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Citations de Françoise Guérin (99)


Ce qu'on a de plus précieux est aussi ce qu'on a de plus secret. Et pourtant, ça ne prend consistance que dit, adressé à un autre qui peut s'en rendre témoin.
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À quoi est-ce qu'on se tient, dans la vie ? À son boulot ? À son savoir ? À l'image qu'on renvoie à l'autre ? Ou bien à son histoire ? Et quand l'histoire est branlante, on fait comment ?
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Elle est vivante, elle regarde l'objectif, elle est au collège avec ses copains de classe et pourtant, c'est comme si elle était déjà un peu morte. Morte à l'intérieur.
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Est-ce qu'on peut dire qu'on a vraiment exister si, le jour de sa mort, on n'a personne pour vous pleurer?
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On ne croit pas les victimes.
On n'a pas envie de les entendre.
Elles exagèrent, vraiment !
On voudrait minimiser leur plainte.
Majorer leur responsabilité.
Peut-être qu'elles y sont pour quelque chose ?
Peut-être même qu'elles l'ont bien cherché... Allez savoir !
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J'ai vécu, je vis à distance des autres. À distance de moi-même, d'ailleurs. J'ai construit mon existence avec méthode, en occupant l'espace. Mais tout cela n'est que remplissage. Au fond, je suis profondément seul.
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Goûter la douceur d'une voix et se laisser caresser par l'inattendu.
S'abandonner à la tendresse d'un regard. Avec délectation. Avec effroi aussi. Déposer les armes. Se laisser approcher. Se laisser enfin toucher. Se laisser faire. Et jusqu'au fond de l'âme, en éprouver une légèreté déroutante.
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C'est, toutes proportions gardées, ce qui arrive à chaque mère, à chaque parent : la naissance s'accompagne toujours d'une perte. On perd l'enfant rêvé pour l'enfant réel. On perd sa vie d'avant, sa taille de guêpe, sa liberté... C'est pourquoi ce n'est jamais un bonheur sans ombre.
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Les coups laissent moins de trace que la honte.
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Il y a des mots tabous qu'on exile loin des conversations policées entre gens honnêtes.
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Être mère, c'est renoncer pour recevoir.
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- J'en ai assez entendu. Toutes ces insinuations... Vous savez, monsieur Lanester, je vous faisais confiance, mais je vois que vous êtes comme les autres. Vous croyez tous qu'on a une fille anorexique parce qu'on est de mauvais parents ! On rend nos mômes malheureux, c'est ça ? Mais pour qui vous prenez-vous pour nous juger ?
- Je n'ai rien dit de tel...
- On n'a pas voulu ça, vous entendez ? Cette maladie, c'est un vrai combat, on y a consacré toute notre énergie, ça nous a bouffé la vie... [...]
Vous êtes tous pareils, les flics, les gendarmes, les psys ! Vous voyez pas que j'en peux plus ? Vous comprenez pas que c'est monstrueux de voir ses enfants mourir de faim et de ne rien pouvoir faire ?
(p. 45-46)
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Elle palpe ton abdomen tendu puis, sans prévenir, fourre ses doigts dans ta vulve, jusqu'à la garde. Tu sursautes, électrisée, et ton vagin, aussitôt, se contracte pour chasser l'intruse.
- Si vous ne me laissez pas vous examiner, on ne va pas y arriver ! gronde la sage-femme.
- Je suis désolée...
Pour un peu, tu t'excuserais de ce que ton corps se rebelle. Malgré la contracture spasmodique qui s'y oppose, elle s'acharne, bien décidée à examiner ton col. Tu te tortilles, tentes de refermer tes cuisses.
- Arrêtez ! Vous me faites mal.
Elle grimace.
- Cessez donc de vous conduire comme une gamine.
Les larmes coulent sur ton visage. La sage-femme n'y prête pas attention et tente de passer en force. Tu cries. Elle soupire.
(p. 13)
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Ton intimité. Encore un mot de ta mère. Chez tes parents, la pudeur façonnait un monde de circonvolutions langagières dont toute référence directe au corps était bannie. On avait des désordres, des embarras, des imprévus. Mais ni colique, ni nausée, ni règles. D'une tante âgée atteinte d'un cancer, on disait qu'elle voyait le médecin ou qu'elle se rendait à l'hôpital. Et quand la maladie avait eu le dessus, qu'elle s'en était allée. Seule et dans le silence pudibond d'une famille occupée à ne pas voir. Car regarder chez l'autre faisait courir le risque d'être regardé à son tour avec son corps, ses sentiments et l'urgence pulsionnelle.
La langue tenait lieu de paravent. Été comme hiver, les mots étaient boutonnés jusqu'au cou. Dire, ou même mi-dire, c'était déjà médire.
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- [...] La toile regorge de ces sites à double-fond qui permettent d'accéder à des contenus un peu chauds sans laisser de traces dans les historiques de navigation.
- Est-ce que ça pourrait déjouer les systèmes de régulation comme le contrôle parental, par exemple ?
- Absolument ! Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai déniché un site porno très très hard dont le portail était un revendeur de pièces automobiles. C'est la documentaliste d'un lycée professionnel en mécanique auto qui a donné l'alerte en constatant la fréquentation en hausse du CDI. La moitié des lycéens avait un exposé urgent à préparer sur les carburateurs ! Le pare-feu de l'établissement n'avait rien détecté d'anormal.
(p. 222-223)
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Le piège, surtout dans un établissement comme celui-ci, ce serait de réduire ces jeunes filles à leurs symptômes. De traiter des anorexiques en oubliant qu'au-delà de l'étiquette, chacune est seule face à sa souffrance.
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Une psychanalyste, une petite amie infirmière psy, un frère psychotique, et moi qui enseigne la psychopathologie des conduites criminelles : décidément, j’ai du prendre un abonnement psy avec toutes les options. La prochaine fois que je devrai choisir ma vie, je ferai gaffe de ne pas cocher n’importe quoi.
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La honte est volatile. Quand l’oppresseur ne l’éprouve pas , elle se pose sur la victime. C’est la double peine.
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Oui, c'est la guerre entre les labos pharmaceutiques, vous savez. C'est à qui va réussir à caser son nouveau médicament dans le plus de pavillons [psychiatriques] possibles. Alors tout le monde y passe : les médecins, les internes et même les équipes infirmières parce qu'on sait qu'indirectement, elles sont force de prescription dans les services. Il faut les séduire à tout prix. On apporte les croissants ou on fait venir le traiteur pour leur présenter des diaporamas sur les produits, on leur distribue des gadgets, des stylos, des blocs-notes avec le logo du précieux machin. On finance des formations ou des colloques, des travaux de recherche... Croyez-moi, c'est un domaine où le fric circule. Remarquez, au prix où sont ces médicaments, ça constitue un investissement, surtout quand on sait que les patients vont devoir poursuivre leur traitement pendant des années.
(p. 93)
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Il existe bien des manières de nuire. Par les actes. Par la parole. Par omission aussi, comme les péchés qu'on devait confesser autrefois. Ou en s'entêtant dans son erreur. Mais l'obstruction, toujours exercée pour d'excellentes raisons, restent parmi les plus efficaces.
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