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Critiques de Frederik Peeters (605)
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RG - Intégrale

Docu-BD sur les RG, elle le fruit de la collaboration entre un membre de cette organisation étatique et un dessinateur suisse.

Mêlant fiction et réalité, elle donne à voir le travail de ces hommes de l'ombre, souvent mal-aimés, pour la protection du territoire national. Planques, couvertures plus ou moins improvisées, infiltration, vie privée, amitié et inimitié au sein de bureaux, collusion avec le politique et les autres branches de la défence nationale, tout (ou presque) nous est montré ou suggéré. Et c'est toujours très intéressant de découvrir les coulisses de la défense.

Et si vous avez du mal avec l'autorité, c'est toujours un assez bon polar !
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Pilules bleues

Je suis aller sur ce titre après que l'ami Dram00n l'ai désigné comme coup de coeur, sans même lire le résumé, à la confiance... Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre.

Me voila donc devant ce récit, au premier abord, un style graphique simple en noir & blanc, mais niveau scénario, qu'est ce que ça raconte ?

Il m'a fallu plusieurs pages pour le comprendre et donc pour vraiment rentrer dans le récit.

Au début, nous allons suivre un personnage qui va nous raconter son passé, sa rencontre avec une femme qui deviendra apparemment la femme de sa vie. Ainsi, il nous raconte leur première rencontre lors d'une soirée qui n'aura pas vraiment aboutie à grand chose, puis une deuxième rencontre, un an plus tard, autour d'un café lors d'une rencontre imprévu, une troisième rencontre bien plus tard avec cette fois la fille qui semble être marié et avoir eu un fils, et enfin, une quatrième rencontre lors d'un nouvel an, alors que la femme vient de rompre.

La, après un certain nombre de pages lues, je me suis demandé ce qu'allait vraiment me raconter ce récit, une simple histoire d'amour ? Qui plus est, pas très bien racontée et pas des plus intéressante ?

Eh bien non ! Alors que les deux jeunes gens commencent à se courtiser, la femme joue carte sur table et avoue à l'homme être séropositive. La, douche froide, comment construire une relation avec une personne atteinte du VIH ? C'est cela que va vraiment nous raconter cette BD. Pas comment vit-on avec le VIH, mais bien comment vit-on avec quelqu'un qui à le sida.

De la, une très belle histoire va se construire, avec des craintes, des doutes, mais aussi en prenant en compte que la femme a déjà eu une vie avant, qu'elle a un enfant et que ce dernier est également séropositif.

Une histoire pleine d'émotion qui nous fait oublier le style graphique qui pourrait me gêner sur d'autres genre de récit mais qui ici n'est absolument pas gênant.
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Aâma, Tome 1 : L'odeur de la poussière chaude

Verloc Nim reprend conscience au milieu de nulle part, sans aucun souvenir de la raison pour laquelle il est là. Il est rejoint par un robot-singe, Churchill, appartenant à son frère, Conrad, qui lui remet son journal. Nous découvrons alors, en même temps que lui, son histoire, et ce qui l'a justement mené ici.



Et l'histoire de Verloc Nim n'est pas des plus reluisantes : anti-technologies, et anti-implants qui vont avec, au contraire de son frère, à qui tout semble réussir, homme qui a tout perdu par sa faute, héritage familial, famille, il est malgré tout un anti-héros comme on les aime, sympathique dans ses errements, parce que foncièrement humain dans un monde qui ne l'est plus beaucoup. Malgré toute son aversion pour cet univers ultra-technologique, et pour son frère, il accompagnera celui-ci, qui doit ramener une substance précieuse, car mystérieuse, à sa compagnie de bio-robotique, au nom d'âama. Mais, bien entendu, tout ne se passera pas comme prévu.



Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu une œuvre de Peeters, et bien ce fut un plaisir d'y entrer à nouveau, de redécouvrir sa patte si particulière et appréciable, tant graphiquement que narrativement, avec une intrigue SF qui tient la route, qui donne sacrément envie de découvrir la suite des aventures de Verloc Nim. Je vais de ce pas me procurer les tomes suivants.
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Saint-Elme, tome 3 : Le Porteur de mauvaise..

Retour à Saint-Elme. Souviens-toi, ce « Twin Peaks écrit à la Jean-Patrick Manchette », selon l’expression de Frederik Peeters, a déjà bousculé par deux fois les codes du noir en BD.



Le détective Franck Sangaré avait débarqué dans la petite ville de Saint-Elme avec son assistante Dombre, à la recherche d’un fugueur. Dans ce tome 3, c’est Philippe Sangaré, le frère de Franck, qui vient à la rescousse. Car rien ne s’est passé comme prévu à Saint-Elme. « Ici c’est spécial… »



Et oui c’est spécial, à l’image de cette série détonante dont ce tome 3 ne risque pas de nous lasser. Les personnages entre archétypes et mystères, les décors entre ville isolée et montagne, le récit choral et halluciné, tout est soigneusement choisi, ciselé.



Le dessin est toujours aussi sombre, dans le contraste entre scènes de jour et scènes nocturnes, avec des aplats saturés impressionnants qui reflètent les émotions ou la temporalité. Les ambiances de Saint-Elme sont uniques et c’est ce qui fait de cette série un régal.



Alors, est-ce qu’on comprend tout ? Est-ce que c’est fini ? Non et non… Le récit avance, progresse, on comprend certaines choses mais… vivement la suite !

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L'Homme gribouillé

La couverture a attiré mon regard, le titre énigmatique m’a arrêtée, il ne m’en faut parfois pas plus pour emprunter une bande dessinée à la bibliothèque. Parfois ce sont de bonnes découvertes, parfois moins. Ici, c’est plutôt moins.

Le dessin ne me plaît pas, un peu trop grossier pour moi et ne dégageant pas d’émotion, et l’histoire est un beau fourre-tout de légendes urbaines et de mythes empruntés à droite et à gauche. Cela donne un mélange assez indigeste, et qui pourtant laisse sur sa faim, car en refermant le livre, je n’ai pu m’empêcher de me demander quelle histoire on avait voulu me raconter, et pourquoi. Une bande dessinée à côté de laquelle je suis donc complètement passée.
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Aâma, tome 4 : Tu seras merveilleuse, ma fille

Bon, j'ai complètement décroché de l'histoire. Un peu comme l'astronaute David Bowman dans « 2001, l'Odyssée de l'espace » qui subit un véritable « bad trip » à son arrivée près de Jupiter.

Verloc se la joue donc indestructible, qui sait tout, omniscient… bref un être surnaturel.

Cette BD n'est définitivement pas pour moi ; je n'ai probablement pas su apprécier le récit et la finalité de l'histoire. Ou voulait nous emmener l’auteur ? Je cherche encore, enfin je ne cherche plus… mais je suis aller au moins au bout des 4 albums, le dernier étant le seul vraiment indigeste.
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Oleg

Oleg est un auteur de bande dessinée. En une vingtaine d’années, il est parvenu à vivre de son métier avec une certaine réussite... même s’il n’a pas remporté le prix du dernier festival. Malgré les demandes incessantes de ses fans et de son éditeur, il n’a pas encore cédé à sortir la suite de son premier grand succès. Mais il est désormais en plein doute pour son prochain projet…

J’ai beaucoup apprécié ce roman graphique assez singulier, avec le style graphique tout à fait reconnaissable de Frederik Peeters. C’est une quasi-autobiographie : Oleg, c’est un peu l’alter ego de l’auteur, qui nous donne même l’indice du mélange des lettres. Sa femme, qui l’asticote gentiment sur son projet, va rencontrer de sérieux problèmes de santé. On assiste aussi à des scènes de gentille complicité avec sa fille qui traverse l’adolescence. Non sans humour, entre contemplation et regard acéré sur la société contemporaine, Frederik Peeters prend du recul sur son métier de dessinateur, l’inspiration, l’équilibre de vie et la relation avec son public.
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Pachyderme

J'en ai déjà lu pas mal des bd ovnis ou totalement décalées. La surproduction actuelle en produit des tonnes pour essayer de se différencier. Au début, on se dit que c'est original et c'est attirant de sortir des sentiers battus. Mais à force, on commence à connaître toutes les ficelles du genre.



C'est clair que ce type de lecture ne sera pas l'apanage des esprits les plus cartésiens et raisonnés qui existent. Pour autant, j'ai bien aimé la construction de cette histoire qui semble être bien réalisée par un maître auteur en la matière. On mêle un peu d'espionnage avec une aventure intimiste de maîtrise de soi. La conclusion est d'ailleurs très belle. C'est peut-être ce qui m'a le plus attiré dans cette œuvre.
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Koma, Tome 3 : Comme dans les westerns

C'est toujours aussi chouette, vraiment ! Les dessins et Addidas sont très touchants. L'univers industriel et minier, le côté fantastique et mouvementé, c'est tellement surprenant que ça en devient chouette à lire. Parfois onirique, on peut ne pas tout comprendre, pas bien grave, on a juste besoin d'apprécier. Addidas est avec son espèce de golem au fond du trou alors que son père lui, trime dur en ne pensant qu'à elle. Tout ce qu'ils veulent chacun de leur côté est uniquement de se retrouver.
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Constellation

J'ai bien aimé cette histoire avec trois points de vue différents d'une même scène dans un avion sur un vol Paris-New-York pendant la guerre froide. J'ai un peu moins apprécié la fin qui laisse un peu un goût assez amer dans le genre dommage collatérale.



Pour le reste, c'est comme la construction d'une expérience en huis-clos. L'écriture et la narration sont parfaites. C'est simple et non bavard. On appréciera.



En ce qui concerne le titre, il n'a rien à voir avec la bd. Je trouve que c'est un sérieux manque d'inspiration pour coller à la réalité aussi cruelle soit 'elle.
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RG, Tome 1 : Riyad-sur-Seine

Je n'aurais probablement pas lu cette nouvelle si ma vendeuse de bd n'avait pas insisté; et si celle-ci n'avait pas gagné un prix à Angoulême (excusez-moi d'être si "people"!). Je n'aime guère ce genre de format un peu lilliputien. Et puis, le sujet ne me paraissait pas très envoutant.



Du même auteur helvète, je possède le fameux Pilules bleues. Et j'arrive encore une fois au même constat: une bd puissante et de qualité intrinsèquement mais que je n'arrive pas à aimer plus que cela.



Le personnage principal n'est pas des plus sympathiques notamment dans ce premier tome introductif. On suit son quotidien au milieu des planques parisiennes entre le brunch chez l'ambassadeur et les filatures... J'ai beaucoup aimé par contre le décorticage de ce boulot pas comme les autres. J'ai apprécié également le réalisme des situations.



Le tome 2 semble humaniser davantage le personnage principal qui vît une histoire d'amour un peu singulière. Je commence véritablement à apprécier pleinement cette série.



Je pense sincèrement que RG peut plaire à beaucoup de lecteurs. Cependant, il ne faut pas s'attendre à des situations d'actions tonitruantes! Une autre forme de roman policier est née: c'est pas plus mal!



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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L'odeur des garçons affamés

Rien que le titre est déjà en soi assez attirant car il intrigue. On se demande quelle est cette odeur et pourquoi ils sont affamés ? Ont-ils subi une famine ou une diète imposée ? Comment vont-ils réagir ? Autant de question qui ne trouveront certainement aucune réponse si on fait fausse route. Bref, il existe des bds qui d’emblée procurent une certaine fascination et elle en fait partie.



Le chemin emprunté sera celui de la conquête de l’Ouest à la fin de la guerre de Sécession pour s’ouvrir à de nouveaux territoires qui offrent de belles perspectives. Il s’agit d’explorer, de quantifier, de répertorier et ceci en plein territoire hostile peuplé de comanches. Mais après tout, ils sont chez eux comme on pourrait dire on est chez nous.



Ce que j’ai aimé dans cette œuvre, c’est le fait qu’il y a un trio totalement improbable entre trois personnages que l’on va découvrir peu à peu. Les dialogues sont exquis mais c’est surtout le fait que le récit prend son temps pour installer une certaine ambiance. Il y a certes des scènes d’action dont certaines à couper le souffle. Mais c’est subtil et on arrive progressivement aux révélations après de fausses pistes. Le final sera d’ailleurs une apothéose réussie.



Que dire du graphisme ? Le dessin est d’une clarté absolue comme je les aime. Il y a un côté où l’on succombe au charme du trait et des couleurs vives de ces plaines endiablées. Oui, à la fin, on arrivera à ressentir l’odeur des garçons affamés et cela ne sera pas forcément dans la dentelle. C’est plus qu’un simple western !
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L'Homme gribouillé

Je suis tombée sous le charme !



Betty, la quarantaine, éconduit un dragueur et rentre dîner chez sa mère Maud, elle y retrouve sa fille et Jasmine, aide domicile de sa mère. Betty souffrant d'aphasie temporaire ne peut pas répliquer quand sa fille la provoque en la menaçant d'aller vivre chez son père.

Maud écrit des livres pour enfant et Betty est maquettiste.

Dans la nuit Maud fait un AVC et alors que Clara, la petite fille , trouve sa grand-mère inconsciente, un homme étrange, un homme-corbeau, fait irruption dans la maison, à la recherche d'un paquet...

Le thriller commence !



Roman graphique très réussi tant au niveau graphique que textuel. L'histoire est captivante, les personnages ultra attachants, la pointe de fantastique, juste ce qu'il faut.

A lire
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Saccage

Cet album est absolument magnifique ! On se demande au départ si on va avoir à faire à une sorte de sketchbook ou si véritablement cette BD sans paroles va nous raconter une histoire. La préface explique tout. La frustration de Peeters depuis la fin de sa série Aâma de dessiner un cinquième tome totalement muet, psychédélique et abstrait. Le voici sans aucun doute. Il n'y a pas de scénario dans cet album où l'on suit quand même le même personnage jaune habillé de bandelettes et un enfant fantomatique. L'ouvrage est fait de superbes planches colorées mises bout à bout, des visions post apocalyptiques où se superposent parfois le présent et le passé. Une histoire se dessine malgré l'incohérence apparente, une histoire qui raconte, désabusée, comment l'homme à détruit son monde. J'ai adoré !
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L'Homme gribouillé

Au premier abord, avec cette bande dessinée, on peut penser entrer dans une histoire familiale plutôt réaliste et psychologique, qui nous dévoilera les raisons des failles de certains personnages, notamment celles de Betty qui souffre d'aphasies ponctuelles. Mais on verse peu à peu, puis complètement, dans le récit fantastique.



C'est ce que j'ai aimé, je crois (même si ça peut être déconcertant), ce mélange de genres. On est surpris et entrainé dans des contrées qu'on n'attendait pas au départ. Les personnages ont du caractère, sont vraiment atypiques. Le dessin est très travaillé, je n'étais pas vraiment séduite par les traits des personnages au départ, mais j'ai appris à les apprécier au fur et à mesure. Les paysages sont très réussis, avec une ambiance noire et trouble qui se dégage fortement.

Enfin, j'ai eu un gros gros coup de cœur pour la première de couverture, époustouflante !
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L'Homme gribouillé

Entre vieille légende juive et conte pour faire peur aux enfants, "L'homme gribouillé" (très beau titre) oscille entre réalité et fantastique. 320 pages haletantes qui se lisent d'une traite, avec gourmandise.



Le moins que l'on puisse dire, c'est que la BD est de toute beauté, maîtrisée, bien rythmée, alternant des passages d'enquête, de repos, de rêves, avec des accélérations, de l'action et du suspens. L'intrigue est bien ficelée, mais colle un peu trop à mon goût aux histoires classiques de Golems déjà croisées ci et là. L'appropriation du thème est personnelle et bien digérée, mais ne me touche pas plus que ça, peu séduit par cet axe.



J'ai pensé par instant à la saga "Le Legs de l'Alchimiste" de Hubert et Hervé Tanquerelle, aux histoires du Croque-Mitaine, au mythe de Prométhée. C'est dense, très cinématographique, mériterait son adaptation de genre, mais un peu convenu à mon goût. L'apport du fantastique affadit mon ressenti, personnellement plus friand d'histoires terre-à-terre, d'apparences surnaturelles trompeuses déjouées par l'esprit raisonné, d'explications concrètes et scientifiques, cartésiennes.



Reste un travail aux petits oignons pour qui apprécie (plus que moi) ce genre, un Serge Lehman inspiré dans sa narration et un Frederik Peeters de haut vol au dessin. Un très bon moment lecture.
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L'Homme gribouillé

"L'homme gribouillé" est une bande-dessinée dense de plus de 300 pages ce qui la rend déjà plutôt originale. On s'attend à découvrir une BD couleur et, surprise, l'intérieur nous présente des pages entièrement en noir et blanc, avec parfois des planches sans dialogues. [Lire la suite]



Petit topo sur l'histoire : Paris 2015, temps pluvieux et repas familial. Maud Couvreur, sa fille Betty, Clara sa petite-fille et Jasmine, son amie, sont réunies autour d'un repas au travers duquel les caractères des unes et des autres se font déjà ressentir. Betty Couvreur (Singer) est une femme un peu perdue qui semblent multiplier les conquêtes et qui élève seule sa fille, Clara. Elles vivent chez Maud, la grand-mère, depuis quelques temps du fait d'un dégât des eaux. Un soir, un homme étrange, masqué, vêtu de plumes noires et à l'allure effrayante, se présente de façon abrupte comme étant Max, et réclame un mystérieux paquet que Maud devait lui remettre. Suite à sa visite, s'ensuit un lot de péripéties et d'interrogations sur le mystère du lien entre Maud et Max. Betty va entamer une quête de vérité autour de son enfance, de ses ancêtres et du mystère qui entoure cet homme-corbeau. Son enquête va également la mener sur les traces de l'homme gribouillé, dont on retrouve la physionomie au travers des dives dessins réalisés par les femmes de la famille Singer ...



Da façon générale j'ai été agréablement surprise par "L'homme gribouillé", je ne m'attendais pas du tout à un récit sombre, fantastique et parfois violent. Les personnages sont attachants, principalement Betty, la mère de Clara. Je trouve qu'elle est très bien dépeinte. D'un caractère plutôt fort, elle est victime de crise d'aphasie dès lors qu'elle rencontre un situation de stress. Son personnage est intéressant car totalement ancré dans la vraie vie, c'est à dire que l'on peut tout à fait s'identifier à elle et c'est plaisant de voir un personnage "imparfait". On voit également la relation d'avec sa fille évoluer au cours des pages. Elle apparaît comme une femme réservée, qui avoue difficilement ses sentiments mais dont les péripéties qu'elle va surmonter vont lui permettre de rassembler les pièces du puzzle qui manquent à sa vie et gagner en sérénité.



En revanche, plusieurs points de l'histoire restent flous. Il est par exemple question d'un certain Philippe au début de l'histoire, mais je me suis demandée qu'elle était sa place dans le scénario. Prétendu "flic", il a pourtant disparu aussi rapidement que ce qu'il était apparu. Il en va de même en ce qui concerne les liens entre le culte mérovingien, les papiers d'identités lors de la seconde guerre mondiale réalisés par un faussaire et le rôle exact de Max... serait-ce plusieurs histoires en une ? Certaines incohérences m'ont un peu laissée coi à la fin de ma lecture. J'ai pu lire sur le site des éditions Delcourt (lien ici) que les auteurs avaient été inspirés par le travail du photographe Charles Fréger, notamment par son ouvrage "Wilder Mann". Il est interessant de le notifier car on retrouve en effet cette inspiration au cours de notre lecture, inspiration qui apporte quelques réponses sur les cultes que l'on retrouve dans le scénario.



Au niveau des illustrations je les trouve vraiment agréables à regarder. Frederik Peeters et Serge Lehman ne s'attardent pas particulièrement sur les détails des objets mais prennent soin de donner la parole aux bruits, ce qui permet au lecteur de se fondre dans l'action, de se l'imaginer pleinement (par exemple le bruit d'une canette que l'on ouvre ou d'un briquet que l'on actionne). C'est un petit détail, qui pour ma part, à beaucoup jouer au cours de ma lecture, développant ainsi mon imagination.

Au niveau de Max le Corbeau, je trouve qu'il possède une allure maîtrisée, sa physionomie oscillant entre l'oiseau et l'homme est plutôt bien réalisée. On suit d'ailleurs sa transformation au cours du récit, transformation qui se réalise dès lors que sa colère gagne du terrain. Il est à noter également la beauté des paysages peints par l'illustrateur. Certaines pages sont sans dialogues et invitent le lecteur à se fondre dans le décor, décor que l'on voit également évoluer.



En conclusion, une bande-dessinée que j'ai trouvé originale, aux illustrations efficaces mais au scénario, qui manque parfois de cohérence (bien que l'on ressent un réel travail de recherche). Je pense qu'une deuxième lecture est nécessaire pour saisir le sens de tout le récit. Il y a beaucoup d'informations, des informations riches et intéressantes mais malheureusement pas suffisamment exploitées et pas suffisamment en lien entre-elles. Malgré un goût d'inachevé à la fin de ma lecture, je recommande quand même cette bande-dessinée qui nous happe de par son ambiance étrange et de par ses personnages attachants. Une BD bien mystérieuse ;)
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L'odeur des garçons affamés

Qu'elle est étrange cette bande dessinée qui débute comme un western et lorgne doucement puis plus franchement vers le surnaturel, l'étrange, le bizarre. Loo Hui Phang est au scénario, son esprit s'égare et ses inventions sans doute incongrues dans un western donnent un coup de jeune et d'originalité au genre. Une courte biographie en fin de volume explique qu'elle s'exprime dans différents domaines, la BD, la littérature, le théâtre, le cinéma, les performances et les installations preuve sans doute d'une imagination débordante. Frederik Peeters dessine assez classiquement dans les situations classiques et son art s'exprime différemment dans les délires d'Oscar le photographe ou dans les situations surnaturelles. L'association des deux fonctionne à merveille.



L'histoire est bien menée, l'intrigue bien ficelée et le suspense bien maintenu. Tout cela aurait pu suffire à faire un bon album, mais le désir naissant et grandissant, le surnaturel lui donnent un ton très personnel que j'ai beaucoup apprécié. Il n'y a rien que je déteste plus que la sensation de lire ou d'écouter des œuvres copiées ou très inspirées d'autres œuvres sans rien apporter en plus. Le déjà-lu, déjà-vu, déjà-entendu, aucun risque avec cet album au titre énigmatique, L'odeur des garçons affamés.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Koma, Tome 4 : L'Hôtel

Le suspense, la poésie, le mystérieux, le fantastique continuent à monter en puissance dans cette série, le dessin est toujours fort en contrastes, bien mis en couleurs, beau et expressif. Vivement la suite...
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RG, Tome 2 : Bangkok-Belleville

Quand on met un ancien des RG au scénario et le génialissime Peeters au dessin, faite de la place, c'est un petit bijou.

Saisissants de réalisme, les deux tomes de cette BD qui suivent les pas de Pierre Dragon dans différentes enquêtes et différents milieux, m'ont vraiment pris aux tripes.

Le thème ici dans ce deuxième volet, c'est le démantèlement d'un réseau d'immigration clandestine. Attention, oui c'est "agent secret" mais on est pas dans James Bond non plus. Pas de clichés rempli d'action, d'explosions et courses poursuite en hélicoptère. C'est une vraie filature, on voit les planques qui durent des heures et le quotidien de ces enquêteurs, rompu a un rythme de vie chaotique.

Une version intégrale est sortie récemment, profitez-en.

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