AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Georges Bataille (112)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La limite de l'utile

C'est le premier livre de Georges Bataille que le lis, pour approfondir la notion d'utile et d'utilité de l'inutile. J'ai eté extrêmement déçu. Son style est difficile à lire même si le jargon en est absent. Son analyse économique a beaucoup vieilli et semble souvent caricaturale. Ses allusions aux guerres et aux révolutions également. Son approche du Sacrifice et la Gloire de leur évolution historique est très intéressante, tout comme le lien entre l'angoisse et la Gloire d'une part et l'angoisse et le rire de' l'autre.
Commenter  J’apprécie          10
Ma mère

Ce roman inachevé de Georges Bataille traite d'une relation mère/fils dérangeante, incestueuse ou le fils est sous l'emprise de la mère.

Pierre a 17 ans son père qu'il déteste meurt.

Sa mère à qui il voue un culte depuis le plus jeune âge, qu'il vénère comme une sainte va lui montrer un autre visage de sa personnalité qui la déborde. Elle va lui faire découvrir son monde ou il n'y pas de limite à la débauche. Elle va l'initier à sa perversion ou se mêle l'extase, l'angoisse, la honte, la jouissance, et le dégoût.

On ne ressort pas indemne de cette lecture puissante, psychologique, à l'atmosphère glauque, accompagnée d'une très belle écriture.
Commenter  J’apprécie          491
Histoire de l'oeil

Je crois que c'est sans aucun doute la lecture la plus difficile et choquante qu'il m'ait été donné de faire à ce jour. Ce texte déborde d'obscénités en tout genre, paraphilie, urophilie, nécrophilie et j'en passe. Alors que faut-il en tirer ? La question de l'indissociable Eros et Thanatos y est facilement observable. Chaque scène de sexe s'accompagne de la mort et d'une symbolique renvoyant à celle-ci. Mais il y a bien plus... Dans les lignes qui vont suivre, j'ai essayé de relever quelques pistes qui me sont toutes personnelles. Je n'ai pas la prétention d'y comprendre quelques choses, n'y d'en faire une analyse que d'autres ont faite. Et puis, ce texte donne à penser et d'une certaine manière, le penser me rendra peut-être son souvenir moins désagréable et exorcisera les démons qui rôdent au-dessus de cette lecture !



Il me semble pouvoir y déceler quelques éléments qui pourraient être crédibles.

Tout le monde sait que Bataille est le penseur des « limites » et de la transgression. Les codes et les agissements des personnages, qu'ils ne cachent pas et assument au grand jour, forment un monde renversé ou le rapport au sexe dans toute sa bestialité établirait un nouveau rapport à l'existence, et permettrait de développer une forme de transcendance. Le texte ne peut se penser qu’en contrepoint du christianisme auquel Bataille adhéra un moment. Christianisme qui se trouve balayé, dépassé. Manière, vous vous en doutez de « tuer Dieu ». Bataille ne tire pas seulement cela de ses lectures de Nietzsche, il élabore un horizon « par delà le bien et le mal », où la volonté de puissance des personnages les transporte dans une expérience existentielle totale.

La violence, le sang, les sécrétions y sont autant de médium indispensables à ces rites nouveaux. On peut y voir une forme de chamanisme dionysiaque et orgiaque. Mais plutôt que d'y atteindre dieu, Ils sont ramenés à un en de-ça terrestre.

Les personnages enfantent d'un autre monde sur les bases cette cruelle sexualité. Cet enfantement se fait dans la joie et l'extase, illustrant cette nouvelle félicité devant la mort, comme une vérité ontologique alternative.



Vous l'avez compris, de cette lecture, on n'en sort pas indemne. Vous êtes prévenus...
Commenter  J’apprécie          93
Madame Edwarda - Le mort - Histoire de l'œil

Pour l'Histoire de l'Oeil

C'est l'histoire d'une nymphomane se fourrant tout un tas de trucs dans le vagin accompagnée, de gonzes s’astiquant le dard. Ça fourre à tout va et sans limite, jusqu'à la folie ! Y a du sang, du sperme en cascade entre deux expériences salaces et chamanique- niques !
Commenter  J’apprécie          30
Le procès de Gilles de Rais

Un procès très intéressant malgré un auteur qui prend un peu trop parti d'après moi. La traduction est bien faite, il y a une chronologie très pratique, bref, pas grand chose à dire, à part que je me demanderai éternellement si tout est vrai, ce qui m'étonnerait un peu. Je pense (ce n'est que mon avis), que Gilles de Rais n'a peut être pas été aussi meurtrier qu'on le prétend, mais enfin, qui sait. Une bonne lecture, un peu soporifique, mais très accessible :)
Commenter  J’apprécie          40
L'Abbé C.

« L'abbé C. » Georges Bataille (folio, 185p)

Mon premier livre de Bataille, un auteur à la réputation sulfureuse ; le dernier aussi ?

Un livre à tiroirs, à strates, dont je n'ai guère pu ouvrir (et saisir) que le premier niveau ; le reste, c'est-à-dire près de la moitié, m'est passé complètement par-dessus la tête, incompréhensible. Est-ce l'ABC (ou l'abaissé) de l'érotisme pervers ? En tous cas pas dans la description de scènes particulièrement crues, ni dans le vocabulaire, même le mot « cul » est pudiquement éludé. Mais c'est fondamentalement un livre où se mêlent inextricablement toute notion du bien et du mal, l'une se fondant dans l'autre. Ce roman est, me semble-t-il ( ?), un tableau de ce que la perversité, comme jouissance du mal, (ou comme modèle du bien ?) peut produire, en même temps qu'une prétention à une réflexion philosophique d'un niveau et d'une expression qui me dépassent.

Dans une construction pour le moins baroque, faite pour perdre le lecteur, on découvre un récit (le premier tiroir que j'ai à peu près compris) enchâssé entre une préface (d'un éditeur fictif), et une sorte de postface (du même éditeur) où s'intercalent des notes additives d'un des personnages et des commentaires plus qu'obscurs d'un autre (oui, il faut suivre…)

Robert donc, abbé, est le frère jumeau de Charles, celui-ci étant le narrateur du livre qu'il a donné à l'éditeur. Charles raconte le piège qu'avec sa maîtresse Eponine, fille de très petite vertu (mais quel sens a ce mot ?) il tend à son frère le curé. Eponine, obsessionnellement désirante depuis toujours du jumeau en soutane, veut par-dessus tout, avec la complicité active de son amant, faire craquer le puceau ecclésiaste. Le dit curé qui résiste jusqu'à l'indécence (l'indécence du serment d'abstinence), mais qui en même temps jouit de sa mortifère chasteté… Qui est le plus tordu des deux frères ? Jusqu'à ce que la situation se complique, que le drame se noue, et qu'on découvre, dans les différents appendices de fin du livre, qu'on est en pleine seconde guerre mondiale, que la Gestapo et ses méthodes barbares ne sont pas loin…à pervers, pervers et demi.

Ecriture léchée, ici ou là une belle trouvaille d'écriture. Mais parfois des formulations emberlificotées, voire totalement absconses (je cite : « De même, le plus souvent, nos plus grands malheurs sont frivoles : seule les fonde la pesanteur, qui empêche d'y voir la même imposture que dans la mort. Même, en principe, nous n'avons rien de désespéré, sinon les phrases auxquelles l'improbité nous lie… » Etc...) Obscurité du langage qui renvoie à des sentiments, ou des positionnements intimes tout aussi cul-par-dessus-tête, des désirs contradictoires, un embrouillamini de l'Eros et de Thanatos qui veut tout et son contraire.

Sur Babélio, 3 critiques pour 80 lecteurs, c'est un ratio assez réduit, qui dit sans doute le nombre de personnes dubitatives. Bon, je suis allé au bout. C'était… une expérience… sans jouissance… Je n'ai décidément pas le niveau…

Commenter  J’apprécie          40
Les larmes d'Eros

Il s'agit d'un court essai philosophique qui tente de faire le lien entre l'érotisme et la mort, en s'appuyant sur l'art de la préhistoire jusqu'au maniérisme (à peu près). C'était intéressant, parce qu'assez facile à lire. Je ne suis pas une grande fan de philo, j'ai souvent l'impression que ça tourne autour du pot pour finir par conclure que le ciel est bleu, mais je pense que cette impression est due au fait qu'inconsciemment (ou non), on a intégré la plupart de ces concepts dans nos sociétés occidentales sans forcément savoir que quelqu'un avant nous avait lui aussi était capable de "penser". Dans le cas de cet essai, certaines choses m'ont paru évidentes, d'autres un peu désuètes, notamment le rapport à l'érotisme aujourd'hui, qui n'a pas grand chose à voir avec celui des années 60 (date de parution de ce livre, le dernier signé de Bataille juste avant "Ma mère", publié à titre posthume). Aujourd'hui on est plutôt bombardé par le sexe à longueur de journée, on a un rapport beaucoup plus décomplexé au sexe sans l'idée de procréation derrière, alors forcément, une partie de l'analyse de Bataille tombe un peu à plat. Ça reste toutefois une bonne idée de le lire, d'autant que j'ai commencé "Ma mère" et qu'on y retrouve ce qu'il a tenté de développer dans "Les larmes d’Éros". Par contre, c'est vraiment dommage de ne pas avoir de support image. L'histoire de l'art, ça va, je tiens à peu près la route, donc j'avais une idée assez précise des tableaux ou artistes cités, mais ç'aurait été un vrai bonus d'avoir un beau livre dans les mains avec toutes les images, afin d'appréhender plus facilement son approche.
Commenter  J’apprécie          00
Ma mère

Là encore je n’ai pas pu apprécier.... trop glauque, cru et trash pour moi
Commenter  J’apprécie          21
Le Bleu du ciel

Comme les deux autres livres de Bataille que j’ai pu lire à l’époque, je n’ai pas du tout apprécié ne réussissant pas à dépasser les aspects dérangeants des récits
Commenter  J’apprécie          10
Histoire de l'oeil

Je n’ai pas réussi lors de cette lecture à dépasser le cru voire l’abject des scènes de sexe. Je suis donc restée à la porte du sens de ce texte sans pouvoir le trouver puissant ou beau
Commenter  J’apprécie          10
L'Abbé C.

En 2019, je crois que ce livre ne choque plus... (Sauf les personnes coincées dans un extrémisme maladif.)

Un curé pas si pur que ça, avec un jumeau pas si impur que ça, et des femmes...

Bon, il faut dépasser le jeu de mot l'Abbé C (l'ABC, si vous n'avez pas...) et le nom d'un personnage : Madame Hanusse. Et si on le dépasse (pas si difficile, rassurez-vous), on a là une histoire construite sous forme de pages d'un journal, préfacé et postfacé par un éditeur extérieur à la relation. Un texte écrit par le frère de l'abbé. Et quelques notes de l'abbé. La construction est intelligente, la langue est bien tournée. (des mots écrits choisis en tournant ladite langue 7 fois dans la b... ?)

Je ne peux pas en dire plus, j'ai l'impression déjà d'en avoir trop dit. Ou bien, Bataille est une évidence, et ne surprend plus beaucoup. No sé. Lisez si vous trouvez ce livre, ne le cherchez pas à tout prix.
Commenter  J’apprécie          70
Histoire de l'oeil

Quelle déception! Des textes érotiques oui qui potentiellement vous éveillent les sens ou crée un désir voire même une simple émotion, je n ai rien contre. Mais alors ici, pardonnez moi du peu, je n ai trouvé que vulgarité, banalisation d actes qui ne sont pas seulement sexuels mais a la limite (que dis je pour moi ils sont loin de la limite) de la légalité.

Qu un cousin et sa cousine se découvrent des plaisirs plus ou moins tordus et une volonté de transgresser ce qui se pratique au niveau sexuel... déjà bof le lien de parenté mais après tout ça existe alors ne le nions pas; quand la volonté de choquer les parents prend le pas à l idee de plaisir ... je m y perds car ici plus rien d erotique mais il est question de pouvoir ! Et il est toujours question de pouvoir quand on tombe à 2 sur une jeune fille et lui impose des actes sexuels mais non de plaisirs ou de jeux sexuels. On trouve aussi de l humiliation dans ce récit présenté comme autobiographique.

Devant tant de choses qui heurtent mes valeurs profondes, je n ai pu qu abandonner et sans regret.

Je ne saurai donc jamais si ce récit sort d'un imaginaire tordu (je ne parle toujours pas des pratiques sexuelles mais des dérives sur la pouvoir absolu sur l autre) ou si c est vraiment autobiographique.

Je dois avouer qu au final je m en moque.



Une chose est certaine, ce court récit je vais vite l oublier bien que lu que pour 50% mais surtout je ne le mettrai pas à disposition dans une boite à lire ou autre car il faut un lecteur averti et équilibré face à ce texte.
Commenter  J’apprécie          10
L'Archangélique et autres poèmes

J'avais vaguement entendu parler de Georges Bataille (1897-1962), mais son oeuvre m'était pratiquement inconnue. Je savais qu'il s'était plus ou moins intéressé à l'érotisme, mais j'ignorais qu'il avait de nombreuses autres cordes à son arc. J'ai lu (ou essayé de lire) ce recueil de poésies parues en 1944. Ce qui m'a frappé dans ces textes de Bataille, c'est son obsession de la douleur, la mort, du néant… c'est-à-dire apparemment l'envers de l'érotisme. On est très loin d'un sujet libertin ou a fortiori grivois. Je n'ai pas vraiment aimé ces poèmes, qui sont non seulement très sombres, mais aussi assez hermétiques. Je mets en citation sur Babelio une poésie qui me parait caractéristique.
Commenter  J’apprécie          10
Histoire de l'oeil

Insupportable, délibérément, expressément, volontairement insupportable, mais insupportable quand même. Un des rares livres dont j'hésitais à tourner la prochaine page. Mais je les ai tout de même tournées toutes, bien sûr.
Commenter  J’apprécie          00
Le Bleu du ciel

Le bleu du ciel s'ouvre en pleine soûlographie. Le narrateur, Henri Troppmann sillonne l'Europe, en être dissolu, déchaîné, oscillant entre beuveries obscènes et crises de larmes irrépressibles. A l'exception d'une juive à la laideur fascinante, révolutionnaire à la petite semaine, les autres femmes du récit sont du même tonneau, vivant de manière dissolue,sombrant dans un même maelstrom de dépravation. De l'orgiaque en veux-tu en voilà. Le seul intérêt de l'oeuvre est d'avoir sentit les prodromes du déchaînement de la barbarie fasciste en Europe. Les amis de Bataille l'ont encouragé vivement à publier cette oeuvre qu'il avait mis au rebut, ils furent de mauvais conseil.. Le roman peut se lire aisément en une journée, çà n'engage à rien, si vous faites dans la licence, amusez vous. Très peu pour moi.
Commenter  J’apprécie          10
La part maudite

chef d'oeuvre visionnaire
Commenter  J’apprécie          40
L'érotisme

une énigme, toujours actuelle.

A voir: le film d'André Labarthe, "Bataille, à perte de vue". Collection "un siècle d'écrivains" France 3
Commenter  J’apprécie          80
L'expérience intérieure

A tête reposée
Commenter  J’apprécie          41
L'expérience intérieure

Très beau texte qui donne de la valeur à l'être humain dans sa capacité méditative et sa liberté absolue à déterminer son degré de projection dans le monde, voire à faire tourner le monde autour de lui. L'expression est cependant ardue et parfois trop personnelle, voire commisérative, si bien que j'ai ressenti un peu de gêne à certains passages. Mais il est certain que des textes comme ceux-ci élèvent la pensée et la valeur que l'on oublie d'accorder à la personne humaine et que l'on se doit pourtant de lui accorder, sauf à se nier soi-même. C'est à mon sens dans cette voie qu'il faut trouver des relais pour l'organisation du monde à venir.
Commenter  J’apprécie          71
Ma mère

J'adore Bataille ! Cette propension qu'il a de nous mettre le nez dans notre m...

Et oui, la Mère dont il s'agit va initier son fils au sexe, à la dépravation et pour finir à l'inceste, laissant son fils complètement désemparé. Il fallait l'imaginer ! Seul Sade aurait pu y penser.

J'aime cette littérature qui va au bout de l'Humain, au-delà du bien et du mal, au-delà de notre société bien pensante de consommateurs ahuris.

Outre que ce livre est un chef-d’œuvre d'écriture - la dépravation de ce pauvre garçon est toute graduelle et j'oserais dire en finesse - la pensée qui l'accompagne ne devrait jamais être perdue de vue : l'Humain est capable de tout ! Un livre à mettre dans (presque) toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          340




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Georges Bataille (1626)Voir plus

Quiz Voir plus

C'est mon quiz, mon Bataille, fallait pas qu'il s'en aille !

Ce qui est écrit est écrit, mais je ne comprendrai jamais pourquoi Georges en a fait toute une histoire :

L'oeil
Le sang

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Georges BatailleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}