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Critiques de Horace McCoy (130)
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Adieu la vie, adieu l'amour...

Polar sur cette Amérique des années 30 où la corruption est monnaie courante. Le "héros" est un taulard évadé de prison qui atterrit dans une ville et où a peine arrivé, il n'a qu'une obsession : se procurer de l'argent et grâce a lui prendre possession de cette ville. Il a pour lui une intelligence , une éducation supérieur et il ne recule devant rien pour arriver a ses fins. C'est un criminel féroce mais qui souffre d'un complexe obscur et d'un traumatisme de l'enfance.



Ce livre, écrit en 1949, est dans la grande tradition des polars noirs américain. Son intérêt principal est sa galerie de personnage haut en couleur avec ce truand prêt a tout pour réussir, ses policiers corrompus jusqu'à la moelle, son avocat marron, la vamp chaude comme la braise et j'en passe et des meilleurs. L'histoire est assez simple sans tombé dans la simplicité et nous réserve une fin surprenante .Très plaisant a lire avec ses dialogues dans un parlé des bas fonds et une construction littéraire intelligente. On ne s'ennuie pas un seul instant.



De cet auteur j'avais beaucoup aimé "On achève bien les chevaux" (dont Sydney Pollack a tiré le célèbre film), "un linceul n'a pas de poche"(dont Mocky a tiré aussi un film) et par dessus tout "le scalpel".
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Adieu la vie, adieu l'amour...

Deux criminels endurcis, Cotter et Tokowanda, détenus dans une ferme-prison mettent sur pied une évasion avec la complicité d'un vieux gardien, d'Holiday, la soeur de Toko et maîtresse de Cotter, et de Jinx qui pilote la voiture dans laquelle ils vont se faire la belle. Durant l'évasion, Cotter règle ses comptes et abat froidement un gardien et son compagnon de cellule. Il tue aussi, peut-être d'une balle perdue, Toko. Le trio formé de Cotter, Holiday et Jinx prend la fuite et échoue dans une petite ville de l'Amérique profonde. Le besoin pressant de fric amène Cotter à réaliser un casse qui se solde par la mort d'un homme. Les flics du coin ne tardent pas à lui tomber dessus mais , corrompus jusqu'à l'os, ils lui proposent de le laisser quitter la ville en échange des quelques milliers de dollars de butin. Cotter, cultivé et intelligent, trouve le moyen de les prendre au piège, avec l'aide d'un avocat marron, pour obtenir la preuve de la corruption des policiers qui sont alors à la merci du criminel. Avec l'aide de leurs nouveaux complices, Cotter, Jinx et l'avocat montent des coups de plus en plus gros, de plus en plus dangereux et sèment la mort sur leur passage sans aucun état d'âme. Dans le même temps, Cotter a fait la connaissance de Margaret Dobson, la fille d'un magnat industriel richissime de la région et s'en est amouraché, bien qu'elle éveille en lui des souvenirs douloureux profondément enfuis et qui lui déclenchent des peurs paniques. Mais Holiday, laissée de côté par Cotter qui ne supporte plus la nymphomanie et la jalousie de la soeur de Toko, n'apprécie ni l'avocat ni Margaret qui, elle aussi, refoule certains secrets et pourrait chercher à se venger de cette mise à l'écart et de cet abandon amoureux.



Il aura fallu attendre une dizaine d'années après la publication de son chef d'oeuvre "On achève bien les chevaux ?" pour que le talent d'Horace Mac Coy soit enfin reconnu et qu'il soit établi comme un très grand auteur de romans noirs. En effet, ce roman publié en 1936 n'a suscité qu'une attention éphémère Outre-Atlantique où son deuxième livre "Un linceul n'a pas de poches" ne trouve même pas d'éditeur. C'est donc grâce à Gallimard dans la collection Du Monde Entier et dans la collection Série Noire au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que la notoriété de celui qui est aussi scénariste à Hollywood va croitre même s'il ne sera jamais prophète en son pays puisque le "linceul" ne paraitra aux Etats-Unis qu'en 1948 et dans une version remaniée moins sulfureuse et que sa mort en 1955 passera quasiment inaperçue. "Adieu la vie, adieu l'amour" est le quatrième roman d'Horace Mac Coy et le deuxième publié dans la Série Noire. L'auteur y raconte l'histoire d'un jeune homme hanté par une peur sourde et profonde qui le pousse toujours plus loin vers le mal, et habité par un féroce mépris de la vie humaine. Entre épisodes sensuels et violence meurtrière, cette course au pouvoir et à l'argent d'un criminel obsédé par un double complexe à la fois de supériorité et d'infériorité, ne peut que mal se terminer. Fidèle à lui-même et à ses convictions, Mac Coy poursuit la critique virulente de la société américaine commencée dans les précédents romans, une société où règnent la violence et l'argent. Entouré de personnages aussi méprisables, veules et cupides les uns que les autres, le principal protagoniste ne trouvera pas dans l'amour que lui offre la seule figure aimable mais fragile de cette sinistre tragédie, la force de faire basculer son destin.
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Adieu la vie, adieu l'amour...

poussé par les critiques et la curiosité, cette dernière a été maintenue 10 pages.

Les personnages sont creux, sans aspérité, sans intérêt.

L'histoire, quelle histoire? Une banalité effarante.

Digne des films de catégorie Z.

Rien ne prend, tout fait flop.

Aussitôt ouvert, lu en une demi journée, oublié en fin de soirée.

Aussi insipide que les sandwichs SNCF
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Adieu la vie, adieu l'amour...

Scandaleusement méconnu de son vivant aux USA, scandaleusement méconnu en France aujourd'hui, Horace Mac Coy est pourtant l'égal des plus grands.

Il le démontre dans ce roman plus que noir : le "héros" a fait Princeton et se sert de son intelligence pour manipuler flics et truands - et en dézinguer pas mal au passage.

Psychopathe meurtrier (on saura pourquoi à la fin de l'ouvrage), le jeune chien enragé se sert de la corruption et des failles du système pour asseoir son pouvoir.

Doté d'une écriture aussi vertigineusement rapide que James Cain ou James Hadley Chase, écrivain engagé, Mac Coy a publié également d'autres bijoux : le très pessimiste "On achève bien les chevaux", l'anticapitaliste " Un linceul n'a pas de poches" ou le monumental "Scalpel" qui, malgré ses longueurs, est une analyse très fouillée de psychologie sociale et personnelle.
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Adieu la vie, adieu l'amour...

Ralph Cotter est un jeune homme brillant, diplômé de Princeton et pourtant il se retrouve en prison. Normal, Cotter est un mauvais garçon, un vrai psychopathe sans aucune morale et aucun scrupule. Mais un jour, le héros s’échappe de prison en organisant un massacre. Une fois sorti, il chercher à s’installer comme un parrain local dans la petite ville où il trouve refuge. Ralph Cotter est d’une amoralité impitoyable Il la nourrit auprès de femmes sensuelles et vénéneuses et des policiers et avocats véreux. En effet en quelques jours il parvient à mettre la police dans sa poche...

Mais pourquoi est-il si noir ? Le héros cache un secret qui explique sa façon de voir les choses et de s’imposer dans le sang et les larmes.

Ce livre de McCoy est totalement dépourvu d’espoir. C’est un réquisitoire dressé contre l'ordre établi. Adieu la vie, adieu l'amour...est sans doute le moins connu des romans de l’auteur et pourtant c’est un parfait roman noir qui fait la part belle à la psychologie de ses personnages. Ce qui lui confère énormément de profondeur.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Adieu la vie, adieu l'amour...

Ce roman écrit en 1948 est un bel exemple de roman noir américain venu après ceux de la première génération historique des années 30 (les romans ‘hardboiled' de Hammett ou Chandler) Alors que ces derniers ont généralement pour personnage principal un détective, ce livre de McCoy se rattache à la 'gangster fiction' en ayant pour narrateur un criminel dont le lecteur suit les aventures à partir de son évasion sanglante de prison. Le roman frappe par l'absence totale de moralité chez les protagonistes principaux y compris ceux de la police, gangrénée par la corruption. Cette absence de moralité est telle que le film réalisé en 1950 à partir de ce roman (titre français : le fauve en liberté) fut même interdit dans l'état de l'Ohio.



Même si le lecteur dispose de peu d'éléments biographiques sur le personnage principal, on sait néanmoins qu'il a fréquenté l'université. C'est un homme intelligent et arrogant, qui à l'instar d'un héros américain traditionnel, pense que sa réussite potentiellement sans limite ne tient qu'à lui et à sa volonté. Pour cela, il ne va pas se conformer aux lois d'une société qu'il exècre mais va utiliser son intelligence pour maximiser son intérêt personnel. Et la fin justifie les moyens. Caractéristique originale par rapport aux codes du genre, le ‘héros' souffre de failles psychiques, de peurs qui remontent à son enfance. McCoy a introduit ici une notion d'inconscient assez inattendue.



Les personnages féminins sont des femmes fatales, dans les deux sens du terme. Elles sont conformes au cliché du genre pour leur côté séductrice. Mais ce sont elles aussi qui précipitent la chute du personnage principal dans son destin tragique, que cela soit directement, à la toute fin du roman, ou indirectement de manière plus subtile lors d'une scène où la riche héritière promise au héros le débarrasse de son révolver, l'arme qui assurait sa toute-puissance et qui symbolisait son ascension. Il est aussi intéressant de noter que les deux personnages féminins principaux du roman (l'héritière et la complice du personnage principal) semblent mues par des motivations plus nobles, en tous cas moins utilitaristes ou matérielles que les hommes, ceux-ci n'agissant qu'avec la seule intention de maximiser leur profit.

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Adieu la vie, adieu l'amour...

Le rêve américain, Horace McCoy, il lui rentre dans le lard, il le pulvérise, il le piétine. Il le foule si bien au pied qu’il a moins de succès avec ses personnages de romans noirs qu’un auteur qui mettrait en scène un privé ou un flic dur à cuire navigant en eaux troubles mais en bonne compagnie (féminine).

Prenons pour exemple Adieu la vie, adieu l'amour... (Kiss Tomorrow Goodbye) . Un héros viril, intelligent, qui a étudié à l’université, souffre d’un complexe de supériorité: Il vaut mieux que ses compagnons d’infortune qui purgent leur peine dans une sinistre ferme prison. Cotter se fait la malle, grâce à sa maitresse et à quelques complices, puis prend l’argent où il se trouve, en braquant.

Cotter est violent. Tout ce qu’il convoite, il s’en empare et s’acoquine avec des acolytes aussi dénués de moralité que lui. Il peut le faire, il est malin, ambitieux, et ne se fait pas pincer, c’est vrai, quoi, il vit en Amérique. C’est son droit.

Mais Cotter a des failles, de violentes crises de panique et d’angoisse qui le poussent à tuer. Rien ne semble pouvoir mettre un terme à sa violence, pas même une femme.



Au cinéma c’est James Cagney qui l’incarne dans Le Fauve en liberté, Cagney, la teigne la plus méchante de Hollywood, l’acteur qui écrase un demi pamplemousse sur le visage de la pauvre Mae Clarke  dans L’Ennemi public ou qui a l’air bon pour l’asile tant il est excellent en psychopathe dans L’Enfer est à lui.



Horace McCoy, archétype du héros américain, récipiendaire de la Croix de Guerre en août 1918, octroyée par le gouvernement français, ne nous sert pas des figures héroïques. Adieu la vie, adieu l’amour… est le récit d’une chute infernale, narrée avec beaucoup de maitrise et de réalisme. Il introduit une dimension psychiatrique dans la description de son personnage principal, et poursuit son exploration sans concession d’un pays rongé par une soif inextinguible de richesse, malgré les ravages de la Grande Dépression, une nation qui ne laisse ni place, ni espoir aux plus pauvres de ses citoyens.
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J'aurais dû rester chez nous

« La Californie est un endroit merveilleux si vous êtes une orange. »  Pas de chance pour Ralph Carston il n'est qu'un comédien amateur venu de sa Georgie natale pour devenir une star à Hollywood. Il a pour colocataire une aspirante actrice originaire de l'Oklahoma ,Mona Matthews, qui rêve elle aussi d'une grande carrière. Autant Mona est lucide, courageuse, et entière, autant Ralph, naïf, prisonnier de son éducation puritaine, et qui ne connait rien au cinéma, est obsédé par ses désirs de gloire.

Plus les jours de déveine passent et plus Mona, devenue doublure, voit ses certitudes fondre comme neige au soleil californien. Ralph quant à lui suscite la convoitise d'une riche angeline mature attirée par sa candeur.



I Should Have Stayed Home (1937) et On achève bien les chevaux (1935) sont les deux faces d'une même médaille. le grand Horace McCoy y foule au pied le rêve américain, symbolisé par l'usine à bonheur, le Hollywood de l'âge d'or. Avec McCoy, le mythe a du plomb dans l'aile.

Et c'est un milieu qu'il connait bien. Il a gagné l'Ouest suite à la Grande Dépression, s'est installé à Los Angeles en 1931 où il est devenu scénariste.

Dans J'aurais dû rester chez nous, c'est le personnage secondaire de Johnny Hill qui retient finalement l'attention du lecteur. Lucide, sans complaisance aucune pour l'Amérique puritaine, pour l'hypocrisie d'un système qui abomine les grèves et toute tentative aussi minime soit-elle de revendication, il est viré de son emploi de scénariste sous la pression d'un consul allemand pour avoir montré dans un de ses scénarios les visées d'Hitler. Hollywood, il rêve d'en faire un vrai roman: « Toute la tragédie, toute la désillusion qui s'entasse dans cette ville infernale, toute la méchanceté, la cruauté… »





J'aurais dû rester chez nous, pensera l'un des protagonistes, comme ont souvent dû le penser nombre de petites mains de cette brillante industrie à la réalité sordide, pour laquelle des milliers de crève-la-faim ont payé un lourd tribu.



"-Vous y allez fort! Est-ce que nous n'avons pas envoyé des pansements et des secours médicaux aux Loyalistes d'Espagne? Est-ce que nous ne soutenons pas la ligue antinazie?

- Des nèfles, dit le petit. Vous soutenez la ligue antinazie, parce que dans ce maudit patelin, tous les producteurs sont juifs et que vous vous dites qu'ils vous prendront pour un héros, en tant que chrétien ayant épousé leur cause. Il ne faut pas m'en compter. Si tous les producteurs étaient nazis, vous seriez les premiers à commencer le pogrom."



Hill se fait renvoyer, comme Horace McCoy tombe dans l'oubli, l'un, Cassandre marquée par la guerre d'Espagne, et la guerre mondiale qui s'annonce, et l'autre, grand nom du noir boudé par le public qui n'aime pas contempler le miroir aux alouettes.
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J'aurais dû rester chez nous

Horace Mc Coy est décidément un excellent auteur pour dresser le portrait social de l'Amérique du 20ème siècle. Avec « J'aurais dû rester chez nous », roman traduit de l'anglais par Marcel Duhamel et Claude Simonnet, il dénonce l'époque où le cinéma devient une industrie, quand les enjeux commerciaux et de pouvoir deviennent prépondérants sur la création artistique.

Hollywood 1938. Ralph Carston a 23 ans et il est content d'être à Hollywood parce qu'il pense que c'est un endroit où les miracles se produisent et où on est fauché et inconnu aujourd'hui et riche et célèbre demain. Pourtant, comme des milliers de postulants qui cherchent à faire de la figuration et malgré son physique avantageux, Ralph n'a aucun avenir dans le cinéma-bizness où « on ne peut pas jouer en respectant les règles ».

Venant de Géorgie, le jeune homme est vraiment naïf. Les perversités du star-système lui échappent et il subit la situation. Il fait croire à sa famille qu'il réussit et pense “Je mourrai plutôt que de rentrer chez moi”. Mais Ralph n'est pas prêt à renoncer.

Tous les personnages de ce roman sont intéressants et c'est à travers eux qu'Horace Mac Coy dénonce ce qui se passe à Hollywood à la fin des années 30. le personnage de Johnny Hill, par exemple, travaille dans la promotion et dénonce l'hypocrisie ambiante : “Vous soutenez la ligue antinazie parce que, dans ce foutu patelin, tous les producteurs sont juifs et vous vous dites qu'ils vous prendront pour un héros, en tant que chrétien ayant épousé leur cause. Si tous les producteurs étaient nazis, vous seriez les premiers à commencer le pogrom.” A cette époque, la guerre est imminente.





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J'aurais dû rester chez nous

description de l'Hollywood dont on ne parle jamais!
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Le scalpel

Un Horace Mac Coy, moins typé "Série Noire" que d'autres... Plus "littéraire" dirais-je. mais passionnant à lire.
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Le scalpel

Le docteur Thomas Owen revient de la guerre décoré et rêve de mener la grande vie loin de son enfance dans les mines.

Cela ne fait pas plaisir à sa mère qui a vu son fils préféré devenir corrompu par l'argent et le pouvoir jusqu'au drame qui lui a coûté la vie.

Il rencontre la richissime Hélène Curtis qui le prend sous son aile et lui permet d'ouvrir un cabinet uniquement destiné à une clientèle aisée, de vivre dans un appartement de luxe, ...

Cependant le docteur Owen n'est pas heureux et reste persuadé malgré ses succès d'être un piètre médecin, un charlatan.

Sa rencontre avec une infirmière lui permettra d'ouvrir les yeux et de se voir tel qu'il est.



Bon, autant l'avouer, j'ai eu du mal avec le personnage principal qui se montre dans la majorité du roman : cynique, arriviste, insensible, ...

Heureusement son évolution et sa remise en question en ont fait quelqu'un d'intéressant.

Finalement son cynisme, son arrogance cachent un manque de confiance en soi qu'il lui faudra surmonter.

Cette remise en question lui permettra également de réfléchir à sa carrière professionnelle et de trouver sa vocation.



Ses histoires sentimentales m'ont paru peu importantes dans le sens où la gentille petite infirmière qui agira comme un "scalpel" pour le docteur Owen, a joué son rôle et Hélène Curtis semble être un amusant passe-temps.



Ce que je retiens de cette lecture, c'est l'introspection du personnage principal qui lui permet d'enfin comprendre qui il est et ce qui est important pour lui. Son cynisme s'est envolé en même temps que son mal-être.
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Le scalpel

Moins percutant que l'excellent "On achève bien les chevaux", "Le scalpel" n'en est pas moins un roman de belle facture, très ambiancé Amérique années 50, dans lequel on ressent comme dans "On achève..." la patte du scénariste de Horace McCoy avec une succession de scènes très visuelles et de nombreux dialogues.

On y assiste à une littérale remontée de la mine, celle de Tom Owen, issu d'une lignée pauvre de mineurs, qui revient après-guerre de dix ans passés en Europe avec un talent véritable de chirurgien mais une lourde sensation d'imposture, acquise dans l'enfance dans sa relation délétère avec son frère. Adoubé dans la belle société de Pittsburgh en Pennsylvanie, Tom cache ce mal-être derrière un cynisme et un matérialisme dont on sent bien qu'au fond ils ne lui ressemblent guère. Il faudra tout l'idéalisme et la ténacité d'une jeune femme pour l'accompagner dans la connaissance de lui-même et l'acceptation de ses qualités, liquidation faite de l'héritage familial.

Un roman assez fort sur la quête de soi, le sens du bonheur dans une société aux valeurs dures en même temps qu'une critique délicatement virulente de la société capitaliste américaine d'après-guerre.
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Les rangers du ciel

L'auteur d'« On achève bien les chevaux » a écrit, entre 1929 et 1934, un étonnant feuilleton aérien, aujourd'hui traduit en intégralité.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Les rangers du ciel

On connait bien sûr Horace McCoy pour son premier roman paru en 1935 et traduit ici en 1946, « On achève bien les chevaux ». Comme beaucoup d'auteurs américains de cette époque pionnière du roman noir et du polar, il a également publié un certain nombre de fictions courtes, notamment dans la revue « Black Mask ». Dont celles qui nous intéressent dans ce beau volume.

Ce que l'on sait moins, c'est que McCoy a été dans l'aviation de chasse durant la Première Guerre mondiale. Cette période de sa vie est une partie du matériau de départ de ces pages.



Le premier texte, paru en 1929, est l'occasion de rencontrer Jerry Frost, capitaine des Air Rangers texans, ex-aviateur dans le ciel français de la première guerre au sein de l'escadrille La Fayette, puis présent sur d'autres ciels de guerre. Il se retrouve sur un aérodrome à enquêter au sujet de deux affaires de braquages spectaculaires. À cette enquête se mêlent ses souvenirs : une brusque possibilité de vengeance poind au même moment. D'intuitions en rebondissements, de cascades en rafales de mitrailleuse, les criminels se retrouvent menottes au poignet, dans le meilleur des cas, le tout en une quarantaine de pages.

Dès la deuxième, s'ajoutent Les Fils de l'Enfer, quatre pilotes (américains, anglais et allemand) vétérans eux aussi, cascadeurs pour Hollywood. Ils s'engagent dans la Patrouille du Sud des Air Rangers de Jerry Frost afin de surveiller la frontière avec le Mexique et pour combattre le puissant et tentaculaire gang des avions noirs qui sévit de chaque côté du Rio Grande.

Dans ces histoires, pas de poursuites en bagnoles en plein Chicago ou de duels de cowboys dans une ville désertée, mais plutôt des loopings, des descentes en piquées, de véritables chasses dans le grand ciel texan. McCoy sait y faire pour rendre vivants, concrets, ces combats aériens, jusqu'à nous donner le vertige ou nous effrayer quand la toile des ailes se déchire, quand les mitrailleuses crépitent de tous côtés. Quelques incontournables de l'Ouest américain ne manquent pas à l'appel : attaque de train, braquage de poste, trafic de bétail, etc.



Plus on avance, plus l'ambiance générale s'assombrit, comme dans cette quatrième histoire, « Le petit carnet noir », dans laquelle Frost et sa troupe font le coup de poing et de flingue avec la pègre de Jamestown et des flics locaux bien corrompus. Histoire qui démarre par une bagarre dans un boîte de nuit pour se terminer par un atterrissage forcé en hydravions.



La cinquième histoire, « Frost chevauche seul », marque un pas dans l'évolution du livre. D'une part Frost est mis à mal et se retrouve dans une posture fâcheuse, et d'autre part apparaissent les premières femmes des « Rangers du ciel ». Dont une certaine Helen Stevens, journaliste, qui disparaît alors qu'elle se trouve avec Frost dans un bistrot mexicain. Cette aventure fait basculer dans le polar ces histoires qui pour le moment relataient surtout les exploits des Fils de l'Enfer et de Jerry Frost. Les héros au grand coeur descendent subitement de leur piédestal et le récit prend une épaisseur jusqu'alors inédite, au plus grand bonheur de ma lecture.



Le style d'écriture de Horace McCoy est offensif, comme ses confrères de l'époque il laisse la psychologie des personnages au vestiaire. De l'action à fond en permanence, rythmée par des dialogues dynamiques, dans un décor planté en deux phrases et pourtant d'une précision horlogère, voilà ce qu'on lit dans cette suite de quatorze histoires d'une cinquantaine de pages, pas vraiment des nouvelles ni un roman, plutôt des feuilletons relativement longs qui s'inscrivent dans la tradition de la littérature populaire américaine publiée dans les pulps magazines.

Contrairement à ses contemporains, je pense à W.R. Burnett par exemple, H. McCoy conçoit ses personnages de façon très manichéenne. Jerry Frost et ses Fils de l'Enfer sont des héros sympathiques, très positifs, presque exemplaires, du genre qui s'arrêtent au passage clouté ou montent aux arbres pour redescendre le petit chat de mamie ; alors qu'il n'y a vraiment rien à récupérer des membres du gang des avions noirs.

On peut aussi trouver quelques incongruités à ces personnages et grincer un peu des dents. La quasi absence des femmes bien que les clichés soient bien présents, l'inexistence des Afro-américains et le mépris avec lequel sont traités les Mexicains sont typiques de l'époque. Il faut bien garder en tête que ces textes ont été publiés il y a 90 ans et qu'on y trouve toute la matière nécessaire pour construire de bonnes aventures : crime organisé et fausse monnaie, contrebande et corruption, et bien sûr assassinats, avec enquêtes, indices, arrestations et condamnations.



« Les Rangers du ciel » n'est pas un chef-d'oeuvre, et telle n'était probablement pas l'ambition de l'auteur, par contre ce volumineux recueil se révèle être une lecture bien plus que plaisante, les histoires sont solides et on s'attache rapidement à certains personnages. C'est déjà beaucoup, et comme le dit la devise The Rangers always get their man !

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Les rangers du ciel

Horace McCOY ( 1987 – 1955 ) est l’auteur de « On achève bien les chevaux » ( 1935 ) et de « Un linceul n’a pas de poche » ( 1937 ), deux titres emblématiques du roman noir américain. Horace McCoy a publié entre 1929 et 1934 dans le pulp magazine Black Mask une série ayant comme héros Jerry Frost. « Les Rangers du ciel » rassemblent les quatorze nouvelles, quatorze récits des enquêtes et des aventures aériennes de Jerry Frost. La lutte contre le crime est au rendez-vous avec pour les scènes aériennes l’expérience de l’auteur qui a été pilote de guerre durant le premier conflit mondial.



Les nouvelles sont liées entre elles et sont donc à lire dans l’ordre chronologique proposé. Dans la première « Du sale boulot » attend Jerry Frost. La police de l’Etat souverain du Texas est impuissante face à la criminalité. Un train a été attaqué près de Jamestown. La presse est très critique et ce n’est pas bon à l’approche des élections. Nous ne sommes plus au Far West, il faut mettre fin aux activités de ce gang de bandits. L’adjudant général du Texas confit ce sale boulot aux Rangers et au plus réputé d’entre eux, le capitaine Jerry Frost. Mais avant tout Frost veut se rendre compte sur place. Chance et intuition sont avec lui et l’emmènent sur un terrain d’aviation. Les gangsters sont équipés d’avions modernes confiés à des pilotes expérimentés ayant combattus pendant la guerre. C’est le gang des avions noirs.



Les pilotes des Air Rangers sont des bleus, pas la hauteur du gang des avions noirs. Frost s’attache donc à recruter des pilotes aguerris, anciens de la guerre, reconvertis dans le cinéma sous le nom de « Les Fils de l’Enfer » ( c’est le titre de la deuxième nouvelle ). La lutte contre le crime peut alors se renforcer : kidnapping, « Trafiquants d’armes », trafic de stupéfiants, vol de bétail, contrebande, braquage sanglant de fonds destinés à la Federal Reserve Bank ( « La règle d’or » ), imprimerie clandestine de fausse monnaie, flics pourris ( « Le petit carnet noir » ) . Sur terre, sur mer avec un hydravion ( « Frost chevauche seul » ), jusqu’au Rigaria pays imaginaire d’Amérique latine ( « La piste des Tropiques » ) et bien sûr dans les airs. Prenez place dans le cockpit, rugissement des moteurs lors des piqués, looping et immelmann. Il y a des crash et bien sûr résonne le Rat-tat-tat-tat-tat-tat des mitrailleuses. Pour l’essentiel, l’action se passe au Texas et au Mexique, le Rio Grande est une frontière sinueuse ( 1600 km ! ) au milieu d’un désert particulièrement rude avec des bourgades brûlées par le soleil et où il n’y a le plus souvent pas de routes mais seulement des pistes à peine tracées. Le Rio Grande est aussi la frontière entre le bien et le mal. Le Mexique n’a pas le beau rôle à cette époque ( cela n’a pas beaucoup changé … ). Autre mentalité de l’époque, les années 1930, la quasi absence de femmes dans les récits. A cette époque le vol de bétail semble banal par contre le trafic de stupéfiants apparaît comme annonciateur. « Les Rangers attrapent toujours leur homme», avec une telle devise le crime n’a qu’à bien se tenir !



Aventures, polar, roman noir … tout est réuni dans ces histoires écrites dans les années 1930. C’est tout le charme de ce recueil et il convient de féliciter l’éditeur.



Horace McCOY – Les Rangers du ciel. Recueil de nouvelles parues aux Etats-Unis entre 1929 et 1934. Traduction française de France-Marie Watkins et Benoît Tadié parue le 9 juin 2022 dans la Série Noire des Éditions Gallimard. ISBN 9782072931888. Douze nouvelles avaient été traduites en français par France-Marie Watkins pour une publication en 1974. Benoît Tadié a révisé et complété les traductions de 1974 et assuré la traduction en français de deux inédites.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Les rangers du ciel

En avant pour l'aventure dans le plus pur style hollywoodien avec ce recueil d'histoires à dévorer en une fois ou à picorer selon votre humeur. Le héros a la mâchoire carrée, le regard franc. Il est droit dans ses bottes. Un pur et dur prêt à en découdre avec tous les brigands qui oseront passer la frontière du Mexique pour venir faire leurs sales affaires dans son Texas adoré.

Une lecture légère pour un été sans prise de tête.



#LesRangersDuCiel #HoraceMcCoy #SérieNoire #Gallimard #lecture #livres #chroniques #Aventure #Avions #Texas



Le quatrième de couverture :



Des as de l'aviation entrés au service de contrebandiers, voilà ce que paraît être la Patrouille Noire. Jerry Frost, capitaine des rangers chargés de surveiller le ciel au-dessus de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, a déjà une dent contre ces renégats quand il découvre le cadet de son escadrille mitraillé et le pilote parti à sa recherche tué d'une balle dans la tempe.



La Patrouille Noire veut la bagarre ? Elle l'aura, avec des adversaires à sa taille, car Frost recrute les Filleuls du diable, ses camarades pilotes de chasse du temps de la guerre...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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On achève bien les chevaux

Le rêve hollywoodien...c'est ce qui a amené Gloria depuis le Texas et Robert qui débarque de l'Arkansas à se rencontrer un beau matin aux abords des studios de cinéma où ils espèrent décrocher le graal : un rôle dans une des productions du moment. Nous sommes au début des années 30, l'Amérique peine à se relever de la crise, et nombre de jeunes gens sont prêts à tout pour ramasser un peu d'argent, ou être repéré par un recruteur. Ce qui va amener nos deux héros à s'inscrire à un marathon de danse, où ils seront assurés de la nourriture, de quelques vêtements (et chaussures, indispensables !), et d'un abri pour le temps qu'ils tiendront le rythme. Par contre, pour ce qui est du sommeil, il sera très rationné, à peine 10 minutes par tranches de deux heures. Et encore, pendant ce laps de temps il faut également se nourrir, se laver, se faire soigner quand nécessaire et satisfaire ses besoins essentiels, autant dire qu'on est loin du baloche à Lucien ! Mais il y a mille dollars à la clé pour les vainqueurs, une somme suffisamment conséquente pour attirer de nombreux couples de crève-la-faim. Et des professionnels, aussi, qui enchaînent ces compétitions et laissent peu de chances aux amateurs. Ici ils sont représentés par James et Ruby, qui vont devenir assez proches de Robert et Gloria. Ruby est enceinte de cinq mois...



Pour corser un peu la chose, et attirer des sponsors et du public payant, les organisateurs ont pensé à tout : coin buvette, évènements spéciaux célébrés à grand renfort de pub, ou encore les derbies, des courses éreintantes à l'issue desquelles le couple arrivant dernier est éliminé. Bien sûr, certaines associations ou ligues de vertu s'émeuvent de cette exploitation de la misère humaine, mais difficile d'avoir gain de cause quand ce genre de spectacle rapporte tant. (D'ailleurs, les choses n'ont pas beaucoup changé sur le fond, de nos jours nombre d'émissions de téléréalité ou de "jeux" fonctionnent encore sur le principe de l'élimination par vote ou abandon ou de l'humiliation des candidats pour faire du buzz. Et ça ne choque pas grand monde. C'était mon petit coup de gueule, fin de l'aparté)



Nous suivons donc parallèlement le couple dans l'épreuve du marathon, sur plusieurs semaines, leurs interactions avec d'autres concurrents, les organisateurs, les sponsors et les dames de "la Ligue des Mères pour le relèvement de la moralité publique", ouf ! Et le jugement rendu dans le procès pour le meurtre de Gloria, retranscrit sous formes de fragments de phrases en guise de tête de chapitres. Pas de suspense, nous savons dès le début qu'elle est morte, et d'ailleurs tout le long du récit elle aspire à cette issue, communiquant au lecteur son spleen et son "anti-joie de vivre".

Si vous avez envie d'une lecture joyeuse, allez voir ailleurs, vous êtes prévenus. Et ne regardez pas non plus le film inspiré du roman et réalisé par Sidney Pollack en 1969, avec Jane Fonda et Michael Sarrazin, même s'il n'est pas exactement fidèle au roman, il risque de vous flanquer par terre, et vous seriez éliminé du marathon !



Je recherchais ce livre depuis longtemps, ayant justement été très impressionnée par le film (vu dans les années 70), et j'ai enfin réussi à me le procurer via une des bibliothèques que je fréquente. J'avais donc très peur d'être déçue, comme parfois lorsqu'on fonde trop d'espérances sur quelque chose de très attendu. Mais l'alchimie s'est produite, ce roman a été à la hauteur de ce que j'en espérais, et malgré sa brièveté (moins de 200 pages) il ne m'a rien manqué. Le style est assez sec, pas d'étalage inutile, et du coup c'est très efficace, percutant. On se le prend en pleine tronche, et on reste pantois. J'ai d'ailleurs mis trois semaines à en rédiger la critique, il me fallait un certain recul pour ordonner mes idées, comme chaque fois qu'un livre me marque émotionnellement. D'autant plus que je savais que ces marathons ont réellement existé, et qu'il ne s'agit pas totalement d'une fiction. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour Gloria, mais j'ai compati avec Robert. Et je me suis demandée quand un producteur aura l'idée de ressusciter l'idée d'un marathon de danse, histoire d'émoustiller le public d'une chaîne payante...
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On achève bien les chevaux

Il n'y aura jamais assez d'étoiles pour On achève bien les chevaux!

Horace Mac Coy remuait le bâton dans la plaie du mal américain...

Un cirque hallucinant, sur la piste duquel tournent les exclus du rêve américain, à bout de nuit, de jours et de forces. Un livre où le lecteur tourne avec les pages et chavire dans un moite effroi.

Chez Mac Coy, le dégout se ressent à chaque phrase comme dans Un linceul n'a pas de poche, paru sous le numéro 4 de la Série Noire.

Mais, On achève bien les chevaux n'a rien de vraiment...policier. Raison pour la quelle Gallimard le publia dans sa collection Du monde entier.

Horace Mac Coy est un grand de cette littérature américaine de l'urgence, du désespoir et de la dénonciation: Des livres brefs, souvent, efficaces et qui tapent dans l'estomac là où cela fait mal.

Il fait partie, Horace Mac Coy, de cette génération disparue dont Marcel Duhamel publia quelques pépites dans la Série Noire (les premiers, ceux en jaune et noir avec jaquette luisante...)

Mais les héritiers de Mac Coy, Tracy, Cain, Goodis ont pris la relève, et le cauchemar américain continue de tourner comme un grand manège de l'infamie et de son âpre poésie.

Le Noir est une couleur, hélas, d'avenir.
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On achève bien les chevaux

Excellent roman qui n'a bien évidemment rien d'un polar!



Je rejoins totalement la longue et très pertinente critique de Nastasia-B (11/03/2013). Il s'agit ici d'une analyse fine de l'Amérique des années 30, tant sociale que psychologique.



Un livre qui se lit en 2 heures mais qui restera certainement gravé en moi.



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