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Critiques de Guillaume Musso (8553)
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La vie est un roman

Moi qui aimais tant les romans de Musso, je pleure d’être passée à côté de son dernier livre. Quel flop total !



Dans ce dernier livre, un goût de La vie secrète des écrivains parsème cet opus. On dirait que Musso reste attaché à son précédent roman. Pour nous offrir ici un livre brouillon sur les âmes à la dérive des écrivains. Ça grouille de références tirées d’autres romanciers, tout ça pour former comme un long cri plaintif sur ces écrivains en mal d’inspiration, adulés un jour et bafoués le lendemain. Ça crie la pression des maisons d’édition qui cherchent les chiffres au détriment de l’écrivain pas toujours inspiré. Ça crie l’envie de peindre sa vie à l’image des romans. J’ai ressenti tout le début comme un ennui à lire ce roman, un ras-le-bol de Musso à aligner roman sur roman. Ce qui n’inaugure rien de bon.



Quand surgit la rencontre entre Fiona, personnage de roman et son auteur Romain, c’est le pompon. Dans un univers fantasy, je veux bien y adhérer, mais servi comme un roman réaliste, non, ça ne fonctionne pas. J’ai trouvé cela grotesque et ridicule.



En résumé, tout m’a ennuyée dans ce roman, l’histoire, la plume. Aucun attachement pour les personnages, aucun attrait pour l’histoire. Une très grosse bavure selon moi dans ce monde où l’on pousse les écrivains à écrire toujours plus et si ça ne vaut pas un sou, on s’en balance parce qu’il y a le nom Musso-Levy-Chattam-Thilliez,...

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La fille de papier

En refermant ce livre, comme les autres Musso, je me suis dit "j'ai adoré!". Et quelques jours plus tard, comme pour les autres Musso, je me suis dit "je me suis encore fait avoir". Parce que voillà, finalement ce jeune homme utilise la même trame pour tous ces récits. Un homme, une femme une histoire tragique melée de fantastique qui trouve une explication plus ou moins rationnelle à la fin. Mais voilà, on y retourne quand même à chaque fois. Musso c'est un peu le Arséne Lupin de l'écriture, un gentleman arnaqueur qui nous vole quelques heures de lecture...
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Parce que je t'aime

Ma mère m'avait offert ce livre avant d'entreprendre un long vol vers la Suisse pour aller voir mon amoureux. Elle ne l'avait jamais lu et ça faisait un moment qu'il trainait dans la bibliothèque. Je l'avais donc fourré dans mon sac sans pour autant avoir l'intention de le lire.



À mon retour, le coeur gros à cause de la séparation avec mon homme, j'ai dû faire un escale de 6 heures à Amsterdam. C'est là que j'ai tourné la première page et entamé ma lecture. Je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à ça.



Ayant déjà le coeur fragile, la douleur des personnages de ce livre est également devenu la mienne. Je m'accrochais à ce livre comme à une bouée, refusant de le poser malgré mon ventre qui protestait.



Quand j'eus fini, j'ai fermé les yeux avec le sourire aux lèvres. Au lieu de m'apitoyer sur mon sort, j'ai repensé aux bons moments que je venais de passer avec mon amoureux et j'ai réalisé une chose : les souvenirs qu'il me reste valent mille fois mieux que la peine que je m'inflige en ne pensant qu'au vide causé par son absence.



Ce livre m'a fait réaliser que le futur et imprévisible et qu'il vaut mieux s'enivrer du moment présent plutôt que se saouler en se souciant de l'avenir. Ainsi, si j'ai à perdre cette personne qui est chère à mes yeux comme c'est le cas de Mark pour sa fille, malgré la douleur, elle continuera de vivre à travers nos bons souvenirs. Telle est ma vision par rapport à ce roman.
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L'instant présent

On pourrait difficilement faire plus décevant que ce livre là, et pourtant, j'ai lu absolument tous les Guillaume Musso. J'étais une fan. Etais, parce que Monsieur Musso réécrit la même formule encore et encore: une histoire fantastique, une histoire d'amour difficile, et un twist finale.

Sauf que cette fois, et depuis déjà quelques romans, cela ne prend plus.



La fin de "L'Instant présent" donne terriblement envie de pleurer: soit la fin est inutile, soit c'est tout le roman. En tous cas, les deux ne vont pas ensemble et j'ai eu l'horrible impression d'avoir perdu 4heures de ma vie (par chance, c'est le sujet initiale du livre!) en le lisant.



Si on aimait "Et Après", si on aimait "Seras tu là", c'est parce qu'on pouvait revenir en arrière et voir les petits indices, ici non, ici on efface tout simplement plus du trois quart du livre qui finalement, ne servaient pas à grand chose.



Et bien sûr on échappe pas au héros médecin, écorché vif...



Bref. J'avais un doute avec les derniers Musso, mais maintenant, il semble sûr que celui ci aura été mon dernier...
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L'Inconnue de la Seine



Attention ! Archive confidentielle

Enregistrement audio # 2743 de la Brigade des Affaires Non Conventionnelles.

Conversation interceptée entre Michel Bussi et Guillaume Musso le 18 juin 2020.



- Allô, Michel, c'est Guillaume.

- Salut Guillaume, pourquoi tu chuchotes comme ça ?

- Au cas où on serait sur écoute, je ne veux surtout pas être reconnu.

- Arrête ta parano et parle distinctement ! Alors comment tu vas ? En train d'écrire sûrement ? Ou tu es sur le tournage de la jeune fille et la nuit ?

- Rien de tout ça hélas. J'ai le syndrome de la page blanche et mon éditrice Fantine de Vilette commence à être vraiment menaçante. J'ai reçu une mise en demeure ce midi et je risque d'avoir les huissiers au cul si je ne rends rien d'ici quelques jours.

- Et tu attends quoi de moi exactement ?

( Hésitation de Guillaume Musso )

- Euh, comme on est des potes, les deux auteurs les plus vendus en France, j'ai pensé que peut-être tu pourrais me donner un tuyau. Je ne te demande pas grand chose, juste une bonne idée de départ et après j'enroberai. C'est important de s'entraider dans ce milieu.

- Mais pourquoi tu ne demandes pas à ton frère Valentin plutôt ? Il a de très bonnes idées.

- J'y ai déjà pensé tu vois mais il est pas dans le même trip que moi. Je comprends rien de ce qu'il me raconte.

- Ecoute mon Guillaume, je suis franchement désolé mais moi aussi mes neurones me font défaut. J'ai une vague idée mais rien ne s'articule autour et Les presses de la cité m'appellent tous les jours ou presque. Ils ont kidnappé ma femme et mes enfants et si je ne leur ponds pas quelques chapitres valables d'ici la fin août ils vont les filmer en train d'avaler chacun de mes romans page par page. Et ça sera diffusé en direct sur onnesefichepasdesonediteur.com.

- C'est atroce. Mais si on revenait à mon problème ?

( silence )

- Tu es là Michel ? Je crois que je viens d'avoir une idée !

- Dis toujours ...

- Raconte moi le début de ton histoire, je te file un coup de main. Et je la réadapte à ma façon ni vu ni connu.

- Remarque, c'est vrai que si on s'y prend bien nos lecteurs n'y verront que du feu !

- Faudra quand même qu'il y ait quelques mois qui séparent nos publications si on ne veut pas éveiller les soupçons.

- Ca je vais gérer Michel, je vais demander à Calmann Levy de patienter en publiant mon introuvable premier roman, Skidamarink. Ca me fera gagner pas mal de mois je pense.

- Excellente idée, moi je n'ai plus rien dans mes fonds de tiroir hélas.

- Bon alors c'est quoi cette idée de départ, tu m'intrigues là !

- Reste bien assis mon Guillaume, tu ne vas pas en revenir. Imagine une mère dont le fils meurt noyé le jour de ses dix ans. Elle revient dix ans plus tard sur les lieux du drame et qu'est-ce qu'elle voit ?

( hésitation )

- Une brouette ?

- Euh ... réfléchis encore ?

( on entend presque les rouages de l'engrenage en branle chez Musso qui réfléchit )

- Elle reconnaît son fils dix ans plus tard ?

- Mieux que ça encore ! Elle le reconnaît en effet mais comme si le temps n'avait eu aucune emprise sur lui. Il a toujours dix ans.

- Mais comment c'est possible ? Tu as pu faire des recherches ADN ?

- Je te parle de mon roman là Guillaume. Je sais que je tiens un bon pitch bien accrocheur mais c'est là que j'ai besoin que tu me donnes le déclic pour la suite.

- Et ça va se dérouler où ton histoire ?

- Pays basque et Auvergne si je ne change pas d'avis. Il y a pas mal de légendes à emprunter du côté de Mürol ou du lac Pavin pour étoffer mon scénario.

- Ok Michel, je te remercie pour toutes tes infos.

- Mais tu vas m'aider hein ? C'est ce qu'on a convenu.

- Bah je vais déjà voir ce que je peux en retirer et par quelle pirouette je peux m'en sortir et si j'ai des idées difficilement exploitables je te rappelle comme promis. Mon cerveau est déjà comme une marmite brûlante pour ne pas qu'on puisse faire le moindre rapprochement entre nos romans, faut pas trop m'en demander d'un coup non plus !

- Mais attends, je fais quoi moi ?

- Continue à réfléchir, tu as de l'imagination à revendre ! Merci en tout cas, tu m'as bien aidé !

CLING



Fin de l'enregistrement # 2743





Musso s'était bien rattrapé avec ses deux derniers romans, et je n'ai pas honte de dire qu'ils m'avaient réconciliés avec l'auteur.

Celui-là, c'est du grand n'importe quoi.

Il donne l'impression d'avoir été torché dans l'urgence par un écrivain qui ne s'est même pas relu.

Il rappelle les auto éditions maladroites d'auteurs qui n'ont pas du tout su exploiter leur idée de départ, et si ça avait été écrit par Toto Dupond le bide aurait été total.



Alors oui, on a en effet cette intrigue qui ferre rapidement le lecteur.

Une inconnue amnésique repêchée dans la Seine dont les traits et surtout l'ADN sont similaires à ceux de Milena Bergman, pianiste de prestige morte un an plus tôt dans un crash d'avion.

Qui plus est, cette inconnue de la Seine est enceinte comme l'était Milena Bergman, comme si celle-ci était passée au travers d'une faille temporelle.

Oui, bien sûr, on a envie de savoir en lisant la quatrième de couverture. Mais ce point de départ est une copie conforme du livre Rien de t'efface de Michel Bussi, et qui en comparaison faisait figure de travail d'orfèvre.

Et je n'accuse pas Musso de plagiat puisque je pense qu'il y a déjà eu bien des variantes autour de ce thème dans la littérature, malgré tout j'ai la désagréable impression qu'il a déplacé l'intrigue à Paris ( la seule ville qu'il connaisse avec New York ) et les légendes provençales par la mythologie grecque dans une approche impie.

Mais peu importe ces nombreuses ressemblances, je dirais même heureusement qu'elles sont là pour donner du rythme et du suspense au récit, toutes proportions gardées.



Beaucoup d'auteurs de romans policiers ou de thrillers consacrent du temps à rechercher et décrire les procédures, les liens entre les services, parfois ça peut même devenir indigeste. Musso lui c'est exactement le contraire. Roxane, son héroïne qui enquête sur cette subite réapparition de la pianiste vient d'être mise au placard par sa hiérarchie suite à une faute grave qu'elle a commise. Laquelle ? J'aurais bien aimé le savoir mais l'auteur n'a pas du juger que c'était utile d'en parler. Bref, en quelques heures à peine elle est mise au placard au sommet d'une horloge ( n'importe quoi ) et elle se retrouve avec cette affaire sur les bras. Tout le monde est super sympa avec elle et lui donne toujours toutes les informations dont elle a besoin pour continuer d'enquêter petit à petit pour recomposer toute l'histoire. Personne ne respecte la voie hiérarchique, le protocole, et même ceux qui n'ont pas envie de lui parler finissent par la rappeler.

Trop forte Roxane pour une flic qui vient d'être mise sur la touche.

Y a Valentine aussi, qui fait sa thèse sur la base des affaires non conventionnelles, qui va l'aider à plusieurs reprises et qui disparaîtra du livre brusquement, sans qu'on sache trop pourquoi.

Changement de ton dans la dernière partie où Musso se transforme en véritable auteur de romans noirs. Enfin il essaie, mais on sent bien l'usurpation d'identité, le manque de maîtrise.

On frôle le ridicule à de nombreuses reprises, de nombreuses questions restent sans réponse, en un mot comme en cent c'est bâclé.



Les points positifs ? Il y en a toujours quelques uns.

On ne s'ennuie pas malgré tout, la lecture est facile et rapide, ce n'est qu'à certains moments et surtout à la fin qu'intervient la frustration.

J'ai eu parfois l'impression par le passé que Musso étalait sa culture comme de la confiture mais je change d'avis de romans en romans. Il sait désormais utiliser les bonnes citations aux bons moments, sans en faire... des tartines. Et je pense qu'il est réellement un homme instruit et cultivé, avec lequel j'apprends toujours de petites choses.

Ici par exemple j'ignorais que le mot Tragédie voulait littéralement dire chant du bouc.

Ou que la ville d'Illiers en Eure-et-Loire était devenue en 1971 Illiers-Combray parce que Combray était le nom que Marcel Proust lui avait donnée dans ses oeuvres.

Et il faut quand même bien admettre que c'est original d'avoir placé de nombreuses illustrations pour rendre l'histoire plus crédible : photos, articles de presse, fiches Wikipedia, photo de l'auteur en rabat de couverture : Bel effort pour immerger le lecteur dans l'ambiance du roman et rendre ses énigmes bien réelles.



Mais c'est comme ranger sa chambre en planquant tout sous son lit.



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La Jeune fille et la nuit

Oh que je suis déçue...

Guillaume, mon cher Guillaume, où t’es-tu aventuré pour dégoter ce triste roman à la sauce Esprits Criminels?

Trop loin dans la nuit.

Parce que vois-tu, si je veux des meurtres, du mystère, une intrigue, du suspens, je vais frapper à la porte d’Agathie Christie. Mais si je te choisis toi, Guillaume, je m’attends à recevoir de la beauté, de la magie, de la poésie, des émotions, et qu’as-tu fait, Guillaume? Tu m’as servi un mic mac entre Agatha Christie et ton frère Valentin sur un fond de série B.

C’est quoi toute cette violence, ces meurtres, ces personnages insipides, ces longueurs sans intérêt ? J’aimais tes histoires dans la neige new-yorkaise, pourquoi tu me sers ici de la neige à la Côte d’Azur ?



Rien ne m’a plu dans ce roman mussolien. Grosse déception, beaucoup trop d’ennui, aucun dépaysement, aucun rêve.



1992, Côte d’Azur. Une histoire passionnelle entre une étudiante, Vinca et son professeur de philosophie Alexis qui tourne court, qui tourne mal. Une obsession pour trois amis, Vinca, belle, ténébreuse, charismatique. Et puis, un meurtre. Enterré clandestinement dans les murs du gymnase du lycée.

2017, Côte d’Azur. Les assassins sont connus d’entrée de jeu dés les premières pages. Le mystère n’est pas là. Il est question de sauver sa peau parce que le gymnase va être détruit. Il y a aussi et toujours cette Vinca qui obsède Thomas le narrateur. Où est-elle, qu’est-elle devenue vingt-cinq ans plus tard ?



Ça part dans tous les sens, ça voyage dans le temps. Ça tue. Ça cache. Ça tue encore. C’est brut. Arrêt dans le vide. On y cherche l’amour, des réponses, même l’intérêt de cette histoire. On tourne les pages parce que c’est Musso quand même. Mais pour un autre, j’aurai laissé tomber à mi chemin.



Je ne me fâche pas avec toi Guillaume. J’ai encore un ou deux livres à découvrir de toi où tu parles d’amour, on va se réconcilier, ce n’est qu’un rendez-vous manqué. Mais bon, reviens dans les registres qui te collent mieux à la peau, abandonne les meurtres et le polar, embarque sur le quai 9 3/4, prends ta baguette, ton hibou, et fais nous rêver.
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Un appartement à Paris



Je vais essayer de faire abstraction du nom de l'auteur. Guillaume Musso a de nombreux adeptes et tout autant de détracteurs. Je ne fais partie ni des uns ni des autres mais j'ai quand même lu la majorité de ses romans, tantôt avec un plaisir coupable, tantôt en restant très dubitatif.

En particulier lorsque l'auteur écrit des thrillers policiers. C'est ce que je lis la majorité du temps et quand je suis amené à lire du Musso, le but est plutôt de me détendre de façon sympathique entre deux polars, pas d'en lire un troisième.

Mais depuis 7 ans après ..., le genre policier est devenu récurrent dans sa bibliographie.

Donc je vais faire comme si cet écrivain était un nouveau venu, un petit jeune qui essaye de se faire un nom avec ce premier livre censé concurrencer Harlan Coben, et je vais rester le plus impartial possible en évoquant les qualités et défauts de ce soit-disant "roman de la maturité."



Gaspard Coutances et Madeline Greene arrivent à Paris. Le premier est un auteur de théâtre qui a fait le voyage depuis Seattle ; il est venu s'isoler pour écrire. La seconde est policière. Elle vient d'Angleterre et est venue passer quelques jours de congés pendant les fêtes de fin d'année. Un bien pratique bug informatique va les réunir : ils ont inexplicablement loué le même appartement, où se situe l'ancien atelier du peintre Sean Lorenz. Et il n'est pas question pour eux de cohabiter. Vous la voyez arriver leur histoire d'amour ? Eh bien non, pas du tout, et même si le livre comporte quelques doses de bons sentiments, il est néanmoins assez sombre dans ses évènements et thèmes, et ça n'est pas la scène de suicide introductive qui dira le contraire. Aucun échange de portable par mégarde à l'aéroport n'est à signaler. Oui, Madeline avait eu le tour dans "l'appel de l'ange", mais Musso prend cette fois à contrepied ses manigances amoureuses habituelles.

Les deux ne se supportent donc pas mais enterreront rapidement la hache de guerre en se découvrant un intérêt commun pour ce peintre, décédé d'une crise cardiaque l'année précédente. Chacun découvrira la biographie de Sean Lorenz de son côté, ils mettront en commun leurs informations et se passionneront pour la vie tourmentée de l'artiste et ses fabuleux tableaux.

"Ils se vivaient physiquement, vous prenaient aux tripes, au coeur, vous faisaient perdre pied, vous hypnotisaient et vous renvoyaient à des sentiments contraires : la nostalgie, la joie, l'apaisement, la colère."

Lorenz est d'ailleurs le véritable personnage principal. Sa vie entière est décortiquée, qu'il s'agisse de ses débuts avec les artificiers ( une bande de trois tagueurs, avec Nightshift et Ladybird, deux noms qu'on retrouvera très vite dans le roman ) à New York, de son arrivée en France par amour pour Pénélope ou de sa notoriété grandissante notamment au travers des vingt-et-un portraits qu'il réalisera de cette femme. Ils auront un enfant, Julian, qui deviendra l'unique priorité de Lorenz, au détriment de son art. Le jeune fils mourra cependant dans des circonstances atroces et, le peintre, submergé de douleur, finira par brûler ses toiles.

Benedick, l'agent et galeriste du peintre, chargera Madeline de retrouver les trois dernières oeuvres du peintre, qu'il aurait réalisées peu avant sa fatale crise cardiaque.

"Sa peinture était cannibale. Elle se nourrissait de votre vie et de votre éclat. Elle vous tuait pour pouvoir exister."

S'en suivra donc une enquête qui sera également une quête personnelle pour nos deux héros. Ils devront retrouver ces toiles perdues, avant que le roman ne prenne à mi-chemin une toute autre tournure, beaucoup plus sombre et bien plus sérieuse au niveau des enjeux.

Un livre en deux temps, en quatre parties, qui se déroule sur six jours, du 20 au 25 décembre. Le miracle de Noël aura-t-il lieu ?

Pas forcément pour tout le monde.



En essayant de rester objectif, voilà ce qui m'a plu :

- En dépit d'une écriture très moyenne, le livre se lit bien. Faut peut-être pas exagérer en le comparant à Harlan Coben mais l'ensemble demeure fluide, et les rebondissements amènent à vouloir connaître la suite. De bonnes idées permettent de maintenir un peu de suspense, de créer la surprise. On ne s'ennuie pas, c'est déjà important.

- Pas d'amourette téléphonée ici mais en revanche il est question du suicide à plusieurs reprises ("C'est surtout que le seul endroit où je désire aller, c'est "n'importe où hors du monde.""), des enfants y sont torturés dans des conditions épouvantables, le sort réservé à certains protagonistes est plutôt funeste ... Bref une noirceur inhabituelle imprègne les pages, ce qui contribue à créer une tension.

- J'ai beaucoup aimé le personnage de Gaspard Coutances, cet alcoolique aux abords peu sympathiques : "Un misanthrope qui prétendait détester l'humanité, mais qui aimait plutôt les gens et qui n'avait pas été long à se sentir bouleversé par l'histoire d'un père brisé par la mort de son fils." Un personnage qui voit noël comme "un simple dégueulis commercial et vulgaire" mais qui gagne vraiment à être connu derrière son maque hautain et méprisant.

Le peintre maudit Sean Lorenz est quant à lui un peu tiré par les cheveux mais arrive à tirer son épingle du jeu en raison de ses tourments, de ses expériences de mort imminente.

Seule Madeline n'a jamais suscité de réel intérêt à mes yeux, jouant un simple rôle de faire-valoir féminin.

- Quelques réflexions intéressantes sur la parentalité - et notamment la paternité - parsèment toute l'histoire. L'amour envers son enfant est-il toujours inné ? Ca n'est en tout le cas pas le cas ici. Vous ferez la connaissance d'un fils battu par son père, et les mères ne  sont pas spécialement tendres quand elles parlent de leurs enfants ( "Tantôt lent et rêveur, tantôt agressif et pleurnichard. Egoïste comme ce n'est pas permis. Jamais reconnaissant de ce qu'on fait pour lui." ) ( "J'ai sincèrement essayé d'aimer mon fils, mais cela n'a jamais été une évidence" ). Au-delà, il y a une dualité entre les deux principaux personnages : Gaspard ne veut surtout pas d'enfant et juge totalement irresponsable de laisser grandir un être dans ce monde pollué et dangereux. Avoir un enfant c'est être sûr de pouvoir en prendre soin, et aucune certitude n'est possible dans le contexte actuel ( "Je refuse d'infliger à quiconque le fracas du monde dans lequel nous sommes obligés de vivre." ). Madeline quant à elle veut à tout prix devenir mère tant qu'il en est encore temps et faute d'homme dans sa vie elle est résolue à tenter une fécondation in vitro.



Passons maintenant aux quelques imperfections ( et c'est un euphémisme ) :

- Le style est médiocre. Musso alourdit trop souvent son récit avec un étalage de culture inapproprié. Il continue à faire prononcer des citations à ses protagonistes de la façon la moins naturelle qui soit et nous inonde bien souvent de détails et de références, rarement à bon escient . En peinture bien sûr mais aussi en littérature, en musique, en cuisine, en vins et même en parfums ( "une giclée de Pour un homme millésime 1992" ... ). Les métaphores sont malheureuses, les adjectifs se juxtaposent trop souvent à grand renfort de virgules lors de longues descriptions et cette succession ne paraît jamais naturelle.

- C'est un détail mais une petite réplique m'a choqué :

"- Et quand est-il mort ?

- Il y a un peu moins de deux ans. Je m'en souviens parce que c'était le jour de la Saint-Valentin."

Sachant que la personne interrogée parle de son frère ... Je crois que quand un proche meurt, on n'a besoin d'aucun moyen mnémotechnique pour se souvenir d'une date qui restera gravée au fer rouge.

- Et puis il y a toutes ces grosses ficelles : l'histoire est cousue de fils blancs. Je ne suis pourtant pas très regardant sur la crédibilité d'habitude, plutôt bon public et pas à tout prix à la recherche de la petite bête rendant une partie d'un roman inconcevable. Mais là, c'est trop. Pour avancer dans son histoire, Musso a la finesse d'un bulldozer. Déjà, il y a la façon grossière dont Benedick attribue l'enquête à Madeline, juste parce qu'elle est flic, sans plus de cérémonie. Ensuite, les investigations pour retrouver les trois peintures emmènent Madeline et Gaspard d'interlocuteurs en interlocuteurs qui vont livrer progressivement des informations, des pistes que nos deux compères vont mettre en commun. Mais dans quel monde une voisine que vous commencez par engueuler à cause de son black metal tonitruant va ensuite vous faire rentrer chez elle, confier sa vie personnelle et vous montrer des photos relatives à l'art du bondage japonais ? Comment concevoir que lors d'une première visite dérangeante, vous allez confier à votre intrus que par le passé vous avez bu, que vous vous êtes drogué, que vous avez essayé l'héroïne et la cocaïne ? Ou encore que votre oncle tabassait sa femme et son fils ? Alors oui, ça apporte parfois des éléments à l'intrigue principale mais même une phrase comme "Se confier à un inconnu avait des vertus : une parole plus libre, débarrassée des barrières et du jugement" ne justifie pas qu'on livre sur un plateau son intimité ou ses plus noirs secrets au premier venu parce qu'il a une bonne bouille. Ca sonne faux. Il n'y a quasiment aucune subtilité.



Ce jeune auteur a donc de bonnes idées mais doit encore s'affirmer : le style est maladroit et les réactions de certains personnages totalement inconcevables. Difficile de croire qu'il a fallu des années pour parvenir à ce résultat qui sent à l'inverse le "vite fait". Mais on ne peut pas non plus enlever à Un appartement à Paris ses bonnes idées, une psychologie partiellement travaillée, une intrigue malgré tout prenante.

Le problème c'est qu'il ne s'agit pas d'un jeune auteur mais de l'auteur le plus lu en France. Et que ce thriller fait quand même très pâle figure comparé à mes lectures habituelles, impression déjà confirmée par La fille de Brooklyn l'an passé qui m'avait également laissé un arrière-goût amer.

Encore une lecture en demi-teinte donc, à moins que je ne sois simplement devenu un lecteur plus exigeant que par le passé.





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Central Park

Voici le dernier Guillaume Musso, sorti hier. Je l'ai commencer en fin de matinée, et je l'ai lu d'une traite. L'histoire et le rythme étant très soutenu c'est encore plus intense.



Je n'ai pas lu tous les livres de cet auteur (Dans l'ordre j'ai lu La fille de Papier, Et après, et Skidamarink) et bien celui-la est le meilleur des quatre.



Cela va a cent à l'heure, les rebondissements sont multiples, on a sans cesse de nouvelles interrogations et on ne voit pas le temps qui passe. C'est une énorme jeu de piste, brillamment travaillé et on suit nos deux protagonistes dans toutes leurs mésaventures, pour enfin savoir le fin mot de l'histoire.



Le fin mot je ne le dévoilerais pas, je ne l'aborderais même pas, car ce serait vraiment gâcher un super livre. IL est quasiment impossible de déceler la vérité avant qu'elle nous soit révélée.



Les personnages sont très bien construits, avec beaucoup de profondeur et beaucoup de réalisme. J'ai même trouvé que pour ce livre, l'auteur était moins "Fleur bleue" que pour les autres.



Un régal de bout en bout.



Le format des éditions XO est très agréable également, l'image sur la couverture est très travaillée, le papier est de bonne qualité et le livre se tient bien en main.



Rien à redire sur ce livre.
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L'Inconnue de la Seine

Comme souvent avec Guillaume Musso, je ressors de ma lecture pas totalement satisfaite.



Le début du roman m'a pourtant bien plu, avec cette femme amnésique qui apparaît dans des circonstances troubles et qui est bientôt identifiée grâce à l'ADN comme une artiste morte dans un crash aérien un an plus tôt (et le corps avait été retrouvé et enterré, donc pas d'erreur possible sur le décès). J'ai bien aimé voir l'enquête avancer tant bien que mal vu que la policière qui s'est accaparée l'affaire vient d'être mise au placard jusqu'à apporter une réponse rationnelle et pas si surprenante finalement.



Et c'est à partir de là que l'intrigue dérape, à mon avis. On est toujours dans une enquête, mais les enjeux ne sont plus du tout les mêmes, avec plusieurs meurtres liés au théâtre "radical" et au culte de Dyonisos.



Roxane, la policière qui était l'héroïne, occupe un rôle plus secondaire. C'est d'ailleurs là que je me suis rendue compte qu'on ne sait presque rien d'elle. L'auteur n'évoque quasiment pas son passé et le roman se termine sans qu'on sache ce qu'elle devient, ce qui est frustrant.



Le dénouement non plus ne m'a pas trop plu : les "méchants" qui ont le dernier mot, ce n'est pas satisfaisant pour l'adepte des happy-end que je suis...
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La Vie secrète des écrivains

Guillaume Musso m’a bien épatée, une fois encore, avec son dernier roman.

Il réussit avec brio à insérer un roman dans son roman, avec sérieux mais sans se prendre au sérieux, il mélange fiction et réalité, bref on sent combien cet écrivain se démène pour donner du plaisir à ses lecteurs.



Raphaël Bataille peine à trouver salut et reconnaissance pour son premier roman, La timidité des cimes. Bien décidé à percer, il se rend sur l’île Beaumont (fictive) pour y rencontrer l’écrivain qu’il adule, Nathan Fawles. Ce dernier est malheureusement peu accessible car retiré de la sphère commerciale et littéraire depuis vingt ans. C’est un fusil à la main que l’ex écrivain rencontre Raphaël. A ses demandes de conseils, il répondra qu’un écrivain n’a pas besoin de conseils.

À côté de ce jeunot peu sûr de lui, nous ferons la connaissance de Mathilde, une journaliste suisse, qui elle aussi cherchera à approcher Nathan Fawles.



Ce roman groupille d’anecdotes et d’informations certainement très largement autobiographiques sur la vie d’un écrivain. C’est un roman qui distille du mystère en permanence, qui questionne sur les motivations d’un écrivain à cesser d’écrire. C’est tellement surprenant que cela ne peut cacher qu’un secret bien plus grave.

À côté de l’écrivain caché, il y a tout l’intérêt des difficiles débuts d’un écrivain en devenir. Stephen King ou J.K. Rowling essuieront des dizaines de refus de la part de maisons d’édition pour leur éponyme roman Carrie ou Harry Potter. À se demander si les comités de lecteurs n’ont pas de la bouse dans les yeux.



Ce qu’il y a de passionnant avec Musso, c’est sa faculté à faire rejoindre fiction et réalité, à construire ici un roman sous des allures de thriller avec un suspens latent, dans le monde de la création littéraire. Univers combien intéressant pour nous lecteurs. Sans compter des personnages fignolés avec humanité et nuances grâce à un Musso qui nous les présente au cœur même de leurs tourments.



Un roman qui m’a fait passer un excellent moment, loin des turpitudes du quotidien. Un roman efficace et dépaysant. Un vrai plaisir, et une très bonne découverte.



Merci à ma bibliothécaire chérie, toujours bienveillante et à l’écoute, une superbe magicienne qui m’a permis de lire ce dernier Musso en VIP. Merci Solange !
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L'appel de l'ange

N'étant pas particulièrement attiré par Musso, que je pressentais comme un étant un ersatz d'auteur commercial comme Marc Lévy, je me suis tout de même lancé dans son dernier ouvrage, l'esprit ouvert et sans préjugé aucun. Ne voulant pas faire partie de ces lecteurs qui tapent sur Levy/Musso et consors sans en avoir jamais lu, j'ai voulu me faire mon avis.



Eh bien ! Je ne pensais pas qu'il était possible de faire pire que Marc Lévy. Je peux comprendre l'attrait des lecteurs pour les belles histoires d'amour de ce dernier. Mais en ce qui concerne Musso, son succès reste incompréhensible à mes yeux.



Recentrons-nous sur l'Appel de l'ange. L'histoire : une fleuriste anglaise vivant à Paris et un ancien chef cuistot de renommée internationale en pleine déveine se percutent dans un aéroport et échangent sans le vouloir leurs smartphones. Quand ils s'en rendent compte, l'un est à San Francisco, l'autre à Paris.



Un pitch somme toute assez mignon pour débuter une histoire à la Marc Lévy...



S'en suit alors une incommensurable suite d'aberrations, de coup de théâtre jamais crédible, d'aventures tellement rocambolesques qu'elles en deviennent ridicules.



En résumé et sans trop "spoiler", la fleuriste parisienne qui est en fait une ancienne super-flic anglaise, le chef cuistot qui est un mix entre Largo Winch et Jack Bauer, tout en incarnant le romantique blessé et rejeté de son piedestal doré après son ascension fulgurante, des scènes de filatures magnifiques (Oui, les méchants suivent les héros avec une Ferrari qui, de l'aveu même de l'auteur dans le roman, n'existe qu'en 30 exemplaires dans le monde. Idéal pour la discrétion) et des courses poursuites tonitruantes (ouiiiii, une Smart PEUT semer la Ferrari sus-mentionné grâce à sa tenue de route et sa vitesse connues et reconnues).



J'arrête là les frais mais vous l'aurez compris. Il n'y a rien de crédible dans ce roman de Musso, si ce n'est la mise en page sympathique qui imite les sms échangés entre iPhones.



Le fait qu'un tel roman truste les top des ventes restera un immense mystère pour moi...
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La fille de papier

Juste après avoir terminé La fille de Papier...



- Maman, papa, asseyez vous, il faut qu'on parle...

Voilà, bon, vous savez que la vie est comment dire ...euhhh...compliquée et depuis quelques temps, j'essaie des trucs, je tente de nouvelles expériences... et ....



- Mon garçon ne me dis pas que tu as recommencé à lire MUSSO.... je ne veux même pas en entendre parler...



- Mais putain pa' je sais pas ce qui s'est passé, je vous jure, j'avais pourtant pris mes précautions : une barbe de 2 semaines, pas de douche, je me suis même repassé la coupe du monde 98, suivie de STAR WARS...



- Ah non, mélange pas ZIDANE et YODA à tes conneries...bon allé j'en ai assez attendu, je vais chercher une mousse et je me tire...



- Man' , papa est fâché n'est ce pas ?



- T'inquiète pas chérie ça lui passera, par contre il faut que tu arrêtes de te maquiller comme ça, en plus ton mascara a coulé sur ma robe de mariée...regarde moi ce travail...



- désolé man' de toute façon, j'ai fini le roman, tout devrait rentrer dans l'ordre maintenant...



- Je l'espère mon fils, je l'espère...



- Au moins jusqu'au prochain....?



C'est un mec qui m'a raconté cette histoire de dingue... la grosse honte...Bref, Je me suis dis que vous aimeriez connaitre ce témoignage poignant ...
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Parce que je t'aime

C'est simple : dès qu'on commence à lire ce bouquin, on ne s'arrête pas. Il m'a fallu que quelques jours pour le lire et encore j'ai pris sur moi pour m'arrêter de lire, voulant faire durer le plaisir plus longtemps ).

Les personnages sont très attachants et l'histoire bien ficelée. La fin déconcerte vraiment !

A lire absolument !
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La Jeune fille et la nuit

Alors ? il est comment le dernier Musso ?



Question rituelle et récurrente ...

Avant, lorsque je ne chroniquais pas les livres que je lisais, on me faisait souvent ressentir une espèce de honte latente lorsque je disais le lire...

Tu lis Musso toi ?? Oh lala, c'est pas un peu de la daube ce truc là ? (et oui, tout le monde lisait invariablement le dernier Nothomb, qui chaque année devenait de plus en plus fin, coûtait le même prix et me sortait par les trous de nez depuis que je l'avais vue à la télé, chapeautée entrain de bouffer des fruits pourris)

Qu'est ce que j'en ai entendu !!!

C'est pas de la" bonne" littérature... c'est trop "simpliste"... trop "simplet".... les ficelles sont trop grosses.... ça manque de tout : de jolis mots, d'idées, d'une histoire qui tienne la route.

Bref lire Musso, c'était pas politiquement correct, le bas de l'échelle en littérature, la loose quoi.

A ce jour, le gars a vendu 30 millions de romans mais personne ne le lit (officiellement).

D'ailleurs, avez-vous lu beaucoup de chroniques sur son dernier livre ? A part dans la presse je veux dire ?? Cherchez l'erreur...

Le miracle de l'édition : il a vendu 30 millions de bouquins à sa famille et le reste est dans sa cave.( hiver, neige, cheminée, feu ??)

Trente millions selon les autorités: 3 pelés, 4 tondus selon la police.

En gros, on le lit sous le manteau, ( comme "Lui " dans les années 90), et on cache bien la couverture derrière un bon bouquin de philo, genre Hannah Arendt qui a l'air d'être super à la mode, elle !



Ca me fait penser à la remise des césars : les films dits "populaires" qui ne sont jamais récompensés, pas assez bien pour l'intelligentsia bobo.

On nous gave le mou avec des trucs imbitables genre festival de Cannes où personne ne comprend rien. Y a qu'à lire Télérama, tu tombes de ta chaise quand tu regardes un film qu'ils ont encensé ou un livre qu'ils ont porté aux nues. Je vais me faire des copains ;-)



Vous l'aurez compris, ça m'énerve. Et chaque année, je m'énerve.

Les auteurs qui réussissent ont mon admiration, réussite intelligible ou non, ils ont un peu bossé, écrire un roman c'est quand même pas l'équivalent d'une promenade sur la plage.

A ceux qui n'en sont pas encore là, je souhaite le même succès grâce à des lecteurs lambda, dans mon genre, pour leur faire une petite mise sous le projecteur.



Guillaume Musso a su conquérir son lectorat, avoir ses fidèles et tous les auteurs voudraient bien pourvoir jouir de cette fidélité et de ce succès là!

Ne nous mentons pas, et cessons une fois pour toute d'avoir honte de ce que nous lisons, ou d'aimer ce que nous aimons. C'est stupide et complètement puéril.



Bref, je passe aussi sur la polémique gonflante du changement d'éditeur.

Il fait encore ce qu'il veut. Il a eu un gros chèque. Et alors ??? Il l'a volé ??

Est-ce qu'on s'en fout pas un peu de connaitre les arcanes du changement, personnellement je m'en fous comme de l'an 40.



Bref, 16ème roman donc, 1 par an à peu près, attendu comme le Messie, par moi notamment la pelée des 3 pelés et 4 tondus.

Pourquoi donc ? Parce que je dévore ses romans en moins de 24 heures. Que je suis totalement embarquée... que je ne pense plus à grand chose d'autre... que je rentre complètement dans son univers et quand j'en sors, et bien je suis un peu triste.

Un an à attendre le suivant c'est long.

Je dis qu'il fait le job, celui que j'attends d'un bouquin, c'est à dire de vous emporter dans une autre réalité, avec des personnages dont on se sent proche, qui vous procurent des émotions et qui pourraient être vos voisins de pallier.

On dira oui mais l'écriture alors ? Ben quoi l'écriture ? C'est pas Sartre ! Je ne crois pas que se soit vraiment son but !

Et puis, son style progresse de livres en livres, on est quand même à des années lumière de "Et après ", son premier roman.



C'est ma petite pause, entre 2 polars, un très bel échappatoire que je ne renie plus.



Il est comment donc le nouveau Musso ?

Il est bien, et même très bien. Il est prenant ! Voilà !



Cette fois-ci, il nous embarque à Antibes ( il a abandonné New-York terre de prédilection de ses romans). L'action se déroule en 2 temps :

- Hiver 1992

- Printemps 2017

En 1992, Vinca, brillante élève de prépa s'enfuit avec son prof de philo. On ne les reverra jamais.

En 2017, les meilleurs amis de Vinca se retrouvent lors d'une réunion d'anciens élèves. Certains savent que quelque chose de terrible est arrivé lors de cette soirée de 1992 : un meurtre a été commis, le corps de la victime a été emmuré dans le mur du gymnase et ce mur, justement, menace d'être détruit.

L'action développée en 1992 est truffée de références culturelles (musique, cinéma, littérature).

J'avais alors 18 ans et j'ai retrouvé avec nostalgie quelques références qui m'ont replongée dans ce temps là, temps de l'insouciance, et ça m'a fait du bien, tout simplement.

C'est un thriller plutôt intime, voir intimiste, qui se boit comme du petit lait.



Ne vous laissez pas influencer par ce qu'on pensera de vous si vous lisez le dernier Musso, faites-vous simplement du bien ! Les coupeurs de tête ou préleveurs d'organes en tout genre vous attendront ;-)


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L'Inconnue de la Seine

Alors je ne suis pas du tout convaincue par ce roman.



Si l'écriture de l'auteure est agréable. Tout le monde sait que Musso se lit bien.

J'ai eu beaucoup de mal avec le scénario.

J'ai trouvé pas mal de scènes tirées par les cheveux. Une fois encore le trop est l'ennemi du bien.



Certaines scènes sont franchement peu crédibles. Je n'ai pas apprécié les personnages plus que ça.

Et puis on sait parfois du coq à l'âne, en fait on change le narrateur comme ça d'un claquement de doigts, sans raison, sans enchaînement logique.



Enfin un roman a lire , mais qui n'a rien d'exceptionnel. J'ai déjà trouvé Musso bien meilleur

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La fille de Brooklyn

Encore déçu. Le dernier roman de Guillaume Musso m'a encore déçu. Tout d'abord l'histoire sent le déjà-vu. Raphaël, écrivain de succès, se met à la recherche de sa fiancée qui a disparu. Aidé par son ami Marc Caradec, un ancien policier à la retraite, il va reconstituer le puzzle de la disparition d'Anna. Son enquête les mènera de Paris à New York, le tout en trois jours seulement.

Guillaume Musso tente de compenser le manque de suspense par des rebondissements non crédibles. Le livre semble formaté pour plaire à tous, jusqu'à l'ultime rebondissement pour émouvoir le lecteur. Toute l'histoire sent le mauvais polar.

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Central Park

J'ai lu quasiment tous les romans de Guillaume Musso, mais je dois dire que j'en ai rarement lu un avec autant de voracité.

Ce roman est tout simplement génial, jusqu'à la fin on se demande quelle est l'explication de cette histoire, et cette fin dont je vous parle m'a surprise, je ne me doutai de rien.

L'auteur alterne entre suspense et moments douloureux pour l’héroïne, elle oscille entre espoir et désespoir, elle pense avoir trouvé la solution à ce mystère qu'elle vit et découvre qu'une fois de plus elle est sur la mauvaise piste.

Guillaume Musso a l'art de rendre ses personnages attachants, dans Central Park il les rend addictifs.

Et j'avoue avoir retrouvé avec plaisir cette petite citation à chaque nouveau chapitre.

Les années bonifient le vin, mais aussi l'écriture et l'imagination de Mr Musso.




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Sauve-moi

Dans la famille "je lis un auteur avant de le critiquer", j'ai donc choisi cette semaine la carte "Guillaume Musso". Bonne ou mauvaise pioche ?



Alors oui, c'est vrai, je n'avais encore jamais tenu un Musso entre les mains et j'avoue d'ailleurs avoir très bien vécu sans jusque là. Il est aussi vrai que je tordais le nez avec un rien de mépris à l'évocation de cette "littérature" qui sentait pour moi son "piège-à-cons" à 100 mètres. "Encore un qui veut s'enrichir à faire frémir de l'ovaire la ménagère de moins de 50 ans", voilà exactement ce que je me disais. Mais, vous avouerez comme moi qu'il est très déraisonnable voire blâmable de juger un auteur sans rien connaître de son oeuvre...



Je dois dire que le présent roman a dépassé toutes mes espérances. Je pensais découvrir de la soupe populaire "littéraire" et j'ai fait un plouf retentissant dans une soupe aux navets aussi épaisse que salée !



"Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie.

Inscription anonyme gravée sur un banc de Central Park



C'est un matin de janvier, dans la baie de New York, à l'heure où le jour l'emporte sur la nuit...



Très haut dans le ciel, au milieu des nuages qui filent vers le nord, nous survolons Ellis Island et la statue de la Liberté. Il fait froid. La ville entière est paralysée par la neige et le blizzard.

Soudain, un oiseau au plumage argenté crève les nuages et descend en flèche vers la ligne de gratte-ciel. Ignorant les flocons, il se laisse guider par une force mystérieuse qui l'entraîne vers le nord de Manhattan. Tout en lançant des petits cris d'excitation, il survole Greenwich Village, Times Square et l'Upper West Side à une vitesse stupéfiante pour finir par se poser sur le portail d'entrée d'un parc public.

Nous sommes au bout de Morningside Park, tout près de l'université de Columbia.

Dans moins d'une minute, une lumière s'allumera au dernier étage d'un petit immeuble du quartier.

Pour l'instant, une jeune Française, Juliette Beaumont, profite de ses trois dernières secondes de sommeil.

6:59:57

:58

:59

7:00:00



*



Lorsque la sonnerie retentit, Juliette lança un bras aléatoire vers la table de nuit qui projeta le radio-réveil sur le sol et fit cesser immédiatement le terrible buzzer.

Elle émergea de sa couette en se frottant les yeux, posa un pied sur le parquet brillant et fit quelques pas à l'aveuglette avant de se prendre les pieds dans le tapis qui glissa sur les lattes cirées. Vexée, elle se releva avec célérité et attrapa sa paire de lunettes qu'elle détestait porter, mais que sa myopie rendait indispensable car elle n'avait jamais supporté les lentilles de contact.

Dans l'escalier, une collection hétéroclite de petits miroirs chinés dans les brocantes lui renvoya l'image d'une jeune femme de vingt-huit ans aux cheveux mi-longs, et au regard espiègle. Elle lança une moue boudeuse à la glace puis tenta de remettre un peu d'ordre dans sa coiffure en arrangeant à la va-vite quelques mèches dorées qui virevoltaient autour de sa tête. Son tee-shirt échancré et sa petite culotte en dentelle lui donnaient une allure sexy et mutine."



On s'arrête là ? Vous en voulez encore ? Moi, non ; et c'est exactement là que je me suis arrêtée. Ces premières phrases m'ont fourni tous les renseignements dont j'avais besoin.



Merci, Guillaume Musso, d'être assez honnête pour annoncer tout de suite la couleur à vos lecteurs. Merci de ne pas faire semblant de bien écrire. Merci d'avouer dès les premières lignes que votre livre est une daube commerciale. Merci de nous décrire sans tarder votre héroïne qui ressemble trait pour trait à la femme à laquelle vos lectrices les plus fans rêvent de s'identifier, ce que, n'en doutons pas, elles s'empresseront de faire, tombant dans le panneau que vous leur avez si obligeamment préparé. Comment s'étonner qu'elles crient au génie ?!



Guillaume Musso,

Voltaire disait que la seule chose qu'il regrettait dans sa vie était de n'avoir pu lire tout ce que la terre comptait de livres et bien, je pense que je vous ai déjà accordé suffisamment de temps et d'attention et oui, je vais me baser sur ce que je viens de lire pour juger l'ensemble de votre oeuvre. Cela, je vais le faire sans scrupule.



Guillaume Musso,

tant que nous en sommes à échanger des civilités, vous me permettrez de vous éclairer sur un point que nul écrivain ne peut ignorer s'il prétend vraiment en être un : l'incipit est la clé de voûte d'une oeuvre littéraire. L'incipit a pour rôles principaux de planter le décor et d'annoncer les personnages majeurs. Cela, vous l'avez fait, j'en déduis que votre personnage principal est un pigeon (comme votre lecteur) ! Mais l'incipit, c'est bien plus que cela, son rôle fondamental dépasse largement cette vision fonctionnelle de la première page ; l'incipit DOIT créer un lien entre l'oeuvre et son lecteur, il doit accrocher son lecteur à l'oeuvre, il doit donner à son lecteur la première émotion, celle qui, au fil des pages, s'amplifiera ou se détériorera au gré du talent de l'auteur mais jamais, jamais, jamais, il ne doit être cette espèce de brouillon de rédaction narrative de niveau 5ème que vous nous servez avec votre roman "Sauve-moi'.



Alors, Guillaume Musso, si vous le permettez et avec tout le respect que je vous dois (ou pas), je vais me "sauver" moi-même, et tout de suite, et à toute vitesse.

Serviteur.
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L'instant présent

ATTENTION : Ceci est une analyse-critique, elle peut contenir des spoilers non masqués.



J’ai beaucoup aimé ce livre. Je ne dirait pas que c’est un coup de coeur, cependant. J’ai toujours apprécié Musso, bien que je me reproche de ne pas l’avoir assez lu, mais concernant L’instant Présent, j’avoue avoir eu quelques doutes envers la chute… J’entends par la que, oui, j’ai été surprise, mais que je m’y attendais un peu. Peut-être est-ce ma faute, mon esprit qui vagabonde sans cesse hors des limites était peut être trop imprégné de cette fabuleuse histoire, et a imaginé la fin… Je ne sais pas. Autre chose : je suis au courant que depuis peu Musso à, selon les dires, « changé sa façon d’écrire ».



Or, avant de me lancer dans une critique entièrement positive de ce livre, je tiens à m’affirmer sur la question. Non, Musso n’a pas changé sa façon d’écrire, il est toujours le même, son style d’écriture, selon moi, unique et qui lui correspond, nous permet toujours de l’identifier tel que : Guillaume Musso. Quand on identifie un auteur à partir de son écriture, c’est que c’est un auteur important. Et comme je l’ai dit, unique. Ce qui a changé, selon moi, c’est le ton du livre. Celui ci ressemble beaucoup plus à une enquête, on le nomme d’ailleurs « polar ». De plus, il n’y a pas, dans ce livre là, de communication entre deux pays. D’ordinaire, on a toujours un lien Amérique-France. Or, ici, il ne s’agit que des villes de Boston et de New York. J’avoue avoir été un peu surprise par cela (j’aimais bien ce petit voyage, je commençais à m’y habituer, moi…), mais un peu de changement ne fait pas de mal. Enfin, une chose que je relève dans se livre, est la profonde tonalité dramatique et sombre qu’il possède. Comme si la fin ne pouvait qu’être mauvaise. Ces quelques défauts sont cependant liés au livre lui même : dans une histoire ou l’on ne vit qu’un jour par an, difficile de bien écrire à propos des liens entre les deux amoureux, et d’être positif à props de son propre futur. J’ai tout de même trouvé Musso beaucoup plus direct, bref, et « tranchant » que ce que j’avais pu lire de sa part. Mais mes reproches me semblent bien superflues, car l’histoire aurait été difficilement écrite par un autre.



Je ne peux donc que vous conseiller ce livre qui, dès la première page, nous plonge in medias res dans un milieu familial plutôt étrange : un homme qui laisse tomber son fils du haut du lit, alors qu’il lui a promis de le rattraper, lui disant qu’on ne peut « se fier à personne dans la vie », plutôt étrange. Ici se tient la preuve que le livre ne sera pas une partie de plaisir, que la tonalité dramatique et sombre va se poursuivre tout au long du livre. Mais les lecteurs ingénus que nous sommes n’y croyons pas. Alléchés, on se précipite sur la suite du livre. Arrive un leg bien étrange : le phare des vingt-quatre vents. Une promesse à faire : ne pas passer la porte. C’est ce qu’Arthur ne doit pas faire : il ne doit jamais ouvrir cette fameuse porte au fond de la cave. Mais qui ne l’aurait pas ouverte ? Qui n’a jamais voulu tenter le diable ? Et qu’est-ce qu’une simple porte peut bien faire à un homme ? Comme beaucoup l’auraient fait, Arthur ouvre donc la porte.



Commence alors une suite de péripéties incroyables, et je pèse mes mots. Vivre un jour par an, atterrir au beau milieu d’un endroit imprévisible, faire des sauts de 365 jours, et rencontrer des gens qui jamais ne se souviendront d’Arthur, voilà à quoi notre protagoniste est désormais voué. Mais c’est là que j’ai été, en tant que lectrice, alertée. En général, le fantastique ou le magique de Musso cache quelque chose. Une chute bien réaliste. Le magique ne dure jamais réellement. Dans Et Après, le personnage possède bien le don de voir ceux qui vont mourrir, mais voyez-en le prix… Alors pourquoi toute cette histoire à propos de la vie d’Arthur ? Pourquoi avoir fait apparaitre une femme dans sa vie alors que ce n’est pas réellement une vie ? pourquoi des enfants ? Quelque chose clochait dans le livre, et c’est sur cette redondance du magique que peuvent s’arrêter les lecteurs les plus alertes.



Hormis cela, il n’y a rien à dire. Les personnages vivent chacun des vies brisées, ce qui est plaisant, car la question « vont-ils s’en sortir », et « comment » nous tient en haleine. De plus, on se sent proche de ces personnages qui mènent ces vies agitées, ne sommes nous pas, nous aussi, impuissants face au temps qui passe ? Que feriez vous, vous, si vous ne viviez qu’un jour par an ? Vivriez vous chaque jour à fond, ou essayeriez vous de lutter contre la malédiction ?



C’est ici que le livre devient alors intéressant. Lorsque l’alter égo d’Arthur apparait, on comprend alors que quelque chose cloche. Celui-ci est révélateur de sa réelle condition d’écrivain. Il est la fortune et la célébrité qui a ruiné sa vie et l’a amené à écrire l’instant présent, et à douter de sa femme, jusqu’à ce que sa vie soit détruite. Il est la preuve que dans sa vraie vie, Arthur aurait du profiter de sa famille et ne jamais douter de sa femme, comme le personnage de son livre essaie de profiter de chaque jour. Et quand le personnage se trouve en face de son alter ego, de cet homme qui veut prendre sa place, il s’aperçoit qu’il n’existe plus pour personne et que sa vie est ruinée. Ce que ce livre veut nous faire comprendre, est que la seule menace n’est pas le destin, mais soi-même. Ce qui menace Arthur dans sa vie réelle n’est pas un homme qui rôde autour de sa femme, mais lui, homme trop occupé et égoïste pour s’apercevoir que sa femme voulait seulement lui offrir le phare. C’est donc une analogie : dans sa vraie vie, il aurait du profiter de tout ce qu’il avait, ne pas douter, et dans son livre, il doit profiter également, sans penser à la vingt-quatrième année, car rien n’arrête jamais le temps. Ce qui nous renvoie au titre du livre de Musso : l’Instant présent.



Jolie mise en abime qu’est ce livre. Un écrivain, Musso, écrit à propos d’un écrivain déchu, qui écrit lui même sa propre histoire sous une forme plus « magique » : un écrivain subissant une malédiction : celle de ne vivre qu’un jour par an. Un ton sombre, certes, mais à travers son livre, Musso permet à Arthur de s’apercevoir de ses erreurs à travers sa propre écriture, son histoire mise sur papier. Ainsi, il peut peut-être se reconstruire, bien qu’une partie de sa vie ait été détruite en un clin d’oeil. En effet, l’ouverture de la porte du fond de la cave coïncide bel et bien avec la mort des enfants. On peut relier ce coup de vent qui claque cette fameuse porte, avec les années perdues de sa vie à l’hôpital, ou encore ce temps passé à vouloir faire carrière, sans être auprès de sa famille. Ainsi une fabuleuse leçon de vie nous est dressée au travers d’un voyage long de vingt-quatre années, et pourtant si court : celle de profiter de la vie, de ceux qui nous entourent, de chaque instant : de l’instant présent.


Lien : http://lettresevanescentes.b..
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La Vie secrète des écrivains



Le 27/08/2034



Je m'appelle Raphaël Bataille.

Ecrivain à mes heures perdues, je ne désespère pas d'être publié un jour.

Je suis aussi journaliste, et je décide de profiter de ma présence à Arras ( je dois y faire un reportage sur la fête de l'andouillette ) pour résoudre l'un des plus gros mystère de notre siècle.

En effet, il y a maintenant un peu plus de quinze ans, le 10 avril 2019 pour être précis, le célèbre chroniqueur littéraire Antyryia a publié son ultime avis puis il a totalement disparu de la circulation.

Du jour au lendemain, il a déserté Babelio sans un mot d'explication, laissant ses trois fans dans le désarroi le plus complet.

Mes sources m'ont précisé qu'il vivait toujours dans son appartement, à proximité de la place Victor Hugo ( la seule place octogonale d'Europe ) alors je tente ma chance en sonnant à côté de son nom.

Aucune réponse.

Loin de me décourager, je pénètre dans l'immeuble à la suite d'un voisin qui a la gentillesse de me tenir la porte en sortant.

J'escalade les nombreux escaliers.

Plus qu'un étage quand j'entends une déflagration et que je vois le mur s'effriter à deux centimètres à peine de mon visage.

Une balle vient de s'y loger.

- Ne tirez pas ! Je suis juste venu vous poser quelques questions. Ne pensez-vous pas, monsieur Antyryia, que le grand public a besoin de connaître les raisons pour lesquelles vous avez brusquement arrêté toute activité sur Babelio du jour au lendemain ?

- Honnêtement, je pense que tout le monde s'en contrefout. Mais si vous arrivez à passer les mines antipersonnelles que j'ai placées devant ma porte, je vous accorderai peut-être cinq minutes.



Triomphant des obstacles, je me retrouve face à face avec avec un être aux yeux fous, à la barbe hirsute, au cheveux longs et gras. Il y a des livres absolument partout : Dans des bibliothèques pleines à craquer, par terre, dans la baignoire, dans la machine à laver.

Recouverts d'une couche de poussière d'au moins trois centimètres.

Prenant mon courage à deux mains, je me lance.

- Vous permettez que je vous pose quelques questions ?

- Je ne répondrai à rien de personnel. Je ne vois pas en quoi ma vie privée pourrait d'ailleurs intéresser qui que ce soit.

- Vous avez publié votre dernière critique sur Babelio le 10/04/2019, il y a aujourd'hui plus de quinze ans. Et puis du jour au lendemain vous avez stoppé toute publication. Encore aujourd'hui, la question qui brûlent toutes les lèvres, c'est : Que vous est-il arrivé ? Simple lassitude ? Vous avez fait une dépression post-partum ? Vous avez perdu le goût de la lecture ? Votre épouse s'est immolée dans un gymnase ? Vous n'avez jamais guéri du syndrome de la page blanche ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Eh bien encore aujourd'hui vos lecteurs s'interrogent. Ils étaient nombreux à lire vos réflexions avec intérêt et assiduité. Vous donniez des conseils de lecture avec originalité et passion ! Sans manquer de souligner à chaque fois les points forts et les faiblesses du titre concerné ! Vous aviez quatre-vingt amis, et vous leur manquez encore à tous aujourd'hui.

- J'écrivais de la merde. Je n'avais pas le moindre talent. Pas la moindre étincelle d'inspiration. Il était temps que j'arrête le massacre, d'essayer de me faire une place dans ce monde majoritairement féminin.

- Je vous sens blasé, je me trompe ? Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui encore, deux personnes par mois lisent un de vos articles ?

- Grand bien leur fasse.

- Vous refusez donc de me parler du mystère Antyryia ? de la raison pour laquelle vous avez quitté Babelio sans même rendre votre dernière masse critique ?

- le mystère Antyryia, c'est qu'il n'y a pas de mystère.

- Et vous ne pensez pas que donner votre avis sur les romans que vous avez lus était important ? Qu'à votre échelle vous avez participé à faire sortir de l'ombre certains auteurs méconnus du grand public ?

- Comme Guillaume Musso ? Oui, il avait clairement besoin de moi pour vendre des livres …

- Mais célèbres ou pas, vous ne pensez pas que c'était important d'évoquer vos opinions sur chacune de vos lectures ?

- Ecrire des critiques, c'est aussi se permettre de juger le temps d'une lecture et d'une rédaction le travail d'un écrivain qui a parfois pris plusieurs années. Peut-être ai-je aidé quelques auteurs à vendre deux livres de plus mais j'ai aussi parfois écrit de très vilaines choses sur des romans qui auraient pu passionner un tout autre public, ou que je n'ai tout simplement pas lu au moment propice. Et pour citer Nathan Fawles : "Et cette façon de s'ériger en juge pour décider de ce qui était de la littérature et ce qui n'en n'était pas me paraîssait d'une prétention sans bornes."

- Justement, en parlant du personnage de Guillaume Musso, vous avez choisi de tirer votre révérence avec la chronique de son roman "La vie secrète des écrivains". Est-ce que ce livre a provoqué comme un électrochoc ?

- D'une certaine façon oui. Je pensais après mes lectures de la fille de Brooklyn ou d' Un appartement à Paris que plus jamais je ne prendrai plaisir à tourner les pages d'un Musso ... Je m'étais ennuyé comme rarement ! Mais j'ai persisté pour des raisons que je ne développerai pas ici. Et avec La vie secrète des écrivains je dois bien avouer que pour la première fois depuis longtemps, j'ai repris du plaisir à lire cet auteur, j'avais envie de tourner les pages frénétiquement, de connaître le fin mot de toute cette histoire.

- Et aujourd'hui, vous vous en souvenez encore ?

- Euh non, quand même pas. le roman était passionnant mais pas non plus inoubliable. Tout au plus puis-je évoquer les quelques lignes que j'avais rédigées à l'époque. de mémoire, l'écrivain fictif à succès Nathan Fawles, après trois livres au succès phénoménal, a décidé de se retirer sur l'île Beaumont, dans la Méditerranée. Alors que les hypothèses les plus farfelues entourent encore sa disparition du monde éditorial, le passé va finir par le rattraper et le voile d'interrogations autour de sa retraite anticipée se lèvera progressivement. Sa rencontre avec un écrivain amateur et avec la

troublante Mathilde, journaliste à Genève, va en effet avoir des répercussions insoupçonnées.

D'autant qu'à ces rencontres va s'ajouter un horrible meurtre. Défigurée, clouée à un eucalyptus, le cadavre de femme retrouvé sur la plage provoquera le blocus de l'île afin de permettre à la police d'enquêter.

Transformant ainsi le roman en un gigantesque huis-clos.

"En à peine deux jours, le petit paradis méditerranéen s'était brutalement transformé en une gigantesque scène de crime."

- Vous vous souvenez de tous les détails on dirait ? Même des extraits du livre ? Vous avez une mémoire absolument phénoménale.

- Pas du tout, je viens de me connecter à Babelio pour relire ce que j'avais écrit à l'époque.

- Et qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce roman, mis à part son aspect thriller psychologique qui semble vous avoir plutôt réjoui ?

- Attendez, il faut que je retrouve le passage. Ah oui, voilà ! Eh bien pour cette fois, Musso n'étale pas sa culture comme on étale de la confiture, et elle est beaucoup plus à propos. le principal personnage étant écrivain, il est beaucoup plus cohérent d'orner son livre d'anecdotes et de réflexions autour des auteurs et du monde éditorial.

Il évoque par exemple d'autres écrivains qui ont brusquement pris la décision d'arrêter d'écrire ( comme Philip Roth ), d'impensables noms qui n'ont pas trouvé d'éditeur rapidement ( Stephen King, JK Rowling ).

Il s'interroge sur cette tendance actuelle de certains lecteurs à vouloir rencontrer leurs auteurs préférés comme s'ils étaient des stars de cinéma ou de célèbres sportifs, alors qu'ils ne devraient être qu'un nom derrière une couverture. En résumé, les informations sont plus pertinentes cette fois que celles auxquelles Musso nous avait habitué.

- Vous n'avez donc trouvé aucun défaut à ce livre ?

- Euh ... je n'irai pas jusque là. le roman se dévore, mais le style reste tout juste passable. Si Nathan Fawles considère que tout est littérature, La vie secrète des écrivains demeure de la littérature sans un grand "L" majuscule. S'il n'y a pas d'incohérences, il y a tout de même de grosses ficelles scénaristiques qui font qu'on a un peu de mal à y croire. Ne serait-ce qu'en voyant un écrivain amateur se lancer dans une enquête et rassembler les différentes pièces du puzzle pour le compte de l'auteur qu'il adule. Mais ça reste secondaire par rapport au plaisir de lecture que j'ai ressenti et que je ne souhaite pas nier. Et puis le côté sentimental récurrent ne tient pas une place trop importante. Je craignais que l'étrange relation faite tant d'attirance que de méfiance entre la journaliste suisse et l'auteur reclus sur l'île ne prenne trop de place, mais ça n'est pas le cas, l'ambiguïté de leur lien enrichissant même l'histoire.

- J'ai juste une dernière question avant de vous laisser. Dans cette ultime critique que vous avez rédigé sur Babelio, vous vous êtes en quelque sorte mis à la place de Nathan Fawles, en vous projetant dans un futur dans lequel vous ne rédigeriez plus jamais aucun billet de vos différentes lectures. Comment vous est venue cette idée plutôt originale ?

- C'est très simple. A plusieurs reprises, Musso construit son texte autour de mises en abîme. Alors certes, on n'a pas affaire au génie machiavélique de Franck Thilliez et de son manuscrit inachevé. Mais les clins d'oeil au lecteur sont nombreux. Raphaël Bataille sera très inspiré sur l'île et entamera la rédaction d'un nouveau roman intitulé La vie secrète des écrivains, dont le premier paragraphe sera bien sûr identique à celui du livre que le lecteur tient entre ses mains. Son premier roman avait été refusé par les éditions Calmann-Levy, ceux là même qui publient Musso aujourd'hui. Musso qui règle d'ailleurs ses comptes par la même occasion avec XO en reprochant la qualité des couvertures qui lui avaient été attribuées par le passé et qu'il jugeait inadaptées.

Quant à l'épilogue, sans spoil aucun, y découvrir Guillaume Musso lui-même se mettant en scène est un clin d'oeil très agréable au lecteur, à défaut d'être indispensable. Alors, en présence de tous ces éléments, j'avais bien sûr imaginé être un auteur de critiques littéraires vivant reclus après la rédaction de son dernier avis.

- Et avez-vous déjà envisagé de reprendre un jour …

- Maintenant fichez le camp de chez moi, je vous ai assez vu !



En descendant les trois étages, je réfléchis au sujet de mon prochain livre. Peut-être "La vie secrète des membres de Babelio" ? Les idées fusent, il me faut rapidement les coucher par écrit avant qu'elles ne s'évaporent.

Quand j'arrive au rez-de-chaussée et franchis le seuil de l'immeuble, je profite des rayons de soleil. Mais à peine ai-je fait quelques pas sur le trottoir qu'une vision de cauchemar assaille mes pupilles.

Je sonne à six reprises chez monsieur Antyryia, complètement affolé mais aussi quelque peu excité, je dois bien l'avouer.

Celui-ci daigne enfin me répondre, du ton charmant qui le caractérise.

- Qu'est-ce que vous me voulez encore, sale vautour ?

- Tout à l'heure, c'est un de vos voisins qui m'a permis d'entrer vous savez ?

- Et ?

- Et … Vous voyez le peuplier sur le trottoir juste en bas de votre résidence ? Ben je crois bien que l'homme égorgé qui y est cloué c'est votre voisin justement.

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