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Critiques de Giacomo Casanova (52)
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Histoire de ma vie, tome 1/3

Peu de personnages historiques peuvent se vanter d'avoir laissé leur nom dans le langage usuel. Casanova est devenu le symbole du grand séducteur, délaissant ses conquêtes une fois dans la place. Légende ou réalité. Lire le premier volume de ses substantielles mémoires (huit volumes de 500 pages chacun) est l'occasion de trancher la question.



Casanova a en effet une morale peu encombrante, dans tous les domaines de la vie. Il n'a pas son pareil pour extorquer de l'argent à ses connaissances, avec beaucoup de finesse puisque ces derniers finissent par se sentir offensés s'il n'en prend pas assez. Être entré un moment dans les ordres ne l'empêche certainement pas de séduire les femmes qu'il rencontre. Et quand l'une d'elle montre un peu trop de résistance, il se rabat aussitôt sur ses sœurs qui semblent plus réceptives à ses discours enflammés. Cependant, Casanova n'est pas un séducteur froid et cynique. Quand on le repousse, ce ne sont pas les larmes de la fierté blessée qui coulent, mais celles de l'amoureux éconduit.



Le personnage est finalement difficile à cerner. Aucun code moral ne semble le retenir : il prend de l'argent à ses amis, escroque des commerçants de passage, couche avec une sœur différente chaque soir le temps d'un séjour à l'auberge, … Pourtant, tout est raconté avec tellement de légèreté, de franchise et de bonne humeur qu'on ne peut décidément pas lui en vouloir.



Mon seul regret est de ne pas avoir de notes explicatives sur les us et coutumes du 18ème siècle. Il est parfois difficile de savoir si Casanova les enfreint, ou s'il se comporte comme tout le monde.
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Histoire de ma vie, tome 1/3

Mon cher Giacomo,

vous ne me connaissez pas et pourtant je vous fréquente assidûment depuis plusieurs mois. Soyez sûr d'être immortel car si vous n'êtes plus un être matériel vous ne continuez pas moins de faire tomber les femmes sous votre charme.

Comment, en effet, ne pas succomber à la verve avec laquelle vous contez l'histoire de votre vie en même temps que vous peignez votre portrait ? D'autant que l'homme qui se dévoile est terriblement séduisant ! Vous apparaissez comme le plus insouciant des philosophes, le plus inconstant des amants, le plus roué des joueurs, le plus irrésistible des séducteurs, le plus français des écrivains italiens, le plus cosmopolite des aventuriers, le plus passionné des libertins, le plus éblouissant des hommes de votre siècle ...

Sachez que si la mort vous a fait renoncer à la galanterie, ce qui est un châtiment amer pour qui a fait le métier d'aimer, le nombre de vos lectrices vous dédommage de votre abstinence.

Le récit de vos mémoires est fascinant, on est pris de vertige par votre style rapide, diffus, par votre langue ornée d'italianismes et de citations latines. La littérature française vous ignore honteusement, alors que vous êtes à la hauteur d'un Saint-Simon, d'un Laclos, et tellement au-dessus de Sade !

Enfin arrivée au terme de la lecture de votre autobiographie - j'aurais voulu qu'elle ne se termine jamais ! je formulerai un seul regret: être née trop tard pour vous rencontrer et n'avoir pu vous accorder... mes dernières faveurs .



Votre plus dévouée et fidèle lectrice,

Manon Balletti.
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Histoire de ma vie, tome 1/3

« [J]’ai continuellement vécu dans l’erreur, n’ayant d’autre consolation que celle de savoir que j’y étais. »

Voilà une excellente introduction pour découvrir l’autobiographie du célèbre aventurier vénitien du XVIIIe siècle, Giacomo Casanova, ses aventures, ses escapades à travers toute l’Europe, ses rencontres avec des personnalités célèbres, son emprisonnement également.



Rédigé en langue française directement, dans sa version originale mais qui a été reprise, ce récit surprend par la franchise des propos, la précision de certaines descriptions, par l’autocritique qui jaillit au fil de celui-ci, par l’analyse que l’auteur fait à l’issue de ses expériences : « Mes infortunes également que mes bonheurs m’ont démontré que dans ce monde tant physique que moral le bien sort du mal, comme du bien le mal. »



Un personnage, au charme réputé ravageur, bourreau des cœurs… qui en deviendrait presque sympathique ! Prudence car toute autobiographie est partisane par essence…

Un récit dense, et riche de par les éléments de son décor, à savoir la société de l’époque, la politique et la culture, vraiment instructifs pour qui s’intéresse aux dites Lumières.

Je vais m’intéresser au « Casanova » d’un écrivain d’une grande sensibilité, et réputé pour la qualité de ses sources, Stephan Sweig pour en savoir plus et améliorer ma focale.

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Histoire de ma fuite des prisons de la Républ..

Au petit matin du 26 juillet 1756 le chef de la police inquisitoriale de la Sérénissime escorté de trente à quarante archers cueille un fêtard en sa résidence vénitienne. Giacomo Casanova séduisant trentenaire et fier gaillard de 1,87m est conduit en gondole – en chemise à dentelle et galant habit « non pas comme un homme qui sait d'aller en prison, mais comme on va aux noces ou au bal » –, sous les plombs du Palais ducal où il est enfermé séance tenante sans autre forme de procès. Il en ressortira quinze mois plus tard avec le même costume tout juste un peu chiffonné. Ce livre relate les péripéties de sa fuite mémorable, écrite en français, passée depuis à la postérité et devenue un des sommets du récit d'évasion. Casanova n'a jamais su ni vraiment voulu savoir, lorsqu'il revint en grâce des années plus tard, les raisons de cet emprisonnement arbitraire dont certains historiens débattent encore. Ses moeurs, ses amitiés franc-maçonnes ou ses pratiques cabalistiques ? Peut-être… La littérature retient, elle, le récit de cette cavale splendide, extravagante et romanesque de bout en bout. Un coup de maître souvent narré oralement par son auteur, probablement un peu enjolivé ce dont on le remercie, écrit trente deux ans après les faits, avant "Histoire de ma vie", alors que l'aventurier libertin trop souvent caricaturé s'est assagi en devenant bibliothécaire de l'électeur de Bohême à Dux. Publié la première fois à Leipzig en 1788 le livre fit rapidement le tour d'Europe et sa lecture que je recommande absolument, plus de deux siècles après et tout préjugé laissé de côté quant à l'auteur, reste encore aujourd'hui un moment de lecture à la saveur intacte.



Mon seul regret serait d'avoir autant tardé à m'y plonger. Vivante et directe l'écriture "chantournée" si alerte de Casanova, on imagine la plume courant sur le papier, est une vraie découverte. On se prendrait même à entendre le conteur vif et enflammé tout au long d'un fil narratif tendu vers un unique objectif : se libérer au plus vite, et si possible joyeusement, de sa geôle (une seule respiration entre deux parties très denses et point de chapitres dans son livre). Si l'écriture peut suggérer la langue elle révèle aussi le tempérament et l'esprit de Casanova dans un XVIIIe siècle décrié et pourtant passionnant qu'illustrent ses réflexions et les multiples dialogues entretenus avec les personnages : son gardien Lorenzo en premier lieu et ses différents compagnons d'infortune et de cachots (un valet de chambre, deux ecclésiastiques et un espion). Ici l'intelligence résiste à la bêtise et le talent de l'écrivain éclate autant que l'esprit du libre penseur. L'action souvent hilarante (Casanova simule et joue la comédie avec maestria pour parvenir à ses fins libératrices) malgré le contexte d'enfermement, l'art de ménager le rebondissement, les subtiles digressions, les stratagèmes et entourloupes débridés tiennent en haleine et ne font jamais défaut dans l'organisation de cette fuite insensée où Casanova et un complice encombrant finissent après moult ruses et quelques percées spectaculaires au travers du toit du Palais, par emprunter pour en sortir l'escalier monumental de son entrée, comme s'ils s'y étaient négligemment égarés !!!! Au-delà de la solitude ressentie, des moments de désarroi, de torpeur ou de rage contenue contre les trois inquisiteurs d'État dans la première partie, rien n'entame jusqu'à la fin du récit l'énergie trépidante de celui dont le véritable ennemi fut sans doute l'ennui. Casanova affirme un goût du bonheur et de la liberté vers lesquels on ne peut que se sentir irrésistiblement porté. On n'enferme jamais un bel esprit, je ne sais plus qui l'a dit, c'est la morale de ce récit.

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Mémoires

Quatre tomes qui se dévorent…



Heureusement, le jeune comte de Waldstein est plus attiré par les chevaux que par ses livres, et Casanova a beaucoup de temps pour s’ennuyer. Alors, pendant les treize années qu’il lui reste à vivre, il va écrire ses mémoires.



Casanova est né en 1725 et décédé en 1798. Il possède une excellente mémoire, et dans ces quatre volumes, il raconte quasiment toute sa vie. Il commence par sa famille, puis il enchaîne sur ses voyages, ses fonctions, les gens qu’il a côtoyés. Il sait que c’est la fin, que ce sont ses derniers écrits, alors il se livre.



Surtout, même si certains son tentés de faire l’impasse, je vous conseille de tout lire, les introductions, les chronologies, les notes… Le tout est d’une grande richesse pour connaître Casanova et son époque.



Ces écrits sont tellement vivants, que parfois, j’avais l’impression de lire un roman d’aventures ; il y a de la narration et du dialogue.



Bref, quatre tomes qui se lisent très facilement et que je vous conseille fortement (personnellement je les ai achetés chez un antiquaire).



À lire confortablement installé(e) dans un sofa, avec Vivaldi en fond sonore, en sirotant du Procecco, en grignotant des amaretti… Buona lettura !



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Le duel ou Essai sur la vie de J. C. Vénitien

Etonnant personnage que Casanova, qu'on identifie plus comme l'incarnation romanesque de la séduction que comme le personnage historique iconoclaste qu'il fut, qu'il revendiqua et qui se révèle dans ses écrits.

La narration de son duel avec l'un des hommes les plus puissants de Pologne est avant tout le défi d'un Casanova aventurier de basse extraction à l'homme de haute naissance. Casanova est un révolté qui se débat pour sortir de sa condition et devenir l'égal des grands en pénétrant les centres du pouvoir. Mais comme Icare, à trop vouloir s'approcher du soleil, il s'en brûle les ailes et connaît maintes désillusions et malheurs.

Mais sa plume reste sans doute sa meilleure arme, qu'il dégainera dans ses dernières années pour nous léguer ses mémoires (mémoires qu'il me tarde de dévorer tant sa vie fut haletante, sidérante et inconvenante).

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Histoire de ma vie (Morceaux choisis)

Un raccourci de la vie de Casanova, un style ou les sous entendus érotiques sont savoureux, parfois il faut lire entre les mots les moins coquins, pour apprendre des "banalités" de l'époque qui conduirait en prison aujourd'hui...

Une sexualité sans tabou y compris celui de l'inceste....une sexualité tel que l'homme "ancien" l'entendait ," no limit" à sa puissance sexuelle ou bien celle de l'enfant tout puissant qui assouvit tous ses désirs sensuels, sans malice...le deuxième certainement

J'ai apprécié sa prose coquine et instructive sur les mœurs d'une époque, une prose sincère qui dépeint une société et le regard presque' enfantin qu'il y traine....

Un homme presque moderne par moment, mais dont l'image est écornée malgré tout, car malgré sa grande intelligence et érudition, l'inceste il le commet en toute connaissance et s'y complet .... avec la complicité de la mère....Une époque ou il fallait "attraper" la vie avant que la mort bien présente ne passe....certes, mais...il reste un Mais.

> lire la su
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Histoire de ma vie, tome 1/3

Audacieux, érudit, amoureux, susceptible, généreux, fantasque, amoral, fanfaron, frivole... Eh bien ça donne une vie pas banal. Les mémoires de Casanova, c'est une magnifique plongée dans l'Europe du 18e siècle, des bas-fonds aux salons de la noblesse, à travers la vie d'un homme au culot monstre guidé uniquement par son humeur, sa fantaisie, sa passion, bref tout sauf sa raison. A lire absolument.
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Histoire de ma vie : Anthologie - Le voyage..

Tout le monde pense connaître Giacomo Casanova. Mais qui l'a lu ? Si l'on s'en tient aux utilisateurs de Babelio, ses lecteurs sont environ cent fois moins nombreux que ceux d'Anna Gavalda ou de Dan Brown ; peut-être plus significatif, il y a ici vingt-cinq fois plus de lecteurs de "Cinquante nuances de Grey" que de "L'histoire de ma vie", deux fois plus de lecteurs des Mémoires de Valérie Trierweiler que de ceux de Giacomo Casanova...



Il faut dire que l'œuvre n'est pas facile à aborder : elle s'étend sur douze volumes, soit l'équivalent de 4000 pages... D'où la pertinence de versions très largement abrégées comme celle-ci, constituée en l'occurrence de morceaux choisis sur le thème de "Casanova le voyageur européen". Il est à noter que ces Mémoires ne sont pas une traduction de l'italien : l'auteur les a composés dans un français qu'il maîtrisait à la perfection, notre langue étant au 18ème siècle le sésame indispensable pour évoluer dans les milieux cultivés — comme les choses ont bien changé !



Dans sa préface, l'anthologiste confesse n'éprouver que peu d'intérêt pour "Casanova le Séducteur", et c'est aussi mon cas. Il m'intéresse davantage en tant que voyageur et témoin de son temps. Son existence est loin de se résumer à une suite ininterrompue de parties de jambes en l'air : le héros de ces aventures valant tous les romans est successivement religieux, militaire, occultiste, diplomate... A trente ans, après s'être évadé de la prison où l'a jeté l'Inquisition vénitienne, il se retrouve à Paris où pour le compte de Louis XV il fonde l'ancêtre de la Française des Jeux ! Il entreprend ensuite de se faire un nom dans toutes les capitales d'Europe : Londres, Berlin, Saint-Pétersbourg, Madrid... Ce sont tous ces voyages, effectués entre trente et cinquante ans, qu'il nous est donné d'entrevoir dans ces pages.



Sur cette édition en particulier, j'émettrais quelques réserves. S'il n'est assurément pas facile d'obtenir un récit cohérent en ne sélectionnant qu'un dixième du texte intégral, on aurait peut-être gagné à découvrir un peu moins d'épisodes de cette vie extraordinaire, mais que ceux-ci soient plus longs et mieux contextualisés. Les coupes telles qu'elles sont effectuées ici donnent une impression de "zapping", empêchant souvent de bien cerner les tenants et aboutissants de chaque anecdote. Si la préface est agréable à lire et bien conçue, en revanche le commentateur semble avoir fait preuve d'un zèle malencontreux dans ses notes de bas de page : un lecteur adulte qui prend l'initiative de lire ce genre de texte n'a pas besoin qu'on lui explique ce que sont les calendes grecques, qu'on lui donne la définition d'un badinage, d'un maraud ou d'une bacchanale, qu'on lui explique ce qu'est le musc et d'où il provient...



Cette édition n'en demeure pas moins recommandable, faute de trouver le courage de s'attaquer à l'œuvre intégrale. Je m'étais déjà, si j'ose dire, mainte fois frotté au personnage, au gré de mes diverses lectures sur le 18ème siècle ; j'ai donc été ravi de pouvoir découvrir une partie du matériau d'origine.
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Histoire de ma fuite des prisons de la Républ..

Un excellent livre dans lequel Casanova raconte comment il a été jeté en prison à Venise en 1755, cela du jour au lendemain, sans audience et sans raison explicite, alors qu'il était âgé de 30 ans. Il nous fait découvrir la société de son époque, ses compagnons de cachot, son gardien et enfin sa fuite spectaculaire, longuement préparée. Il s'agit d'un récit authentique (et d'ailleurs plein d'italianismes) vraiment passionnant, plein d'humour et d'intelligence, et qui donne envie de se plonger immédiatement dans les mémoires du même auteur.

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Histoire de ma vie - Intégrale

Ce livre est devenu rare/difficile à trouver et pourtant il s'agit de l'édition des mémoires du célèbre séducteur et aventurier que je conseillerais. Tout d'abord il s'agit d'une édition intégrale: toutes les mémoires de Casanova en un seul volume (cela fait donc des milliers de pages sur papier bible) et non pas de fragments, forme sous laquelle ce très long texte se présente généralement. Ensuite il faut savoir que l'édition la plus connue de ces Mémoires, celle de Laforgue datant de 1838, n'est pas totalement fidèle au texte original. En effet l'éditeur se permit de retoucher le texte (Casanova avait écrit directement en français) et d'effectuer des suppressions de textes jugés trop "osés" à l'époque. Ici nous avons droit au texte original de Casanova avec comparaison à la version de Laforgue. Je n'ai pas réussi à tout lire mais c'est tout de même passionnant et il s'agit d'un genre de livre que l'on peut (ré)ouvrir et picorer au hasard. Et je dois dire que la version originale du texte de Casanova est particulièrement savoureuse. Le français n'étant pas sa langue maternelle, il arrive à Casanova de s'exprimer par trouvailles langagières qui souvent font sourire et qui parfois font regretter qu'elles n'aient pas été intégrées dans le langage courant. Et puis le récit de l'interminable vagabondage du "grand" homme constitue un témoignage intéressant sur son temps...
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Histoire de ma fuite des prisons de la Républ..

non seulement lu cette histoire fameuse dont le récit a permis à Casanova d'entrer dans toutes les cours d'Europe mais nous lui avons consacré toute une émission à France Inter - "Chroniques sauvages" de (feu) Robert Arnaut
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Mémoires de J. Casanova de Seingalt, écrits par..

Je crois d'après ses mémoires, que si le fantôme de Casanova savait quelle réputation il avait aujourd'hui, il n'en serait pas mécontent, voire il en tirerait une certaine fierté. Grand voyageur, séducteur c'est certain, mais avant tout grand admirateur des femmes, et souvent amoureux, c'est aussi un esprit libre et éclairé qui ne manque pas d'émailler son récit de réflexions sur la religions, les inégalités sociales…

Ses écrits ne manquent ni de style ni d'humour. C'est un plaisir que de l'accompagner au fil de ses aventures qu'il raconte plaisamment et avec franchise, sans masquer ses méfaits, ses défauts et ses déconvenues, et c'est pour cela qu'on s'attache à lui et qu'on lui pardonne son amoralité fréquente.
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Histoire de ma vie, tome 2/3

Il y a des livres qu’il faut lire quand on est un jeune homme, même s’il sont parfois cru et osé (c’est tout de même moins désastreux que la télévision actuel). « Les mémoires de Casanova », désormais appelé « Histoire de ma vie (Casanova) » sont de ceux ci. Cette biographie tient du roman. Avec un art consommé malgré quelque longueurs et redites, Casanova nous narre sa vie. Il à fait tout les métiers, est allé partout. Il décrit cette société Européenne du 18ème Siècle, parfois dévote, parfois libertine et nous emmène dans ses débauches, exquises frivolités d’un monde libertin en disparition.
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Histoire de ma vie : Anthologie - Le voyage..

Pour moi, Casanova était presque un personnage mythique: le prototype du séducteur et rien d'autre. En réalité, cet homme a bel et bien existé: originaire de Venise, il a vécu au XVIIIème siècle et il a roulé sa bosse dans toute l'Europe, jusqu'en Turquie. Il a raconté sa vie dans un très long mémoire de 4000 pages, dont la présente édition ne donne que des extraits (heureusement). Il a eu une existence très aventureuse, il a été voyageur, religieux, diplomate, militaire, etc.

Bien entendu, c'était aussi un jouisseur: il a rencontré de nombreuses femmes, mais l'effet de son charme ne semble pas avoir toujours été foudroyant ! L'auteur décrit longuement – dans une langue parfois édulcorée et ampoulée – ses nombreux démêlés amoureux. C'est excitant pendant un moment, mais ça finit par lasser... Pour le reste, Casanova donne un éclairage sur la vie et les moeurs de son époque: une partie des nombreuses anecdotes (parfois piquantes) qu'il raconte dans ses souvenirs, m'a semblé digne d'intérêt.
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Histoire de ma vie (Morceaux choisis)

L'écriture de Casanova est absolument séduisante et sensuelle - n'oublions pas qu'il écrivait en français . Son style est léger, spontané, typique du récit pour soi car il ne cherche pas à justifier ses frasques, seulement à ressusciter joyeusement ses souvenirs. Lire Casanova procure un plaisir que j'attribue au caractère réjouissant de ses aventures. Mais celles-ci me laisseraient froide sans le rythme endiablé de ses phrases, son art soudain d'accélérer encore, puis de ménager une pause pour savourer le luxe d'un festin qui n'en finit pas, la minutie délicieuse d'un habillage, les préparatifs d'un carnaval !

Cette édition n'est qu'un florilège, une mise en bouche. Lisez l'intégrale d'Histoire de ma Vie dans une édition récente non expurgée: une lecture enchanteresse !
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Les Voyages de Casanova

Le thème pourrait être très riche mais cet ouvrage est d'une grande pauvreté ! Tout d'abord ce livre a un format disproportionné (34 par 48 cm) et lorsqu'on l'ouvre nous découvrons quelques rares citations illustrées d'une riche iconographie dont de nombreuses photographies datant du XIXème siècle alors que Casanova a vécu au XVIIIème siècle.

Cette "lecture" a été une déception.
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Histoire de ma vie, tome 2/3

La lecture d’ »Histoire de ma vie » de Casanova est un long et passionnant périple. Après les années de jeunesse, voici le second tome avec lequel nous accompagnons, durant la période 1757-1763, notre vénitien évadé des Plombs. Ce sont des années fastes. Casanova bénéficie de la protection de grands personnages, il intrigue pour la Cour de France, accumule des richesses invraisemblables qu’il dissipe aussitôt, multiplie les conquêtes et voyage beaucoup. Le récit est toujours aussi enlevé ; on rit souvent. Casanova n’a pas son pareil pour escroquer les âmes crédules : ainsi la vielle Marquise d’Urfé qui doit renaître immortelle : « Je l’ai quittée portant avec moi son âme, son cœur, son esprit et tout ce qui lui restait de bon sens ».



Mais ce qui me frappe le plus, à la lecture de ce second tome c’est le rapport de Casanova au temps.

Le premier volume était celui de la jeunesse, de l’insouciance. Dans ces années d’exubérance vitale où la jouissance n’a pas de limite non plus que le désir, Casanova peut écrire : « j’ai passé deux heures entières sans jamais me séparer d’elle. Ses continuelles pâmoisons me rendaient immortel ». Car c’est bien de cela dont il est question : dilater l’extase jusqu’à l’infini et se faire l’égal d’un dieu dans la jouissance d’un instant qui ne soit plus borné d’aucune part. Cette passion de la jouissance des corps ne peut se maintenir bien longtemps dans la contemplation du même objet. Le désir s’amenuise. Ce moment sans durée mais qui le projette hors de lui-même, Casanova tente de le perpétuer de manière paradoxale, en ne cessant de morceler le temps en autant d’éclat s qu’il y a de femmes à rencontrer. De chacune de ses maîtresses, il peut dire : « Il me paraissait de devoir la laisser aller pour qu’elle laissât la place libre aux futures que le ciel m’avait destinées ».



Mais on n’ignore pas impunément le temps. Notre stakhanoviste du traversin connait ses premières défaillances. Et puis enfin, sur ce chemin de hasard, fut-il plein de délices, l’ombre d’un doute surgit quant au sens de tout cela. Chez ce voyageur qui fait songer par certains côtés au « wanderer » de la poésie allemande, on sent poindre une sorte d’effroi : le pas se fait moins assuré ; à tout moment il peut tomber. Dans cette quête sans fin, le temps s’est morcelé en mille fragments dont chacun est éprouvé pour lui seul et vécu isolément. Rien ne l’assurant que l’instant présent se poursuivre dans un autre, Casanova semble pressentir un gouffre s’ouvrant devant ses pas, comme celui qui engloutira Don Giovanni quelques années plus tard.

Nous sommes alors à Zurich, dans une auberge. Il fait nuit, Casanova cherche le sommeil sans le trouver. Des pensées inédites jusque-là l’assaillent. Un désir de paix, de stabilité le gagne. En colère contre lui-même, il se lève, s’habille et sort sans se soucier où il va.



Suivons-le. « Une heure après être sorti de la ville, je me trouve entre plusieurs montagnes : je me serais cru égaré si je n’avais vu toujours des ornières qui m’assuraient que ce chemin-là devaient me conduire dans quel qu’endroit hospitalier. (…) » Cette déambulation nocturne a quelque chose d’hypnotique, de fantastique : on croit voir l’ombre de la haute silhouette de Casanova qu’allonge sur ce chemin au milieu de nulle part, la clarté lunaire. Poursuivons…« Après avoir marché six heures à pas lents, je me suis vu tout d’un coup dans une grande plaine entre quatre montagnes. J’aperçois une grande église attenante à un couvent et je me réjouis d’être dans un canton catholique.

J’entre dans l’église : je la vois superbe par les marbres et les ornements des autels, et après avoir entendu la dernière messe, je vais dans la sacristie où je vois des moines bénédictins ».

Subjugué par la paix qui règne en ce lieu, Casanova entame la conversation avec celui qui semble bien être l’abbé et qui l’invite à prendre avec lui son repas puis visiter une bibliothèque très vielle et empoussiérée qui ne contient que de vieux in-folio tous traitant de religion. Casanova est étonné. Cet amateur de science et de philosophie s’attendait à des lectures plus savantes et variées… « Et vos religieux lui dis-je, auront dans leur chambres des livres de physique, d’histoire, de voyages ? Non, me dit-il, ce sont de bonnes gens qui ne se soucient de rien d’autre que de faire leur devoir et de vivre en paix. Ce fut dans ce moment-là, conclut Casanova, qu’il me vint envie de me faire moine ».

Dans un état d’étrange illumination, Casanova ouvre son cœur et confesse tout à trac ce céleste projet à l’abbé qui ne s’en émeut pas outre mesure mais a toutefois la sagesse de laisser quinze jours à notre frais converti pour se déterminer.



Quelques jours plus tard, revenu à son auberge, depuis la fenêtre de sa chambre, Casanova voit arriver une voiture à quatre chevaux. En sortent quatre jeunes femmes bien mises. Les trois premières ne retiennent guère son attention. La quatrième est vêtue en amazone. Elle a des yeux noirs très fendus, un teint de lys et des joues d’un rose de porcelaine : l’instinct de conquête lui revient. Dieu attendra donc…

Et Casanova reprend son chemin tout bordé de ces femmes-fleurs qu’il aime tant.



Bien plus tard, dans la bibliothèque du château de Dux où il termine sa vie, levant sans doute un instant les yeux de ces lignes qu’il vient d ‘écrire, Casanova, songe un instant, rêveur, puis poursuit : « Voilà les plaisir de ma vie que je peux plus me procurer ; mais j’ai le plaisir d’en jouir encore me les rappelant. Et malgré cela il y a des monstres qui prêchent le repentir et des sots philosophes qui disent que ce ne sont que des vanités ». Comme le dira Baudelaire au siècle suivant « Qu’importe en effet l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance ?».
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Histoire de ma vie, tome 1/3

Évoquant Saint Simon, Sollers reconnait dans les mémoires de cette trempe un genre qu’il n’est pas loin de placer au sommet de la création littéraire, bien devant le roman.



« L’histoire de ma vie » de Casanova, bien que très différente par son style, est d’un niveau comparable. Je viens d’en terminer le premier volume paru dans la collection « La Pleiade » Le livre est écrit en français, Casanova en souhaitant une diffusion la plus large possible : or, en ce XVIIIème siècle, le français est encore la langue diplomatique de toute l'Europe; il est parlé partout. Cela nous vaut un texte savoureux, émaillé d’italianismes et parfois maladroit. Cette dernière réserve pèse cependant très peu face au génie propre de Casanova qui maîtrise à son plus haut degré, l’art de saisir son lecteur, d’en faire son confident intime et de ne plus le lâcher. A ce titre, Histoire de ma vie est d’une modernité assez époustouflante.



Lorsqu’il écrit ce chef d’œuvre, Casanova a près de 70 ans. Il vit retiré dans le château de Dux, en Bohème. Il tient là un petit emploi de bibliothécaire. L’âge le privant des bonnes fortunes de naguère, il revit les joies d’antan en se les remémorant : « Me rappelant les plaisirs que j’eus, je me les renouvelle et je ris des peines que j’ai endurées, et que je ne sens plus ». Le ton est donné et il habite toutes les pages : il n’est pas question ici de confessions à la manière de JJ Rousseau et moins encore de contrition ; jusqu’au bout l’homme est un libertin assumé, même si, parfois, l’ombre d’un regret passe comme celle d’un nuage sur un vallon ensoleillé…



La vie de Casanova est un véritable roman : il a tout fait et roulé sa bosse dans presque toutes les grandes capitales. Jeune abbé, militaire, agent diplomatique, musicien, auteur dramatique, financier, astrologue, cabaliste, guérisseur, joueur professionnel et aussi un rien escroc… Sur ce dernier chapitre, il se dédouane à bon compte confessant face à des victimes aussi crédules que cupides, un sens de la retenue dont d’autres, moins magnanimes, n’auraient pas témoigné. Bref, le profil type de l’aventurier dont plusieurs sillonnent alors l’Europe et qu’à l’occasion, notre homme croisera sur sa route, tels Da Ponte, le célèbre librettiste de Mozart ou le sulfureux comte de Saint-Germain qui se dit immortel et dont l’invraisemblable culot charme Casanova autant qu’il l’agace.



Bien sûr, il y a les femmes et le sexe dont Casanova est friand jusqu’à la démesure. Passant avec beaucoup d’insouciance d’une à l’autre, il échappe à une pure logique de consommation par le souci, peu répandu à l’époque, qu’il a du plaisir de ses partenaires : « le plaisir visible que je donnais composa toujours les quatre cinquièmes du mien ». Au surplus, il ne goûte jamais tant le plaisir érotique que lorsqu’il est aiguillonné par le sentiment amoureux. Cela ne l’empêche pas de fréquenter les prostituées mais souvent avec un sentiment mêlé et une forme d’écœurement. Moins cynique que Don Juan – il se montre soucieux d’assurer un avenir à ses jeunes conquêtes une fois délaissées – Casanova est mû par une vision puissamment sensualiste de l’existence. Dans un texte étonnamment actuel, le philosophe Charles Georges Leroy, ami de Diderot a sans doute le mieux, cerné cette logique : « le besoin d’exister vivement, joint à l’affaiblissement continuel de nos sensations, nous cause une inquiétude machinale, des désirs vagues, excités par le souvenir importun d’un état précédent. Nous sommes donc forcés pour être heureux, ou de changer continuellement d’objets ou d’outrer les sensations du même genre. De là vient une inconstance qui ne permet pas à nos vœux de s’arrêter, et une progression de désirs qui, toujours anéantis par la jouissance mais irrités par le souvenir, s’élancent jusque dans l’infini ».



Séducteur né, Casanova n’en subi pas moins les contraintes de son époque. Dans cette société dont les premiers craquements annoncent les bouleversements à venir, les classes sociales sont encore très compartimentées : s’il cultive de hautes fréquentations, ses maîtresses se recrutent moins chez les aristocrates qu’au sein de la bourgeoisie naissante, chez les actrices et danseuses qu’il côtoie assidûment ou plus prosaïquement parmi son personnel de maison. Casanova multiplie les conquêtes mais guère au-delà d’un certain public et souvent, avec de très jeunes filles que son aisance éblouit et son autorité –proche parfois de l’abus de pouvoir – subjugue. On atteint souvent là les limites du personnage : galant et raffiné il apprécie mal d’être rejeté ou de se sentir la dupe d’une femme, surtout si celle-ci est de petite condition : il peut même se montrer violent à l’occasion. Brusque dans la conquête, ne s’embarrassant guère de sentimentalité vaine, il se révèle toutefois amant délicat, sensible à la personnalité de ses maîtresses qu’il traite sur un pied de grande égalité.



Ce premier volume relate la période vénitienne de Casanova. Ces pages se découvrent comme un opéra flamboyant aux multiples rebondissements. On y croise une sorcière qui guérit le tout jeune Giacomo de pénibles hémorragies, on le suit dans ses rendez-vous secrets sur l’île de Murano, amoureux de deux religieuses qu’il partage avec l’abbé de Bernis, ambassadeur de France à Venise et qu’il retrouvera plus tard à Paris. On est pris avec lui sous le charme de la belle Henriette, une noble provençale, belle et intelligente, qui ayant rompu avec sa famille, sillonne l’Italie habillée en homme. C’est elle qui le quittera : toute sa vie il gardera un souvenir ému des belles heures partagées avec cette femme qui lui ressemblait tant.



La période vénitienne se termine mal : Casanova est arrêté et incarcéré à la prison des plombs. Cela nous vaut aussi une scène d’opéra : il s’évade par les toits, en plein mois de novembre, portant les habits du plein été de son arrestation. Il déboule ainsi au petit jour sur la Piazzetta, en costume de soie rose et dentelles, chapeau à points d’Espagne d’or et plumet blanc, la barbe rasée à la hâte. Cette évasion fera sa célébrité. Elle est particulièrement révélatrice de l’individu, passionné, suivant l’inspiration du moment mais aussi terriblement tenace et, au besoin, très courageux. Je lui laisse le dernier mot. Fier de son tour de force, Casanova nous avoue que la vanité qu’il en tire « ne vient pas de ce que j’ai réussi, car le bonheur s’en est beaucoup mêlé ; elle procède de ce que j’ai jugé la chose faisable, et que j’ai eu le courage de l’entreprendre ».
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Histoire de ma vie - Intégrale

Quand la volupté s'écrit avec autant de grâce, qui voudrait encore de la vertu ?
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