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Citations de Hadrien Klent (94)


J'ai envie d'être libre de faire des choses comme ça vient, de ne pas être dans un modèle formaté. J'ai envie de redevenir une artisane. De bricoler du rêve.
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Plus personne ne lit Marie de Sormiou, plus grand monde ne se souvient de Mounet-Sully, mais la calanque, elle, est toujours aussi belle : victoire de la nature sur l’homme.
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Ne plus être un robot allant travailler, s’usant la semaine pour dépenser son fric une fois le week-end venu, en drogues de toutes sortes (numériques, chimiques, matérielles, culturelles, peu importe, ce sont autant de misérables voyages consuméristes) : on ne rattrape rien en dépensant l'argent qu’on a gagné en étant privé de sa vie. C’est déjà trop tard. On n’a qu’une vie : celle que vous êtes en train de vivre, là, aujourd hui, maintenant. Ce n’est pas un brouillon, ce n'est pas une esquisse. C’est votre vie : vous ne pouvez pas perdre votre temps pour la gagner. Il est temps de la vivre.
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- (...) Le travail est un contrôle, la société du travail est une société corsetée, empêchée de se déployer. Il faut prendre le temps de réfléchir, d'inventer, de créer. (...) Il faut une société où l'oisiveté rend tout le monde actif. Mais actif dans le bon sens du terme. En actes. Pas actifs comme une catégorie économétrique. (...) Vous connaissez sans doute ce beau poème de Guillaume Apollinaire. Intitulé "Chantre". C'est un poème que j'aime car il est le fruit d'un effort tenace. J'aime à croire qu'Apollinaire l'a écrit en une journée, a souffert pendant des heures, l'a repris sans cesse, a malaxé les mots, a joué avec eux, et contre eux aussi. Qu'il s'est autorisé à cela. À passer une journée entière. Pour écrire cela.
Il se lève.
Il va réciter.
Le poème d'Apollinaire.
- "Et l'unique cordeau des trompettes marines".
Un silence. L'étonnement, pour la plupart des auditeurs, qui ne savent pas que ce poème ne fait qu'un vers.
Souleymane reprend.
- La poésie c'est ça. Passer une journée, ou une semaine, pour écrire ce vers unique et sa perfection. Vous comprenez ? La poésie. Le temps.
Il sourit.
- Ce droit à la paresse, ce n'est pas le droit au rien. C'est, au contraire : le droit à tout. À tout !
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Écoutons Rimbaud. Dans la lettre dite du "voyant", le jeune Rimbaud (seize ans) écrit à son ancien professeur Georges Izambard (qui n'a, lui, que vingt-deux ans), le 13 mai 1871 : "Travailler maintenant, jamais, jamais. Je suis en grève. Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant."
Travailler maintenant, jamais, dit Rimbaud - mais attention au sens du mot "travail". C'est le moment de rappeler ce que tout bon élève de terminale est censé mettre dans sa dissertation de philo : "travail" vient du mot latin tripalium, désignant un objet de torture (à trois pieux, une sorte de tripode qui fait mal) - "travail" renvoie donc à la souffrance, et c'est cette obligation à se faire mal pour subvenir à ses besoins (un toit, des repas, des habits) que refuse Rimbaud. Cette forme d'esclavage de basse intensité qui ne nourrit pas l'âme, seulement l'estomac.
Mais ne pas travailler ne veut pas dire ne rien faire. Rimbaud en est le meilleur exemple, disant explicitement qu'il "travaille" à se "rendre voyant".
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Travailler maintenant, jamais, dit Rimbaud-mais attention au sens du mot "travail". C'est le moment de rappeler ce que tout bon élève est censé mettre dans sa dissertation de philo: "travail" vient du mot latin tripalium, désignant un objet de torture ( à trois pieux, une sorte de tripode qui fait mal)- "travail" renvoie donc à la souffrance, et c'est cette obligation à se faire mal pour subvenir à ses besoins (un toit, des repas, des habits) que refuse Rimbaud. Cette forme d'esclavage de basse intensité qui ne nourrit pas l'âme, seulement l'estomac. (p. 38)
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Ce que je vois, c’est qu’ils ont passé toute cette putain de panne à parler de cette putain de panne, au lieu de la vivre. A la place d’un cataclysme dans leur existence, un évitement par la parole. Aucune remise en question, juste des séries de questions-réponses. (p. 324, “Dimanche 9 septembre, 11 h 49. Ile de Sein, phare Ar-Guéveur”).
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Et Emilien prendra le temps d'expliquer à ses jumeaux que le droit à la paresse ce n'est pas le devoir de ne rien foutre ni de s'en foutre.
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On ne sait plus vivre, on ne sait plus que parler de ce qu'on vit.
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Voilà : j’ai l’impression que,
à cause de je ne sais quoi, la pollution, le réchauffement climatique, les avions dans le ciel ou que sais-je encore, j’ai
l’impression qu’il n’y a plus jamais de ciels bleus. De ciels
véritablement bleus, je veux dire. Il y a toujours des traînées
grises, ou des nuages d’altitude, ou un voile fugace, enfin il y
a toujours quelque chose qui empêche de voir un ciel, entièrement, totalement, uniquement bleu.
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Il avance. Le peu d'oxygène dont il dispose, il ne l'utilise pas pour son cerveau mais pour ses jambes.
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Dans les années 1970, les pauvres fichiers mécaniques étaient l' objet de toutes les suspicions. Des associations de consommateurs luttaient pour que l' Etat ne puisse pas connecter un fichier fiscal et un fichier médical. Aujourd'hui, on confie volontairement la moitié de sa vie privée à Google ou à Facebook, sans rien y trouver à redire.
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S'il n'y avait pas de seconds rôles, il n'y aurait pas d'histoires.
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Une immense villa mexicaine déserte. Portant son chien blessé, Maria franchit le seuil et pénètre dans une grande pièce plongée dans la pénombre. Elle dépose délicatement le chien sur un luxueux canapé et s'approche des fenêtres. Des volets métalliques fermés empêchent la lumière de passer. Maria cherche la poignée des fenêtres, mais il n'y a pas de poignée. Sur le côté, une série de boutons commandent fenêtres et volets. Maria appuie sur les boutons: rien ne se passe. Elle retourne vers l'entrée, cherche dans les placards, et finit par trouver une lampe électrique. Elle l'allume et retourne dans la grande pièce. Elle braque le faisceau puissant vers le centre de la pièce. Elle pousse un cri.
Devant elle, un gigantesque chameau empaillé la regarde, impavide.
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"Nous sommes la voix d'une réécriture de nos voix, d'une nouvelle peinture sur notre magnifique planète, la voix de zébrures dans un univers aveugle, la voix d'un futur enfin désirable, enfin désiré."
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Ce ne sont que des mots, oui. Mais avec des mots, on peut changer le monde: ils le savent très bien. Ils l'ont fait, déjà, dans leur pays. Ils aimeraient que ça puisse se faire partout, maintenant.
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Souleymane, à la différence d’Émilien, n'a pas le moindre mal à garder sa fantaisie, son énergie, son humour, en étant ministre. C'est peut-être sa vie de poète qui le protège contre les menaces de l'esprit sérieux: quand tu es poète, tu as une carapace faite de mots puissants et magnifiques, carapace qui te permet de te mouvoir dans un monde débordant de mots médiocres, durs, glacés, sans ressentir leur agression. Une armure de coton, invincible.
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"On ne peut pas comprendre le Front populaire sans prendre en compte cette dimension de récupération d'un temps symbolique, mais qui n'est pas seulement symbolique, pour les ouvriers, les travailleurs. Ne plus être seulement asservi, ne plus être seulement un outil de production. Redevenir un être humain. Se recentrer sur ce qu'on est plutôt que sur ce qu'on fait."
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Ce qui a rendu si rares les Français libres, c’est le fait que tant de Français soient propriétaires. Ils avaient à choisir entre leur propriété - leur petite maison, leur jardin, leur petite boutique - et la France. Ils ont préféré leur propriété. Quels ont été les premiers Français libres ? Des braves types comme les pêcheurs de l’île de Sein, qui ne possédaient que leur barque et l’emmenaient avec eux; des garçons sans attaches, qui n’avaient rien à perdre; des Juifs qui se sauvaient parce qu’ils devinaient qu’ils allaient tout perdre. Ceux qui avaient à choisir entre les biens matériels et l’âme de la France, les biens matériels ont choisi à leur place. Les possédants sont possédés par ce qu’ils possèdent.
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En luttant contre la propagande bourgeoise, en se battant contre les médias dominants, en faisant entendre la véritable voix du peuple, pas une reconstitution inventée par des élites qui ont intérêt à écraser les pensées alternatives comme la nôtre.
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