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Critiques de Gwénola Morizur (222)
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Bleu pétrole

Née dans une famille de paysans bretons, Léon et Manon, la petite Nicole, que l'on surnomme affectueusement Bleu, grandit les pieds dans l'eau à Ploudalmezau, petite commune du Finistère, entourée d'un grand-frère protecteur, Lucas. Son père se bat à longueur de temps pour faire reconnaître les droits des agriculteurs. Un combat qu'il mène si bien qu'il est élu maire. Un maire paysan, qui plus est, à 35 ans ! A-t-on jamais vu ça ! En 1964, un petit Paulo arrive. Un petit frère différent, avec un chromosome d'amour en plus, que Bleu et Lucas voudront sans cesse protéger. Les enfants grandissent, s'épanouissent et il est temps pour l'aîné de quitter sa chère Bretagne pour rejoindre l'Afrique. La nuit du 16 mars 1978, une fusée de détresse est lancée. Le pétrolier Amoco Cadiz s'échoue sur les rochers de Portsall, répandant plus de 220000 tonnes de pétrole, créant une marée noire sans précédent...





Gwénola Morizur raconte l'histoire de son grand-père, Alphonse Arzel. Paysan devenu maire, suite au naufrage de l'Amoco Cadiz, il décide de poursuivre les responsables. S'engage alors un long et dur combat qui durera 14 ans et condamnera la compagnie américaine Amoco à une compensation financière s'élevant à 1257 millions de francs (soit seulement la moitié du préjudice causé). L'auteure dépeint non seulement ce drame mais aussi la vie de famille de sa maman, Bleu, et de son grand-père, Alphonse, un homme qui, grâce aux sacrifices de sa femme, a pu mener le combat contre Amoco. Sur fond de marée noire, elle nous livre un album social et politique très intéressant. Graphiquement, Fanny Montgermont, de par son trait réaliste et soigné et de par ses magnifiques aquarelles, donne de la profondeur à ce récit sensible et habilement mené.
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Montagnes russes (BD)

Ce bébé Aimée en rêve la nuit, mais la nature est capricieuse et malgré une procréation médicale assistée, plusieurs fois tentée, son ventre reste vide. Heureusement Jean son mari la soutient par son indéfectible amour, même quand elle s'attache à un enfant de la crèche dans laquelle elle travaille et va un peu trop loin dans ses prérogatives...

Gwénola Morizur et Camille Benyamina abordent avec beaucoup de délicatesse et de réalisme le douloureux problème du désir d'enfant non assouvi. le texte sobre et les dessins aux couleurs tantôt froides ou chaudes rendent bien compte de l'état d'esprit du jeune couple dont le parcours médical pour tenter de palier des défaillances physiques est fait de hauts et de bas, entre espoir et déception. Inspirée d'une histoire vraie, une très belle histoire de vie, d'amour et d'amitié.



Merci à Babelio et aux Éditions Grand Angle
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Nos embellies

En sortant du cabinet médical, Lily est étonnée et bouleversée d'apprendre qu'elle est enceinte, d'un mois et demie. Quelle décision prendre ? D'autant que son compagnon, Félix, rentre heureux et comblé à la maison, une bouteille de champagne à la main : le groupe dans lequel il joue vient de signer avec un grand label américain. Après l'enregistrement d'un deuxième CD, il va entamer une grande tournée pendant un an. Lily, en tant que photographe officiel, est évidemment la bienvenue. Un autre souci vient malheureusement s'ajouter à tout cela : il commence l'enregistrement dans deux jours et ce, pour une durée de dix jours. Aussi lui sera-t-il impossible d'accueillir son neveu, Balthazar, que sa sœur fait venir du Canada. Mais, Félix est confiant, il n'y a rien de plus facile que de s'occuper d'un enfant de 7 ans même si Lily ne l'a encore jamais rencontré. Le lendemain, c'est à l'aéroport que la jeune femme attend fébrilement l'arrivée de Balthazar...



Quatre personnages à la croisée de leur chemin : Lily, une jeune femme enceinte qui ne sait quelle décision adopter, Balthazar, dont les parents viennent de divorcer et qui se sent abandonné, Jimmy, un auto-stoppeur un peu perdu et enfin, Pierrot, un vieil homme qui vit seul dans les montagnes parmi son troupeau de chèvres. Quatre personnages, en manque de repères, ô combien attachants et touchants, qui, sans le savoir, vont s'aider mutuellement. Ce sont ces rencontres hasardeuses et bienfaitrices que met en scène Gwénola Morizur, au cœur d'un hiver glacial et enneigé magnifiquement mis en lumière par Marie Duvoisin. L'auteure aborde différents thèmes tels que la famille, la notion de bonheur, la solitude... Une tranche de vie profondément humaine servie par un trait tout en finesse, des visages expressifs et de magnifiques paysages enneigés.



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Se jeter à l'eau

Parfois, il faut se jeter à l'eau. Cependant, ce n'est pas très conseillée quand on ne sait pas nager ce qui semble être le cas de notre héroïne Leïla qui ne va pas très bien.



Il est question de la préservation des baleines qui sont toujours menacés par des bateaux japonais malgré le moratoire mis en place par la communauté internationale en 1986. Il faut dire qu'il existe une exception au moratoire. La pêche à la baleine peut être acceptée si elle est effectuée pour des raisons scientifiques. Du coup, le Japon se servait de cette explication pour contourner l'interdiction de la chasse à la baleine.



Outre cet aspect écologique, on va suivre le cheminement intérieur de notre héroïne qui veut donner du sens à sa vie et à son travail. Elle se sent étriquée dans sa vie qui semble pourtant équilibrée entre un travail à l'océanographe de Nantes et un petit ami actif. Elle partira pourtant pour suivre une quête écologique afin de sauver les baleines ce qui la mettra d'ailleurs en danger.



On observe un dessin à la ligne claire assez classique. Ce n'est pas ce que je préfère, je dois bien l'avouer. Par ailleurs, le trait manque parfois de constance et de consistance. Pour autant, cela le fait quand même car le récit demeure assez fluide et agréable à lire.



C'est une lecture fluide et intéressante sur un thème d'actualité que la préservation des espèces dans un monde aquatique menacé par la pollution humaine ou la chasse industrielle.

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Montagnes russes (BD)

Alors qu'elle est dans une fête foraine, Aimée, son enfant dans les bras, s'arrête au stand de barbe-papa. Elle le dépose par terre le temps de payer et, une fois retournée, s'aperçoit que son fils a disparu... pour le retrouver juste après dans les bras d'une autre femme. Mais elle fait erreur, ce n'est pas son fils...

Et Aimée se réveille de ce terrible cauchemar qu'elle ne cesse de faire. Son mari, à ses côtés, la rassure, comme d'habitude. Une fois levée, elle ouvre le placard de la salle de bain et s'empare de l'un des nombreux tests de grossesse. Jean le lui prend des mains, préférant attendre les résultats de la prise de sang qu'elle aura dans la soirée. Et c'est l'esprit positif qu'Aimée se rend à la crèche dans laquelle elle travaille, ravie d'accueillir tous ces enfants et de passer la journée avec eux. Le soir venu, la directrice devant s'absenter, c'est elle qui s'occupe de l'inscription du nouveau venu. Une jeune femme arrive avec son fils, un peu pressée, plus préoccupée par sa nouvelle formation de maquilleuse qu'elle veut entreprendre que par le fonctionnement de la crèche, assurant à Aimée qu'elle connaît tout cela, Julio étant le troisième enfant qu'elle inscrit. Une fois rentrée chez elle, après être passée à la clinique chercher ses résultats, c'est le cœur triste qu'elle annonce à son mari que, cette fois encore, la fécondation n'a pas fonctionné...



Comme le souligne Gwénola Morizur, dans la postface, elle s'est inspirée d'une véritable histoire qu'elle s'est appropriée, tout en en s'éloignant parfois. Cette histoire, c'est celle de Aimée et Jean. Un couple qui essaie, désespérément, de concevoir un enfant. Les tentatives de fécondation échouant les unes après les autres, Aimée va, de son côté, se rapprocher et tisser des liens particuliers avec l'un des enfants de la crèche. Avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité, l'auteure nous livre un scénario vraiment touchant et aborde, sous un angle particulier, l'histoire d'un couple qui essaie, en vain, d'avoir un enfant. Malgré le soutien et l'amour indéfectibles de son mari, Aimée, telles les montagnes russes, passe aussi bien de l'espoir au désespoir, de la joie à la colère mais aussi par des phases de culpabilité. Un récit fort joliment travaillé, intimiste et empreint d'émotions que, graphiquement, Camille Benyamina a su parfaitement retranscrire. Le trait est délicat, la palette de couleurs douce et les visages expressifs.

Un album émouvant...
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Nos embellies

La BD du bonheur malgré les difficultés de la vie, les regrets, les doutes, les appréhensions. L'air des montagnes auvergnates laisse doucement filtrer les existences et, si chaque personnage a ses propres souffrances, pus ou moins vives, c'est l'optimisme qui domine, particulièrement chez Pierrot, le vieil homme qui accueille Lily et Balthazar.



Il va leur distiller des conseils de vie, tranquillement, l'air de rien, en se rappelant le bonheur conjugal qu'il a connu, et en laissant passer quelques belles pensées dont ses hôtes feront usage à leur convenance.



J'ai bien aimé le dessin simple, le visage de Lily, très expressif, avec des yeux magnifiques, les planches sont presque naïves parfois, l'histoire ne l'est pas du tout, elle est le reflet de bien des situations vécues et le happy end paisible termine agréablement ce petit conte qui offre un heureux moment de lecture.
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Montagnes russes (BD)

Je remercie les Éditions Grand Angle, et Nicolas B pour cette BD reçue dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. Cette histoire se dévore en quelques minutes, rendons-lui hommage en faisant court.

Très belle couverture crème qui donne le ton de cette bande dessinée, intimiste et féminine. Les tons chauds utilisés pour les moments hauts en relations humaines chatoient, varient et font ressortir ceux plus froids et verdâtres du milieu hospitalier et des creux sentimentaux.

La personnage principale se prénomme Aimée et elle le porte bien. Autour d'elle, que des gens de la vraie vie, sans excès, sans manichéisme, tout en nuances, avec leurs qualités et leurs défauts.

Très belle aventure humaine qui fait se côtoyer des êtres aux parcours différents et capables de se rencontrer, de partager des émotions.

Jolie histoire d'une grande finesse à mettre sans hésiter entre toutes les mains.

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Montagnes russes (BD)

Comme tant d’autres, Aimée et Jean sont un couple infertile, malgré les tentatives de FIV répétées, Aimée ne parvient pas en tomber enceinte.

Aimée travaille en crèche et s’attache à un petit garçon difficile et sauvage, Julio. Elle va aider sa jeune maman dépassée, Charlie, qui n’arrive pas à renoncer aux plaisirs de sa jeunesse et n’hésite pas à laisser ses enfants seuls pour profiter d’une soirée karaoké, alors qu’elle ne trouve pas le temps d’acheter des chaussures à son petit dernier.

La vision du couple traversant le désert des traitements de FIV est très juste, traitée avec finesse et délicatesse, ainsi que les montagnes russes de ces périodes d’attente et d’espoir, suivies de la descente aux enfers lors de l’annonce du résultat négatif. Le graphisme est également très réussi.

Cependant, l’histoire d’amitié entre Aimée et Charlie ne m’a pas du tout convaincue, elle m’a semblé maladroite et assez caricaturale, un peu hors-sujet. C’est dommage, d’autant qu’elle n’apporte pas grand-chose à l’histoire selon moi. J’aurais préféré que le thème de l’infertilité et le lien noué entre Aimée et Julio soit plus approfondi. Une lecture qui reste agréable et porte un regard bienveillant sur les couples confrontés aux difficultés de concevoir un enfant.

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Montagnes russes (BD)

La page de couverture est tout à fait explicite sur le contenu de l'album. Cette jeune femme examine son ventre "plat" et son visage exprime la douleur ou le désespoir.

De fait elle, Aimée, et Jean son conjoint font tout ce qu'il faut pour avoir un enfant mais ça ne marche pas et leur dernier espoir s'envole avec un verdict, une nouvelle fois, négatif.

Alors Aimée, qui travaille dans une crèche, s'attache à un enfant, Julio dont la mère est complètement débordée par les événements et sa progéniture.



Cette histoire est extrêmement attachante et touchante et, sans doute, l'on peut comprendre la substitution de l'amour maternel vers un petit garçon quand soi même on n'arrive pas à en avoir. Seulement oublier que la véritable mère existe toujours et tenter de prendre sa place représente un gros risque et une frontière qu'il ne vaut mieux pas traverser tant le retour de bâton peut faire très mal.



Cette fable est bien contée, les dialogues tiennent, on ne peut mieux, la route et les dessins sont à la hauteur du texte. C'est un vrai petit bijou. Le livre se lit vite tant l'histoire passionne, pour le moins, moi.

Une histoire émouvante.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Nos embellies

Le dessin de couverture est magnifique avec ces trois personnages dans la montagne enneigée. Rencontre d’individus disparates qui vont s’aider dans les montagnes auvergnates. Une femme, alors qu’elle apprend qu’elle est enceinte, va recevoir le neveu de son ami qui est obligé de s’absenter. Un jeune homme qui fait la route et surtout cet hébergeur de gîte attachant. C’est frais, ça fait du bien. Peut-être un peu trop...
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Nos embellies

Envie d’une bande dessinée pleine de douceur, de bons sentiments et d’espoir ?

Venez cheminer un moment avec Lily, une jeune femme qui vient d’apprendre sa grossesse, le petit Balthazar, le neveu de son compagnon dont elle va devoir s’occuper alors qu’elle ne le connaît pas, Jimmy un jeune marginal et Pierrot, un berger qui va tous les accueillir chez lui durant quelques jours.

Parfois, ça fait du bien de se faire plaisir avec ce genre d’histoire où les gens ont envie de s’entraider, où les difficultés de la vie se résolvent mieux parce qu’on est entourés et que les rencontres de hasard apportent un plus à l’existence.

Cet album est tout à fait le genre de lecture dont on a besoin quand le quotidien est difficile ou qu’on traverse des moments pénibles mais pas insurmontables non plus.

Un joli album aux couleurs douces, qui véhicule des valeurs telles que la solidarité ou l’acceptation de la différence.

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Tara, tome 1 : Un été zéro déchet

Je vous présente aujourd’hui « Tara, un été zéro déchet », tout juste publié il y a 1 mois aux éditions Jungle.

Tara est une petite parisienne qui n’est pas très contente au départ de passer ses 2 mois d’été chez son père Yann en Bretagne sur l’île de Boréales. Sa mère lui avait vendu du rêve : soleil éclatant, surfeurs beaux et bronzés, centre ville animé… mais elle va finalement faire de belles rencontres et prendre conscience de certaines choses bien plus intéressantes et enrichissantes.

A travers la mésaventure du phoque Johnny, retrouvé avec un morceau de plastique autour du cou, une prise de conscience se fait chez Tara qui ne reste pas insensible. Première fois qu’une telle chose arrive. De nombreux déchets sont retrouvés un peu partout. Les soupçons se portent sur l’installation d’un nouveau snack sur la plage des alizés. Suze qui tient un établissement explique que les pollueurs produisent de plus en plus de déchets et personne ne fait rien. A son niveau elle essaye de mettre de petites choses en place mais l’acheminement des déchets sur le continent pour les recycler coute très cher, alors certains n’hésitent pas à les déverser dans la mer. C’est le constat que vont faire Tara et sa bande d’ami(e)s (Mary, Zenaide et Max) lors de leur enquête. Le scandale est dénoncé sur les réseaux sociaux grâce à une photo prise par Tara. Le snack ferme mais quelque temps après, ils apprennent qu’il va rouvrir mais avec de nouveaux employés, ça ne règle rien. Les employés n’étaient pas le problème. Tara et « son équipe » vont donc décider en plus de dénoncer ces pratiques, de passer à l’action et de mettre en place une idée simple : monter un stand « zéro déchet » à coté du snack avec un endroit où faire sa vaisselle, sacs réutilisables, pailles en bambou…

Tara a finalement passé un très bel été, elle a trouvé de belles amitiés, a contribué à sa manière à protéger et respecter la nature.

Le but de l’album est de sensibilisé les jeunes enfants à l’écologie, à l’environnement, au zéro déchet… et à leur expliquer qu’au final le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. Qu’ensemble on peut faire beaucoup. Que des petits gestes peuvent être mis très facilement en place.

La bande dessinée n’apporte pas d’exemples qui n’ont pas été dit et redit mais pour commencer en douceur à sensibiliser nos enfants et les amener à un début de réflexion, cet album est très bien.

A la fin de l’album, on a un petit bonus avec des astuces/tuto qui vont pouvoir donner des idées

En plus cette île de Bretagne est vraiment paradisiaque, on n’a qu’une envie de la préserver…

C’est le deuxième album que je vous parle de Bretagne en peu de temps, ma destination de vacances cet été ? …

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Bleu pétrole

Je me souviens de l'ancre, énorme, exposée face à l'anse de Portsall. Immortalisée là pour se souvenir de l'une des pires catastrophes écologiques françaises.



Dans les années 1990, des amis brestois  nous ont emmenés ma famille et moi à Portsall, un village côtier appartenant à la commune de Ploudalmézeau, dans le Finistère. Portsall est connu pour ses roches mais surtout pour le naufrage de l'Amoco Cadiz qui a eu lieu le 16 mars 1978. Dans la soirée, ce pétrolier subit une avarie et s'échoue en face de Portsall. Il vomit alors 220 000 tonnes de mazout qui se répandent sur 360 kilomètres de côte, de Brest à Saint-Brieuc. Et c'est toute la Bretagne qui pleure.

C'est lors de cette visite que j'ai entendu parler pour la première fois de cette terrible marée noire qui a marqué les esprits de tous les Bretons. Quand moi je voyais du bleu, mes amis - âgés à l'époque d'une vingtaine d'années - me parlaient d'une étendue noire, visqueuse, épaisse. Des oiseaux englués. Et d'une odeur infernale.



Mis joliment en dessin par Fanny Montgermont, "Bleu pétrole" nous replonge dans la Bretagne des années 1970 jusqu'aux années 1990. Nicole, surnommée Bleu, fille de Léon Larzé, le premier agriculteur devenu maire de la commune depuis 1800, raconte son enfance et cet événement qui a marqué  sa vie. Elle nous parle de sa famille, de ses liens avec ses frères mais aussi d'un monde de petites gens, "bourgeois", agriculteurs et pêcheurs,  qui vont finalement se serrer les coudes pour sauver leur mer, leurs paysages, leurs côtes. Elle nous parle de la ténacité d'un père à qui  les grands groupes financiers américains  ne font pas peur. Elle nous parle du courage d'une mère qui a tout fait pour que son mari puisse mener son combat.



Dans "Bleu Pétrole", Gwénola Morizur revient sur cette terrible catastrophe écologique qui a marqué son histoire familiale. Car cette bande dessinée, avant d'être un témoignage sur le naufrage de l'Amoco Cadiz, est avant tout un hommage à son grand-père et à sa grand-mère, et l'évocation d'une époque révolue. Petite-fille d'Alphonse Arzel, le maire de Ploudalmézeau qui en 1978 lutta avec d'autres élus  pour gagner un procès historique contre la compagnie pétrolière américaine Standard Oil qui détenait le groupe Amoco, elle nous fait partager le combat de sa famille et de toute une région qui dura 14 ans.



Un dossier en fin d'ouvrage nous permet d'en savoir un peu plus sur cette famille et sur le naufrage de l'Amaco Cadiz.

Peut-être cette BD parlera-t-elle plus aux amoureux de la Bretagne. Pourtant, elle s'adresse forcément à chacun d'entre nous dès lors que l'on s'intéresse à la protection de notre environnement. Ce combat a révélé l'intérêt de l'action collective et a mis fin à l'impunité des pollueurs. A partir de l'Amoco, puis avec l'Erika et le Prestige, chaque marée noire s'est accompagnée de mesures visant à éviter les accidents maritimes ou à mieux indemniser les dommages en cas de pollution. Car le risque demeure toujours…
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Montagnes russes (BD)

Se voir offrir un livre en échange d’une critique relève d’un privilège pour moi et je remercie Babelio dans le cadre de Masse critique et les éditions GrandAngle pour ce bel album.

Les textes de Gwénola Morizur et les dessins de Camille Benyamina s’accordent à merveille !

Ce que le verbe ne peut exprimer, l’illustration l’assure avec finesse et adresse.

Aimée et Jean désirent avoir un enfant. Ils ont recours aux aides médicalisées qui n’aboutissent qu’à des déceptions suite à des montées d’adrénaline remplies d’espoir. Cet état de fait nous renvoie au titre de l’album : « Les montagnes russes ».

Aimée est déçue, essaie de remonter la pente à chaque fois que son corps ne répond pas à son aspiration profonde. D’ailleurs ce corps est particulièrement bien illustré par Camille Benyamina lorsqu’il reste sans réponse, inerte !

La vie qui ne peut s’empêcher de faire des siennes, va mettre Charlie et ses enfants notamment Julio sur le chemin d’Aimée.

Gardienne dans une crèche, Aimée va accueillir Julio et devenir une complice qui réussit à l’attendrir, l’apprivoiser là où toutes ses collègues jettent l’éponge trouvant tout à fait inconcevable de sacrifier une pause déjeuner contre quelques moments de douceur supplémentaires et efficaces.

A ce moment-là, je me dis qu’il est tellement cruel et triste de ramener ce genre d’activité professionnelle à un diktas d’horaires préétablis et de ne pas se laisser guider par son cœur même moyennant salaire !

Une amitié se crée entre Aimée et Charlie. Tout d’abord la méfiance fait son « théâtre » puis vient la complicité et le partage.

Aimée dépasse ce qui lui est autorisé dans le cadre de sa profession, elle garde Julio après ses heures de travail et cela lui est sévèrement reproché !

Pourquoi ?

Pourquoi, ne pas tout simplement nous laisser être des humains avec un cœur qui guide nos actes ? Cette question a très bien été soulevée dans cette histoire tant dans le texte que dans l’illustration.

Cela m’a sincèrement touchée !

Merci pour cette découverte, les dessins sont très bien mis en lumière et les couleurs sont choisies avec goût.

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Montagnes russes (BD)

Quand on choisit de travailler dans une crèche, a priori c’est qu’on aime les mômes.

Et c’est d’autant plus difficile dans ce cas de ne pas parvenir à être enceinte...

Les montagnes russes d’Aimée, ce sont les espoirs à chaque RV médical, chaque essai de FIV, et puis les déceptions, chaque mois, au retour de ses règles.

C’est dans ces circonstances démoralisantes qu’elle va s’attacher à un des enfants de la crèche, le petit d’une mère seule qui semble débordée.

Difficile aussi de respecter les limites, de garder la bonne distance dans cette amitié naissante avec la jeune mère.

Un thème intéressant, touchant, de beaux dessins de Camille Benyamina qui contribuent à l’émotion, mais aussi des longueurs dans cet album.



Challenge Bande dessinée 2024
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Montagnes russes (BD)

Lorsque projet d’enfant rime avec parcours du combattant. Ou des combattants, car c’est une aventure qui se vit souvent à deux. Aimée et Jean rêvent d’avoir un enfant, mais dame nature est capricieuse et la médecine moderne, malgré ses grands progrès, ne livre pas les miracles à la demande. Quatrième FIV, quatrième échec. Aimée désespère. Elle travaille en crèche et chaque jour doit prendre soin des enfants des autres. Douloureuse ironie. Un soir, elle y rencontre Charlie, jeune mère célibataire venue inscrire le cadet de ses trois enfants qu’elle élève seule et avec peu de moyens. Elle suit une formation pour devenir maquilleuse de théâtre, n’a pas assez de temps pour ses rejetons qu’elle aime pourtant. Julio, le petit dernier, est un gamin un peu sauvage, en manque d’affection et de repères. Alors Aimée s’attache à lui, se lie d’amitié avec Charlie, quitte à dépasser les limites que sa profession impose.



Gwénola Morizur signe une histoire du quotidien avec tendresse et justesse, mise en dessins et en couleurs par Camille Benyamina. Un récit inspiré d’une véritable histoire, nous précise-t-on d'entrée en remerciements. Une histoire d’amour doublée d’une amitié naissante et de ses aléas. Des tranches de vies n’ayant rien d’extraordinaire, mais qui permettent d’aborder un sujet rarement traité en bande-dessinée. Un cadrage maîtrisé, au plus près des détails ou des obsessions, un trait assez classique, des tons pastel et parfois acidulés. La mise en couleurs est particulièrement réussie au sens où elle permet de retranscrire les différentes ambiances et situations. On suit Aimée avec ses hauts et ses bas, ses espoirs et ses déceptions, ses rêves et ses cauchemars, parce que c’est ça la vie. Un point c’est tout. Et si ce n’était pas tout… justement ?



La finition de l’ouvrage est bien réussie. Un toucher satiné, une première de couverture sobre et évocatrice, une reprise des tons pivoine sur la tranche et en illustration de quatrième de couverture. Je remercie les Éditions Grand Angle pour cette BD reçue dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio.
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Nos embellies

Envie d'une grande bolée de bons sentiments?

Alors montez en stop dans la fourgonnette de location et gagnez l'Auvergne avec les 4 héros de cette BD qui vous fera passer des larmes au sourire et inversement.

Il n'y a rien, dans les trames de cette histoire, qui n'ait déjà été exploité 1000x au cinéma/ dans la littérature/ dans les BD ect mais leur conjugaison ici apporte ce qu'il faut pour faire vibrer la fibre solidaire et le besoin de chaleur humaine de tout un chacun.

L'ensemble est touchant, plutôt réussi et donne un peu de soleil tout en effleurant des problèmes sociétaux de solitude et d'incompréhension.

Le dessin ne correspond pas trop à mes goûts mais il est bien exploité. A noter qu'il s'agit là de la première oeuvre d'une dessinatrice qui va certainement s'affirmer et s'affranchir dans le futur.

Une jolie lecture.

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Au carrefour des mondes - nos lettres persa..

Ce roman graphique est destiné aux adultes de demain, et sa vocation citoyenne est indéniable. Les jeunes doivent contribuer à la construction d'un monde plus juste et égalitaire en réfléchissant à la place des femmes dans nos sociétés.

Cet ouvrage est donc un premier matériau propice à la réflexion et aux discussions, notamment dans les collèges et lycées.



Ce projet est né de lettres écrites par des lycéens de plusieurs pays et inspirées des Lettres Persanes de Montesquieu, dans le cadre d'un concours.

A travers les yeux de plusieurs adolescents fictifs dont une jeune journaliste extraterrestre, la bande dessinée dévoile un certain nombre de problèmes comme le harcèlement, les inégalités salariales...

C'est bien l'égalité des sexes qui est interrogée.

Le but est de montrer et dénoncer les modèles d'éducation archaïques et les stéréotypes, faire changer le regard que chaque société porte sur les femmes.



Je trouve que ce support est exploitable dès le collège. Néanmoins, selon moi, l'ouvrage manque de vie. Les phrases énoncées par les personnages sont trop « téléphonées » et pourraient même passer pour trop moralisatrices. La simplicité affichée a sans doute pour objectif d'aller droit au but. Mais ces jeunes sonnent faux, manquent de profondeur à mon goût.

Plus de subtilité, de nuance et de complexité auraient permis plus de réalisme.



Malgré tout, je remercie Babelio et les Editions Locus Solus pour cet envoi original.
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Nos embellies

"Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part"



Surfant sur la vague des bouquins "feel good", cette bédé a indéniablement beaucoup de charme.

Pourtant entre elle et moi ce n'était pas bien parti. Passé la très belle couverture, j'ai eu du mal avec le dessin que j'ai trouvé froid, très années 90, citylargowinchstyle. (Aparté, suite à cette phrase et un petit passage googeule des images de ladite bédé, la référence n'est pas bien trouvée)



(ouienfinbref)



Passé quelques pages, je me suis habituée au dessin, j'ai été emportée, émue, et surprise de l'être.

Pourquoi tant d'émotions sur cette histoire simple ? Je ne sais pas. Cette inhabituelle entraide et chaleur humaine peut-être ? L'universalité des sentiments... ou tout simplement parce que moi aussi j'aimerais qu'on m'attende quelque part. Du moins cette destinée qui préambule le livre avec une citation de La Fontaine.



[Masse Critique]
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Se jeter à l'eau

C’est plat plat plat, la vie de Leïla. Pas triste, pas gai. Plat.

Comme sa relation avec son compagnon.

Comme son canapé bien lisse.

Comme les vitres de l’aquarium où elle travaille.

Puis des signes lui apparaissent, dans le genre aquatique, dont un homme mystérieux dans l’aquarium. Et des poissons qui la suivent…

Se jeter à l’eau, elle va le faire, finalement, en renouant avec son passé, et en rejoignant une asso de protection des baleines ; elle va rejoindre ces personnes si courageuses qui risquent leur vie pour se placer, dans un fragile Zodiac, entre le baleinier et sa proie. Dommage que cette partie soit un peu survolée.

Sinon, de belles illustrations douces et poétiques, au service d’une cause écologique, c'est tout de même un joli album.

Challenge Bande dessinée 2023
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