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Critiques de Hélie de Saint Marc (19)
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Les sentinelles du soir

Quelques lignes pour essayer maladroitement de transcrire les émotions vécues à la lecture de ce livre. Au crépuscule de sa longue vie mouvementée Hélie de saint Marc nous évoque ses sentinelles du soir. Les sentinelles du soir ce sont ces visages, ces hommes et femmes qu'il a connu, côtoyé, au cours de ce chemin de vie que fut pour lui la Résistance, Buchenwald, l'Indochine et l'Algérie. Un chemin semé d'embûches où la mort rôde à chaque instant mais qui est aussi sources de bonheurs simples, d'enseignements et d'enrichissement sur ce qui, au plus profond de nous, constitue peut-être notre condition humaine.



J'avais déjà découvert Hélie de Saint Marc dans deux de ces précédents ouvrages ses Champs de Braises et un entretien croisé avec August von Kageneck sur leur jeunesse durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce fut une révélation,n'ayons pas peur des mots, qui changea définitivement ma compréhension de cette tragédie qui conduisit de brillants soldats à basculer, sans retour possible, dans la rébellion en Algérie. Pourquoi ? Il ne s'agit pas de juger ou de partager le choix tragique de l'auteur, mais d'essayer de comprendre, d'écouter ce témoignage, car si rien n'est simple dans une vie d'homme, rien ne fut simple et facile dans celle d'Hélie de Saint Marc à l'image du siècle passé, celui des grandes tragédies humaines, celui des espoirs déçus, celui d'un bouleversement des valeurs et des idées à un rythme jamais connu jusque là.

Malgré les épreuves, l'âge et la maladie (toujours évoquée très discrètement et avec beaucoup de pudeur), dans cet ouvrage, l'auteur témoigne simplement mais puissamment (quel style ! épuré, mais charismatique), se retourne sur son parcours (sans nostalgie ni regret), nous parle des valeurs qui le conduisirent toute sa vie (la recherche du bien, la loyauté, le courage, l'amitié, l'abnégation, la curiosité face aux mystères de la vie), valeurs auxquelles il aura toujours été fidèle.



Merci Monsieur.
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Mémoires. Les champs de braises





Mort d'Hélie de Saint Marc, homme de refus et de réconciliation

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Par Etienne De Montety

Publié le 26/08/2013 à 10:52



L'ancien officier s'est éteint ce matin à l'âge de 91 ans à La Garde-Adhémar, dans la Drôme. Il était devenu plus qu'un écrivain à succès, une référence morale et historique.



Hélie de Saint Marc, qui vient de mourir, connut un destin exceptionnel. Ne serait-ce que parce qu'au cours de sa longue vie il fut successivement l'homme de l'humiliation, de l'engagement, de la proscription avant d'être finalement réhabilité.



Humiliation: au printemps 1940, un adolescent assiste à Bordeaux à l'arrivée de l'armée française en déroute. Peu après, il entre dans la Résistance, décide de gagner l'Espagne, avant d'être arrêté dans les Pyrénées et déporté en Allemagne, au redoutable camp de travail de Langenstein.



Engagement: en 1945, un rescapé mal à l'aise dans la France de la Libération délaisse le statut que peut lui conférer son passé incontestable de résistant déporté, pour endosser la défroque mal taillée d'officier de la Légion étrangère. Avec l'armée française, il plonge dans une guerre incertaine en Indochine.



Proscription: en avril 1961, le commandant en second du 1er REP choisit la sédition pour protester contre la politique algérienne du général de Gaulle. Après l'échec du putsch, il connaît la prison.



Réhabilitation: longtemps, Hélie de Saint Marc reste silencieux, muré dans ses souffrances, acceptant son manteau de paria. Jusqu'à ce que l'amitié quasi paternelle qu'il porte à son neveu, l'éditeur Laurent Beccaria, le pousse à accepter de témoigner.





En 1989, Hélie Denoix de Saint Marc témoigne dans l'émission Apostrophes en 1989, après la sortie de sa biographie.



L'ancien officier, sorti de prison en 1966, qui vit paisiblement à Lyon, en pratiquant avec bonheur l'art d'être grand-père, devient en quelques livres l'icône d'un pays en mal de références.



Un mélange de tradition et de liberté



Hélie Denoix de Saint Marc incarnait la grandeur et la servitude de la vie militaire. De tout, il tirait des leçons de vie. Il relatait des faits d'armes oubliés, décrivait des héros inconnus. Il avait fait du Letton qui lui avait sauvé la vie à Langenstein, de son frère d'armes l'adjudant Bonnin mort en Indochine, du lieutenant Yves Schoen, son beau-frère, de Jacques Morin, son camarade de la Légion, des seigneurs et des héros à l'égal d'un Lyautey, d'un Bournazel, d'un Brazza. Au fil de souvenirs élégamment ciselés, il dessinait une autre histoire de France, plus humaine, plus compréhensible que celle des manuels scolaires.



Écouter ou lire Saint Marc, c'était voir passer, par la grâce de sa voix étonnamment expressive et de sa plume sensible et claire, une existence riche et intense.



Né en 1922, Hélie Denoix de Saint Marc était un fruit de la société bordelaise de l'avant-guerre, et de l'éducation jésuite. Il avait été élevé dans un mélange de tradition et de liberté (n'est-ce pas le directeur de son collège qui l'avait poussé à entrer dans le réseau Jade-Amicol?). De sa vie dans les camps, de son expérience de l'inhumanité, de ses séjours en Indochine, puis en Algérie, il faisait le récit sobre et émouvant, jusqu'aux larmes. Et de son geste de rébellion, il parlait toujours avec retenue, mezza voce, comme s'il était encore hanté par les conséquences de celui-ci.



Ses milliers de lecteurs, ses admirateurs, tous ceux qui se pressaient à ses conférences, aimaient en lui ceci: par son histoire se retrouvaient et se réconciliaient plusieurs France: celle de la Résistance, celle de la démocratie chrétienne et celle de l'Algérie française. Aux diverses phases de son existence, Saint Marc avait su donner une unité, en martelant: «Il n'y a pas d'actes isolés. Tout se tient.» C'était un être profond qui cherchait davantage à comprendre qu'à condamner. D'une conversation avec lui, on tirait toujours quelque chose sur soi-même, sur ses passions, ses tentations ou ses errements.



Cortège d'horreur, d'héroïsme et de dilemmes



La grande leçon qu'administrait Saint Marc, c'était que le destin d'un homme - et plus largement celui d'un pays - ne se limite pas à une joute entre un Bien et un Mal, un vainqueur et un vaincu. Il avait comme personne connu et subi la guerre, avec son cortège d'horreur, d'héroïsme et de dilemmes: en Indochine, que faire des partisans auxquels l'armée française avait promis assistance, maintenant qu'elle pliait bagage? En Algérie, que dire à ses hommes en opération, alors que le gouvernement avait choisi de négocier avec le FLN?



Son parcours chaotique, abîmé, toujours en quête de sens, n'avait en rien altéré sa personnalité complexe et attachante qui faisait de lui un homme de bonne compagnie et lui valait des fidélités en provenance des horizons les plus divers.







L'une d'elles, parmi les plus inattendues (et, au fond, des plus bouleversantes), s'était nouée il y a une dizaine d'années avec l'écrivain et journaliste allemand August von Kageneck. Cet ancien officier de la Wehrmacht avait demandé à s'entretenir avec son homologue français. Leur conversation, parsemée d'aveux et de miséricorde, devint un livre, Notre histoire (2002). Kageneck était mort peu de temps après, comme si avoir reçu le salut (et pour ainsi dire l'absolution) d'un fraternel adversaire l'avait apaisé pour l'éternité. Sa photo en uniforme de lieutenant de panzers était dans le bureau de Saint Marc, à côté de celle de sa mère, qu'il vénérait.



Rien d'un ancien combattant



D'autres admirations pouvaient s'exprimer dans le secret. Ce fut le cas dès son procès, où le commandant de Saint Marc suscita la curiosité des observateurs en se démarquant du profil convenu du «réprouvé». Des intellectuels comme Jean Daniel, Jean d'Ormesson, Régine Deforges, Gilles Perrault, un écrivain comme François Nourissier lui témoignèrent leur estime. Se souvient-on que ses Mémoires, Les Champs de braises, furent couronnés en 1996 par le Femina essai, prix décerné par un jury de romancières a priori peu sensibles au charme noir des traîneurs de sabre?



En novembre 2011, Hélie de Saint Marc fut fait grand-croix de la Légion d'honneur par le président de la République. Dans la cour des Invalides, par une matinée glaciale, le vieil homme recru d'épreuves et cerné par la maladie reçut cette récompense debout, des mains de Nicolas Sarkozy. Justice lui était faite. Commentant cette cérémonie, il disait d'une voix où perçait une modestie un brin persifleuse: «La Légion d'honneur, on me l'a donnée, on me l'a reprise, on me l'a rendue…»







À ces hommages s'ajoutèrent au fil des ans les nombreux signes de bienveillance de l'institution militaire (notamment grâce à une nouvelle génération d'officiers libérée des cas de conscience qui entravaient leurs aînés), qui furent comme un baume au cœur de cet homme qui prenait tout avec une apparente distance, dissimulant sa sensibilité derrière l'humour et la politesse.



Histoire authentique ou apocryphe, il se raconte qu'un jour l'ex-commandant de Saint Marc avait été accosté par une admiratrice qui lui avait glissé: «Je suis fière d'habiter la France, ce pays qui permet à un ancien putschiste de présider le Conseil d'État.» La bonne dame confondait Hélie avec son neveu Renaud (aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel). Cette anecdote recèle quelque vérité. La France contemporaine l'avait pleinement adopté, ayant compris que cet homme lui ressemblait, avec ses engagements heureux ou tragiques, ses zones d'ombre, ses chagrins et ses silences.



Hélie de Saint Marc n'avait rien d'un «ancien combattant». S'il avait insolemment placardé à la porte de son bureau le mandat d'arrêt délivré contre lui en mai 1961, il parlait de ceux qui avaient été ses adversaires avec mansuétude. Quand un article lui était consacré dans Le Figaro, il ne manquait jamais de demander à son auteur, avec ironie: «Avez-vous eu une réaction des gaullistes?» Son épouse, Manette, et leurs quatre filles s'attachaient à lui faire mener une vie tournée vers l'avenir. Il n'était pas du genre à raconter ses guerres, s'enquérant plutôt de la vie de ses amis, les pressant de questions sur le monde moderne, ses problèmes, ses défis. Ce vieux soldat bardé d'expériences comme d'autres le sont de diplômes n'avait jamais renoncé à scruter son époque pour la rendre un tant soit peu plus intelligible.



Énigme insondable



L'existence humaine restait pour lui une énigme insondable. À Buchenwald, Saint Marc avait laissé la foi de son enfance. L'éclatement de tout ce qui avait été le socle de son éducation l'avait laissé groggy. Une vie de plus de quatre-vingt-dix ans n'avait pas suffi pour reconstituer entièrement un capital de joie et d'espérance. C'était un être profondément inquiet, qui confessait que sa foi se résumait à une minute de certitude pour cinquante-neuf de doute. Le mal, la souffrance, le handicap d'un enfant, ces mystères douloureux le laissaient sans voix.



Attendant la fin, il confiait récemment avec un détachement de vieux sage: «La semaine dernière, la mort est encore passée tout près de moi. Je l'ai tout de suite reconnue: nous nous sommes si souvent rencontrés.»


Lien : http://www.lefigaro.fr/cultu..
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Mémoires. Les champs de braises

Il y a chez Helie de St Marc quelque chose qui ressemble à une âme de samourai , très plein d'humanité , de sérénité et même de paix chez ce vieux guerrier , quel courage ...
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Mémoires. Les champs de braises



Un beau texte pour un homme qui a traversé son siècle.



Hélie Denoix de Saint Marc est né en 1922. Il a 87 ans.

A 74 ans, il nous livrait ses mémoires au titre évocateurs: Les champs de braise.



Hélie Denox de Saint Marc a traversé son siècle en homme d'action: résistant, déporté, officier de Légion et parachutiste en Indochine et en Algérie, putschiste en 1961, prisonnier... A 74 ans, il nous livre un texte absent de passion, une somme de réflexions d'un homme d'action assagi par l'âge.



Elie Denoix de Saint Marc donne du sens à l'action, à la pensée, à la morale et aux mots. On ne peut qu'être touché par ce beau texte.



Etant passionné par l'histoire de cette période, je peux dire que ce texte m'a emmené dans l'intimité de ces hommes: soldats, sous-officiers et officiers qui furent "sur la brêche" durant plus de 20 ans. Autres temps...



A lire et à relire régulièrement tant pour sa dimension historique qu'humaine.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/m..
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Notre histoire, 1922-1945

Ce livre est un dialogue entre deux hommes que tout oppose. August von Kageneck , noble allemand, officier dans la Wehrmacht , combattant sur le front russe et Hélie de Saint Marc issu de la petite bourgeoisie bordelaise, jeune resistant français qui sera déporté et pourtant à la lecture de ce dialogue on constate qu'ils ont beaucoup de choses en commun.

Au fil des pages on découvre deux hommes qui de par leurs idées auraient pu être frères d'armes. On découvre également que dans les années qui précèdent la guerre les jeunes Français ne connaissaient pas réellement l' Allemagne tandis que les jeunes Allemands subissaient la propagande nazie et avaient une idée totalement fausse de la France.

À la fin de livre qui date de 2002 ils donnent chacun leur vision de l'avenir et si pour Kageneck l'optimisme est de rigeur , Saint Marc semble plus pessimiste quant à la paix en Europe et la guerre en Ukraine semble lui donner raison.

von Kageneck qui fut certes un officier n'adhéra jamais aux idées nazies même si le reconnaissant lui-même il écouta à l'adolescence sans trop d'esprit

critique les discours de la propagande. Après la guerre honorable qu'il mena il devint journaliste , se maria avec une Française et partagea sa vie entre les deux pays.

Hélie de Saint Marc entra très jeune dans la résistance et sera arrêté stupidement , livré par un passeur lors de sa tentative de rejoindre les forces de la France Libre via l'Espagne franquiste. Après la guerre il mènera une brillante carrière militaire jusqu'au putsch d'Alger en 1961.

Deux visons d'un même monde maintenant disparu extrêmement intéressantes à lire ..
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Mémoires. Les champs de braises

Avec brio l'auteur nous fait découvrir sa vie, ses combats ses espérances...On découvre un homme de parole et d'engagement, une belle épopée tout de même, et quelle leçon...Nombreux sont ceux qui devraient s'inspirer de sa droiture...
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Les sentinelles du soir

J’ai pris énormément de plaisir à découvrir la vie d’un homme d’exception. Un « témoin du siècle » qui par son verbe sincère et juste à su m’émouvoir tout au long de son essai.



Écrit à l’aune d’une vie éprouvante, marquée par les grands conflits de la France avec ses anciennes colonies. Helie de Saint Marc nous livre un témoignage d’une grande sagesse. J’ai aimé cet homme, son caractère, sa philosophie, sa vision de la vie, ses phrases simples mais profondes qui semblent déceler en leurs seins des pans d’une vérité trop souvent oubliée.



Je n’avais pas souvenir d’avoir déjà lu le regard d’un militaire sur ces périodes, j’ai trouvé ça très instructif et passionnant. Des propos sans préjugés, sincères qui offre une autre lecture de l'Histoire. Le coup de foudre qu’à eu le commandant de Saint Marc pour la région du Talung au cours de ses missions est encore palpable par le lecteur bien des années plus tard.



Un très bon moment passé en parcourant ces pages...
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Notre histoire, 1922-1945

Ce livre est en fait un dialogue entre un ancien résistant français issu d'une grande famille girondine, qui a connu la déportation à Buchenwald, et un ancien officier de la Wehrmacht issu également d'une grande famille rhénane. C'est intéressant de voir les points de vue français et allemands sur la fin de la grande guerre, l'entre deux guerres, le nazisme et la seconde guerre mondiale.
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Mémoires. Les champs de braises

Cet ouvrage autobiographique met sur la table l'histoire d'un homme qui s'est battu pour ses valeurs. Officier dans l'armée française celui ci a connu la seconde guerre mondiale, la guerre du Vietnam et celle d'Algérie.



Ce témoignage poignant et bouleversant prend au corps en raison de son honnêteté désarmante. C'est avec des yeux d'homme, de camarade et de père qu'Hélie de Saint Marc nous parle de son vécu.



J'ai été Happée par cette lecture (moi qui ne lis jamais de roman autobiographique) qui témoigne d'un passé historique que l'on a tendance à oublier ou bien à survoler dans nos cahiers d'histoire. J'ai découvert que je ne connaissais que trop peu la guerre du Vietnam et celle d'Algérie pour la simple raison que tout ceci n'a pas eu lieu en France.

Je ne prendrais ici aucun parti, d'ailleurs l'auteur ne nous demande absolument pas de le faire et précise qu'il délivre juste une réflexion de ses actes et de ce qu'il a vécu.



Mais cet ouvrage m'a révélé à quel point il est important d'écouter(de lire) notre passé pour pouvoir en ressortir un futur meilleur.

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Mémoires. Les champs de braises

Un très beau livre, avec des passages d'une intense émotion. La déportation, l'Indochine, l'Algérie, tout cela est dépeint avec beaucoup d'humanité, de sensibilité et d'intelligence.

La seule déception porte sur la période du putsch d'Alger, dans lequel l'auteur s'est engagé, engagement où il pensait que devait l'entrainer son honneur, et dont il a ensuite assumé les conséquences avec courage. Mais, curieusement, les pages du livres consacrée à cette période, finalement peu nombreuses malgré l'importance cruciale que l'évènement a eu pour sa vie, n'ont pas la densité du reste du livre, ni la même puissance de transmission au lecteur de ce qu'il a vécu, et ne manifestent pas non plus ce talent d'écriture fascinant que l'on trouve dans la plus grande partie du livre. Qu'en déduire ?
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Notre histoire, 1922-1945

L'un s'appelle Hélie de Saint-Marc, il est français et résistant, l'autre se nomme August von Kageneck il est allemand et a été officier de la Wehrmacht. Sous la forme d'un entretient conduit par l'auteur, ils vont chacun raconter leur histoire. le livre se découpe en quatre parties : leurs origines et leurs racines familiale, le contexte d'entre-deux-guerres dans lequel ils sont nés et ont grandit, ensuite l'arrivée de la guerre, leurs sorts respectifs et leurs actions, pour enfin terminer sur l'après guerre et ce que cela a signifié pour eux et la vision qu'ils ont sur l'avenir.

J'ai beaucoup aimé cette lecture et j'ai trouvé formidablement originale l'idée de mettre en parallèle les récits d'un français et d'un allemand durant la guerre, de confronter à la fois leur ressentis et leurs visions des événements. Ça nous offre un récit en miroir d'autant plus intéressant sous cette perspective singulière, et surtout très enrichissante. C'est aussi un témoignage plein d'honnêteté et de transparence, car chacun s'est livré sans tabous.

On obtient une sorte de biographie croisée des deux côtés de cette guerre (et de tout une époque), qui nous fait réfléchir mais aussi réaliser que rien ne fut ni tout noir ou tout blanc.

À lire !
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Notre histoire, 1922-1945

Voilà le récit de deux hommes élevés dans des familles similaires, qui ont reçu une éducation comparable, et qui par les soubresauts de la vie vont se retrouver opposés et s'affronter, sans le savoir. Il faudra, bien des années plus tard le hasard pour les faire se rencontrer, qu'ils se parlent et qu'ils nous livrent ce beau livre, ce témoignage hors du commun de deux hommes de guerres, qui vont ainsi devenir amis.
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L'aventure et l'espérance

Poignant, d'une force incroyable, j'aime le style, la profondeur des réflexions, le récit!!!Tout y est!! Hélie de Saint Marc n'était pas qu'un soldat héroïque, un rebel convaincu, c'était un écrivain, un homme de lettres, une plume éblouissante au service d'un récit d'une profonde humanité...Un Grand homme!!!
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Mémoires. Les champs de braises

C'est un livre à lire absolument quand on est jeune en 2020. En effet, ce livre permet non seulement de comprendre le 20è siècle français mais aussi de voir qu'il est possible et même indispensable d'être un homme pétri de valeurs nobles et du sens de l'honneur.

Hélie de Saint Marc a accordé plus d'importance à son pays, à principes et à son honneur qu'à son bonheur et à sa sécurité personnels, c'est pourquoi c'est un héros.
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Les sentinelles du soir

Hélie Denoix de Saint-Marc fut résistant, déporté dans le camp de Buchenwald puis de Langenstein-Zwieberge, officier de la Légion étrangère engagé dans les guerres d’Algérie et d’Indochine, condamné à 10 ans de réclusion criminel pour sa participation au putch d’Alger puis réhabilité.

Dans Les sentinelles du soir, avec humilité, il transmet ses souvenirs, son amour de la vie et ses espérances. Ce livre fort est de ceux qui m’auront le plus appris…
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L'aventure et l'espérance

Ce n'est pas le premier livre d'Hélie de Saint-Marc que je lis, mais c'est indéniablement son témoignage le plus profond sur sa vie. De Saint-Marc nous emmène dans la France du XXe S et ses blessures de guerre à travers son engagement dans la résistance, sa déportation, sa vie d'officier le la Légion, puis de condamné pour haute trahison.

De Saint-Marc est un homme du passé, par les évènements qu'il a vécu, et nous partage avec objectivité et pudeur, mais aussi par les valeurs qui sont à la fois un secours, et un chemin. L'honneur, la probité, la fidélité, l'amitié et le pardon l'ont mené dans ses choix qui l'ont mené dans une vie : 'l'aventure', et 'l'espérance' l'a porté dans ses périodes de désespoir et solitude.

L'aventure et l'espérance est un témoignage d'un homme qui se reconnaît comme ordinaire par son être, mais que les drames du XXe S. combinés à sa moralité ont rendu exceptionnel.

J'ai aimé ce témoignage, rendu en totale bienveillance à qui veut bien le lire. A l'heure où ces valeurs humaines sont diluées dans la société de consommation, l'individualisme et la bienheureuse sérénité de notre époque (quiconque y préférera la seconde guerre mondiale serait un fou...),, il est important de savoir faire des choix, et plus encore de les assumer.

"Ce ne sont pas nos gestes qui nous sanctifient, mais nous qui sanctifions nos gestes".

Ainsi, l'homme du passé que j'évoquais, est-il pour moi tout simplement un être humain, intemporel, avec ses forces et faiblesses, qui peut beaucoup nous apprendre par son expérience unique, forgée par des extrêmes qui ont éprouvé ses convictions et ses valeurs.
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Les hommes debout (1CD audio)

Une galerie de portraits d'hommes et de femme hors du commun car fidèles non pas à des dogmes mais à des Valeurs et cela malgré les épreuves traversées. Certains sont plus prenants que d'autres mais dans l'ensemble l'ouvrage est très équilibré, empreint d'une rare sincèrité et surtout parle au cœur du lecteur. Des valeurs qui ont conduit ces témoins sur la voie de la douleur mais qui, surtout, font que malgré les souffrances physiques et morales endurées ils ne regrettent rien. Ils ont parfois tout perdu sauf l'Honneur ! Ouvrage édifiant et vivifiant dans un monde qui aujourd'hui s'égare sur tous les plans.
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Les champs de braises

Autobiographie exceptionnelle d'un personnage qui a traversé tous les évènements marquants des deux décennies du milieu du XXe siècle : résistance pendant la 2nd GM ; déportation dans les camps de la mort ; guerre d'Indochine ; guerre d'Algérie ; participation au putsch des généraux de 1961 (où se brise sa carrière militaire).



C'est très bien écrit, le récit est émouvant et le propos n'est jamais revanchard (y compris en ce qui concerne sa participation au putsch raté). On ressort bouleversé de cette lecture !
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Les hommes debout (1CD audio)

Une idée originale pour entendre des voix de la seconde moitié du 20ème siècle.



Sabine Carion nous propose d’aller à la rencontre de quelques personnalités qui ont été confrontés au totalitarisme et au combat pour la la liberté.





Son choix s’est porté vers des personnages qui ne sont pas toujours de premier plan mais qui,par leur engagement personnel, se sont battus pour la liberté ici ou ailleurs.



J’y ai retrouvé avec plaisir Hélie Denoix de Saint-Marc, officier de Légion Étrangère: Résistance, camps de concentration, guerre d’Indochine, guerre d’Algérie et putsch d’Alger.

J’y ai redécouvert Jacqueline de Romilly, helléniste de talent, toujours aussi convaincue par l’importance des lettres anciennes et de l’éducation. Une femme de savoir et de volonté.

J’y ai découvert Wladyslaw Bartoszenwski et sa vision passionnante des rapports germano-plonais et sa vision de l’Europe vue de l’Europe Orientale.

J’y ai croisé Jan Mojto, exilé tchèque toujours à la recherche de son identité malgré la chute du mur

J’ai aimé N’Guyen Ky Suong, officier vietnamien, en mal de son pays et à la recherche des responsabilités dans les errements du sud est asiatique communiste.



Chacun de ces personnages mériterait un ouvrage en soi.



L’intérêt de l’ouvrage de Sabine Carrion est de nous rappeler que la liberté est un bien fragile et qu’il faut des « hommes debout » pour la défendre.



On appréciera également l’adjonction d’un CD audio avec les voix des personnages évoqués.



Un beau cadeau pour ceux qui s’interrogent encore sur les combats du 20ième siècle.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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