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Citations de Georges Dawes Green (49)


"Je ne veux pas simplement changer nos vies, je veux changer le putain de monde entier !"
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Georges Dawes Green
Une plaisanterie ? Une plaisanterie bizarre ? Une plaisanterie ou une blague qu’elle ne comprendrait pas tout à fait ? Elle se débat avec cette idée, mais il a cessé de sourire, mais il vient vers elle et l’atmosphère a changé. Il n’a plus le même air, son visage est froid, quelque chose ne va plus. Le monde commence à s’étioler sur les bords, elle sent la panique la gagner et pense : « Oliver ». Puis elle se rappelle qu’il est allé dormir ailleurs et que la mère de Jesse l’a sûrement déjà récupéré au cinéma. Et donc, très bien, Oliver est en sécurité, mais cet homme qu’elle ne connaît pas se trouve quand même entre elle et la porte et il faut absolument qu’elle arrive à sortir de là, mais… pour aller où ? Mais ça non plus, ça n’a aucune importance. Il faut qu’elle arrive à s’extraire de son fauteuil, il serait même bon d’attraper quelque chose et de s’en faire une arme et alors elle commence à se lever…
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Ce n’est quand même pas si difficile ? Pourquoi ne fais-tu même pas l’effort d’essayer ? C’est ça que tu veux entendre ? Et pourquoi est-ce que je me donnerais cette peine ? Tu sais aussi bien que moi de quoi tu serais capable si tu essayais un tout petit peu. Mais non : tu ne veux même pas essayer. Tu préfères dessiner des dragons et au diable le reste ! C’est vrai que le reste n’est pas très rigolo. Alors tu restes assis sur ton cul à ne rien faire, ou à regarder ton test de maths en rêvant qu’un jour tu seras peut-être un artiste comme ta mère. Tu as donc tellement envie que ça de te faire baiser la gueule comme elle ? Ça ne te ferait vraiment rien de n’avoir jamais un sou ? Ça te serait égal de ne jamais pouvoir régler tes notes d’électricité et d’être obligé de travailler sur un ordinateur tous les jours que Dieu fait et de… et de ne jamais pouvoir aller te balader parce que la voiture vient encore une fois de tomber en carafe et que tu n’as même pas les sous pour la faire réparer ? Mais tu t’en ficherais parce que toi, tu serais un artiste ? Non, non : reste comme tu es… à ne rien faire, à regarder les autres vivre normalement. Jusqu’à ta mort.
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Depuis un certain temps, ils l’ont mis en rotation avec moi. Ils ont peur de ce que je fais quand il n’est pas là. Bon. Toujours est-il que c’est lui et un autre mec. Je découpe le pantalon du gamin avec les ciseaux de chirurgie. Et il n’a rien dessous et c’est à la cuisse qu’il est blessé. Entrée de la balle ici, sortie là… la blessure est propre, simple, c’est même un peu barbant sauf que qui est-ce qui s’occupe de sa cuisse ? Ah, Annie ! Je n’ai jamais vu un sexe aussi beau. Pas énorme, remarque, mais… c’était comme cette pierre noire toute lisse, comment ça s’appelle déjà ?
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Plus tard, il est sur elle et décide que le moment est venu. Il commence à bouger plus vite. Il s’enfonce en elle, encore et encore, avec un petit coup sec en bout de course, en se frottant fort contre son pelvis. Encore et encore, elle est près de jouir, et soudain il le lui permet. Il lui permet de ne plus seulement gémir, mais de hurler. Elle se débat, elle lui laboure la poitrine de ses ongles.
Il décide aussi que le moment de sa propre jouissance est venu et, à l’instant même où celle-ci monte en lui, il ouvre la bouche, il cherche, et c’est Annie qu’il trouve dans les ténèbres. Annie. Annie qui rit comme elle riait le jour où il a palpé ses sculptures. Comme elle n’en pouvait plus de rire parce qu’il allait la rendre riche et heureuse, parce que déjà elle tombait amoureuse et que jamais plus il ne la verra rire ainsi… ou alors ? Il souffre et rugit.
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Elle avait eu des aventures extraconjugales – et ce, durant ses différents mariages ; elle buvait trop ; sa maison était mal tenue. Elle pouvait se montrer distante avec ceux qu’elle aimait, parfois même envers Tara. Mais pour celle-ci, Nell était une déesse, et Tara la croyait douée d’un esprit et d’une clairvoyance surnaturels. Maintenant, impossible de soutenir son regard. Tara baissa les yeux un court instant et, même si elle parvint à les ramener dans ceux de Nell presque immédiatement, elle sut qu’il était trop tard. Nell demandait déjà à voir. Tara se coucha calmement, et Nell ramassa le pot. « Chaque fois que tu bluffes, je te coince. Tu ne savais pas ça ? »
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L’art contemporain est une réalité en soi, là-bas. Du fait que la valeur des œuvres n’est pas fixe, qu’il n’y a là-dedans absolument rien de constant, que tout cela est extrêmement souple et attractif, c’est devenu une espèce de monnaie d’échange.
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Et qu’est-ce que ça peut faire si toutes les décisions importantes de ta vie, ce sont des gens que tu ne connais même pas qui les prennent à ta place, hein ? Qu’est-ce que ça peut faire si ce sont des galeristes et autres collectionneurs de mes fesses ? Qu’est-ce que ça peut faire s’ils sont incapables de distinguer une œuvre d’art du papier qui tapisse ce mur ? Non, Oliver… si c’est comme ça que tu réfléchis, si tu te dis : « Bof, et alors ? »… qu’est-ce que tu veux que j’y fasse, moi ? Tu veux que tous ces nuls te disent que ton test de maths, tu es incapable de le passer ? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Il n’y a que toi qui puisses les en empêcher, tous ces fumiers, tu sais ? Mais c’est à toi d’avoir les couilles de le faire. Si tu les laisses te dire qui tu es, je ne peux rien pour toi, Oliver. Je ne peux pas t’aider, tu m’entends ? Tout ce que je peux te montrer, c’est ce qu’ils m’ont fait… à moi !
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« Le meilleur des maîtres, dit Lao Tseu, est celui dont l’existence est un mystère. »
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Pauvre idiot, songe-t-elle. Pourquoi ne pas le dire au monde entier ? Pourquoi ne pas faire une déclaration officielle ? Pourquoi ne pas avoir acheté une page de pub dans le Times ? Comment crois-tu que je pourrai jamais siéger dans une salle de délibérations et faire croire à mes collègues que tout ça se résume à des rodomontades de petit coq qui s’y croit ?
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Parce que, au fond, vous venez juste de comprendre que ce qui vous tue, c’est de ne pas savoir. Et qu’en fait vous n’avez besoin que d’une chose : qu’on vous assène une dose de vérité. Alors vous l’appelez, votre détective, pour la déterrer, cette petite vérité.

Évidemment, ce n’est pas ce qu’il y a de plus malin.

Parce que la vérité, c’est qu’il n’y a rien dans ce qu’un détective peut découvrir que vous ayez vraiment envie de savoir.

Parce que la vérité, ma petite dame, c’est que si les murs de votre vie amoureuse sont en train de vous tomber dessus, qu’est-ce qu’il peut bien vous raconter, votre détective, pour les remettre debout ?
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Les flammes des bougies se redressent, elle entend sa voiture démarrer. La musique de Vivaldi reprend et se fait aussitôt exultante. Fière, pleine de volonté, dominatrice par la seule vertu de son essence. Pas une note qu’on n’attende, pas une note qui n’ait été annoncée, pas une note qui sonne faux. La discipline est reine et, musique et ronronnement du moteur, tout s’éloigne et la laisse seule au cœur du silence, seule devant ses petites sculptures sans force et sans vigueur, seule face aux battements de son cœur, seule face à toutes ses pensées qui ne lui servent absolument à rien.
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Vous savez de quoi il s’agit, n’est-ce pas ? C’est le trac où on vous refait une vie de A à Z. Au diable vauvert, bien sûr. Nouveau nom, peut-être même nouvelle tête… chirurgie esthétique. Et aussi un chouette boulot, bien dans la ligne de la carrière qu’on s’est choisie. Ce qui, dans votre cas, est bien le traitement de données, n’est-ce pas ?

« Évidemment, côté art, c’est fini.

« Parce que, moi, je vous promets que si jamais vous exposez vos sculptures dans une galerie, où que ce soit et sous n’importe quel nom, nous, on saura que c’est vous. Et on viendra vous voir. Ou non… que je suis bête ! Pourquoi ne pas exposer directement à la Biennale Whitney ? Faire un accrochage au musée d’Art moderne de New York ? Mais bon… De toute façon, on vous retrouvera. Où que vous soyez. Même au bout du monde.

Il plonge la main dans la poche intérieure de son veston et en ressort un petit carnet qu’il lui tend.
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Elle sait réfléchir toute seule. Et garde ses doutes pour elle. « Je ne tiens pas la jambe aux mecs », a-t-elle ajouté.

Elle est même tellement réservée qu’elle cache ses œuvres d’art dans le noir, dans l’obscurité de ses boîtes. La discrétion même. Ce qu’elle veut, c’est qu’on ait tout à la fois envie et honte de farfouiller dans ses caisses. Elle veut qu’on se sente indiscret.

Et là-dessus, elle ne lâchera rien.

Et c’est elle qu’il a choisie pour manœuvrer les jurés lorsqu’ils se mettront à délibérer ? Elle qu’il a choisie pour cajoler, convaincre, fulminer et ne jamais relâcher la pression tant que, tous, ils ne lui auront pas cédé ?
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Georges Dawes Green
Et vous ne savez pas ce que j’aime le plus chez cet artiste ? reprend-il. La façon qu’il a de remonter de la ville à une ville antérieure. La façon qu’il a de… de descendre jusqu’à la structure même qui sous-tend tout ce chaos… oui, voilà : c’est ça qui m’excite dans son art. Tenez, Annie, c’est exactement pour ça que j’adore aussi vos Boîtes à Tâtons. Tâtonner dans le noir, dans… dans la matrice même des choses… C’est ça, remonter à la source ! Lao Tseu dit que le retour est le mouvement même du Tao. Le retour ! J’ai l’impression, mais c’est seulement une impression, que… que ce que nous appelons sagesse…
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Georges Dawes Green
Il ne savait pas s’il fallait regarder ce sexe et en baver d’envie ou s’il fallait me surveiller pour pas que je fasse une connerie, sauf que déconner, moi ? Non, mais ! Et donc, je passe de l’autre côté du gamin pour lui mettre le goutte-à-goutte et tu ne sais pas ce qu’il me dit ? Il me dit : « Mais merde, quoi ! C’est pour les petits vieux qui sucent leur purée, ça ! C’est pour ceux qui n’ont plus de dents ! » Et après il ajoute : « Et moi, des dents, j’en ai plein. Et mordre, je peux encore. Je mords tout ce que je veux, moi ! Comment vous appelez-vous ? Moi, c’est Richard. »
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Quand elle papote avec sa mère ou chahute avec lui, elle se tasse toujours un peu. Pour se détendre. Mais Oliver l’a déjà vue flirter avec des hommes au restaurant. Et une autre fois, à un barbecue. Et une fois aussi dans un parking avec un collègue de l’hôpital où elle travaille et, dans ces cas-là, elle se redresse entièrement, il y a même des fois où elle se penche un peu en arrière et alors elle se balance toujours un peu en parlant, et ondule de la croupe, et Oliver aimerait bien qu’elle en fasse autant avec lui un jour.
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Il a bien aimé la bouteille que je lui ai donnée, non ? dit-il. Ça l’a détendu. C’est tout ce qu’il veut, en fait… sa tétine. Tout le reste lui fout la trouille, et il n’aime pas avoir la trouille. Il est comme tout le monde… Il passe l’essentiel de son temps à éviter ses peurs. Tout plutôt que d’avoir peur. Tout. On renonce au sexe, à l’amour, jusqu’à la moindre parcelle de dignité… On boit jusqu’à en crever, d’accord, mon Dieu, d’accord… mais surtout ne pas avoir la trouille.
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C’est mon univers, à moi. Un long moment, puis il se baisse et s’agenouille devant elle. Du bout de la langue, il décrit un cercle autour de son clitoris, puis glisse la langue dans sa fente. Les ténèbres des ténèbres des ténèbres, dit Lao Tseu, la porte de tous les mystères. Il décrit un autre cercle autour de son clitoris. Elle gémit et pousse son ventre contre sa bouche, mais il recule. Elle renonce. Il y revient. Mais ne lui concède qu’un bref coup de langue, infime.
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Pourquoi faut-il que vous soyez toujours aussi raides ? Vous n’aimez pas qu’on fasse de l’humour de temps en temps ? Surtout quand il est question de relaxer un innocent ?
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