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Critiques de Georges Bataille (112)
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L'Archangélique et autres poèmes

~ Eros & Thanatos ~



En feuilletant l'Archangélique, me reviennent les mots de Baudelaire « L’homme et la femme savent de naissance que dans le mal réside toute volupté » 



Georges Bataille, en a fait de cette affirmation le sujet majeur de son œuvre littéraire & poétique !

Des fragments enroulés de la mort, aussi, de joie suppliciée, teintés d'un érotisme glacé !



Et qui mieux que Bernard Noël pour vous donner envie de découvrir la poésie Bataillienne !



«Tout en nous, dans nos actes comme dans notre pensée, appelle à la dissimulation du Néant et de la Mort ; tout chez Bataille exige au contraire d’oser contempler l’irrémédiable et d’en méditer l’émotion blessante. Depuis cinquante ans, cette exigence n’a pas fait école, mais elle n’a cessé de hanter quelques poètes…»



Mais aussi beaucoup d'entre nous !

Osez Bataille, sortez de votre petite zone de confort et laissez-vous habiter par la gêne & la confusion ! Paradoxalement, tard la nuit, à certaines heures, certains passages sont aussi beaux comme s'ils avaient été murmurés ...

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Ma mère

(1)♪♪♪ les yeux grands ouverts sur le mystère, j'ai étranglé la solitude,

puis par la seule force du vice, je me suis lancé dans le vide...

..et même si ma bouche blasphème, si elle se nourrit de poison,

c'est la pureté et l'innocence, qui la font hurler de passion,

c'est elle qui embrasse, qui mord, qui lèche et qui blesse,

quand on a que la haine en partage et comme seul héritage...♪♪♪



Comme expliqué en préface, Mme Edwarda (nouvelle de l'auteur), devait faire partie d'un ensemble de quatre textes.

L'un d'eux était au moment de la mort de Georges Bataille, rédigé, corrigé et prêt à l'impression. Ce texte est celui-ci (ma mère)

L'examen des papiers n'étant pas terminé, il fût difficile de définir la présentation exacte qu'il aurait voulu donner à l'ensemble. le titre lui-même, n'est pas certain.

À la lecture des feuillets et notes retrouvés, plusieurs fin étaient possibles. le final de ce livre (de la page 119 à 126, dans la version des éditions 10/18), n'est donc qu'un résumé proposé et non, le choix de l'écrivain lui-même.

(Ai-je été assez clair ?)

___ ___ ___

Suite à la mort de son père, alcoolique et violent, le fils, Pierre (notre narrateur), va apprendre de la bouche de sa mère (qu'il idolâtre), la vraie nature du couple parental. Vérité et secrets lui seront ainsi crachés à la face sans aucun ménagement...

(p18/19):



On est loin de la romance.

Viol, violence, haine, alcool, non-amour, et surtout SEXE, gravitent autour de maman.

La mère vit sexe, respire sexe, boit sexe, se brûle sexe, elle et ses amies : Réa ; Hansi et Loulou...complices dans la débauche.

Pour ou par amour, le fils va la suivre sur les chemins de la perversion...



(2)♪♪♪ Aussi, j'ai adoré les serpents, quand j'ai découvert le venin...♪♪♪





___ ___ ___

Après "Eugénie de Franval", je viens tout dernièrement de terminer ma lecture d' "Ernestine", du Marquis de Sade.

Eh bien, honnêtement, que ce soit pour son côté provocant, ou par la beauté de son écriture, g.Bataille n'a pas à rougir du divin Marquis.

Je ne m'attendais pas à trouver ici, un aussi beau phrasé, allez j'ose... poétique.

Ah bon ? Et pourquoi ça ? Me direz-vous.

Peut-être à cause du vague souvenir du film de christophe Honoré, avec i.Huppert dans le rôle de la mère. Je m'attendais à lire des dialogues plus hystériques et modernes.

Pour le coup... Bonne surprise !

Le ton colle parfaitement au texte.

Comme dans mes deux lectures De Sade, vous ne trouverez ici, rien de pornographique.

Tout y est suggéré.

(Bon, pour celui qui suggère bien... quelques images assez chaudes, risque de le traverser) hummmmm....!!!

pardon !..

( Allez, on est plus des enfants...

On est des Babéliotes aguerris...

On en a LU d'autres, non? :-))



On trouve également, beaucoup d'allusions Bibliques. (Il est vrai que Bataille avait envisagé d'entrer dans les ordres, étant jeune). Mais ici, il laisse plutôt la part belle à ses péchés...



"_je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un Saint..... peut-être, un Fou".

G.Bataille.



___ ___ ___

Conclusion :

La littérature érotique et subversive, quand elle est de ce niveau là... c'est quand même vachement bien !

___ ___ ___

(3) ♪♪♪

Quand je fais le bilan, de tout ce qui m'amuse, je me dis qu'au bout du compte, mon seul plaisir c'est le Blasphème ! ♪♪♪

___ ___ ___

extraits musicaux :

(1) et (2)♪♪♪ : _quand on a que la haine.

(3)♪♪♪ : _blasphème.

Du groupe : O.T.H

















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Le Bleu du ciel

~ Eros & Thanatos ~



« Un peu plus, un peu moins, tout homme est suspendu aux récits, aux romans, qui lui révèlent la vérité multiple de la vie. Seuls ces récits, lus parfois dans les transe, le situent devant le destin. Nous devons donc chercher passionnément ce que peuvent être des récits - comment orienter l'effort par lequel le roman se renouvelle, ou mieux se perpétue »

Avant-propos



Ne vous fiez pas au titre, ce livre est un ciel en dépression, il nous entraîne avec lui de manière vertigineuse !



Un homme fuit tout le monde et surtout lui-même à travers une Europe qui gronde entre deux guerres, tourmenté de ses pulsions perverses & ses pulsions de mort, Troppman fréquente trois femmes qui suscitent en lui tantôt, l'amour et le désir, tantôt la répulsion et l'écoeurement.



Bataille a un style très maîtrisé, aucun mot n'est laissé au hasard, paradoxalement poétique en dépit de l'ambiance macabre qui y règne !



Transgressif, vertigineux, moite & violent ! Force est de constater que l'œuvre Bataillienne est Beaucoup plus faite pour les alcôves que pour les bibliothèques.
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L'Archangélique et autres poèmes

Si l'on prend le temps, en lisant les notes, de jouer à l'exégète des brouillons, l'on percevra combien Bataille a bataillé pour dépouiller ses vers de toute évidence, pour comprimer le sens jusqu'à ce qu'il se révèle sous un nouveau jour, polysémique, difficile à appréhender sinon à lui inventer les liens qui n'y sont point. Poésie en forme de squelette donc traitant des limites du corps, squelette de l'esprit, de la vie, du langage... limites toujours à transgresser afin de les reconnaître.



De ce squelette naît donc à la fois l'exigence d'une attention sérieuse et celle du pouvoir de se laisser couler le long de la ligne de l'indépassable : la mort mais aussi le précipice de l'excès des passions, l'inacceptable obscénité des souillures pour pourfendre la poésie et la rendre à cette autre forme de langage qu'est l'expérience intérieure de l'au-delà, vraie poésie au-delà du langage.



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Histoire de l'oeil

Je ne peux pas dire avoir aimé lire ce livre. C'était assez pénible, de par le style d'écriture de l'auteur que j'ai trouvé brouillon (peut être peut-on y trouver un charme, pas moi) et répétitif quant il en vient au vocabulaire du sexe... j'ai pourtant apprécié le chapitre de l'œil de Granero!
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Le Bleu du ciel

Le livre commence dans un bouge de Londres et se termine dans une gare de Francfort. Entretemps, entrelieu, nous suivons Henri Troppmann à Paris et Barcelone.



Que dire à propos de ce livre? Que Bataille l'avait abandonné et qu'il ne fut publié qu'à la suite de l'encouragement de ces amis? Que le livre est écrit en 1935? Qu'il y déploie les salissures de l'âme humaine et de sa passion morbide pour la mort. Troppmann ne fantasme-t-il pas sur la nécrophilie? ne va-t-il pas jusqu'à imaginer faire l'amour à sa mère qui vient de mourir?



C'est un peu tout cela. Tous les personnes du roman sont mus par une vague autodestructrice, malades, illusionnés et désillusionnés, au bord des fenêtres à de multiples reprises, au bord de l'abîme.



Des débuts de la guerre civile espagnole à la rencontre avec les jeunesses hitlériennes, la fin du roman donne une ampleur insoupçonné au reste du livre qui, il faut bien l'écrire, n'est pas agréable à lire.

Ses relations aux femmes de "sa vie" sont nauséabondes et obscures, sujets de passion et de d'exécration.



A la fin du roman, Dirty s'inquiète de l'arrivée de la guerre, de l'inévitabilité de la mort des enfants, souhaitant la guerre tout en sachant qu'elle est un monstre.



Un concentré de misanthropie à l'aube d'une décennie effroyable pour l'humanité.

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Ma mère

Ouvrage érotique où, comme à son habitude Georges Bataille mêle sexe et mort. C'est moins explicite que certains autres livres du même auteur, comme l'histoire de l'œil, toutes les perversions restant suggérées et l'inceste en tant que tel n'ayant jamais lieu. L'ouvrage est inachevé, mais on comprend où Georges veut en venir. On sent une grande souffrance émaner de ce roman, ce n'est pas du tout ces petits romans érotiques un peu légers et libertins qu'on a pu connaître chez d'autres auteurs.
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L'Abbé C

Lire l'ABbé C est un DEFi.



c'est un livre déroutant, un patchwork d'aphorismes, d'élucubrations sur le bien et la mal, le vice et la vertu, le courage et la lâcheté. Régulièrement interchangeable, ces binômes apparaissent au travers de deux frères jumeaux, Charles le pousse-au-pêché et Robert, l'Abbé luttant contre la tentation du pêché de chaire.



L'idée de combiner préface et postface d'un pseudo éditeur, d'attacher un manuscrit de Charles et des notes de Robert est très agréable et permet de lier histoire du livre et histoire des événements qui se déroulent dans le livre. Cela fait un peu penser au Village de l'Allemand de Sansal.



Le contenu est très souvent cryptique, incompréhensible malgré des lectures et relectures de certains passages. J'en suis arrivé à me demander si Charles et Robert n'étaient pas le même homme. Très vite, j'ai eu l'impression de trouver une structure narrative me faisant penser à Fight Club, où Eponine, (la maîtresse de Charles, prostituée, femme de "petite vertu" et amie d'enfance ) serait le point de liaison entre ces deux frères, ces deux amis, ces deux personnalités?

Ainsi Charles paie à la mère d'Eponine chaque relation sexuelle quand Eponine cherche à défroquer Robert à l'aide de son frère. Ne pourrait-on pas y voir une réinterprétation d'Esmeralda et Frollo, du Moine de Lewis ou encore de Thais d'Anatole France. et si l'Abbé Robert n'était finalement qu'un fanstasme de couple Eponine-Charles pour échapper aux vices des leur relation sexuelle?



Bien entendu, de nombreux faits matériels dans le livre prouveraient l'existence de l'abbé. Néanmoins, l'écriture par moment lunaire me fait divaguer et me fait m'éloigner d'un esprit cartésien. Je doute comme l'abbé donc je suis. et si je doute de son existence, ne serait-ce pas la preuve qu'il existe? comme le chat de Schrodinger, il est à la fois mort et vivant, une impossibilité physiologique? Peut-être l'abbé C est D. un Dieu évanescent que Charles et Eponine testent pour le faire sombrer et y parvenir.



Ce Dieu, lâché par les êtres qu'il aime le plus au monde, ne finira-t-il pas par les dénoncer sous les griffes des pires bourreaux?



Un livre âpre vite lu (heureusement, sinon je ne serai pas arrivé au bout) mais qui a l'immense mérite de nous bousculer dans nos conforts de lecture . Si par moment on a l'impression que Bataille se moque du lecteur rendant cette lecture horripilante, le livre induit une quête de sens qui est celle que le lecteur souhaite lui donner.



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Le Coupable - L'Alleluiah

[Le Coupable]



Bataille est l'homme qui ne veut pas "s'y retrouver", en tout cas, il tend à l'être...

C'est une guerre à lui tout seul ; une guerre sans fin qu'il se fait en conscience, acharnée.. contre l'homme qui pourrait croire, en lui-même.



[L'Alleluiah]



D'où vient le plaisir ?

De ce qu'on ne peut voir, de ce qu'on ne peut lire sans mouvement réflexe d'envie et de peur

Dans cette nuit qui n'est pas le contraire du jour mais peut-être, sa splendeur
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Le Bleu du ciel

Avec ce genre de texte, on ne se pose plus la question de savoir si c'est bien écrit... C'est écrit ! C'est-à-dire que c'est risqué, je suis du même avis que Bataille en ce qui concerne les œuvres méritant d'être lues et les autres.. La différence est affaire de nécessité, d'urgence ; si l'on s'assoupit (à la lecture ou pendant l'écriture..), c'est raté !
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Lettre à René Char sur les incompatibilités de l'..

Georges Bataille, Lettre à René Char sur les incompatibilités de l'écrivain.



En mai 1950, dans la revue Empédocle, René Char pose cette question ouverte " Y a t-il des incompatibilités ?".

Georges Bataille y répond par une longue lettre en abordant notamment le problème du langage comme mode de l'action dans une société en mutation.

"On ne saisit pas encore clairement que, dans les temps présents, c'est - bien qu'en apparence il ait fait long feu -, le débat sur la littérature et l'engagement qui est décisif ».
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Poèmes et nouvelles érotiques

Georges Bataille a renoncé à sa vocation de prêtre.

Son défoulement sexuel devint alors proportionnel à sa chasteté initiale et comme si il fallait encore relier ces deux thèmes extrêmes, il mixte à la façon d’un DJ : sexe et religion.



Il rajoute du sang et vous avez des poèmes détonnant de cul, une sorte de pornographie cléricale où la croix est fichée à l’envers et l’urine coule le long.



Si vous voulez repousser vos limites érotiques, puisez alors dans les poèmes sulfureux de Bataille qui sera généreux pour vous inspirer.

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Ma mère

~ Souillure & transgression ~



Certains aiment Sade, d'autres préfèrent Louÿs, moi, quand il est question de littérature transgressive, mon préféré c'est Bataille ! Voilà c'est dit !



Roman inachevé & publié posthume, Ma Mère raconte l'histoire complexe d'une mère perverse & dépravée, mais pas que, Madame entraîne dans sa chute son fils, Pierre, fruit d'un viol.

La folie, l'alcool, l'enfermement, sexe & solitude s'emparent de cette œuvre torturée qui traite notamment de relations incestueuses. Il ne s’agit pas d’une œuvre pornographique. Il n’y nullement de descriptions crues des débauches auxquelles s’adonnent les personnages. Tout est suggéré, aucunement détaillé, leur plaisir est intrinsèquement lié à un sentiment de souffrance, sans lequel il ne peut exister !



Bataille n'épargne personne, encore moins le divin, ne rend pas la lecture aisée. J'assiste, impuissante, à la soumission progressive & constante de ce jeune garçon aux désirs les plus fous de sa mère. Brillant dans les idées qu'il véhicule & dans la manière qu'il a d'exposer les tréfonds les plus sombres de l'âme humaine, il ne s'agit là que du brouillon sur lequel l'écrivain n'a cessé de travailler de son vivant, ce dernier n'aurait certainement pas publié ce roman en l'état, ainsi, on obtient un roman à l'ambiance étrange, ivre & pesante !



Bataille à une vision bien déchirée de l'érotisme & de l'amour, pour lui ce qui fonde le désir, c'est avant tout la transgression d'interdits & non le besoin d'assouvir les pulsions sexuelles. Il n’a eu de cesse de dynamiter la philosophie, de mettre en miettes le bien, le juste, la mesure. Passé de l’autre côté du miroir, il est le penseur du mal, de l’excès, du négatif, de l’érotisme qu’il considère comme autant d’expériences intérieures, Il en fait de ce dernier, le lit d'une extase mortuaire & du plaisir un sacerdoce de la faiblesse humaine !



Déjà adapté au cinéma par Christophe Honoré, avec Isabelle Huppert & Louis Garrel !







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Madame Edwarda / Le mort / Histoire de l'œil

Je viens d'éteindre la radio: émission sur Georges Bataille! Souvenirs pénibles d'une lecture obligatoire en fac. (choix du prof chargé de nous enseigner la littérature du XXè siècle ).

Je n'ai jamais pu aller plus loin que cette impression de glauque et de malsain qui émane des textes de Bataille. (Le seul intérêt de cet auteur pour moi fut de me faire découvrir Anais Nin, d'un érotisme moins morbide).

(Le prof -un certain J.L Steinmetz pourquoi ne pas le nommer- se prenait lui même pour un grand écrivain. le genre de "leçon morale" qu'il nous donnait: "Mieux vaut se faire écraser par un autobus avec le Monde dans sa poche qu'avec Ouest-France".

Pauvre mec.

et qui jugeait qu'en littérature il faut guetter la mort des collègues dont on veut occuper le "créneau" dès que la place se libère sur le "marché"...)
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Le Bleu du ciel

Écrit en 1935, ce court roman ne sera publié qu’en 1957. L’auteur, dans l’Avant-propos, affirme avoir renoncé de lui-même à faire publié le texte dans les années 30, mais encouragé par des amis qui trouvaient de l’intérêt au texte, il finit par le présenter au public, même s’il considère que les événements survenu depuis l’écriture du texte ont diminué sa pertinence « devant la tragédie elle-même, quelle attention prêter à ses signes annonciateurs ? »



Parce qu’en effet, on peut lire le texte en partie comme prémonitoire des guerres et horreurs à venir en Europe. Henri Troppmann, le personnage principal et narrateur semble être un riche oisif, marié avec une femme que nous ne verrons jamais, et qui se livre à des excès divers, en particulier avec sa maîtresse, Dirty. Le livre commence à Londres, dans un bouge, puis dans un hôtel, dans lequel Dirty et Troppmann se réfugient, dans un état plus que lamentable, et se livrent à des excès. Le reste du roman est une sorte de fuite en avant, à travers le continent européen. Finalement, le narrateur, abandonné par Dirty, se retrouve à Barcelone, juste avant le début de la guerre civile. Il arrive à y faire accourir Xénie, une jeune femme rencontrée à Paris, sur laquelle il a assis son emprise, bien qu’il ne lui ai pas caché grand-chose de ses turpitudes (impuissance, nécrophilie etc). Et Dirty s’apprête aussi à le rejoindre, ce qui provoque une situation pour le moins compliquée, dans un monde en train de s’embraser. Le livre se clôt en Allemagne, à la fois sur les excès du couple, et sur la violence qui monte dans le monde.



Il y a sans aucun doute le désir de choquer, de provoquer le lecteur chez Bataille, même si actuellement tout le contenu sulfureux est devenu bien plus banal qu’au moment de l’écriture du livre. Plus intéressant est le personnage de Troppmann, qui se débat dans l’absurdité du monde, auquel correspond un vide intérieur. Comme les excès et cruauté du personnage renvoient à la violence et aux excès du monde dans lequel il évolue. Cela annonce d’autres personnages du même acabit, comme le Meursault de Camus.



Ce n’est sans doute pas complètement convaincant, mais il y a des sortes d’intuitions, d’annonces, de fulgurances qui rendent le livre intéressant.



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Ma mère

Autant le style d'écriture est élégant, suave et épuré, autant le récit est d'un terrible ennui. N'ayant pas l'habitude de m'adonner à des lectures érotiques, et encore moins à tout ce qui est porté sur l'inceste, une bonne partie de l'histoire contient des passages pénibles à lire, à imaginer. On se lasse, on veut absolument les enjamber. Batailles, à travers cette œuvre inachevée, met en lumière le suc le plus sombre et le plus dégoûtant qui puisse se nicher dans un être libidineux. Comme lectrice, le thème abordé n'est vraiment pas ce que je cherche dans l'aventure littéraire. Toutefois, j'étais séduite par le style, bien que se soient des feuillets (donc des brouillons), Batailles offre des phrases courtes et longues à la fois, voire alambiquées dont la ponctuation n'est d'aucune aide. Mais leur beauté, au -delà du fond, était une source de jouissance pour moi, c'est, sans aucun doute, ce qui m'a permis d'aller jusqu'au bout de ma lecture.
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Les larmes d'Eros

Que dire de plus que les critiques qui précèdent à propos de ce dernier opus d'un George Bataille vieillissant ? Art, érotisme, violence et mort, ce cocktail fondateur de sa pensée ne devait-il pas avoir un goût un peu plus amer pour cet écrivain philosophe qui voyait sa fin venir ?

A-t-il, quand le moment est venu, pu éprouver cette vérité de "la mort qui se dérobe au moment où elle se révèle" ? A-t-il, lui le premier, lui seul, démêlé cette "contradiction obscure" sans pourtant pouvoir - et pour cause - nous la partager ?
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Ma mère

Jouir jusqu'au bout. Absolument. À mort. C'est le leitmotiv de ce live hallucinant que Georges Bataille a laissé inachevé.

L'auteur a poussé loin, et même au-delà, l'esprit du tabou et de la transgression. Il vous décortique la lumière noire de la débauche, portée par une écriture serrée, élégante et fiévreuse... Et ce que d'aucun qualifieront de ténèbres, éclairent le lecteur curieux et débarrassé un instant de ses préjugés.

L'amour-plaisir, à l'encontre d'une morale étranglée par l' église, laisse entrevoir le portrait du Dieu terrible et primitif d'avant les religions. L'amour issu, pour cette mère friponne et atypique, d'un grenier et des bois.

Le fruit de ce plaisir, c'est le fils Pierre. L'œuvre doit être achevée, par l'initiation à la perversion la plus débridée... Mais le fils ne peut-être copie de la mère.

Ce récit va encore longtemps tourner dans ma tête.

Un livre, Ma mère, non essentiel mais fort indispensable.
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Histoire de l'oeil

Livre pornographique où l'auteur, loin de chercher de nous séduire avec les choses de la chair, nous décrit une perversion, dans laquelle sombrent le protagoniste et son amie Simone, selon laquelle ils sont attirés par la saleté, par le macabre. Le style est intéressant, les péripéties souvent très crues. Souvent, des parallélismes sont dressés par les personnages. Ce livre a sans doute une portée symbolique assez importante, il faudrait que je le relise pour pouvoir la mieux saisir.
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Le Bleu du ciel

Georges Bataille met quasiment 20 ans à publier le bleu du ciel, et c'est une chose qu'on peut comprendre une fois le livre terminé. le personnage principal, Troppman est ce qu'on appellerait aujourd'hui un véritable sadique, un paranoïaque, un manipulateur obscène. Mais l'est-il complètement, comparé au décor du roman qui gronde derrière les lignes ?



On le suit à travers toute cette Europe pré Seconde Guerre Mondiale, à chaque fois entouré de femmes (dont la sienne) avec qui il ne cherche qu'à se détruire tout en les détruisant à leur tour psychologiquement.



De Paris aux bars malsains londoniens, des insurrections communistes de Barcelone aux rues d'Allemagne peuplées d'enfants nazis, on suit toute cette histoire comme un cauchemar moite, un lendemain de cuite sans alka seltzer, et pourtant. Pourtant.



C'est un regard lucide sur ce à quoi peut ressembler la crasse de cette époque ; les personnages sont perdus et tentent par tous les moyens de réduire leur vie face aux dégoûts des horreurs de la réalité.



On ne pourrait pas offrir le bleu du ciel à n'importe qui à part à soi-même, disons pour les moments de désespoir et c'est beaucoup trop beau et nihiliste pour l'échanger. C'est exactement ce petit éclat d'encre noir, que j'aime par dessus tout !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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