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Citations de Hélène Carrère d`Encausse (62)


Au lieu de craindre la Russie, il serait temps d'essayer de la comprendre, de comprendre que, tiraillée entre deux mondes, c'est tout de même à l'Europe que ce grand pays s'identifie et que c'est son destin qu'il entend continuer à partager ? À nous d'y contribuer.
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Dans ce périple, la famille impériale peut découvrir ce qu'est son empire, un espace immense dont les dernières frontières, celles qui le séparent de la Perse, viennent tout juste d'être fixées. Une population considérable, cent vingt-cinq millions d'habitants, qui n'a cessé d'augmenter et qui offre de la Russie l'image d'une étonnante diversité. Peuples de toutes origines, de toutes cultures et religions, sédentaires et nomades : pareille mosaïque n'existe nulle part ailleurs.
L'espace immense regorge de richesses naturelles. Il exporte son blé, se couvre d'usines et attire comme un nouvel Eldorado d'innombrables entrepreneurs et épargnants avides de participer à la prospérité de ce pays étrange fascinant. Cet empire est devenu la grande puissance d'Europe sur laquelle comptent la France, son alliée, et combien d'autres États du continent, pour faire face à l'inquiétant et ambitieux Empire allemand construit par Bismarck.
(Incipit)
Secrétaire perpétuel de l'Académie française, une grande dame, Hélène Carrère d'Encausse nous a quittée.
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L'Empire des tsars était une "prison des peuples" et Lénine l'a ouverte. Ainsi s'écrit l'histoire. Mais l'histoire n'est jamais aussi simple.
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[Poutine] souligne que l'histoire ne doit jamais être réécrite en fonction des idées du moment. Les années 1990 ont été marquées par la destruction [...] des statues des héros de l'URSS. Poutine exige que l'on mette fin à ce qui rappelle précisément les conception historiques communistes : l'histoire ideologisée, les pages blanches des manuels, les photos tronquées [p.60]
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Les sociaux-démocrates réclamaient depuis longtemps que les futures mères bénéficient d’un congé de seize semaines avec un salaire plein, et d’allocations pour leurs enfants. Mais deux questions restaient en débat. À qui seraient accordés ces droits ? Aux seules femmes mariées ? Ou aux mères célibataires aussi ? Et quelle serait l’origine des fonds qui leur étaient destinés ? Un impôt ? Ou une contribution à un fonds d’assurance ? Kollontaï considérait que la maternité était une fonction sociale et qu’elle devait par conséquent être financée par l’État. Elle voulait que l’on reconnaisse aux mères célibataires les mêmes droits et avantages qu’aux femmes mariées, alors que pour la majorité des socialistes fidèles à une conception traditionnelle de la maternité, on ne pouvait supprimer la distinction entre mères mariées et mères célibataires en matière de droits sociaux sous peine d’encourager un « comportement dépravé ».
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Propos tenus par Lénine ...
"[...] En période révolutionnaire, la "volonté de la majorité" ne compte pas ; "ce qui importe, c'est une minorité mieux organisée, plus consciente, mieux armée, qui sait imposer sa volonté à la majorité, et vaincre".

On s'éloigne beaucoup du concept de démocratie...
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L'entrée des femmes a aussi montré la futilité des clivages politiques auxquels la rumeur relie trop souvent les décisions académiques. Des académiciens dits de gauche ont pu y être farouchement hostiles, des académiciens de droites y ont applaudi. Peut-on situer à gauche Jean d'Ormesson, promoteur de cette révolution ? Ou Maurice Druon, qui voulut qu'une femme lui succédât comme Secrétaire perpétuel, était-il lui aussi un "gauchiste" ?
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A la meme epoque,Abraham Lincoln decida d'abolir l'esclavage et il ne s'agissait la que de quatre millions d'esclaves noirs,a rapporter a plus de vingt millions de serfs russes;il le paya d'une longue et sanglante guerre civile,alors que la reforme russe s'accomplit dans un climat de paix civile,certes assombri de revoltes locales,mais limitees,et de manifestation d'hostilite verbale
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Le monarque n'est monarque que pour autant qu' il agit pour le bien public.Dans le cas contraire,il est un despote qui se place hors du droit et de la loi
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Elle [l’impératrice Catherine II de Russie] choisit aussi de condamner la torture, et proposa que partout la prévention l’emportât sur la répression. Sur ce chapitre, elle faisait en effet preuve d’un grand libéralisme, au point que même le Nakaz fit peur dans un certain nombre pays européens, notamment en France où l’ouvrage fut interdit…
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Les accusations de cruauté et d'hypocrisie se multiplièrent contre l'impératrice. Et le peuple russe se mit à prier pour l'innocent assassiné. Certes, on avait suffisamment répété qu'Ivan n'avait pas toute sa raison. Mais, précisément, nulle part ailleurs qu'en Russie celui qui a perdu la raison ou est tenu pour une âme simple n'est autant révéré.
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De Gaulle prévoyait avant tout le monde la défaite hitlérienne :

" Pour l'Allemagne , la guerre à l'Est , ce n'est plus aujourd'hui que cimetières sous la neige , lamentables trains de blessés , mort subite de généraux . Certes on ne saurait penser que c'en soit fini avec la puissance militaire de l'ennemi . Mais celui-ci vient , sans aucun doute possible , d'essuyer l'un des plus grands échecs que l'histoire ait enregistrés . "

Et il rédige un hymne à la gloire de la Russie :

" Tandis que chancellent la force et le prestige allemands , on voit monter au zénith l'astre de la puissance russe . Le monde constate que ce peuple de 175 millions d'hommes est digne d'être grand parce qu'il sait combattre , c'est à dire souffrir et frapper , qu'il s'est élevé , armé , organisé lui-même et que les pires épreuves n'ébranlent pas sa cohésion . C'est avec enthousiasme que le peuple français salue les succès et l’ascension du peuple russe ."

Il envisage le futur rôle équilibrant de la Russie sur la scène internationale :

" Dans l'ordre politique , l'apparition certaine de la Russie au premier rang des vainqueurs de demain apporte à l'Europe et au monde une garantie d'équilibre dont aucune puissance n'a , autant que la France , de bonnes raison de se féliciter . Pour le malheur général , trop souvent depuis des siècles , l'alliance franco-russe fût empêchée ou contrariée par l'intrigue ou l'incompréhension . Elle n'en demeure pas moins une nécessité que l'on voit apparaître à chaque tournant de l'histoire . "
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Hélène Carrère d'Encausse
« Sur l’Ukraine, l’Europe s’est complètement trompée »

Tribune de Genève, 20 janvier 2015
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[A propos du troisième partage de la Pologne entre l’Empire de Russie, l’Autriche et la Prusse, en 1795]. Cette distribution des terres et des âmes faisait partie des habitudes de l’Empire ; elle avait eu lieu partout où il avait gagné du terrain. Mais, en 1795, les idées révolutionnaires ont fait leur chemin, même en Russie, et cette extension du servage contribue au développement d’une pensée nouvelle dont tout le XIXè siècle montrera qu’elle ne pourra être freinée et qu’elle met en cause les principes même sur lesquels l’Empire a jusqu’alors vécu. Après 1795, la Russie aura maintes fois l’occasion de vérifier le sage conseil de Jean-Jacques Rousseau aux polonais dans ses Considérations sur le gouvernement de la Pologne (1772) : « Vous ne sauriez empêcher qu’ils vous engloutissent. Faites au moins qu’ils ne puissent vous digérer. »
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Même si Catherine II ne réussit pas, comme l'avait fait Frédéric II, à s'en attacher un durablement, les philosophes furent ses correspondants, ses conseillers....et ses garants. Ses relations avec eux assurèrent sa réputation d' amie des philosophes.L'idylle dura jusqu'en 1791 quand, horrifiée par la Révolution française, le défi à l'ordre monarchique que représentait l'exécution d'un roi, elle se convainquit du danger de leurs écrits, auxquels elle ferma dès lors l'accès à la Russie.
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" Le développement industriel de la Russie, accéléré depuis 1855 par la volonté du pouvoir de doter le pays d'un réseau ferroviaire à sa dimension, encourage aussi l'exode paysan. Les masses ouvrières, qui se concentrent alors dans quelques villes, sont constitués de mécontents, d'esprits inquiets, prêts à répondre aux appels à la grève et à la sédition .."

On le serait à moins, décrire les conditions de travail de l'époque eût été utile ici. Ce prolétariat né de l'industrialisation de la Russie qui est en train de se dessiner est issu de la paysannerie elle-même misérable (elle était plus des 4/5 de la population russe) : elle ne croyait plus aux promesses des tsars, réformes comprises : jusqu'à la révolution, ces vieilles rancoeurs dans un contexte toujours favorable aux puissants vont subsister et se trouver renforcées par la confiscation du pouvoir par l'intelligentsia.
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Les années 80 s'ouvrent sous le signe de l'islam.Elles s'ouvrent aussi sous le signe d'un affrontement idéologique nouveau.
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Catherine II mit trente-six heures à mourir, abandonnée sur son matelas au milieu d' un incessant va-et-vient de courtisans, et ignorée par son fils.
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Les Romanov : une histoire longue de trois siècles scandés par douze règnes, une série de monarques « intermittents », de faux tsars, des coups d'état, des complots, des meurtres : ne dirait-on pas là un extraordinaire roman policier ? Plus encore, c'est le roman du pouvoir, toujours accompagné de sang, ce qui confère à cette dynastie continûment tragique que l'on ne rencontre chez aucune autre en Europe. Rarement le propos de Shakespeare - « une histoire de bruit et fureur racontée par un idiot » - n'aura trouvé une aussi pertinente illustration.
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H. C. E. – Je vais vous paraître bien sérieuse. Tout a débuté par l’Iliade. À quatre ans et demi, je déchiffrais les Fables de La Fontaine. On me donnait des journaux pour enfants. Je raffolais des aventures de Bicot. Mais lire vraiment, c’est autre chose. Homère m’a transformée. Je vais vous faire un aveu. Moi qui ai horreur de la violence, j’allais de préférence aux récits les plus sanglants. J’étais captivée par les combats de héros les plus cruels. Je me disais sans doute confusément : « Ma petite, la réalité, c’est ça. »
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