Comme la majorité des adolescent.e.s de son âge, Xinxin est fille unique. La raison ? La politique de l'enfant unique en Chine, qui - de 1979 à 2015 - a contraint les couples chinois à n'avoir qu'un seul enfant, en sanctionnant financièrement de façon très dure les couples en ayant plusieurs. Mais voilà que - maintenant que cette politique n'a plus cours - sa meilleure amie, Xia, lui apprend qu'elle va être grande sur. Pour Xinxin, cette révélation va avoir l'effet d'un électrochoc : elle aussi, elle le sait, elle le sent, veut être une sur. Elle va alors découvrir qu'un lourd secret pèse sur sa famille...
Comme moi, vous avez probablement entendu parler de la politique de l'enfant unique en Chine, mais avez-vous vraiment idée des conséquences de cette politique dans ce pays, tout au long de 26 années de naissances uniques ? Non ?Je vous explique tout ça !
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Le convoi était gigantesque : plusieurs douzaines de camions contenant un millier d'hommes. Wen était terrassée à la fois par le nombre de soldats et par la splendeur de la route. C'était encore plus impressionnant qu'elle ne l'avait imaginé. Avec ses tournants et ses lacets sans fin, la route franchissait un nombre incalculable de montagnes. Le temps ne cessait de changer. Un instant, c'était comme une chaude journée de printemps avec des fleurs, et l'instants d'après des flocons de neige virevoltaient autour d'eux. Elle avait l'impression de se trouver dans un pays féerique où en un seul jour se succédaient des milliers d'années.
Rien ne sert de vanter ses mérites au monde entier, l’important est d’agir et non de parler. (p.172)
Je m'inquiétais à l'idée que l'étroit petit lit ne convienne pas à son grand corps, mais là aussi Wen m'a surprise. Avant d'enlever sa robe tibétaine, elle en a sorti ses affaires comme un magicien sort des oiseaux de son chapeau. De deux poches intérieures elle a extrait des livres et de l'argent, et des poches de sa manche des petites bourses en peau de mouton. De sa botte droite, un couteau, de sa gauche, des papiers. Elle a plongé la main dans la ceinture de sa robe et en a retiré deux grandes sacoches de cuir. Puis elle a dénoué sa longue ceinture de soie, à laquelle étaient attachés d'autres petits sacs de cuir et des outils.
Je l'observais, stupéfaite, sa robe lui servait de bagage. Elle s'est révélée lui servir aussi de lit. Elle l'a étalée sur le lit comme un matelas, a placé la ceinture de soie sur les livres et les cartes pour se faire un oreiller, puis fourré toutes ses affaires dans les manches de sa robe à l'exception du couteau. Elle a posé ce dernier sur l'oreiller, à portée de main. Elle s'est ensuite allongée sur sa robe, a rentré les poignets des manches sous son oreiller et s'est couvert les jambes avec les deux grands sacs vides. Son corps et ses affaires étaient ainsi parfaitement protégés.
Quand les hormones des hommes se déchainent, ils vous jurent un amour éternel. Cela a donné lieu à des milliers de pages de poésie à travers les siècles : un amour aussi profond que l’océan ou ce genre de choses. Mais les hommes qui aiment de cette façon n’existent que dans les histoires. Dans la réalité, ils se défilent en prétendant qu’ils n’ont pas rencontré la femme qui serait digne d’un tel amour. Ils se servent de la faiblesse des femmes pour les asservir, ils sont très forts pour ça. Quelques mots d’amour ou de compliments suffisent à rendre une femme heureuse pendant longtemps, mais tout ça n’est qu’illusion.
En écrivant l'histoire de Shu Wen, j'ai essayé de revivre son voyage de la Chine des années cinquante au Tibet - de voir ce qu'elle voyait, de ressentir ce qu'elle ressentait, de penser comme elle. Parfois, j'étais tellement absorbée que je ne voyais plus les rues de Londres, les boutiques et les stations de métro, ou mon mari debout près de moi, une tasse de thé vert à la main. Je regrettais profondément d'avoir laissé partir Wen sans qu'elle me dise où la retrouver.
Sa disparition continue à me hanter. J'espère sincèrement que ce livre puisse arriver jusqu'à elle pour qu'elle sache que, partout dans le monde, on peut lire l'histoire de sa vie et de son amour.
L'argent peut acheter un lit mais pas une bonne nuit de sommeil.
L'argent peut acheter une maison mais pas une famille.
L'argent peut acheter de la nourriture mais pas le bon goût.
L'argent peut acheter des machines pour entretenir le corps mais pas la santé.
L'argent permet de faire du commerce mais pas de s'acheter des amis.
L'argent peut acheter un titre mais pas l'ambition.
Vous avez raison, la police devrait être informée de tels agissements, mais vous savez comme moi que les flics n’auraient pas fait grand chose : quand c’est grave, ils s’enfuient et quand ça ne l’est pas, ils s’en foutent! (p.241)
Un instant, c'était comme une chaude journée de printemps avec des fleurs, et l'instant d'après des flocons de neige virevoltaient autour d'eux. Elle avait l'impression de se trouver dans un pays féerique où en un seul jour se succédaient des milliers d'années. (p. 38)
Gela était gentil avec les deux femmes et leur disait de ne pas en faire trop. Les quatre saisons permettaient aux gens de changer de campement, aux yaks et aux moutons de s'accoupler et de changer de laine. A chaque jour suffisait sa peine.
Pourquoi les Chinois pensent-ils que dire "Je t'aime" à leur femme les diminue en tant qu'hommes ? (p. 77)