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Biographie :

C’est en 2004, trois ans après la mort de sa mère, que Gaya Guérian se met à écrire. Toutes les nuits, elle noircit des pages de cahier, reconstituant, peu à peu, les fils de son histoire.

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La déportation est massive. Des colonnes d'êtres humains marchent, encadrées par des soldats, sous un soleil de plomb. Certaines colonnes sont arrêtées, à quelque distance de la ville, et fusillées. D'autres sont abandonnées, sans nourriture, sans eau. Il y a des cadavres brûlés, des corps jetés dans les fleuves. Les malades, les faibles, les vieux sont exterminés. Parfois, un coup de feu claque. D'autres fois, juste un coup de baïonnette, pour économiser une balle. Les Arméniens marchent vers la mort.
"Temporairement", a dit l'officier. Les maisons sont quittées temporairement. Les enfants sont noyés temporairement. Les morts ne sont morts que temporairement. Le grand mensonge commence.
(p. 26)
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La vie, disent les Japonais, est un fil de soie tendu depuis un arc, relié à une flèche qui file vers l'infini du ciel. Ce fil ne doit jamais rompre, c'est tout l'enjeu. La tension entre le haut et le bas doit être suffisante pour garder la soie bien droite, mais assez délicate pour ne briser aucun filament.
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Les Arméniens de Paris, peu à peu, constituent leur réseau. Un temps morcelés, ceux-ci se regroupent, d'autant plus que la Turquie des années 20 interdit les partis politiques, et l'URSS aussi. Donc, là-bas, les Arméniens n'ont plus d'expression politique. En France, en revanche... Entre Alfortville, Issy-les-Moulineaux, Sarcelles, Bagneux, Cachan et Chaville, les liens se tissent, le dialogue reprend : le parti social-démocrate Hintchakian renaît de ses cendres, la Fédération révolutionnaire arménienne Dachnak se fait entendre, le parti Ramgavar publie un bulletin. Un journal, le quotidien 'Haratch' fondé par Chavarche Missakian, donne des nouvelles. Une communauté, fragmentée, éclatée par les guerres et les errances à travers les continents, renaît.
(p. 119)
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La douleur d’Achrène remonte à la surface et, dans le petit salon de la maison de Colombes, s’élargit. C’est comme une pierre qu’on lance dans l’eau : des cercles s’éloignent du centre et, par vagues successives, atteignent tout le monde.
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L’Arménie n’est pas un lieu, mais un état d’esprit, me dis-je.
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Après mûre réflexion, les aînés ont décidé de se lancer dans la fabrication et la commercialisation d'un produit qui n’existe pas là-bas : le yaourt. La publicité mise en place est simple : l'un des fils a découvert que le roi François Ier avait été guéri de ses ennuis digestifs grâce à un yaourt préparé par un médecin turc, envoyé par Soliman le Magnifique. Ensuite, un Arménien de Paris, Deukmejian Aram, a ouvert un restaurant, récemment, rue de la Sorbonne, et sert ses yaourts certifiés par l'Institut Pasteur. Un autre exilé turc, Isaac Carasso, fait de même, et a donné le surnom de son fils Daniel à ses produits. Le papa appelle son fils Danone. Curieusement , plus tard, Danone rachètera les yaourts des Indjeian.
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Le terme même de « banalité » perd tout son sens quand on est enfant d’Arméniens. Plus rien n’est ordinaire. Chaque seconde est une victoire sur la mort. Chaque geste l’affirmation de la vie
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C'est le moment où l'immigration arménienne, en France, est massive. Des milliers de familles, venues de Smyrne, de Trébizonde, de Cilicie, débarquent à Marseille. Elles sont réparties dans des camps de fortune : Oddo, Saint-Jérôme, Saint-Loup, Sainte-Marguerite... Des institutions, des associations, des réseaux les prennent en charge. Ils côtoient des gens venus de partout : Espagnols, Tunisiens, Algériens, Grecs, Juifs, Bulgares, Russes... Des strates se forment ainsi, année après année, dans cette ville aux destins multiples, porte d'entrée de la France depuis longtemps. Les Arméniens s'installent dans les quartiers périphériques, leur nombre augmentant d'autant plus que la déception en ce qui concerne la République socialiste d'Arménie se répand. Les rares candidats revenus de là-bas témoignent : le règne des soviets, c'est la geôle.
(p. 102)
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Tant de chagrin…Des passants observent cette solitaire, qui sanglote sur la digue. Un pêcheur s’approche.
- Qu’as-tu ma fille ?
- Rien, rien, le père. Rien qu’un mauvais cœur.
- Si le cœur est gris, la vie aussi.
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L'épuration ethnique menée sous les yeux des conseillers allemands, servira de modèle, plus tard, à Hitler : "Qui se souvient encore de l'extermination des Arméniens ? demandera le Führer en 1939.
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