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Citations de Gilles Leroy (324)


Gilles Leroy
“Ce jour-là, foudroyé au contact d’une main (…) quiconque aura aimé sait ces choses-là entre mille : étreindre une main, c’est tout donner, d’un coup, sans prudence, sans contrat, sans rien. Tenir la main, tous les enfants le savent, n’est pas seulement s’accrocher au passage : tenir ta main, c’est tenir à toi, tenir de toi. Et plus je serre, plus j’entrecroise nos doigts, les entrelace, plus je te dis mon incommensurable besoin, un besoin tel que ta paume me renseigne sur toi. Sur ta paume, j’ai pu lire que tu étais quelqu’un de bien.”
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Pour ceux qui ont perdu l'amour, le spectacle des amants est une torture qu'ils nient en crachant dessus ou en s'en moquant.
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Tout au long de ma vie j’ai appris. J’ai eu la chance. J’ai rencontre des gens qui m’aimaient et qui m’instruisaient. C’est le plus précieux trésor de la vie, les amis qui vous apprennent.
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On dit que ma folie nous a séparés. Je sais que c'est juste l'inverse : notre folie nous unissait. C'est la lucidité qui sépare.
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Les hommes on les entend pisser dans l'urinoir, on entend la chasse, mais on n'entend pas l'eau du robinet, ni le glissement du savon sur son axe oblique, ni le rouleau de la serviette à mains. Après, ils vont vous caresser la joue, ils vont vous beurrer un toast et vous baiserez leurs doigts pour les remercier. Quand il est saoul, Francis lui aussi oublie de se laver les mains. J'ai envie de le tuer alors.
Ça sent la crevette dès qu'il est entré dans le lit et qu'il brasse l'air des draps. Comment ne le sentent-ils pas eux-mêmes? Ils rougiraient et bondiraient hors de la couche si seulement ils pouvaient savoir, si seulement ils sentaient leur odeur de crevette. Ou de fromage italien. Ou de cadavre.
Mais non, ils s'évitent eux-mêmes. C'est leur plus gros boulot, l'emploi principal de leur temps: éviter ce corps dont ils se vantent et n'ont que dégoût eux-mêmes.
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J’aime le péril… les précipices…, les dés qu’on jette étourdiment en pariant sa vie entière, et je n’attends même pas qu’ils aient fini de rouler pour décider de ma ruine. Me perdre, j’aime aussi, à l’occasion. C’est moi. Rien ne m’en guérira.
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« La belle flasque allait beaucoup servir, cadeau étrange et criminel, quand j’y repense. Scott l’égarait souvent et se maudissait de l’avoir sortie de sa poche de veston puis il partait à sa recherche comme un fou. Il pouvait retourner une chambre d’hôtel ou une maison en une demi-heure. On voyait l’angoisse grandir minute après minute, mais l’angoisse de quoi au juste ? La peur d’avoir perdu un objet précieux à son cœur, ou la peur de manquer de ce que l’objet renfermait – bathtub gin, corn whiskey, ou quelque autre bourbon de contrebande ? “Ne m’oublie pas” : n’est-ce pas la vérité, au fond ? On boit pour se souvenir autant que pour oublier. Avers et revers d’une même médaille, pas glorieuse, qui s’appelle le malheur. »
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Plus je claquais des dents, plus il me serrait contre lui, toute menue, comme un grand rien contre lui si plein.
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Les garçons des clubs, les jeunes officiers du mess, je les tiens dans ma main gantée de fil blanc. Je suis Zelda Sayre. La fille du juge. La future fiancée du grand écrivain.
Du jour où je l'ai vu, je n'ai plus cessé d'attendre. Et d'endurer, pour lui, avec lui, contre lui.
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Il est difficile de faire comprendre à notre entourage que tout est nourriture pour le travail de l'écrivain, et que la plus grande partie du métier romanesque consiste en interprétations, en transpositions - certes pas en exercices de dévotion !
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Il ne faut pas grand-chose pour se faire détester dans ce pays où tout le monde aime son prochain, comme il est ordonné par la constitution.

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Avoue-le. Dis le. Tu ne sais pas qui je suis, hein ? Tu n'as foutredieu aucune idée de qui c'est, Nina Simone ? Y a pas la radio dans ton pays, pas de hifi-fi pas de boite de nuit ? Y a que des églises, hein
-On peut dire ça, oui, il y a surtout les églises et les bordels.
-Eh bien, mon joli, je ne sais pas si on me joue dans les bordels de ton pays, mais j'ai chanté du gospel toute mon enfance, des cantiques et des spirituals à la pelle. Ma mère était révérende, mon père prédicateur. Tous les dimanche que le bon Dieu faisait, je les passais sur l'orgue de l'église.
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J'ai perdu la beauté et la fraîcheur qui exonèrent du scandale.
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A y resonger aujourd'hui, avec sa robe blanche constellée de taches noires comme peintes à l'encre de Chine d'un pinceau léger, ce double poney - pour moi un cheval immense - cherchait à nous dire quelque chose.
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Personne ne sait comment on a pu s'aimer au départ ni comment on s'est supportés toutes ces années. Au départ, je me foutais de lui, à la fin il se foutait de moi.
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Mon enfant, on dirait que c'est l'heure. L'heure de te rejoindre et je ne l'ai pas volée. Ça fait peur, ça fait un bien fou.
Délivre moi mon fils, délivre moi du mal, délivre moi de mes péchés, libère moi de la peur, pardonne la bêtise, pardonne la jalousie, délivre moi du poinçon de haine, délivre moi du goût amer des passions tristes, délivre moi de ton amour pour toi, délivre moi.
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Signoret et moi avions beaucoup en commun. Une enfance marquée par le racisme, des hommes qui nous trompent et nous humilient publiquement, la beauté vite envolée, et l’alcool aussi - le plus vieil anxiolytique du monde.
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Ils étaient beaux, les garçons, quelle que soit ma peine à le dire, et quelle que fût ma colère parfois ; ils étaient beaux, pas comme des gravures de mode, non, ils étaient si sérieux avec leurs petites lunettes cerclées de métal, il étaient si ternes dans leurs grandes chemises de flanelle, et, s'ils venaient à se frôler, dans l'escalier ou dans la cuisine, l'amour qui les unissait non seulement n'échappait à personne, même pas à la mère aveugle que j'étais, mais il explosait du cadre de la photo, il éclaboussait le monde et le monde en était renseigné alors, oui, vraiment, je crois que c'était le plus grand amour qu'il m'ait été donné de voir et j'ai craché dessus, cet amour je l'ai condamné au nom de ce que je méprise le plus, la reproduction, j'ai fait souffrir mon fils pour un principe auquel je ne croyais pas et je ne sais pas, je ne sais quand mon supplice trouvera sa fin.
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Les gens qui s'aiment sont toujours indécents.
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J'aime le péril… les précipices…, les dés qu'on jette étourdiment en pariant sa vie entière, et je n'attends même pas qu'ils aient fini de rouler pour décider de ma ruine.
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