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3.63/5 (sur 80 notes)

Nationalité : Chine
Biographie :

He Rong Er est entrée à l'âge de treize ans comme dame de cour de l'impératrice douairière Cixi (1835-1908).

Offerte en cadeau à un eunuque à dix-huit ans, elle finira sa vie comme modeste femme de ménage après la chute de l'empire.

Ne sachant ni lire, ni écrire, mais à la langue bien pendue et aux souvenirs vivaces et très fournis, He Rong Er se confia à JIN Yi, un jeune étudiant en histoire à l'Université de Pékin.

Il a ainsi recueilli les souvenirs de la vieille dame de cour et a constitué ces mémoires.

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Bibliographie de He Rong Er   (1)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
"Je suis tombée du ciel. Seulement, au lieu de mettre pied à terre, j'ai atterri directement dans les latrines." C'est en ces termes que He Rong Er, ancienne dame de la cour impériale chinoise, résume sa vie.


(Préface)
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Au cours de l'histoire de la Chine, la fonction des dames de cour a connu d'importantes évolutions. On note déjà leur présence sous les régimes féodaux (...) sous le nom de nu-che. Leurs tâches consistaient surtout à superviser les rapports sexuels du roi et de ses femmes. Elles "veillaient à ce que le roi les reçût aux bons jours du calendrier et selon la périodicité établie par les rites pour chacun des rangs." (...) Conduisant les femmes à la chambre royale, elles donnaient à la femme un anneau  d'argent qu'elle devait passer à la main droite quand on l'a conduisait en ce lieu, et demeuraient sur place pour observer la consommation de l'union et en noter le résultat. (...) Quand par la suite, il s'avérait que la femme avait conçu, la nu-che lui donnait un anneau d'or à porter. (...) Les eunuques furent, par la suite, chargés de cette fonction auprès de l'empereur; les dames de cour se consacrèrent à l'impératrice.
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Durant mes années de service à la cour, je n'ai jamais quitté une seule fois le palais sans être accompagnée. Dès les premiers jours, les tantes nous annonçaient qu'en le quittant toute seule, nous risquions de subir la plus grande des punitions. "Franchir seule la porte du palais? Même la peine de mort n'est pas trop sévère pour punir cette infraction", répétaient-elles souvent. Pour celle qui osait marcher comme bon lui semblait dans la cour, la règle ordonnait "de mutiler la jambe gauche et de casser la jambe droite". Quant à celle qui pénétrait dans les autres palais sans permission, "elle serait au moins expulsée du palais si on ne lui coupait pas la tête".
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Je suis tombée du ciel. Seulement, au lieu de mettre pied à terre, j'ai atterri directement dans les latrines
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Entrée à la cour à treize ans, d'origine mandchoue, elle fut mariée à dix-huit ans, faveur de l'impératrice douairière Cixi, à un eunuque. Après un an de vie conjugale insupportable, elle demanda la permission de retourner auprès de l'impératrice et l'obtint : cas exceptionnel, si l'on connaît les règles ancestrales de la cour.
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Tou en peignant les beaux cheveux de l'impératrice douairière, Liu le coiffeur racontait lentement, sans se presser. Une dame de cour lui passait les instruments. Liu pouvait parler longtemps devant l'impératrice, mais n'abusait pas de ce privilège pour dire des commérages. Il ne pensait qu'à une chose, servir, et il était en bons termes avec tout le monde. Moi, je le respectais beaucoup. Quand j'ai quitté pour la deuxième fois le palais, il était déjà vieux. Je me souviens l'avoir attendu sur le toit du palais de l'Est et je lui ai fait la politesse de m'agenouiller et de le saluer en l'appelant "mon cher père". Il m'a répondu "ma petit Rong". Il était déjà vieux et presque bossu. J'appris, peu de temps après mon départ, qu'il était mort dans le palais. Je le revoyais courbé par ses années de service, et je pleurais.
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Les fêtes et les rites étaient destinés aux dieux qui descendaient du ciel. Les dieux se promenaient. Pourvu que les humains ne les dérangent pas, ils ne faisaient pas de mal aux gens. Ils nous protégeaient même. Alors que les spectres, une fois sortis de l'enfer, ne connaissaient aucune loi. (...)
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Parce que la pivoine était la reine des fleurs, elle aimait aussi mettre des chemises de nuit avec des motifs de pivoine, ceci jusqu'au moment de mourir.
Alors qu'une Mandchoue ordinaire, dès ses trente ans, ne portait plus de vêtements rouges, et dès ses quarante ans, ne portait plus de vêtements verts ; ces couleurs "criardes" étaient laissées aux enfants. Seule l'impératrice douairière faisait exception. La nuit, toute seule sous la couverture, au fin fond d'une cour murée où personne ne la regardait dormir, elle préférait quand même porter une grande fleur rouge sur la poitrine.
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Ainsi, en toutes saisons, le palais entier embaumait de parfums exquis et rafraîchissants. En été, l'arôme délicieux traversait les rideaux de bambou et flottait longtemps sous les toits de la longue galerie. Nous respirions profondément, et les effluves pénétrants de ces fruits exotiques nous envahissaient d'une sensation savoureuse, unique. En hiver, une odeur agréable, légèrement sucrée, mêlée à une chaleur chatouillante, caressait le visage, et tout le corps s'imprégnait d'une douceur languissante. C'était la saveur du palais des Beautés. Une saveur secrète.
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C'était un jeu courant dans le palais, qui se pratiquait par tous temps, en hiver ou au printemps, vers le soir, devant le palais des Corps harmonieux. Parfois, les tantes nous aidaient à confectionner des volants et jouaient avec nous. Les moments les plus excitants, c'était quand la vieille impératrice douairière nous regardait jouer. Alors toutes les tantes se mêlaient à nous, histoire de lui plaire. Nous nous regroupions et jouions ensemble avec un seul volant. Le volant semblait ne jamais quitter nos pieds qui le lançaient et le relançaient ! A peine frôlait-il le sol. Les tantes en profitaient pour montrer leurs prouesses à l'impératrice douairière. C'était à qui jouerait le mieux ! Elles semblaient flotter en l'air, tournoyant devant le palais à la poursuite du volant qui jamais ne touchait terre.
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