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Citations de Honoré de Balzac (6961)


Jamais sur cette terre un père si commode et si indulgent ne s’était rencontré ; aussi le jeune Belvidéro, accoutumé à le traiter sans cérémonie, avait-il tous les défauts des enfants gâtés [..]
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Les rues sont ce qu’elles étaient il y a quatre cents ans. Seulement, comme la population n’y abonde plus, comme le mouvement social y est moins vif, un voyageur curieux d’examiner cette ville, aussi belle qu’une antique armure complète, pourra suivre non sans mélancolie une rue presque déserte où les croisées de pierre sont bouchées en pisé pour éviter l’impôt.
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Qui voudrait voyager en archéologue moral et observer les hommes au lieu d’observer les pierres, pourrait retrouver une image du siècle de Louis XV dans quelque village de la Provence, celle du siècle de Louis XIV au fond du Poitou, celle de siècles encore plus anciens au fond de la Bretagne.
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Dans l’intérêt de la nature humaine, ne faudrait-il pas rechercher quelle est cette irrésistible puissance qui nous fait sacrifier au plus fugitif de tous les plaisirs, et malgré notre raison, une divine créature ?… J’ai, dans ma conscience, entendu des cris. Honorine n’a pas crié seule. Et j’ai voulu !… Je suis dévoré de remords !
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Vous m’avez vue heureuse au milieu de mes fleurs bien-aimées. Je ne vous ai pas tout dit : je voyais l’amour fleurissant sous votre fausse folie, je vous ai caché mes pensées, mes poésies, je ne vous ai pas fait entrer dans mon beau royaume. Enfin, vous aimerez mon enfant pour l’amour de moi, s’il se trouvait un jour sans son pauvre père. Gardez mes secrets comme la tombe me gardera. Ne me pleurez pas : il y a longtemps que je suis morte, si saint Bernard a eu raison de dire qu’il n’y a plus de vie là où il n’y a plus d’amour.
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Puisque mon spirituel espion s’est marié, qu’il se rappelle ce que la fleuriste de la rue Saint-Maur lui lègue ici comme enseignement : Que votre femme soit promptement mère ! Jetez-la dans les matérialités les plus vulgaires du ménage ; empêchez-la de cultiver dans son cœur la mystérieuse fleur de l’Idéal, cette perfection céleste à laquelle j’ai cru, cette fleur enchantée, aux couleurs ardentes, et dont les parfums inspirent le dégoût des réalités. Je suis une sainte Thérèse qui n’a pu se nourrir d’extases, au fond d’un couvent avec le divin Jésus, avec un ange irréprochable, ailé, pour venir et pour s’enfuir à propos.
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J’enferme le chagrin avec tant de soin qu’il n’en paraît rien au dehors ; il faut bien qu’il ronge quelque chose, il s’attaque à ma vie. J’ai dit aux médecins qui ont découvert mon secret : — Faites-moi mourir d’une maladie plausible, autrement j’entraînerais mon mari. Il est donc convenu entre messieurs Desplein, Bianchon et moi que je meurs d’un ramollissement de je ne sais quel os que la science a parfaitement décrit.
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Octave, je t’aime, mais autrement que tu veux être aimé : j’aime ton âme… Mais, sache-le, je t’aime assez pour mourir à ton service, comme une esclave d’Orient, et sans regret. Ce sera mon expiation. » Elle a fait plus, elle s’est mise à genoux sur un coussin, devant moi, et, dans un accès de charité sublime, m’a dit : — « Après tout, peut-être ne mourrai-je pas ?…
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Lucrèce a écrit avec son sang et son poignard le premier mot de la charte des femmes : Liberté !
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— « Monsieur, dit Honorine en quittant sa lettre, qu’elle mit dans son corsage, et regardant mon oncle, je vous remercie, je profiterai de la permission que me donne monsieur le comte de rester ici… — Ah ! » m’écriai-je. Cette exclamation me valut de mon oncle un regard inquiet, et de la comtesse une œillade malicieuse qui m’éclaira sur ses motifs. Honorine avait voulu savoir si j’étais un comédien, un oiseleur, et j’eus la triste satisfaction de l’abuser par mon exclamation, qui fut un de ces cris du cœur auxquelles les femmes se connaissent si bien. — « Ah ! Maurice, me dit-elle, vous savez aimer, vous ! » L’éclair qui brilla dans mes yeux était une autre réponse qui eût dissipé l’inquiétude de la comtesse si elle en avait conservé. Ainsi le comte se servait de moi jusqu’au dernier moment.
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En comparant involontairement Amélie à Honorine, je trouvais plus de charme à la femme en faute qu’à la jeune fille pure. Pour Honorine, la fidélité n’était pas un devoir, mais la fatalité du cœur ; tandis qu’Amélie allait prononcer d’un air serein des promesses solennelles, sans en connaître la portée ni les obligations. La femme épuisée, quasi morte, la pécheresse à relever me semblait sublime, elle irritait les générosités naturelles à l’homme, elle demandait au cœur tous ses trésors, à la puissance toutes ses ressources ; elle emplissait la vie, elle y mettait une lutte dans le bonheur ; tandis qu’Amélie, chaste et confiante, allait s’enfermer dans la sphère d’une maternité paisible, où le terre-à-terre devait être la poésie, où mon esprit ne devait trouver ni combat, ni victoire.
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Le mariage est fondé sur l’estime, sur des sacrifices faits de part et d’autre ; mais ni Octave ni moi nous ne pouvons nous estimer le lendemain de notre réunion : il m’aura déshonorée par quelque amour de vieillard pour une courtisane ; et moi, j’aurai la honte perpétuelle d’être une chose au lieu d’être une Dame. Je ne serai pas la vertu, je serai le plaisir dans sa maison. Voilà les fruits amers d’une faute. Je me suis fait un lit conjugal où je ne puis que me retourner sur des charbons, un lit sans sommeil.
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Une jeune fille est comme une fleur qu’on a cueillie ; mais la femme coupable est une fleur sur laquelle on a marché.
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Cet entêtement de mule dont vous m’avez accusée en riant est, chez la femme, l’effet d’une certitude, une vision de l’avenir. Si mon mari, par amour, a la sublime générosité de tout oublier, je n’oublierai point, moi ! L’oubli dépend-il de nous ? Quand une veuve se marie, l’amour en fait une jeune fille, elle épouse un homme aimé ; mais je ne puis pas aimer le comte. Tout est là, voyez-vous ? Chaque fois que mes yeux rencontreront les siens, j’y verrai toujours ma faute, même quand les yeux de mon mari, seront pleins d’amour. La grandeur de sa générosité m’attestera la grandeur de mon crime. Mes regards, toujours inquiets, liront toujours une sentence invisible.
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Ce petit préambule a pour but de rappeler à ceux des Français qui ont voyagé le plaisir excessif qu’ils ont éprouvé quand, parfois, ils ont retrouvé toute la patrie, une oasis dans le salon de quelque diplomate ; plaisir que comprendront difficilement ceux qui n’ont jamais quitté l’asphalte du boulevard des Italiens, et pour qui la ligne des quais, rive gauche, n’est déjà plus Paris. Retrouver Paris ! savez-vous ce que c’est, ô Parisiens ! C’est retrouver, non pas la cuisine du Rocher de Cancale, comme Borel la soigne pour les gourmets qui savent l’apprécier, car elle ne se fait que rue Montorgueil, mais un service qui la rappelle ! C’est retrouver les vins de France qui sont à l’état mythologique hors de France, et rares comme la femme dont il sera question ici ! C’est retrouver non pas la plaisanterie à la mode, car de Paris à la frontière elle s’évente ; mais ce milieu spirituel, compréhensif, critique, où vivent les Français depuis le poëte jusqu’à l’ouvrier, depuis la duchesse jusqu’au gamin.
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De son côté, la comtesse, heureuse d’avoir déjà sauvé la vie de Nathan, employa sa nuit à inventer des stratagèmes pour se procurer quarante mille francs. Dans ces crises, les femmes sont sublimes. Conduites par le sentiment, elles arrivent à des combinaisons qui surprendraient les voleurs, les gens d’affaires et les usuriers, si ces trois classes d’industriels, plus ou moins patentés, s’étonnaient de quelque chose
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Les grands artistes sont des êtres qui, suivant un mot de Napoléon, interceptent à volonté la communication que la nature a mise entre les sens et la pensée. Molière et Talma, dans leur vieillesse, ont été plus amoureux que ne le sont les hommes ordinaires.
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La pensée d’une femme est douce d’une incroyable élasticité : quand elle reçoit un coup d’assommoir, elle plie, paraît écrasée, et reprend sa forme dans un temps donné. — Félix a sans doute raison, se dit d’abord la comtesse. Mais trois jours après, elle pensait au serpent, ramenée par cette émotion à la fois douce et cruelle que lui avait donnée Raoul, et que Vandenesse avait eu le tort de ne pas lui faire connaître.
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Lorsque la vie [ des jeunes gens] est inoccupée, elle pèse plus à cet âge qu'à un autre, car elle est alors pleine de sève perdue et de mouvement sans résultat.
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Au moins quand un malheureux est aimé, il est bien sûr qu'on l'aime.
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