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Citations de Henri-Frédéric Amiel (345)


L'amour veut l'infini, l'éternel, le parfait, sa flamme sanctifie, son souffle fortifie.
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La femme qui aime veut regarder par les yeux et boire par les lèvres de celui qu'elle aime
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TOUTE PENSÉE EST UNE FLEUR

Toute pensée est une fleur
Unique en son espèce,
Qui nait, s'ouvre et brille, lueur
Dans la nuit épaisse.
Elle paraît et disparaît
Comme un rêve à l'aurore.
D'où vient-elle ? C'est son secret.
Où va-t-elle ? On l'ignore.
Dans son éclat, dans sa fraîcheur,
Avant qu'elle nous laisse,
Embaumons-la, forme et couleur,
La frêle enchanteresse.

Toute pensée est une fleur
Unique en son espèce.
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Quand tout l’édifice des idées s’évanouit en fumée et que toutes les réalités se convertissent en doute, quel point fixe peut encore rester à l’homme ? C’est le cœur fidèle d’une femme. C’est là qu’on peut appuyer sa tête pour reprendre courage à la vie.
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Ce qu’on ne comprend pas, on n’a pas le droit de le juger.
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Retrouvé des impressions oubliées de l’enfant, du collégien, et ces effets inexprimables que font les ombres, les rayons, les haies, les chants d’oiseaux sur l’âme qui s’ouvre à la poésie.
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Fais le testament de ta pensée et de ton cœur : c’est ce que tu peux faire de plus utile.
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Les partis politiques, religieux, esthétiques, littéraires, sont des ankylosés de la pensée.
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La pierre de touche de tout système religieux ou politique ou pédagogique, c’est l’homme qu’il forme.
Si le système nuit à l’intelligence, il est mauvais ; s’il nuit au caractère, il est vicieux ; s’il nuit à la conscience, il est criminel.
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Il y a deux degrés d’orgueil : l’un où l’on s’approuve soi même ; l’autre où l’on ne peut s’accepter. Celui-ci est probablement le plus raffiné.
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Soyons vrais, là est le secret de l’éloquence et de la vertu, là est l’autorité morale, c’est la plus haute maxime de l’art et de la vie.
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Journée du 31 août 1856. La rue est silencieuse, un rayon de soleil tombe de ma chambre, un recueillement profond se fait en moi ; j’entends battre mon cœur et passer ma vie… l’immensité tranquille, le clame infini du repos, m’envahit, me pénètre, me subjugue. Il me semble que je suis devenu une statue sur les bords du fleuve du temps… Dans ces moments, il semble que ma conscience se retire dans son éternité. Elle regarde circuler en dedans d’elle ses astres et sa nature, avec ses saisons et ses myriades de choses individuelles, elle s’aperçoit de sa substance même, supérieure à toute forme, contenant son passé, son présent et son avenir, vide qui renferme tout, milieu invisible et fécond, virtualité d’un monde qui se dégage de sa propre existence pour se ressaisir dans son intimité pure. En ces instants sublimes, le corps a disparu, l’esprit s’est simplifié, unifié ; passions, souffrances, volontés, idées se sont résorbées dans l’être, comme les gouttes de pluie dans l’océan qui les engendre. Cet état est contemplation et non stupeur. Il n’est ni douloureux, ni joyeux, ni triste ; il est en dehors de tout sentiment spécial, comme de toute pensée finie. Il est la conscience de l’être et la conscience de l’omnipossibilité latente au fond de cet être. C’est la sensation de l’infini spirituel. C’est le fond de la liberté.
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Quelle chose étrange que d’avoir vécu et de se sentir si loin d’un temps qui vous est si présent.
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Henri-Frédéric Amiel
C'est dans les crises mortelles qu'on redoute la solitude et qu'on veut être surtout entouré. En face du danger, l'affection forme un faisceau de tout ce qui se soutient dans la vie. Le cœur va où est son trésor; et les attractions électives, à l'heure du péril, sont même la plus sûre révélation des pensées secrètes. Être séparés, voilà l'épouvante : mourir ensemble, ou être sauvés ensemble, voilà le cri, le vœu de tous les cœurs épris, de tous les êtres qui s'aiment véritablement, d'époux à époux, de parents à enfants, de fiancés à fiancés. Quant aux enfants, aux amis, ils préfèrent plutôt la vie à l'objet de leur affection. Ceux-là ne craignent pas de se sauver seuls; ceux qui périssent ne leur sont pas indispensablement liés. Si je mourais demain, quelqu'un en mourrait-il de douleur ou de chagrin?

297 - [Journal intime,1866, p. 371]
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Henri-Frédéric Amiel
Qu'est-ce qu'un esprit cultivé ? C'est celui qui peut regarder d'un grand nombre de points de vue.
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« Un goût dominant ? je n'en trouve qu'un, celui de la liberté intérieure, c'est-à-dire l'instinct de m'affranchit de tout penchant déterminé. »
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Je ne sais rien, je ne suis rien, et il me faut me reconstruire chaque jour. Cette absence de parti pris, de caractère, d'habitudes, de conviction, ce défaut de substance positive, de résultat acquis, de capital réalisé, et même de forme déterminée dans la volonté et dans l'esprit, me rendent indéfinissable et font ma faiblesse pratique.
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Il est des moments solennels dans notre vie intérieure, où tout ce qui nous occupe, préoccupe, passionne et remplit d’ordinaire, devient subitement à nos yeux frivole, puéril et vain. Nous nous paraissons à nous-mêmes des marionnettes qui, jouant au sérieux une parade, prenons des hochets pour des choses de grand prix. A ces moments-là tout se transforme et la vie a un tout autre aspect : — Berkeley et Fichte ont alors raison, Emerson aussi ; — le monde n’est qu’une allégorie ; — l’idée est plus réelle que le fait ; les contes de fée, les légendes, sont aussi vrais que l’histoire naturelle et plus encore, car ce sont des emblèmes plus transparents ; — la seule substance proprement dite c’est l’âme ; qu’est tout le reste ?..... ombre, prétexte, figure, symbole et rêve ; immortelle, positive, seule parfaitement réelle est la conscience : le monde n’est qu’un feu d’artifice, une fantasmagorie sublime destinée à égayer l’âme et à la former.

Ces moments sont plus ou moins rares suivant les individus et leur tendance au recueillement. C’est dans les douces langueurs de la convalescence, au printemps quand la nature aussi semble renaître à la vie, la nuit entre deux sommeils, qu’ils se présentent le plus souvent. Ces instants sont augustes ; ils sont le tête-à-tête de l’homme avec l’infini et l’éternel.

Il se fait alors en nous un grand silence. Effrayant comme le calme de l’Océan qui laisse plonger le regard en ses abîmes insondables , ainsi le silence de la vie nous laisse voir en nous des profondeurs à donner le vertige, des besoins inextinguibles, des trésors de souffrance et de regret. Viennent les tempêtes ! est-on tenté de s’écrier, elles agitent moins la surface de ces ondes aux secrets terribles. Soufflent les passions ! en soulevant les vagues de l’âme elles en voilent au moins les gouffres sans fond. — A nous tous, enfants de la poudre, fils du temps, l’éternité inspire une involontaire angoisse et l’infini une mystérieuse épouvante. Il nous semble entrer dans le royaume de la mort.

Pauvre cœur, tu veux de la vie et tu as raison, après tout, car la vie est sacrée. Mais rassure-toi, et raffermis-toi. Écoute la voix austère et douce qui parle dans ce silence ; elle descend d’un monde qui est aussi le tien, quoique tu ne le connaisses pas. Écoute-la et tu sauras ce que c’est que l'éternité et le temps, que la mort et la vie. Écoute-la et tu ne craindras plus. Écoute-la encore et tu trouveras la joie qui ne passe point et ne se décrit pas.

Enfant, tu as eu une vision. Va maintenant, rentre dans la foule et dans ton devoir, et garde la vision dans le plus secret de ton souvenir.
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XLVI. — Multiplication de la vie.

Les rêves conséquents ont, comme les romans réfléchis ou les pièces de théâtre sérieuses, un immense avantage : celui d’étendre l’expérience en l’anticipant, et par conséquent de multiplier notre vie unique par toutes les vies, fictives, mais possibles, que nous traversons en eux et par eux. En effet, notre existence officielle et unique n’est qu’un des exemplaires de notre vie réelle, et si nous avions réellement vécu en cent ou en mille individus, nous aurions eu réellement mille vies. L’homme, qui ne peut ajouter un travers de doigt à sa taille, peut cent fois davantage : limité dans le monde extérieur du temps et de l’espace, il peut se multiplier indéfiniment lui-même dans le monde intérieur de l’esprit.
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XCIV. — Tête-à-tête.

Il est des moments solennels dans notre vie intérieure, où tout ce qui nous occupe, préoccupe, passionne et remplit d’ordinaire, devient subitement à nos yeux frivole, puéril et vain. Nous nous paraissons à nous-mêmes des marionnettes qui, jouant au sérieux une parade, prenons des hochets pour des choses de grand prix. A ces moments-là tout se transforme et la vie a un tout autre aspect : — Berkeley et Fichte ont alors raison, Emerson aussi ; — le monde n’est qu’une allégorie ; — l’idée est plus réelle que le fait ; les contes de fée, les légendes, sont aussi vrais que l’histoire naturelle et plus encore, car ce sont des emblèmes plus transparents ; — la seule substance proprement dite c’est l’âme ; qu’est tout le reste ?..... ombre, prétexte, figure, symbole et rêve ; immortelle, positive, seule parfaitement réelle est la conscience : le monde n’est qu’un feu d’artifice, une fantasmagorie sublime destinée à égayer l’âme et à la former.

Ces moments sont plus ou moins rares suivant les individus et leur tendance au recueillement. C’est dans les douces langueurs de la convalescence, au printemps quand la nature aussi semble renaître à la vie, la nuit entre deux sommeils, qu’ils se présentent le plus souvent. Ces instants sont augustes ; ils sont le tête-à-tête de l’homme avec l’infini et l’éternel.

Il se fait alors en nous un grand silence. Effrayant comme le calme de l’Océan qui laisse plonger le regard en ses abîmes insondables , ainsi le silence de la vie nous laisse voir en nous des profondeurs à donner le vertige, des besoins inextinguibles, des trésors de souffrance et de regret. Viennent les tempêtes ! est-on tenté de s’écrier, elles agitent moins la surface de ces ondes aux secrets terribles. Soufflent les passions ! en soulevant les vagues de l’âme elles en voilent au moins les gouffres sans fond. — A nous tous, enfants de la poudre, fils du temps, l’éternité inspire une involontaire angoisse et l’infini une mystérieuse épouvante. Il nous semble entrer dans le royaume de la mort.

Pauvre cœur, tu veux de la vie et tu as raison, après tout, car la vie est sacrée. Mais rassure-toi, et raffermis-toi. Écoute la voix austère et douce qui parle dans ce silence ; elle descend d’un monde qui est aussi le tien, quoique tu ne le connaisses pas. Écoute-la et tu sauras ce que c’est que l'éternité et le temps, que la mort et la vie. Écoute-la et tu ne craindras plus. Écoute-la encore et tu trouveras la joie qui ne passe point et ne se décrit pas.

Enfant, tu as eu une vision. Va maintenant, rentre dans la foule et dans ton devoir, et garde la vision dans le plus secret de ton souvenir.
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