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Citations de Henryk Sienkiewicz (77)


Les yeux bleus de Lygie semblaient sortir d'un songe, alors qu'elle les leva vers Vinicius ; et lui, auréolé des reflets du couchant, lui, soudain penché vers elle, lui dont les yeux frémissaient et priaient, parut plus beau que tous les hommes et que tous les dieux de la Grèce et de Rome, dont elle voyait les statues aux frontons des temples.
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– Je pense combien votre monde est différent de celui que gouverne notre Néron.
Elle leva son délicat visage vers la lueur du crépuscule et, simplement, répondit :
– Ce n’est pas Néron qui gouverne le monde, c’est Dieu. Il se fit un silence. Dans l’allée qui longeait le triclinium, on entendit les pas du vieux chef, de Vinicius, de Lygie et du petit Aulus. Mais, avant qu’ils parussent, Pétrone eut encore le temps de demander :
– Ainsi, tu crois aux dieux, Pomponia ?
– Je crois en Dieu, Un, Juste et Tout-Puissant, – répondit la femme d’Aulus Plautius.
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Le monde repose sur la supercherie, et la vie est une illusion. L’âme aussi n’est qu’une illusion. Il faut cependant user d’assez de raison pour discerner les illusions agréables de celles qui ne le sont pas.
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«L'amour, ajouta-t-il, transforme les gens, ni plus ni moins. Moi, il m'a transformé. Autrefois, j'aimais le parfum de la verveine, mais comme Eunice préfère les violettes, je me suis mis à les aimer plus que toute autre senteur. Depuis l'arrivée du printemps, nous ne respirons donc que des violettes.»
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- Hélas! Pétrone, une dissertation philosophique est moins rare qu'un bon conseil!
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Et, plus s’exaspérait son amour pour Lygie, plus s’ancrait en lui l’obstination du joueur qui veut gagner malgré tout. Tel il avait toujours été. Dès sa prime jeunesse, il avait poursuivi ses projets avec la passion de quelqu’un qui n’admet ni l’échec ni le renoncement à ce qu’il veut. La vie militaire avait, il est vrai, discipliné son tempérament volontaire, mais, en même temps, elle lui avait inculqué la conviction que chaque ordre donné par lui à ses inférieurs devait être exécuté ; d’autre part, son long séjour en Orient, parmi des hommes veules et accoutumés à l’obéissance passive des esclaves, l’avait confirmé dans cette idée que son “je veux” était sans limites.
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Il me fallait tout surveiller, chevaucher en avant pendant la marche, immédiatement après le guide, afin de reconnaître le terrain et de choisir d'avance les endroits les plus propres, à proximité de l'eau, à l'installation du bivouac pour la nuit.
Souvent j'ai maudit mes fonctions de capitaine. Et pourtant, d'autre part, je pensais avec fierté que dans tout cet immense désert, j'étais le premier à me trouver face à face avec lui, et que le sort de Liliane et de tous mes compagnons était entre mes mains.
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Bientôt, je me demandais comment j'avais pu ne pas remarquer plutôt cet être adorable qui, d'ailleurs, faisait naître, chez tout homme de cœur, les meilleurs sentiments. Maintenant, je n'avais plus d'autre désir que de caracoler auprès du véhicule qui la portait.
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Quand, après la découverte de l'or en Californie, de fortes colonnes d'émigrés commencèrent à arriver presque chaque jour de Boston, New-York, Philadelphie et autres villes orientales, l'une d'elles, confiante en mon savoir, me demanda d'être son chef ou, comme on dit chez nous, son capitaine. J'y consentis volontiers.
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Chez les Américains, toute jeune femme peut compter parfaitement, sinon sur cette courtoisie un peu obsédante des Français, du moins sur un respect absolu.
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Une route pleine de péril s'ouvrait devant nous. Mais quiconque voulait se rendre dans l'Extrême-Occident devait être prêt à tout et savoir qu'il aurait à risquer plus d'une fois sa vie.
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" Tout est fini ! " pensai-je en moi-même.
" Tout est fini ! " bruissaient les roseaux.
" Tous est fini ! " murmura la vague qui frappait les bords de mon canot.
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Les années de l'enfance et de la sujétion scolaire étaient déjà loin de nous; devant nous s'ouvrait l'ère de la jeunesse, telle une steppe immense, parsemée de fleurs et à l'horizon sans fin, - une contrée inconnue et attirante, où nous entrions sous un bon augure : jeunes, forts, sentant à nos épaules comme des ailes d'aigles.
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Je m'assis sur le banc, et je pleurai amèrement, comme après la mort d'un être cher. Et, en effet, l'ancienne Hania était morte pour moi ; et il ne restait en mon cœur que le vide et une douleur pareille à celle d'une blessure non cicatrisée.
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Le soleil se cacha enfin derrière les nuages épais et jaunâtres, qui menaçaient d'éclater en orage. À l'ouest retentirent quelques roulements éloignés, précurseurs de la bourrasque prochaine.
L'air étouffé et moite était tout chargé d'électricité ; les oiseaux se cachaient sous les chaumes ; seules les grues continuaient à voleter tranquillement ; les feuilles pendaient immobiles aux arbres ; de la cour des étables arrivait le mugissement plaintif des vaches, revenant des pâturages. Une certaine angoisse triste étreignait la nature entière.
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Henryk Sienkiewicz
"Le mensonge, comme l’huile, flotte à la surface de la vérité."
Henryk Sienkiewicz [ "Quo vadis" ]
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Je la veux, toute à moi. Si j’étais Zeus, je l’envelopperais d’une nuée, comme il fit d’Io, ou bien je tomberais sur elle en pluie, comme il tomba sur Danaé.
Je voudrais lui baiser les lèvres jusqu’à la souffrance.
Je voudrais l’entendre crier sous mon étreinte.
Je voudrais tuer Aulus et Pomponia, et l’enlever, elle, l’emporter entre mes bras dans ma maison…
Cette nuit je ne dormirai pas. Je vais faire fouetter un esclave pour l’écouter geindre.
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Il semblait que la voûte du ciel se fût effondrée sur la République. Les armées royales anéanties, elles qui avaient toujours écrasé les rébellions cosaques, les hetmans capturés, l’Ukraine en feu, des massacres inouïs dans l’histoire…
Le soleil masqué de fumée n’éclairait plus la terre. La lune et les étoiles palissaient à la lueur des incendies. Villes, villages, églises, châteaux, forêts brulaient. La vie n’avait plus de valeur. Des milliers et des milliers d’êtres périssaient sans éveiller une plainte, sans laisser un souvenir. Paralysés de peur, certains devenaient fous, d’autres annonçaient l’avènement de l’Antéchrist et l’imminence du Jugement dernier.
Tous les liens sociaux et familiaux brisés, le diable régnait sur la terre. Les viols, les pillages, les parjures et la folie avaient remplacé le travail, l’honnêteté, la foi et la conscience. Et du sein de ces calamités, s’isolait, s’élevait, géant néfaste qui projetait son ombre d’une mer à l’autre, du septentrion au sud : Bogdan Khmelnitsky.
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Servilement, les condamnés, en des lettres adulatrices, remerciaient César de la sentence, lui laissant une partie de leurs biens, afin de sauver le reste pour leurs enfants. Il semblait enfin que Néron dépassât à dessein toute mesure, afin de sonder l’avilissement des hommes et leur patience à supporter ses lois sanglantes. À la suite des conspirateurs, furent exterminés leurs parents, et leurs amis, et même de simples connaissances. Les habitants des splendides maisons édifiées après l’incendie savaient qu’en sortant de chez eux ils verraient une suite ininterrompue de cortèges funèbres.
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C'était un homme d'âge moyen, étrangement gros, comme tuméfié, et de teint presque noir. Grâce à son excellente vue, Stas distingua les tatouages de son visage. A l'une des ses oreilles pendait un gros anneau d'ivoire. Il était vêtu de blanc et portait une calotte, mais il avait laissé ses babouches rouges sur la peau de brebis ou il devait faire ses prières. Il n'y avait pas la moindre recherche dans son costume ; mais on sentait de loin l'odeur de bois de santal dont il était parfumé, et les fidèles la humaient avidement, en roulant les yeux d'un air extatique.
Stas s'était figuré tout autrement le terrible prophète, rapace et massacreur. En contemplant ce visage boursouflé, à l'expression langoureuse, aux yeux larmoyants, au sourire figé, il ne pouvait revenir de sa surprise. Il lui semblait qu'un tel homme devait porter sur ses épaules une tête d’hyène ou de crocodile, et ce n'était, en réalité, qu'une citrouille, une pleine lune.
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