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Critiques de Hanya Yanagihara (214)
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Une vie comme les autres

Cela commence comme une gentille histoire de copains d'université, mais bien vite Hanya Yanagihara nous dirige vers le puits de souffrance qu'est l'existence de Jude, le personnage central de ce gros roman. Souffrances psychologiques, mais aussi physiques et, enfin, souffrances infligées à lui-même. L'auteure entraîne le lecteur vers un huis-clos étouffant puisque le brillant étudiant, puis l'avocat d'affaires redoutable, ne peut échapper aux réminiscences effrayantes de son enfance et de son adolescence. Nous allons l'accompagner dans sa démarche hésitante, nous le verrons franchir chaque étape d'une carrière professionnelle exceptionnelle en espérant à chaque instant que l'amour dont l'entourent ses amis Willem, JB, Malcom, Andy ou encore Harold Stein, son ancien professeur de droit, le sauvera de la culpabilité, de la mortification, de la peur de vivre.

Dans son ouvrage « Qu'est-ce qu'une vie bonne ? », la philosophe américaine Judith Butler pose une étrange question, très dérangeante pour notre tranquillité d'esprit car elle interroge le sens que l'on peut donner à une vie au sein des structures sociales qui l'insèrent : « Y a-t-il des genres de vie qu'on considère déjà comme des non-vies, ou comme partiellement en vie, ou comme déjà mortes et perdues d'avance, avant même toute forme de destruction ou d'abandon ? ». Autrement dit, comment peut-on mener une vie bonne dans une vie mauvaise : « Nous sommes, en tant que corps, vulnérables face aux autres et aux institutions, et cette vulnérabilité constitue un aspect de la modalité sociale à travers laquelle les corps subsistent. » Vous me pardonnerez ce détour par la philosophie, mais cette interrogation m'a tenaillée tout au long de ma lecture. La vulnérabilité du corps de Jude est le stigmate de sa vie antérieure, il se refuse à l'exposer car cette vulnérabilité perceptible aux autres occulte une autre vulnérabilité, celle-ci cachée, enfouie, cadenassée. Jude se refuse à ce que son rapport aux autres, à la société, passe par un statut de victime « officialisé». Il rejette cette modalité sociale pour établir un autre rapport à la société qui se base sur la construction d'une nouvelle image de lui-même, un reflet net d'une personnalité sacrifiée aux apparences.

La résilience ne peut se mettre en œuvre à partir du moment où Jude Saint Francis a décidé de ne rien révéler de son passé à ses proches. Aucun argument, aucune supplication ne l'amènera à baisser la garde et à accorder sa confiance à ceux qu'il aime par-dessus tout : Willem et Harold, son père adoptif. Car les confidences tardives faites à Willem l'obligent à mentir, lui qui avait toujours préféré le silence aux dangers de la pitié. Il a choisi d'aimer par-dessus tout, et non malgré tout. Les êtres chers qui l'entourent et le protègent si mal de lui-même, il les aime par-dessus les silences qui cloisonnent son existence, l'appréhension qui le ronge, la défiance et la répulsion aux contacts physiques. Et il ne peut aimer malgré la curiosité, l'inquiétude, la compassion de son entourage, d'où l'éloignement avec JB. De même qu'il se claquemure dans son appartement, il s'enferme dans une attitude de refus : refus d'évoquer son passé, la douleur qui torture son corps, les angoisses qui le paralysent. Il bâtit sa vie comme un contrepoint au passé : assurer son indépendance, sa sécurité, mais jamais comme une possible échappée vers le bonheur.

La singularité de l'histoire que nous raconte Hanya Yanagihara est parfois trop appuyée. Jude est doué en tout, en droit, en mathématiques, en latin, en chant, en botanique, en cuisine. Elle alourdit sa frêle silhouette d'un bagage bien encombrant au risque d'en faire un phénomène, alors qu'il ressemble à l'albatros de Baudelaire, maladroit au sol, tourmenté par les hommes d'équipage, mais puissant et libre dans le ciel. Par ailleurs, l'écrivain a également tendance à parer de tous les dons la petite bande d'amis, JB l'artiste fabuleux, Willem l'acteur étincelant, Malcom le grand architecte. Il ne manque rien non plus à la description du petit monde universitaire fermé de l'Ivy League, ou encore celui de l'intelligentsia new-yorkaise et bostonienne, sans doute bien observée mais un brin caricaturale quand elle va de la décoration d'un loft, à un menu de réception en passant par la tenue vestimentaire d'un professeur.

Je pense que ce livre ambitieux aurait gagné à plus de légèreté, ceci dit il possède un charme puissant et vénéneux.
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Vers le paradis

Pas simple de parler d'un tel livre, d'une telle épopée. Après le phénoménal Une vie comme les autres - déjà un bon gros bébé - nous étions nombreux à attendre avec curiosité ce nouveau roman. J'ai mis du temps à lui trouver une petite place mais ça valait le coup de guetter le moment propice : l'immersion fut totale, étonnante, dérangeante, pas toujours évidente à rationaliser mais pourtant captivante. Autant ma lecture de Une vie comme les autres avait été physique, autant celle-ci a sollicité mes neurones sans jamais nuire au plaisir d'une lecture fluide, portée par un éclatant sens de la narration.



Trois époques, trois fin de siècles. Trois histoires qui peuvent sembler déconnectées mais garnies d'indices qui les relient. Trois univers que l'autrice dessine, reconstitue ou imagine avec une maestria qui éblouit. La première histoire, en 1893 semble tout droit sortie d'un roman d'Edith Wharton et ses études de la bonne société new-yorkaise ; la deuxième, en 1993 est celle dont nous reconnaissons d'instinct les décors et l'atmosphère. Le dernière et aussi la plus longue nous transporte en 2093 dans un futur glaçant tant il nous apparaît comme une sorte d'anticipation presque inévitable. Dès les premières pages, l'autrice crée un décalage uchronique en faisant de New-York une ville ayant négocié un accord avec les États-Unis comme d'autres États Libres afin de jouir d'une totale liberté matrimoniale : on y aime et épouse qui l'on souhaite, homme ou femme. Une liberté qui on le verra, sera mise à mal au fil du temps et surtout qui ne garantit pas l'équité sur d'autres critères comme la race ou le statut social. Plusieurs thèmes traversent et relient les trois récits comme la maladie - le sida dans les années 90, les pandémies au 21ème siècle - et la quête éperdue d'un bonheur ou d'un paradis ; les prénoms aussi se retrouvent siècle après siècle comme un éternel recommencement. La question des origines s'invite par l'intermédiaire des racines hawaïennes de certains personnages. Un lieu revient dans les trois temporalités, une maison cossue sur Washington square sorte de témoin des évolutions de Manhattan. Résumer chacune des histoires n'aurait aucun sens, il faut en vivre l'expérience, faire corps avec les destins des personnages.



Par contre, l'ambition du propos est énorme. Avec ces trois récits l'autrice interroge tous les paramètres d'expression de sa liberté à l'aune de choix sociétaux que l'on initie ou que l'on subit. Le fait de retrouver les mêmes prénoms n'est pas anodin : c'est parce que nous avons rencontré les David, Edward ou Charles des 19ème et 20ème siècles que les destins des David, Edward ou Charlie du 21ème siècle nous apparaissent aussi terribles et font réfléchir sur les directions que prennent nos sociétés. Il est question de transmission, de libre-arbitre, de relation aux autres. Du mariage comme aspiration ou assignation. Il y a une facette éminemment politique dans le regard posé sur les États-Unis et la remise en cause de son aura paradisiaque. C'est d'ailleurs toute la force concentrée dans le dernier volet, cette société basée sur la survie - mais à quel prix ? - décrite avec une justesse qui fait frissonner.



Je conçois que ce roman et surtout sa structure puissent désarçonner, moi je trouve ça extrêmement stimulant et je salue volontiers son ambition. Impossible de ne pas continuer à y penser pendant très longtemps, je regrette vraiment de ne pas avoir eu l'occasion d'une rencontre avec l'autrice pour approfondir certains thèmes et la questionner sur certains choix. La lecture de Vers le paradis m'a semblé beaucoup plus facile que celle de Une vie comme les autres, par contre c'est ensuite que viennent les cogitations. C'est un livre difficile à conseiller et pourtant... une aventure singulière, d'une richesse épatante qui me laisse admirative.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Une vie comme les autres

Jamais un roman ne m'a plongé dans une telle colère. Le style est magnifique, j'en conviens, mais que doit-on comprendre du message de l'autrice, qui inflige à son personnage principal les pires sévices ? , le tout décrit avec une minutie & une précision chirurgicale.



En refermant le livre, je n'étais pas effondrée, ni particulièrement triste, mais atterrée : pourquoi infliger, sur 1 000 pages, un parcours de vie aussi glauque ? Est-ce par plaisir sadique qu'elle s'est affairée à décrire minutieusement les séances d'automutilation du personnages principal, en mentionnant la peau cloquée et boursouflée de déchirures ? Honnêtement, j'aimerais bien comprendre.



C'est extrêmement rare, mais j'ai regretté d'avoir pris le temps de lire ce livre, et de me soumettre aux fantasmes morbides de l'autrice.
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Une vie comme les autres

On m'a offert ce livre, donc il est resté quelque temps dans un coin, méfiant que je suis de ce que je n'ai pas choisi de lire. Et puis, un jour, confinement oblige, avec la fermeture des bibliothèques et des librairies, je le découvre. 1125 pages en édition de poche, la falaise est abrupte! Je renâcle mais je commence et là... je m'arrête à la troisième page. Quoi, le récit narcissique de yuppies américains dont je ne vois pas l'intérêt! et qui me fait tout de suite penser à du Bret Easton Ellis, autrement dit c'est daté, inintéressant, les personnages sont odieux.

Mais, 1125 pages tout de même, et la quatrième de couverture dithyrambique et puis le nom de l'auteur, Hanya Yanagihara est mystérieux - quelle origine? - difficile à retenir, d'ailleurs le titre, d'une banalité confondante aussi "Une vie comme les autres", est une insulte presque.

Je m'y remets - sûrement que l'humeur adéquate était là - et là, ce fut de mieux en mieux, l'intrigue se dévoile, je comprends enfin où l'auteur veut en venir. Et puis, l'écriture est prodigieuse. On observe des tranches de quotidien superbement décrites/écrites et là, je me dis, j'ai trouvé l'auteur qui renouvelle Proust, au XXIème siècle.

J'ai tout de même mis un mois à le lire mais c'est qu'on ne peut pas lire ce livre trop vite. J'ai savouré et surtout j'ai éprouvé un déluge de sentiments et de sensations, à l'unisson des personnages.

Bref, un chef d'oeuvre qui marquera la littérature américaine du XXIème siècle.
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Une vie comme les autres

Bien sûr, la couverture est hideuse. Bien sûr, sur 800 pages il y a des longueurs et des redites. Bien sûr, tout est un peu trop : trop de talents, trop de réussite d’un côté, trop de noirceur de l’autre. Et pourtant, je n’arrivais plus à le lâcher, j’ai vécu pendant quelques jours avec Jude et les autres, j’ai aimé, pleuré, ri avec eux. Et c’est exactement ce que je demande à un bon roman.
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Une vie comme les autres

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour ce magnifique livre de 800 pages, lu dans le cadre d'une Masse Critique et qui m'a bien occupée pendant ces vacances de Noël !

Ce livre nous raconte l'histoire de quatre garçons, Willem, l'acteur, JB, le peintre, Malcolm, l'architecte et surtout Jude, l'avocat brillant mais à la vie personnelle brisée par un passé atroce dont on ne découvrira que très lentement l'histoire, qui sont liés par une indéfectible amitié qui durera toute leur vie, malgré les différences de leur caractère et leur évolution individuelle.

Tanya Yanagihara nous entraîne dans un récit puissant et beau, quelquefois fort glauque.

Glauque : elle nous fait cadeau d'aucun détail, en rajoute même dans les situations les plus noires.

Puissant par le style qui nous entraîne d'un bout à l'autre dans un rythme soutenu, et magnifique par cette profonde histoire d'amitié et d'amour, et que celui-ci soit gay n'enlève rien à sa beauté mais au contraire permet d'aborder en filigrane les problèmes sociaux qu'un tel amour pose. Les personnages sont bien typés, leurs problèmes et leurs difficultés nous touchent en profondeur, leurs joies et leurs bonheurs nous émeuvent, bref nous sommes d'un bout à l'autre partie prenante de cette belle et tragique histoire.

Tout sonne juste, même dans l'accumulation des pires instants de la jeunesse de Jude, parce que les personnages restent humains jusque dans leur noirceur. À travers l'histoire de sa vie et de celle de ses amis, de leurs évolutions, c'est la capacité de résilience (ou pas), d'adaptation à l'autre (dans toutes les difficultés de notre opacité des uns aux autres) qui sont décrites au scalpel avec intelligence, intuition et finesse. Oui je ressors secouée de cette lecture que j'ai adoré et que je recommande aux âmes fortes ! (Personnes trop sensibles s'abstenir).
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Une vie comme les autres

Ce livre ne soulève pas seulement les émotions du lecteur moyen, mais aussi les opinions de la critique littéraire. J'ai trouvé la lecture une vraie aventure qui m'a complètement entraîné. Je le recommande à tous ceux qui aiment lire et qui supportent la cruauté du thème: l'abus des enfants. Le contenu est particulièrement accrocheur. L'écrivain cherche les extrêmes, à la fois en termes de bonheur et de malheur chez les humains. La crédibilité est parfois testée, mais finalement tout tombe sur ses pieds. Un livre splendide!
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Vers le paradis

L'auteure prend des libertés avec le passé.

En 1893, les homosexuels pouvaient se marier à New-York (en réalité la ville a reconnu le mariage entre personnes du même sexe le 24 juin 2011).

Les femmes avaient le droit de voter (le droit de vote des femmes aux États-Unis remonte à 1920).



Comme indiqué sur la première de couverture, c'est la première partie celle qui se déroule en 1883.



Je ne recommande pas particulièrement.

Trop long à lire, malgré les 213 pages, trop de choses illogiques, à vous de voir.

Personnellement je ne lirai pas les autres parties. Je n'ai pas été assez emballée.
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Une vie comme les autres

Énorme coup de cœur !



4 amis, JB, Malcom, Willem et Jude sont dans une histoire. Une histoire en forme de bateau d'amitié qui commence à voguer à l'époque de l'université. Puis JB deviendra peintre, Malcom architecte, Willem acteur et Jude avocat. Willem et Malcom se tuent dans un accident de voiture. Ne reste que Jude et JB. Jude se suicide. Que reste-t-il à part JB?



Il reste Jude St Francis dans votre esprit comme imprimé à jamais et la force de l'amitié racontée comme jamais : l'histoire est effroyable, "une longue enfance punitive" pour Jude qui abandonné à sa naissance, va tomber de Charybde en Scylla, de mauvais hasards en mauvaises rencontres, de viols en sévices, de prostitutions en humiliations, d'horreurs en souffrances. Son intelligence, affutée et sans auto-apitoiement, va le propulser hors de sa condition d'esclave et l'amener à développer une vie totalement inversée avec les bonnes rencontres, les vrais amis, des parents adoptifs même sur le tard, des êtres chers et bienveillants pour l'entourer même si ses démons roderont constamment et ses souffrances physiques continueront toujours.

La notion de handicap est traitée d’une façon novatrice, anti-compassion et sans état d’âme à l’instar de ces phrases en forme d’incantation : « tu as été horriblement traité, tu t’en es sorti, tu as toujours été toi ».



Le leitmotiv du livre est l’absolue certitude que de son enfance on ne s'extirpe pas, et Jude le sait mieux que personne, lui qui s'automutile et se scarifie afin d'extraire le mal de son corps. Paradoxalement ces scarifications sont comme des écritures de sang d’un « avant » maudit

qui racontent toujours et encore ce qui s'est passé même si celui qui l'a vécu refuse de le raconter. Le seul morceau de phrase « …peur de tout le monde, haine de soi… » résume à lui seul l’enfer de Jude au milieu des autres.



La narration du roman est terriblement dense, touffue, parfaitement New yorkaise, remplie de digressions et de réflexions, forcément exigeante et même quelquefois pénible car trop insoutenable mais il n'est tout simplement pas possible de s'en détacher. Le roman se déroule au rythme d’une vie, avec des moments forts, des moments lents, des moments marquants et des discussions décisives. C'est comme une toile d'araignée littéraire, on est pris au piège, on se laisse emporté au gré des rues de Manhattan, dans l'appartement de Lispenard street, dans les lofts et les ateliers d'arts.



Quand Jude a des accès de rage, on se sent "bouillir de désespoir et de honte" avec lui. Quand Jude essaie de s’échapper d’un guet-apens avec un livre comme seul arme, on se bat avec lui et on comprend que seuls les mots seront capables à un moment ou à un autre de défendre celui qui n’est pas défendu. Quand Ana dit à Jude qu'il devra se confesser, on dit les paroles avec elle " Tu trouveras un moyen de raconter ce qui t'est arrivé...Il le faudra, si tu veux jamais te sentir proche de quelqu'un". Et ce quelqu'un c'est bien le lecteur, et c'est là la très grande force du livre, la puissance du message, le passage de témoignage pour que cesse le cercle infernal, pour qu'une fois le livre fermé, on regarde autour de soi et on se dise : y a-t-il un Jude autour de moi que je ne vois pas ? y a-t-il un Jude que je pourrais aider car j’aurais la capacité d’entendre ce qu’il ne peut pas dire ?

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Une vie comme les autres

A partir de la fac et pendant une décennie, on suit quatre garçons pour ce gros pavé de plus de 800 pages. Jude, Willem, JB et Malcolm sont quatre garçons à New-York avec leurs ambitions, l’amitié qui les lie mais aussi des blessures. Et pour ce dernier point dès le départ, l’auteur cultive un mystère autour de Jude. Alors pourquoi ai-je abandonné après plusieurs tentatives à environ 200 pages ? Il aura fallu une écriture passe-partout sans rien d’exceptionnel à mon goût, un auteur qui aime s’abandonner dans des détails inutiles qui n’apportent strictement rien, et du mélo. Alors oui si Jude ne peut déclencher que de l’empathie chez le lecteur, pour moi, ce n’est pas suffisant pour que j’accroche à un livre. Je suis restée indifférente et rapidement je me suis enlisée. Au vu des très nombreuses critiques enthousiastes, je pense que cette lecture n’était pas pour moi, désolée… Merci à l’éditeur et à Babelio .
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Une vie comme les autres

Il y a des livres qui prennent la poussière pendant des années dans nos bibliothèques, et puis il y a ceux qui ont le privilège d’être dévorés dès réception. Celui-ci est un privilégié.



Je ne le connaissais pas il y a 1 mois. Et d’après ce que l’on m’en disait : c’était LE livre. Celui qu’on oublie pas. Qu’on ne lâche pas. Celui qui nous secoue autant qu’il nous émeut.



Oui, c’est LE livre.



Par son poids tout d’abord. Il s’impose, il est long, il y a peu d’espace, peu de pause. Il est dense par son texte et par son histoire que l’on lit en apnée. Mais il y a bien longtemps que les briques ne me font plus peur. Je veux être plongée, cabossée, abimée, transportée par les mots quelques soit leurs volumes.



Par sa narration. Chapeau là-dessus. On pourrait croire que le livre est long car l’histoire prend du temps à s’installer. Que nenni ! Quelques pages et l’on est bien dedans. L’autrice a cette proximité qu’on aime. Nous devenons instantanément le 5ème membre de ce quatuor.



Par son histoire. Oh my ! Quelle histoire ! L’autrice ne nous épargne rien. Pas dans le dark à la McDaniel, dans la tristesse profonde. Testez votre empathie en lisant ce livre. Si vous n’êtes pas un tant soit peu touché, triste, peiné, vous n’êtes pas humain. Ce livre c’est avant tout l’histoire d’une amitié. De 4 mecs d’horizons différents qui se rencontrent sur les bancs de la fac. Ils sont intelligents, beaux, ils ont la vie devant eux et ils ne vont plus se quitter. JB l’artiste, Malcom l’architecte, Willem l’acteur et Jude l’avocat. Ils se complètent sans jamais vraiment se comprendre. Ils ont ce lien incassable. Et l’un d’entre eux va se démarquer. C’est Jude. Jude il est secret. Il est silencieux. Il est beau à crever mais ne le sait pas. Il souffre. Beaucoup. Et ses amis ne savent pas pourquoi.



Sur des décennies, ces amis vont vivre des moments forts, se séparer pour mieux se retrouver, s’unir même. Nous les suivons et nous traversons avec eux les pires atrocités de l’espèce humaine mais aussi les petits beautés qui font que la vie mérite d’être vécue.



Lire ce livre c’est vivre une expérience. Il se médite. Il ne pourra de toute façon pas se lire d’une traite. Il faut savoir le poser au bon moment pour y revenir avec envie. Même après avoir tourné la dernière page, il nous habite encore. Il est fort. Puissant. Il est unique. C’est même un livre à relire.



Bref, il faut le lire une fois dans sa vie.



Personnellement, j’étais même étonnée de son intensité. Je ne pouvais pas ne pas y penser. Et puis… à 200 pages de la fin, il y a eu la catastrophe de trop. Et j’en ai voulu à l’autrice. Jude, on lui veut du bien. Il le mérite. Il devient notre frère sur 1100 pages. Mais l’autrice a souhaité ajouter CETTE histoire en plus. Et là je n’étais plus dedans. Parce que Jude, on l’a compris, n’a justement pas eu « une vie comme les autres ». Ajouter du misérable au misérabilisme c’était trop.



Je l’ai terminé, je l’ai aimé, adoré, j’ai eu la gorge serrée, il devient l’un de mes ouvrages préféré mais… J’ose espérer que mon livre préféré n’aura pas de MAIS.



Bref, lisez ce livre !
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Une vie comme les autres

Je suis d'habitude plutôt agacée par les extraits de critiques que les éditeurs mettent au dos des romans, ou pire, sur les bandeaux. Toujours déçue par cette publicité mensongère. Une fois n'est pas coutume, je suis totalement en accord avec eux. Ce roman est un sacrée expérience de lecture. Une immersion totale de plus de 1000 pages, bouleversante, aux côtés de Jude, Willem, JB et Malcolm. 4 étudiants, amis, qui grandissent ensemble durant 30 ans, au fil de leurs échecs et réussites, de leurs amours, et de leur amitié. C'est d'ailleurs à travers leurs voix qu'on suit leur avancée dans le monde adulte. L'écriture est très fluide (heureusement vu la taille du roman) et j'ai eu du mal à lâcher le roman. On se prend parfois la violence en pleine face. La tristesse. Le doute. L'amour. C'est intense. Quelques pages m'ont laissée sur ma faim, mais en terme de proportion, ce n'est rien. J'aurais aimé voir un peu plus certains personnages mais quelle taille aurait fait ce livre ?!

En bref, une lecture que je recommande avec tout de même un TW viol/violences à ne pas négliger.
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Une vie comme les autres

C était mal parti car les 150 premières pages ne m ont pas passionnée. Et puis, d un coup, j assimile les personnages, leur amitié. Je me mets à aimer Jude et à y penser même quand je ne lis pas. J ai envie de lire pour le connaître mieux même si il est très secret. Tout comme son entourage, je l aime tout de même car c est un mec génial.



Je sais que pour certains, lire un roman de 1120 pages peut être dissuasif car il faut du temps pour le terminer. Mais dans Une vie comme les autres, j ai été prise entre l envie de finir pour savoir tout de cette histoire et l envie de lire doucement pour ne pas quitter les personnages.



On m avait prévenue de préparer les mouchoirs et pourtant, les larmes sont soudainement venues à la moitié du livre sans que j ai le temps de sortir un mouchoir du paquet. L histoire est poignante. On a tellement envie que tout se passe bien que je me suis presque convaincue que tout allait aller.



Je crois que je n ai jamais pleuré autant pour un livre. Ce livre est empli d émotions. Il est magnifique tant il est bouleversant.
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Une vie comme les autres

Superbe livre Humaniste où se côtoie ce qu'il y a de pire et de meilleur chez l'homme.

Loin d'être un livre larmoyant, la larme est quand même présente et tant mieux car tant que cette larme est tirée par un tel livre l'homme peut encore croire en l' Humanité.

Magnifique.
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Une vie comme les autres

Avec Une vie comme les autres, nous allons suivre quatre personnages : JB, Malcolm, Willem et Jude. Ils ont partagés la même chambre à l'université, ce qui a tissés entre eux des liens indéfectibles malgré leurs caractères très différents. JB est souvent cynique ; Malcolm est un homme complexé ; Willem est doux et bienveillant ; et Jude est une énigme absolue. A la fin de leurs études, ils se retrouvent tous à New York, et empruntent des voies différentes. JB devient peintre, Willem acteur, Malcolm est architecte et Jude avocat. Des vies différentes, des métiers différents... Mais les quatre hommes restent – plus ou moins – soudés pendant quatre décennies. Nous allons ainsi les suivre pendant ces années, les regardant grandir, évolué et vivre.

De fil en aiguille, Une vie comme les autres va se concentrer sur Jude, le personnage central de l'histoire, et autour duquel tout le monde finit par graviter. C'est un homme profondément blessé, aussi bien de corps que d'esprit, très renfermé, et qui ne s'ouvre pratiquement jamais.

Une vie comme les autres, c'est un beau pavé de 800 pages, et c'est un livre qui ne se lit pas « aisément » : il est dense, vraiment lourd et prenant psychologiquement, très dur aussi... On ne peut qu'être troublé et ému face à cette lecture, qui ne peut pas laisser indifférent ! C'est un livre sur l'amour, l'amitié, mais aussi sur la méchanceté et le mal, bref sur l'être humain dans tout ce qu'il peut avoir de bon et de mauvais. Je conseille la lecture de ce livre pendant un week-end ou des vacances, ou d'être en tout cas à 100 % dans la lecture : car ce serrait tellement dommage de passer à côté, et ce n'est pas une lecture de métro. Il faut y être entièrement, sans rien pour nous déranger.

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Une vie comme les autres

L’amitié hors du commun de quatre garçons (noir,métis,blanc) sur toute une vie : JB l’artiste, enfant gâté et égocentrique, Malcolm le riche métis, Willem le bel acteur fondamentalement gentil et surtout Jude l’avocat, personnage majeur de ce magnifique roman, prisonnier de son enfance et véritable martyr ...



811 pages sublimes, au cours desquelles la talentueuse Hanya Yanagihara nous distille passé et destinée, au compte- goutte, mais en décortiquant les sentiments les plus profonds avec une lucidité époustouflante !



Si vous vous sentez un peu déstabilisé(e) par les premières pages, n’abandonnez surtout pas votre lecture, je vous en conjure ! Vous passeriez alors à côté d’un IMMENSE chef-d’oeuvre, écrit par une jeune américaine qui n’avait que 41 ans à sa sortie en 2015 ... Son deuxième roman est un diamant brut !
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Une vie comme les autres




" Aucun d'entre eux ne souhaitait réellement écouter l'histoire des autres, ils voulaient juste raconter la leur. "




Dans les années 80, quatre étudiants s'apprêtent a conquérir New York. Leur amitié prit vie sur les bancs de la fac et ne cessa de grandir.





" La situation n'avait rien d'étrange : vous étiez de jeunes hommes qui présumaient que tout le monde vous aimerait, non par arrogance mais parce que tout le monde vous avait toujours aimés, et vous n'aviez aucune raison de penser que, si vous vous comportiez de manière polie et aimable, on ne vous rendrait pas cette politesse et cette amabilité.

" 
À travers cette amitié, ils vont se construire et devenir des hommes talentueux, des artistes chacun dans un domaine bien particulier. Malcolm deviendra architecte, JB peintre de renom, Willem acteur à succès, et Jude avocat



.

" Il y avait eu des périodes entre ses vingt et ses trente ans où il regardait ses amis et éprouvait un contentement si pur et si profond qu'il aurait souhaité que le monde autour d'eux s'arrête tout simplement, qu'aucun d'eux ne quitte plus cet instant, où tout avait atteint un équilibre et son affection pour eux était parfaite. Mais bien sûr, cela ne devait jamais être : un battement de plus, et tout se modifiait, et l'instant se volatilisait en silence. "




La vie poursuit son chemin, les succès s'enchaînent mais parfois les échecs amènent une ombre au tableau. Les amours, les amies, les emmerdes, le boulot, le fric, la vie dans toute sa splendeur avec ses hauts et ses bas.
"Parfois la pression pour atteindre le bonheur devenait presque oppressante, comme si celui-ci était une chose à laquelle tout le monde devait et pouvait accéder, et que le moindre fléchissement dans cette quête vous était en quelque sorte imputable.



" 
Au centre de cette épopée, Jude, s'impose avec force. Il reste une énigme et cache sous ses costumes de multiples blessures que seuls l'amitié et l'amour pourront estomper.




" La journée s'était avérée étonnamment riche en souvenirs, l'une de celles où le voile qui séparait son passé de son présent s'était révélé étrangement transparent. Toute la soirée, il avait discerné, comme en vision périphérique, des fragments de scènes flotter devant lui et, pendant le dîner, Il avait lutté pour rester ancré dans le présent, pour ne pas se laisser dériver en direction de ce monde obscur, à la fois familier et effrayant, des souvenirs. "




Pas à pas, j'entre dans l'histoire, j'apprivoise les personnages, je m'imprègne de l'atmosphère, je découvre cet univers masculin non démuni de sentiments et d'emblée je m'y attache. Je parcours la ville avec eux, je communie avec cette bande de potes pour mieux les comprendre et les apprécier. Ils me font rêver, ils me bouleversent, et je me prends à envier cette amitié si forte, si belle, sans contre-partie, sans jalousie, une amitié hors norme, gigantesque, véritable, si proche du véritable amour. 
Je partage leurs vies, leurs souvenirs, leurs joies, mais aussi leurs peines, leurs douleurs. Et plus la trame du récit se précise , plus Jude prends de l'importance et plus le récit me percute. 


Une vie comme les autres n'est pas un roman comme les autres. Il est à la fois fascinant et éprouvant. Aussi attachant que révoltant, beau et triste à la fois. 
L'amitié, fil conducteur de l'histoire vole la vedette à l'amour même si elle s'en approche fortement. Car une telle amitié est impossible sans une once d'amour. 
Un roman ambitieux, qui met en scène bien plus que quatre amis, il nous offre un regard sur la beauté de l'amitié, mais aussi sur la famille réelle ou adoptive, sur l'identité raciale, et l'orientation sexuelle parfois incertaine, sur l'argent le nerf de la guerre. Mais aussi sur la maltraitance, les traumatismes qui engendrent des souffrances éternelles et avec lesquelles il faut vivre, voire survivre. 
Une vie comme les autres de par sa force m'a secoué, bouleversé.
Une vie comme les autres de par son style m'a captivé.
De par son intensité Une vie comme les autres m'a hypnotisé. 
De par la puissance de ces mots Une vie comme les autres m'a impressionné. 


J'ai aimé, j'ai rêvé, j'ai souri, j'ai pleuré, beaucoup pleuré pour ces amitiés masculines où l'amitié et l'amour se mêlent à la douleur. 
Mais je suis heureuse d'avoir désormais dans mes souvenirs et dans mon cœur ce roman aussi atypique que peut l'être Une vie comme les autres. 
Il risque d'en effrayer plus d'un, mais que serait la vie sans un minimum de risque ? 
Il serait dommage de se priver d'un si beau roman épique américain plein de souffle et de style. 
Un livre unique en son genre. 


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Vers le paradis

Je commencerai par ce qui n'est pas un mince mérite de ce livre : il est complètement différent, tant dans la forme que dans le contenu, du très controversé « Une petite vie ». Cela signifie que Yanagihara est certainement capable d’offrir des choses différents. Mais, alors, que propose ce roman? Eh bien, c'est justement le problème. Il y a trois parties, chacune se déroulant à New York, mais dans une période différente : la première dans les années 1890, la deuxième dans les années 1990 et la troisième partie dans un futur dystopique, même en 2094. Dans toutes ces périodes, des personnages du même nom apparaissent, mais à chaque fois dans un rôle différent. Cela ressemble étrangement à ce que Michael Cunningham a fait dans ‘Specimen Day’, et c'est vrai, Yanagihara admet qu'elle s'est inspirée de lui. Mais quel est le thème de connexion ? Les relations homosexuelles jouent un rôle prédominant dans les trois parties, du moins surtout entre hommes ; ils sont même considérés comme normatifs. Intéressant, pourrait-on penser, mais il est étrange que les hommes homosexuels ne soient pas si joliment représentés : presque tous sont extrêmement riches, très hédonistes, et dans la première partie même carrément racistes. Mais peut-être que Yanagihara était plus préoccupé par la représentation de réalités alternatives ? La première partie est un roman victorien très séduisant, dans le style d'Henry James ; il se déroule dans les riches États Libres, qui ont fait sécession du reste de l’Amérique, qui a sombré dans la barbarie. La deuxième partie se concentre principalement sur l'épidémie de sida et s'intéresse largement à la perte de l'indépendance d'Hawaï. Et la troisième partie dessine une société très dystopique, un État policier, qui semble succomber aux changements climatiques et aux épidémies successives. Je dois dire : je ne vois pas le lien. À moins peut-être que dans chacun des volets le personnage principal soit une personne plutôt faible, très dépendante d'un membre de la famille (généralement le grand-père) et qui n'a pas une très bonne vision de la réalité. Yanagihara se concentre remarquablement sur l'interaction bienveillante entre ces membres de la famille, alors c'est peut-être là que réside le message principal ? Dans l'ensemble, c'est un cocktail intéressant avec de nombreux éléments épicés, mais je dois dire que cela ne fonctionne pas, d'autant plus que l'auteur a développé certaines intrigues de manière très approfondie, au point d'être ennuyeuses. Ce livre manquait clairement de touche éditoriale. Note partie 1 3,5 étoiles, partie 2 2 étoiles et partie 3 3 étoiles.
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Une vie comme les autres

Ce livre est la définition même du contraire d’un roman feel good. Pourtant, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Difficile à expliquer vu toutes les horreurs qu’on apprend sur son personnage principal. Mais malgré tout, les moments de vie entre ce groupes d’amis, cette famille en fin de compte, ont quelque chose de terriblement attachant.



Sa fin, qui semble de plus en plus inévitable, est aussi difficile pour le lecteur qu’elle semble une délivrance pour le personnage. La rendant presque douce-amère.



Cependant, sa taille (plus de 1100 pages) n’est pas le seul frein qu’il faut présenter. Il y a un grand nombre de TW à prendre en compte.
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Une vie comme les autres

L’amitié peut elle tout supporter ?



C’est un livre que j’avais en vue depuis un moment et dont j’avais le pressentiment qu’il me bouleverserait. J’en ai lu des critiques élogieuses de personnes conquises et émues, mais aussi des critiques négatives plutôt refroidissantes ; j’ai donc essayé de le commencer avec recul.



Une vie comme les autres raconte une histoire d’amitié qui a démarré à la fac, entre JB l’artiste talentueux, exalté et autocentré, Malcom l’architecte en devenir, anxieux face à la vie adulte, Willem l’ami sensible et attentionné qui tente de percer en tant qu’acteur et Jude - l’élément central de leur amitié malgré lui - secret et fragile à la carrière prometteuse.



Leur amitié ici est traitée sur plusieurs années, et gravite autour de la souffrance de Jude, une souffrance morale et physique qu’il peine à garder pour lui. Le livre aborde profondément la difficulté qu’est de devoir être un ami totalement impliqué et conscient face au mal-être que peut ressentir l’autre, surtout quand cet autre se ferme et refuse de l’aide - qu’elle soit suggérée ou imposée.



Comment réagir face au silence, au refus, quand bien même on est dans la certitude que notre ami est au plus mal ? À l’inverse, comment arriver à se confier, à faire confiance à l’ami qui se soucie sincèrement de vous et vous tend la main ? Ce sont des questions qui ressortent tout au long de la lecture.



Ce roman est d’une intense tristesse, tant l’horrible passé de Jude (qu’on découvre progressivement) va peser en lui sans jamais lui laisser l’occasion de s’en défaire et d’accepter de faire la paix avec lui-même. Ses choix du silence et de la fuite pour ne pas se montrer vulnérable sont sa prison, une prison dans laquelle il s’épuise.

Ses amis fidèles et compréhensifs évoluant aussi à ses côtés, pris par leurs aspirations, leurs ambitions, leur vie, comment peuvent-ils se montrer à la hauteur d’un si grand défi qu’est de veiller sur lui ?



Les personnages créés par Hanya Yanagihara sont profondément incarnés, Jude est extrêmement touchant même si son évolution nous frustre souvent, c’est le genre de protagoniste qu’on a envie de sauver et d’aimer malgré tout. J’ai également eu beaucoup d’attachement pour les personnages de Willem et Harold, tiraillés face à cet être si cher pour eux, mais si fermement blindé.



Malgré la longueur de ce roman et la volonté de l’autrice à détailler - avec beauté et ambivalence - les sentiments puissants et difficiles émergeant de cette histoire d’amitié (et d’amour, plus largement), je n’ai pas pu en décrocher tant j’étais happée. Beaucoup de réflexions, d’émotions et d’espoir m’ont submergée, j’ai terminé cette lecture avec un gros pincement au coeur.



Un livre magnifique, selon moi.



(À lire avec une grosse boite de mouchoir à proximité !)
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