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Citations de Giacomo Casanova (82)


Giacomo Casanova
Dépêchez vous de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne.
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Giacomo Casanova
Qu'est-ce qu'un baiser ? Ce n'est autre chose que le véritable effet du désir de puiser dans l'objet qu'on aime.
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Giacomo Casanova
Je ne suis heureux que par le souvenir.
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Quels goûts dépravés ! dira-t-on : quelle honte de se les reconnaître et de ne pas en rougir ! Cette critique me fait rire ; car, grâce à mes gros goûts, je me crois plus heureux qu’un autre, puisque je suis convaincu qu’ils me rendent susceptible de plus de plaisir. Heureux ceux qui, sans nuire à personne, savent s’en procurer, et insensés ceux qui s’imaginent que le Grand-Être puisse jouir des douleurs, des peines et des abstinences qu’ils lui offrent en sacrifice, et qu’il ne chérisse que les extravagants qui se les imposent.
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Mon compère, comme je l'ai dit, correcteur adroit et déterminé de la fortune, faisait richement ses affaires à Venise, et comme il était aimable et ce que l'on appelle dans le monde de bonne société, il aurait pu continuer longtemps sur le même pied, s'il s'en était tenu au jeu ; car les inquisiteurs d'Etat auraient trop à faire s'ils voulaient s'occuper d'obliger les fous à ménager leur fortune, les dupes à être prudents et les fripons à ne pas duper les sots ; mais, soit folie de jeunesse, soit perversité des mœurs, la cause de son exil fut d'une nature extraordinaire et infâme.
Un noble Vénitien, noble de naissance et fort ignoble d'habitudes, un nommé Sgombro, de la famille Gritti, en devint amoureux, et Croce, soit plaisanterie, soit goût, ne lui fut pas cruel. Malheureusement la réserve qu'exige la décence ne fut pas appelée en tiers, et le scandale devint si public que le gouvernement se vit forcé d'intimer à mon dit Croce l'ordre de quitter la ville et d'aller tenter fortune ailleurs.
Peu de temps après, l'infâme Sgombro séduisit ses deux fils encore jeunes, et malheureusement pour lui, il mit le plus jeune dans la nécessité d'avoir recours au chirurgien. L’infamie devint publique, et le pauvre enfant confessa qu'il n'avait pas eu le courage de désobéir à l'auteur de ses jours.
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Malgré le fonds de l’excellente morale, fruit nécessaire des divins principes enracinés dans mon cœur, j’ai été toute ma vie la victime de mes sens ; je me suis plu à m’égarer, j’ai continuellement vécu dans l’erreur, n’ayant d’autre consolation que celle de savoir que j’y étais. Ainsi j’espère, cher lecteur, que, bien loin de trouver dans mon histoire le caractère d’une impudente jactance, vous n’y trouverez que celui qui convient à une confession générale, sans que dans le style de mes narrations vous trouviez ni l’air d’un pénitent, ni la contrainte de quelqu’un qui rougit d’avouer ses fredaines. Ce sont des folies de jeunesse ; vous verrez que j’en ris, et, si vous êtes bon, vous en rirez avec moi.

Vous rirez lorsque vous verrez que souvent je ne me suis pas fait scrupule de tromper des étourdis, des fripons et des sots, quand j’ai été dans le besoin. Pour ce qui regarde les femmes, ce sont des tromperies réciproques qu’on ne met pas en ligne de compte, car, quand l’amour s’en mêle, on est ordinairement dupe de part et d’autre. Quant à l’article des sots, c’est une affaire bien différente. Je me félicite toujours quand je me rappelle d’en avoir fait tomber dans mes filets, car ils sont insolents et présomptueux jusqu’à défier l’esprit. On le venge quand on trompe un sot, et la victoire en vaut la peine, car un sot est cuirassé, et souvent on ne sait par où le prendre. Je crois enfin que tromper un sot est un exploit digne d’un homme d’esprit. Ce qui a mis dans mon sang, depuis que j’existe, une haine invincible contre l’engeance des sots, c’est que je me trouve sot moi-même toutes les fois que je me vois dans leur société. Je suis loin de les confondre avec ces hommes qu’on nomme bêtes ; car, ceux-ci n’étant tels que par défaut d’éducation, je les aime assez. J’en ai trouvé de fort honnêtes, et qui dans le caractère de leur bêtise ont une sorte d’esprit, un bon sens droit qui les éloigne fort du caractère des sots. Ce sont des yeux frappés de la cataracte, et qui sans cela seraient fort beaux.
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Dans cette année 1797, à l’âge de soixante et douze ans, où je peux dire vixi, quoique je respire encore, je ne saurais me procurer un amusement plus agréable que celui de m’entretenir de mes propres affaires, et de donner un noble sujet de rire à la bonne compagnie qui m’écoute, qui m’a toujours donné des marques d’amitié, et que j’ai toujours fréquentée.

Pour bien écrire, je n’ai besoin que de m’imaginer qu’elle me lira : Quaecumque dixi, si placuerint, dictavit auditor [« Si ce que je dis a l’heur de plaire c’est à l’auditeur d’en décider » ; d’après Martial]. Pour ce qui regarde les profanes que je ne pourrai empêcher de me lire, il me suffit de savoir que ce n’est pas pour eux que j’ai écrit.

Me rappelant les plaisirs que j’eus je me les renouvelle et je ris des peines que j’ai endurées, et que je ne sens plus.
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Celui de survivre au dépérissement de nos membres et à la perte de ce dont notre individu a besoin pour son bien être est un grand malheur, car la misère ne peut dépendre que du manque du nécessaire ; mais si ce malheur survient quand on est vieux, il ne faut pas s'en plaindre, puisque si l'on a enlevé nos meubles, on nous a laissé du moins la maison. (p. 9)
Avant-propos
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Une chose digne de remarque, c’est que de toutes les langues vivantes qui figurent dans la république des lettres, la langue française est la seule que ses présidents aient condamnée à ne pas s’enrichir aux dépens des autres, tandis que les autres, toutes plus riches qu’elle en fait de mots, la pillent, tant dans ses mots que dans ses tournures, chaque fois qu’elles s’aperçoivent que par ces emprunts elles peuvent ajouter à leur beauté. Il faut dire aussi que ceux qui la mettent le plus à contribution sont les premiers à publier sa pauvreté, comme s’ils prétendaient par là justifier leurs déprédations. On dit que cette langue étant parvenue à posséder toutes les beautés dont elle est susceptible - et on est forcé de convenir qu’elles sont nombreuses -, le moindre trait étranger l’enlaidirait ; mais je crois pouvoir avancer que cette sentence a été prononcée avec prévention, car, quoique cette langue soit la plus claire, la plus logique de toutes, il serait téméraire d’affirmer qu’elle ne puisse point aller au delà de ce qu’elle est. On se souvient encore que du temps de Lulli toute la nation portait le même jugement sur sa musique : Rameau vint et tout changea. Le nouvel élan que ce peuple a pris peut le conduire sur des voies non encore aperçues, et de nouvelles beautés, de nouvelles perfections, peuvent naître de nouvelles combinaisons et de nouveaux besoins.
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Né à Venise le 2 avril 1725, fils de comédiens, Giacomo Girolamo Casanova aurait pu n'être qu'un aventurier parmi tous ceux que la Révolution Française a rejetés dans l'oubli. Mais, au soir de sa vie, il a su métamorphoser par l'écriture les aléas d'une vie en un destin légendaire. En 3 682 pages manuscrites, il a construit sa propre légende, en mettant en scène une vie plus romanesque que beaucoup de romans de ce temps.

(Préface de Gérard Lahouati )
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En qualité de grand libertin, de hardi parleur et d'homme qui ne pensait qu'à jouir de la vie, je ne pouvais pas me trouver coupable ; mais en me voyant malgré cela traité comme tel, j'épargne au lecteur tout le détail de ce que la rage, la fureur, le désespoir m'a fait dire et penser contre le despotisme qui m'opprimait. La noire colère cependant et le chagrin qui me dévorait et le dur plancher sur lequel j'étais ne m'empêchèrent pas de m'endormir : ma nature avait besoin du sommeil, et lorsque l'individu qu'elle anime est jeune et sain, elle sait se procurer ce qu'il lui faut sans avoir besoin de son consentement.
Première partie (p. 29)
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La fourberie est un vice, mais la ruse honnête peut être prise pour la prudence de l’esprit. C’est une vertu qui ressemble, il est vrai, à la friponnerie, mais il faut en passer par là ; et celui qui dans le besoin ne sait pas l’exercer avec noblesse est un sot.
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La théorie des mœurs et son utilité sur la vie de l’homme peuvent être comparées à l’avantage qu’on retire de parcourir l’index d’un livre avant de le lire : quand on l’a lu, on ne se trouve informé que de la matière. Telle est l’école de morale que nous offrent les sermons, les préceptes et les histoires que nous débitent ceux qui nous élèvent. Nous écoutons tout avec attention, mais, lorsque l’occasion se présente de mettre à profit les avis qu’on nous a donnés, il nous vient envie de savoir si la chose sera comme on nous l’a prédite : nous nous y livrons, et nous nous trouvons punis par le repentir. Ce qui nous dédommage un peu, c’est que dans ces moments-là nous nous reconnaissons pour savants et possesseurs du droit d’instruire les autres ; mais ceux que nous endoctrinons ne font ni plus ni moins que ce que nous avons fait, d’où il résulte que le monde reste toujours au même point, ou qu’il va de mal en pis.
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Ceux qui disent que la vie n’est qu’un assemblage de malheurs veulent dire que la vie même est un malheur. Si elle est un malheur, la mort donc est un bonheur. Ces gens-là n’écrivirent pas ayant une bonne santé, la bourse pleine d’or, et le contentement dans l’âme, venant d’avoir entre leurs bras des Cécile, et des Marine, et étant sûrs d’en avoir d’autres dans la suite. […] Si le plaisir existe, et si on ne peut en jouir qu’en vie, la vie est donc un bonheur. Il y a d’ailleurs des malheurs ; je dois le savoir. Mais l’existence même de ces malheurs prouve que la masse du bien est plus forte. Je me plais infiniment quand je me trouve dans une chambre obscure, et que je vois la lumière d’une fenêtre vis-à-vis d’un immense horizon.
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Je crois que la plus grande partie des hommes meurent sans avoir jamais pensé.
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Si les femmes donnent en des extravagances, c'est parce que, leur nature étant plus faible que la nôtre, elles sont rendues plus faibles encore par l'éducation. Malgré cela, il serait facile de démontrer qu'elles font dans le monde plus de bien que n'en font les hommes, et moins de mal ; et que, quand leur utérus travaille, elles sont à ce moment agitées, irritées et dignes de pitié. Mais que cela influe sur l'origine de leur faculté de penser, ce n'est pas plus croyable que l'influence du sperme sur la nature de l'âme.
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Arioste dit : il miser suolo - dar facile credenza a che vuole [l'homme dans le malheur croit facilement ce qu'il désire]. (p.44)
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J’ai eu des amis qui me firent du bien, et je fus assez heureux de pouvoir en toute occasion leur donner des marques de ma reconnaissance ; et j’eus de détestables ennemis qui m’ont persécuté, et que je n’ai pas exterminés parce que je ne l’ai pas pu. Je ne leur aurais jamais pardonné, si je n’eusse oublié le mal qu’ils m’ont fait. L’homme qui oublie une injure ne l’a pas pardonnée, il l’a oubliée ; car le pardon part d’un sentiment héroïque d’un cœur noble et d’un esprit généreux, tandis que l’oubli vient d’une faiblesse de mémoire, ou d’une douce nonchalance amie d’une âme pacifique, et souvent d’un besoin de calme et de paix ; car la haine, à la longue, tue le malheureux qui se plaît à la nourrir.
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Si le lecteur est curieux, je lui dirai tout à l'oreille.
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Sortant de l'hôtel du Rumain, je suis allé à celui de Bretagne, où Miss n'eut autre temps que celui de me dire qu'elle était occupée pour toute la journée, et qu'elle se rendrait au galetas à onze heures où nous aurions tout le temps de nous parler. C'était charmant, car je prévoyais qu'après ce jour-là je n'aurais plus l'occasion de l'avoir entre mes bras. J'ai parlé à Magdelaine qui se chargera d'avertir le marmiton, et tout fut fait au mieux.
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