L'Amérique des écrivains, tome 2 : La route vers le Sud et le Grand Ouest

Après s'être attardés pour le tome 1 autour des Grands Lacs et à New-York, l'auteure et son mari photographe ont, cette fois, avalé les kilomètres pour aller capter les mots et les images des écrivains de la côte Est, du Sud et de la côte Ouest des Etats-Unis. Grande escale en Californie notamment !
La mission de l'écrivain, la religion, la naissance de la vocation, le vécu de l'échec ou les conditions psychologiques et matérielles de la création figurent parmi les thèmes abordés. Les photos livrent des bribes de paysages et de visages, prises sur le vif, comme volées...
Je précise que cette édition 10/18, divisée en deux tomes, reste d'un format conséquent pour la collection : il ne s'agit pas d'un format Poche, fort heureusement, mais de volumes 16x21 cm, ce qui a son importance pour le rendu des illustrations et pour le confort de lecture (des heures en persective).
Un format plus modeste évidemment que l'édition principale, mais tout dépend de la place qu'il vous reste dans votre bibliothèque !
Précieux pour ceux qui ont des projets d'écriture...
Mais aussi pour les lecteurs avides de détails sur la genèse des livres ou en quête d'auteurs à découvrir !

Le tome 2 de l'Amérique des écrivains conforte le constat fait en lisant le tome 1. Il le parachève même : un écrivain, c'est une personne qui écrit et qui vit, ou presque, de sa plume. Il écrit donc, et y passe la majorité de son temps, et il en vit, au moins si c'est un écrivain confirmé, car cela ne va pas de soi. Être écrivain, c'est aussi être habité pas ce besoin d'écrire, et travailler dur sur chaque ligne et chaque page. Et pour devenir écrivain, que faut-il ? Eh bien il faut lire beaucoup et écrire beaucoup (conditions nécessaires mais non suffisantes). Bien que la plupart des auteurs évoqués soient passés par des cours de creative writing, une bonne partie reconnaissent que point n'en est besoin pour les plus grands, et que cela n'est au final pas si indispensable.
Ce qui est frappant aussi ce sont ces choses qui différencient un écrivain américain d'un écrivain français, mentionnées ici dans le désordre. Un écrivain américain habite plus souvent à l'écart, par exemple dans les bois. Il vit plus souvent en couple et en famille, avec des enfants parfois nombreux. C'est d'ailleurs contre intuitif : comment concilie-t'il les exigences de l'écriture (assiduité, concentration...) et sa vie familiale ? Pour le moins cela suppose un bon sens de l'organisation, et beaucoup de compréhension de la part du conjoint...
Dans leur production, on retrouve davantage que chez les français la vie dure, la misère et la violence qui imprègnent la société américaine et qui au final rendent leurs oeuvres plus humaines. Enfin on trouve plus souvent chez les américains un souci, ou un attrait de la nature, réminiscence sans doute de la vie des premiers pionniers, pas si éloignée de nous dans le temps.
Au final l'Amérique des écrivains nous aura appris tout cela et de surcroît aura grandement enrichi nos envies de lecture, à travers les vingt-six auteurs rencontrés mais aussi à travers tous ceux qu'ils ont cités comme leurs modèles ou références.
À lire donc pour tout amateur de littérature américaine.