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3.99/5 (sur 55 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Hadersdorf-Weidlingau , le 05/09/1896
Mort(e) à : Vienne , le 23/12/1966
Biographie :

Heimito von Doderer, de son nom complet Franz Carl Heimito Ritter von Doderer, est un écrivain autrichien.

Il est d'origine aristocratique par son père comme par sa mère. Son père, de confession catholique, occupe des fonctions importantes dans les chemins de fer austro-hongrois. Sa mère est de confession protestante.

Il doit interrompre ses études à cause de la Grande guerre au cours de laquelle il sert sur le front oriental, notamment en Galicie et en Bucovine. Il est fait prisonnier par les Russes et, après un long confinement en Sibérie, ne revient à Vienne qu'en 1920. Cette année-là, il reprend des études d'histoire et de psychologie.

Il s'essaie à la littérature avant même la fin de ses études et la soutenance de sa thèse pour le doctorat en histoire. Il publie en 1923 un premier recueil de poésie et en 1924 son premier roman, La Brèche.
A la même époque, il commence une liaison avec une femme d'origine juive avec laquelle il se mariera en 1930, avant de s'en séparer deux ans plus tard. Il adhère au parti nazi autrichien en 1933, quelques mois avant son interdiction par le chancelier Dollfuss. Il rejoint néanmoins le parti nazi allemand en 1936.
Par la suite, il prend peu à peu ses distances vis-à-vis du nazisme parallèlement à son rapprochement avec l'Eglise catholique, avant sa conversion complète en 1940.
Il est mobilisé pendant la Guerre et envoyé notamment en France, puis sur le front de l'Est, enfin à Oslo où il termine la Guerre. Il est fait prisonnier et ne retourne en Autriche qu'en 1946. Il cherche alors à échapper à la proscription qui frappe les anciens nazis.

Il échappe finalement à l'interdiction de publier et fait paraître en 1951 un roman-fleuve qui le rend célèbre, L'Escalier de Strudelhof.

Après un second mariage, il s'attaque à la composition d'un autre roman, plus ambitieux encore, qu'il avait imaginé et ébauché, avant de l'abandonner, dans les années 1930 : "Les Démons". Cette fresque romanesque, parue en 1956 et mêlant de nombreux personnages inspirés de sa propre vie, est généralement considérée comme son chef-d’œuvre.

En raison de l'ampleur de ses romans et surtout de sa description de la fin d'un monde, il est volontiers comparé à ses compatriotes Robert Musil et Hermann Broch.
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
[...] ... - "Dans ce qui arrivait maintenant," continua le Président [Veik] calmement, "ce qui m'apparaît essentiel, c'est que ça n'arrivait pas pour la première fois - c'était seulement la première fois que ça arrivait de cette façon, avec une telle tension impérieuse dans les capillaires de la vie. Mais pour le fond, c'était la mise en marche d'un mécanisme que je connaissais depuis l'enfance et l'adolescence des deux filles, que j'avais observé du coin de l'oeil, en y jetant des demi-regards. Tout à fait en passant. Comme un verre d'eau sur le rebord de la table, qui n'est encore jamais tombé pour donner de vrais éclats de verre qui obligent finalement à une prise de conscience claire - du moins après coup - ... un fait significatif auquel nous nous étions peu à peu habitués : lorsque les filles étaient petites, tout le monde n'en avait d'abord que pour Marianne, pour ses joues rouges, ses tresses blondes comme les blés, ses jambes solides et fortes et ses réponses si raisonnables. On fit d'abord moins attention à Louison, silhouette brune et mince qui restait en retrait, toute de douceur et de modestie. Je prétends du reste que les parents ne sont en fait pas facilement prêts à considérer leurs enfants comme des êtres vivants, et c'est la même chose pour les enfants, vis-à-vis de leurs parents, ils ont davantage une idée de ce qu'ils devraient être réciproquement les uns pour les autres, chose qui est quasiment incompatible, quand on y regarde de plus près, avec la pensée qu'un père puisse par exemple aussi avoir une vie propre, une histoire propre ... Or, à mon avis, ce serait surtout le devoir des parents, plus qualifiés dans ce domaine, de briser une telle prévention ; mais on ne se doute pas quelle force il faut pour regarder bien en face une chose que l'on perçoit, lui donner le contour précis d'un fait, par la magie conjuguée de la réflexion et du verbe ... Non, on regarde du coin de l'oeil - et le verre reste alors sur le rebord de la table. Bon, tu vas tout de suite voir où je veux en venir dans toute cette affaire Derainaux, et comment elle s'est déroulée ... depuis le début en effet, il y a longtemps, j'avais quelque chose en moi qui savait ce qu'il en était en fait de la relation entre ces deux enfants, en amour et en haine - et c'est justement cette dernière que l'on refuse en tant que père, lorsqu'elle survient entre ses enfants, au lieu d'y porter toute son attention, je veux dire sur les causes de la haine. Bien sûr, par la suite, j'ai beaucoup réfléchi là-dessus, j'en ai beaucoup parlé avec ma femme qui était aussi au courant, à sa manière, tout comme moi - trop tard ; du moins la véritable clarté est venue trop tard." ... [...]
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[...] ... Dans ces années où l'enfance s'éloignait toujours davantage, elle qui avait déjà plus d'une antenne dans le glacis désert et calme du monde adulte - là où les gens, d'après les critères d'un garçon, ne font vraiment plus rien mais discutent, dans un mortel ennui, assis autour d'une même table, avec des chaussures remarquablement propres, sans prendre la moindre disposition pour agir, ce qui fait qu'il n'abîment bien sûr jamais leurs vêtements, pas plus que les livres qu'ils lisent et où il n'y a pratiquement ni action, ni rien du tout - c'est dans ces années-là que Conrad, vu qu'il n'était plus continuellement occupé comme avant, et à force de traîner et de tourner en rond dans l'appartement vide, découvrit un jeu étrange dans le salon : il y avait là un grand miroir dont la glace tirait légèrement sur le vert, signes peut-être avant-coureurs de son ternissement. Si on se regardait dans ce miroir à l'approche du crépuscule en fermant un peu les paupières et en se reculant petit à petit - alors, à un certain moment, le jeu devenait effrayant : car l'image renvoyée vous regardait soudain avec des trous sombres à la place des yeux et, suivant l'éclairage, il n'y avait effectivement plus que les orbites qui restaient visibles dans le visage. Pendant un certain temps, Kokosch [= surnom de Conrad dans son enfance] n'arrêta pas. Ce salon qu'il avait autrefois complètement délaissé, Conrad aimait s'y rendre maintenant, surtout quand il n'y avait personne d'autre à la maison. L'air confiné rempli de l'odeur propre qui émanait des tapisseries et des étoffes délicates, toutes les choses ici que personne ne semblait avoir touchées et qui ne paraissaient pas destinées à l'utilisation - tout cela agissait sur lui exactement de la même façon que l'odeur de vernis qui flottait autrefois dans le vestibule fraîchement repeint : un pressentiment de choses lointaines ou nouvelles qui, dans la façon qu'elles avaient ici de l'effleurer, ne pouvaient être que bonnes, ne pouvaient être que séduisantes. ... [...]
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"Mais, comme toujours, cet enterrement que j'avais organisé - "mon enterrement", c'est ainsi que je l'éprouvais dans mon zèle! - avait un petit défaut décisif qui me rongeait : le nombre restreint des proches qui allaient suivre le cercueil ; le professeur et moi, donc deux personnes. "Dans la plus stricte intimité", c'était le cas de le dire! Qu'allait en penser le révérend prêtre?"
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"La pauvre femme que nous enterrons aujourd'hui est morte dans la solitude. Que cela soit un signe pour nous tous, et pour nous dire que, aussi entourés et choyés que nous puissions l'être, nous restons pourtant absolument seuls. Personne n'échappe à la solitude. Mais c'est aussi en elle seule que l'on peut trouver la paix. La dame que nous enterrons l'a désormais trouvée."
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"L'enfance, c'est comme un seau qu'on vous renverse sur la tête. Ce n'est qu'après que l'on découvre ce qu'il y avait dedans. Mais pendant toute une vie, ça vous dégouline dessus, quels que soient les vêtements ou même les costumes que l'on puisse mettre" 
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La poitrine de Conrad était en proie à un tumulte, comme si le silence alentour tournait sur lui-même, pareil à une roue de moulin. La chose dont il venait brusquement de prendre conscience - depuis l'instant où il avait suivie Marianne des yeux pendant qu'elle traversait le vestibule - était aussi peu en rapport avec les derniers événements qui venaient de se produire qu'elle était irrémédiable dans sa certitude : il ne désirait plus du tout sa femme.
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