des réflexions plus existentielles de la part des différents personnages, et c'est vraiment très réussi.



L'auteur allie la précision des informations historiques à une plume sensible, qui restitue les ambiances avec juste ce qu'il faut de gouaille, et donne une profondeur et une grande justesse aux nombreux personnages du roman.

Cadella et sa femme Adèle, Grimal, Antoine, Pichotte, Théroz... Autant de personnages qui tentent de tenir un équilibre dans les compromissions que leur impose Marseille, cette cité mythique qui fascine et dégoûte, fait vibrer et tue.



Comme le souligne Thomazeau dans un entretien au site Milieu Hostile : "C’est impossible d’être manichéen à Marseille. Surtout à cette époque. J’ai toujours pensé que le noir devait avant tout être un dégradé de gris. Je pense sincèrement que nous sommes tous pourris. Mais en même temps tous humains. Ça va de pair. Et à Marseille dans les années 1930, la pourriture et l’humanité cohabitaient, vivaient côte à côte, la main dans la main"

Pas sûre que ça aie vraiment changé...
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Marseille Noir

Ce recueil de nouvelles a pour thème commun la ville de Marseille, la grande Marseille, la médiatisée, la belle, la méchante et la moche, en somme, Marseille. Ces différentes nouvelles sont réunies par Cédric Fabre et les auteurs viennent d'horizons assez différents. Certains sont nés à Marseille et la connaissent, l'ont dans l'âme et dans l'esprit, les autres y vivent et l'ont dans le coeur. Marseille, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent. C'est difficile aussi de dire qu'on ne l'aime pas, car ses quartiers sont différents mais la vue sur la mer est toujours la même, le mistral y souffle toujours aussi fort et froid.



Dans ces nouvelles, on y retrouve bien sûr les clichés, la pègre, le banditisme, mais aussi la loyauté donnée pour la vie, l'amour pour un ami jusqu'à la mort, c'est des sentiments puissants et forts. On découvre le père qui raconte à son fils ce qu'est le Vélodrome, mais aussi la femme bafouée et passionnée. C'est aussi celui qui se venge quelques décennies plus tard, et l'amour d'une vie emportée par la drogue.



Ces nouvelles c'est les différentes facettes de Marseille, les gens sont comme la ville, fiers, grandes gueules, sanguins, mais au fond, ce sont de grands enfants qui s'amusent dans un carphanaum continu.



Les auteurs se succèdent avec leur style. Quatorze nouvelles, quatorze histoires, quatorze styles. Certains sont incisifs, d'autres sont posés, mais on y trouve à chaque fois un peu de cette folie que le mistral souffle sur la ville. Quatorze vies rocambolesques qui vous tiendront en haleine et vous feront découvrir une ville sous un autre angle.



Que l'on aime ou non Marseille, ce recueil aura le mérite de vous la faire vivre différemment.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Marseille Noir

Tu avais vu la couverture du livre, tu avais lu le résumé, tu croyais qu'il s'agissait d'une bande dessinée, tu as reçu un recueil de nouvelles à l'accent marseillais.

Un peu à l'image des films de Guédiguian il s'agit de textes qui, malgré la noirceur qu'ils distillent, chantent à ton oreille. Tu lis avec l'accent de Marseille. Tu déambules dans les quartiers, mine de rien. Personne ne te remarque mais toi tu ne rates rien de tout ce que tu entrevois. Tu ne comprends pas tout: ce monde à mille vitesses, cette culture footballistique, les éboueurs et leurs habitudes propres à la ville, les trafics...tu sais déjà beaucoup, mais tu n'as jamais pénétré ces univers-là pour de vrai. Tu n'es même jamais allée à Marseille.

Pourtant tu lis avec l'accent, tout naturellement. Tu t'appropries la ville à travers une quinzaine de textes bien différents les uns des autres, pensés, projetés, écrits par des auteurs aux sensibilités diverses dressant ensemble une carte de Marseille qui finit par te faire croire que tu la connais comme ta poche.



Merci aux éditions Asphalte et à Babelio de m'avoir offert cette déambulation dans les rues marseillaises.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Mr. Nice : L'histoire oubliée du jeune Mod

Pour Nice, ce n'est pas vraiment une promenade



Les années 60', la musique...ce roman de François Thomazeau avait tout pour me plaire.

Et pourtant, en dépit du ton enlevé qui rend la lecture plutôt agréable, je n'ai pas réellement accroché à cette histoire de Stevie Nice, un jeune Mod qui assure son existence de dandy en fourguant diverses pilules dans les clubs du Swinging London.



La première partie est d'ailleurs la plus intéressante, qui propose une sorte de Quadrophenia où ne manque pas un rétro à la Vespa. Mais quand Steve se trouve pris contre sa volonté, dans des histoires criminelles crapuleuses qui le conduisent à fuir et se cacher et que débute une partie polar sordide, j'ai un peu décroché.



La litanie des différents mafieux est à mon goût le point faible du récit et j'ai eu du mal à identifier vraiment les différents personnages et à me laisser embarquer dans une histoire aux ressorts assez peu originaux.



Les très nombreuses références à la musique (Who bien sûr, Kinks -oui, oui, oui, Impressions, Small Faces, Four Tops...Que du bon) sont en revanche, le point fort du récit, bourré ainsi de références, où on croise les Beatles, Eric Burdon ou Jimi Hendrix...L'inclusion de QR code renvoyant aux vidéos des groupes sur Youtube est un petit plus astucieux.



A noter une référence étonnante au -mauvais- roman de Norman Mailer (à moins qu'il y ait une autre référence sixties que je ne connaisse pas) avec la phrase "Les vrais durs ne dansent pas".



Merci à Babelio et Masse critique et longue vie à la maison d'édition Encre Rock.
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Marseille : Marseille Confidential

« Marseille Confidential » de François Thomazeau .Antoine Cardella a été tiré comme un lapin , dans le dos ;autour de ce petit flic ripoux plongé dans le coma s’ordonne peu à peu un étrange ballet mêlant politiques , truands et policiers . Et dans la Marseille d’Avril 36 les frontières entre ces différentes corporations sont bien floues . L’Espagne se déchire , l’Europe se prépare au carnage futur , la France du Front populaire affronte ses adversaires et à Marseille couve la guerre feutrée des parrains corses :Santucci , Carbone et Spirito , les Guérini . Qu’à donc fait ou appris Cardella ce second couteau ,pour intéresser les grands prédateurs du crime ? Autour de cette intrigue ,l’auteur brosse un tableau fascinant des intrigues marseillaises en marge de la grande histoire. Qu’il ait été apprécié par Ellroy vaut label !
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Marseille Noir

L'Homme de la maison étant originaire de Marseille (nous y passons des vacances deux fois par an), il va de soi que j'ai eu l'œil attiré par ce titre lors de la dernière édition de Masse Critique. Et parmi les quelques romans que j'avais cochés, c'est celui-ci que j'ai eu le grand plaisir de recevoir.

L'occasion de plonger dans cette ville que je suis bien loin de connaître comme ma poche mais dont j'apprécie beaucoup certains quartiers, mais aussi de découvrir 14 auteurs -tous m'étant jusqu'alors, sauf erreur, totalement inconnus.



Embarquement pour Marseille, donc. Ville à la fois millénaire et multiculturelle, adossée à la Provence et ouverte sur la mer, elle est un personnage à part entière de ces récits teintés de noir. Le recueil comporte 14 nouvelles, chacune se déroulant dans un quartier déterminé, regroupées en 4 parties (Mythologies, Errances, Sale et rebelle, Toujours en partance), abordant des thèmes variés, relatifs notamment, on s'en doute, au foot, à la drogue, à la mafia, à l'immigration, à la pollution. Parce que oui, Marseille fait rêver, fantasmer, mais Marseille souffre aussi de cette réputation de ville dangereuse, sale, rebelle. Elle est une juxtaposition de quartiers, de réalités, pas forcément intégrés en un ensemble cohérent, et est de ce fait difficilement compréhensible pour celui qui voudrait la découvrir.



Il est bien difficile de formuler un avis général, compte tenu de la diversité des sujets, des auteurs et des styles. Comme souvent dans un recueil (même œuvre d'un seul auteur, d'ailleurs), on peut trouver le résultat inégal, certains textes plus accrocheurs que d'autres. J'ai personnellement particulièrement apprécié la plume de Philippe Carrese (Le problème du rond-point : "Parce qu’à Marseille, le vrai problème, c’est qu’il est plus facile d’aller exécuter un contrat que de circuler en bagnole" ). J'ai souri, pendant une surveillance d'examen, en lisant les états d'âme d'un professeur qui rêve de zigouiller quelques élèves avant de tuer un voisin particulièrement bruyant à coups de livre (Le silence est ton meilleur ami) (quel dommage de devoir se débarrasser d'un bon roman, quand on y pense...). J'ai aimé reconnaître quelques lieux au détour d'une page, la montée des Accoules et la Vieille Charité, la Plaine et le cours Julien, l'ombrière du Quai des Belges et le cours d'Estienne-d'Orves, le Vélodrome et la corniche, les animaux colorés de la capitale de la culture et ces mots que j'ai fini, au fil des ans, par utiliser moi-même.



J'espère -parce que je l'aime, cette ville, avec sa foule, ses bruits, ses ruelles, sa Bonne Mère et ses navettes- que l'insistance sur ses côtés sombres que sont la pollution et autres règlements de comptes, n'empêchera pas le lecteur de partir à son tour à sa découverte. Parce qu'en réalité, les règlements de compte y font peu de dégâts collatéraux ;) Parce qu'une fois la porte d'Aix dépassée (ce qui signifie que vous aurez vaincu les bouchons, les radars, la circulation modifiée pour la x-ième fois (merci les travaux) avec ses piétons et ses voitures qui vivent leur vie sans se soucier de ce qui se passe et circule autour d'eux), quand vous vous offrirez un thé chez Cup of tea ou un petit verre en terrasse à noël, vous vous direz que Marseille, noir ou pas, c'est quand même vachement chouette.



Merci à Babelio et aux éditions Asphalte pour cette belle découverte.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Les anneaux de la honte



Bon moment pour lire ce roman basé sur des personnes et des faits réels.

Malheureusement je goûte peu les livres d'espionnage. Ces doubles, triples jeux me sont difficilement compréhensibles.



Albert Grosjean qui a été aviateur pendant la 1ère guerre mondiale est journaliste sportif pour un journal de gauche qui l’envoie en Espagne couvrir les Jeux Populaires qui répondent aux Jeux Olympiques de Berlin. Mais c’est le moment que choisit Franco pour son putsch. Un ami “le juif errant” lui remet un anneau pour Anna Mayer, juive qui doit participer aux Jeux de Berlin. Mais son journal refuse de l'envoyer couvrir les Jeux à Berlin. C’est Jean moulin qui l’envoie là bas avec mission de prendre contact avec Goering par l’intermédiaire de sa sœur.





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Marseille : Marseille brûle-t-il ?

D’un brasier à l’autre ...

28 octobre 1938. Un incendie ravage « Les Nouvelles Galeries » en plein centre ville de Marseille, au milieu de la célèbre Canebière sous les yeux ébahis d’une foule de curieux. Parmi les spectateurs impuissants, le maire socialiste Henri Tasso, le président du parti Radical Daladier, qui, après avoir liquidé le Front Populaire, préside aux destinées de la France en tant que Président du Conseil et qui se trouve à Marseille pour le Congrès de son Parti Radical qui dirige alors le pays. Il y a aussi le tout puissant Maire de La Ciotat Victor Buisson qui a déjà présidé le Sénat et qui vient compléter la palette de ces élus plus ou moins corrompus.

Et il y a enfin un des personnages clé de cette époque ô combien trouble, le sulfureux Simon Sabiani qui a déjà présidé aux destinées de la ville et qui regarde d’un œil goguenard ce désastre qui fait bien ses affaires.

Si l’on ajoute l’élu socialiste Pisani-Ferry et les deux acolytes Carbone et Spirito (« Borsalino and co »), truands à la solde de Sabiani, le tableau est complet.

Le décor est ainsi planté dès le début de ce roman historique qui constitue le deuxième volet de la trilogie « Marseille confidential ».

François Thomazeau est l’un des « pères » du « polar marseillais » avec les regrettés Jean-Claude Izzo et Philippe Carrese. Auteur d’une trentaine d’ouvrages, polars, guides touristique, gastronomique ayant principalement pour cadre Marseille, il relève ici le défi lancé en quelque sorte par le sulfureux et très noir James Ellroy, lui-même auteur d’une tétralogie sur Los Angelès (Le Dahlia Noir, White jazz, L.A. confidential, Le grand nulle-part) qui avait déclaré en découvrant Marseille que, s’il habitait cette ville, il écrirait une suite analogue à son « Quatuor ».

Et on peut dire que François Thomazeau a relevé ce défi de main de maître avec ce deuxième tome qui décrit la deuxième ville de France en perdition totale à la veille de la deuxième guerre mondiale.

Dû à un mégot mal éteint, l’incendie ne pourra être maîtrisé à cause de l’incurie des Sapeurs Pompiers (dont le responsable était Sabiani…), des forces de sécurité et des forces del’ordre mobilisées pour le congrès du Parti Radical au Parc Chanot à... 4 km de là !

Au milieu de personnages bien réels et décrits de manière pittoresque pour ne pas dire pagnolesques, l’auteur a imaginé un acte criminel à l’origine de ce terrible sinistre et le très lourd bilan de 73 victimes, un désastre qui va provoquer la chute du sénateur-maire et la mise sous tutelle de la deuxième ville de France !

On suit avec passion tous les protagonistes de ce roman, dont le commissaire Grimal qui dirige l’enquête et qui était déjà au cœur du premier tome « Marseille confidential » (écrit en 2018 et disponible en poche) jusqu’au deuxième sinistre qui va traumatiser Marseille en janvier 1943, le dynamitage du quartier « Le Panier » et du Vieux Port, exécuté par les nazis, mais bel et bien décidé par Pétain après avoir été fortement suggéré par Victor Buisson ex-président du Sénat et Édouard Daladier en personne.

François Thomazeau ne nous épargne aucun détail de la vie de Marseille de 38 à 43 avec son lot de manœuvres politicardes, de corruptions à tous les étages et de grand banditisme.

On attend impatiemment la suite !

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Les anneaux de la honte

Les anneaux de la honte est le premier volume d’une nouvelle collection lancé en 2012 aux Editions de L’Archipel dirigée par Noel Simsolo : Cœur Noir. Cœur Noir, des polars au cœur de l’histoire ou des événements historiques contemporains traités à la façon d’un thriller par de grandes plumes du polar français. Cette collection fera long feu puisque lancé en août 2012, elle finira en octobre 2014. Sept titres auront été ainsi publiés.

Mais revenant à notre polar « Les anneaux de la honte » que nous raconte-t-il ?

En 1936, Albert Grosjean, journaliste pour une revue sportive de gauche, est envoyé à Berlin dans l'objectif officiel de couvrir les jeux Olympiques. En réalité, il a pour but d'aider les républicains espagnols à entraver les exportations d'armes en direction des franquistes. Albert va rencontrer Anna Mayer, une jolie Juive membre de l'équipe allemande d'escrime...



Pionnier de la vogue du polar marseillais, François Thomazeau, grand reporter sportif, est l’auteur de dix romans noirs mais aussi de "1936 : la France à l'épreuve des Jeux Olympiques de Berlin". C’est justement sur les jeux Olympiques de 1936 à Berlin en plein IIIe Reich que revient l’auteur. Un événement qui a aussi inspiré Philip Kerr dans Hôtel Adlon. Mais avant de partir pour Berlin, son héros nous fera vivre les contres jeux olympiques organisé à Barcelone pour protester contre l’organisation d’un tel évènement dans un pays fasciste. Et malheureusement pour les catalans et l’Espagne toute entière ces Olympiades Populaires à Barcelone seront annulées par l’offensive du général franco et de ses militaires de mener un coup d’état contre le gouvernement de gauche en place. Et Albert Grosjean assistera aux premiers coups de feu à Barcelone et au premiers morts et bains de sangs fratricides.

De Barcelone à Berlin en passant par Paris, notre reporter n’aura de cesse d’aider les républicains espagnols dans leur lutte contre le fascisme de Franco.



Vous l’aurez compris Thomazeau maîtrise ici parfaitement son sujet. Il nous propose une aventure passionnante entre roman d’espionnage et polar historique. Et si vous avez la chance de tomber sur cet excellent roman policier vous comprendrez les tenants et les aboutissants de cette époque charnière en Europe. Des enjeux politique et diplomatique qui vont bien au-delà du contexte sportif. Et vous allez mieux entrevoir la montée des fascismes et la venue inévitable de la seconde guerre mondiale.




Lien : https://collectifpolar.com/
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