Citations de Hadrien Klent (94)
p. 132 Prenez un peu de temps pour vous [Sénèque]
p.86 le travail ne peut pas être tout la vie. Peut-être plus facile à comprendre pour cette génération née autour de l’an 2000 qui voyait bien que les précédentes, y compris celles des années 1980 et 1990, avaient trop cru à la « promesse d’une réalisation par le travail » ; On réalise surtout des tâches qui servent à faire tourner une machine productive dont le seul but est d’avancer de peur de s’effondrer sur elle-même . (..)
[la journée de 3 heures travail par jour] c’est avoir une temps pour s’occuper de soi, des autres, de la planète : c’est de préoccuper enfin des choses essentielles à la bonne marche de la société. C’est renoncer à l’individualisme, à l’égoïsme, à la destruction méthodique de notre planète. C’est ouvrir un espace : des espaces. C’est se poser. Et même se re-poser : se poser à nouveau, chaque jour, la question de ce qu’on est, de ce qu’on veut faire, de ce qu’on doit faire.
La paresse, ce n'est ni la flemme, ni la molesse, ni la dépression. C'est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps : ne plus subir.
La paresse au xxi siècle, c'est avoir du temps pour s'occuper de soi, des autres, de la planète...
Et même se re-poser : se poser à nouveau, chaque jour, la question de ce qu'on est, de ce qu'on veut faire, de ce qu'on doit faire.
ll se souvient de sa formule qui lui avait beaucoup plu : la candidature d'après la fin des idéologies, d'après le covid, d’après l’après.
C’est la force d'une démocratie : les gens vont voter pour ta gueule, à charge pour toi d’être celui qui construit ta fameuse révolution en douceur.
A chaque fois, le libéralisme triomphant propose qu’on souffre encore plus ! Qu’on se sacrifie pour sauver un système qui est pourtant absurde. Qu’on nourrisse un monstre incontrôlable et incontrolé. Moi je propose le contraire. Qu'on inverse la place du travail et du temps libre. Qu’on interroge notre place dans la marche du monde.
p. 233 C’est le monde dans lequel on vit qui est incongru. C’est cette course à la réussite, à la richesse, à l’objet électronique avec trois yeux photographiques, à la puce qui sait tout de vos déplacements, au vain narcissisme des réseaux sociaux qui laissent chacun sur sa faim car à dialoguer dans le vide, on ne peut pas se nourrir. Le projet d’Emilien Long, c’est arrêter tout. Vous connaissez L’an 01 ? « on arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste. »
p. 23 La paresse, ce n’est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c’est tout autre chose : c’est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps – ne plus le subir. La paresse au XXIe siècle, c’est avoir du temps pour s’occuper de soi, des autres, de la planète : c’est se préoccuper enfin des choses essentielles à la bonne marche de la société.
- Je suis noir. Je suis un écrivain noir. Mais, prenez garde ! ce sont deux choses différentes : je suis un écrivain, et je suis noir. Comme noir, je sais être militant, rappeler encore et toujours le racisme systémique qui irrigue la France de bas en haut, de droite à gauche. Mais comme écrivain, je veux qu'on me laisse libre de faire ce que je veux de ma parole. Je veux qu'un écrivain noir, qu'un poète noir, puisse ne jamais écrire sur la négritude, sur l'Afrique, d'où je viens pourtant - je veux pouvoir écrire des poésies sur le cap Sizun si je veux. Sur mon chien et sa truffe. Sur les oiseaux de Patagonie. (...) Mais l'enfance n'est pas tout. Surtout pour un écrivain. J'aime la maturité, j'aime la langue qui a roulé sa guenille dans les bosses et les replis du monde, j'aime être libre. Libre de ne pas être noir en étant noir. Libre aussi de ne pas devenir un ambassadeur modèle, un référent d'intégration.
Cette arrogance des « communiquants » qui pensent toujours que l’histoire qu’ils racontent, tout le monde la reçoit et la perçoit comme ils l’imaginent.
(p. 119, “Vendredi 31 août, 10 h 02. Ile de Sein, hôtel Ar-Men”).
J'ai pensé à toi et à ce vieux proverbe italien que j'avais appris à l'école, "con il tempo e con la paglia maturano le nespole", avec le temps et la paille mûrissent les nèfles, je ne sais plus s'il y a un équivalent français, l'idée c'est que quand on est patient on finit par avoir ce qu'on espère, ...
Mais Emilien n'a jamais renoncé au plaisir de prendre son cahier Babar et d'écrire les phrases qu'il entendait dans sa tête : qu'il s'entendait dire en les écrivant. Plaisir de réunir la parole et l'écriture. Je n'ai jamais été un écrivain, mais j'ai pu écrire des phrases pleines de rythme, de bruit, et de fureur : quel plaisir. Les idées qui me semblent importantes, j'ai pu les transformer en phrases que j'ai prononcées. Et si c'était ça, tout simplement, faire de la politique ?
Les possédants sont possédés par ce qu’ils possèdent.
.. tant pour éviter d’être tracé que par opposition frontale aux machines qui remplacent les hommes sans pour autant, comme on voulait le lui faire croire à l’école quand il était enfant, sans pour autant que ces derniers aient une vie belle et sereines, les machines faisant le sale boulot à leur place.