Citations de Ignacio Ramonet (42)
Un grand hebdomadaire français publiait récemment une enquête sur les 50 hommes les plus influents de la planète ; pas un chef d’Etat ou de gouvernement, pas un ministre ou un député, de quelque pays que ce soit, n’y figurait.
[Le masque à gaz] rappelle, surtout, l'archaïque hantise d'une mort invisible et inodore, comme une brume mortifère qui ensevelirait de son suaire venimeux les hommes et les armes, pour les fondre dans une masse au visage identique et terrifiant. (209)
Entre juin 1997 et juillet 1998, les médias thaïlandais ont ainsi diffusé, souvent en direct, les images morbides de 650 suicides. (152-153)
« Il faut de longues années avant que les valeurs s’appuyant sur la vérité et l’authenticité morales s’imposent et l’emportent sur le cynisme ; mais, à la fin, elles sortent victorieuses, toujours. » Vaclav Havel
Pour ce qui est de la cruauté... Je crois qu’un homme qui a voué sa vie à lutter contre l’injustice, contre toutes les oppressions, un homme qui s’est toujours mis au service des autres, a lutté pour les autres, prêchant et pratiquant la solidarité, est réellement éloigné de la cruauté.
Vous aimiez les chefs guerriers.
Comme tous les garçons. Et cela commence, comme je vous l’ai dit, dès l’Histoire sainte. L’Ancien Testament est plein de violences : l’Arche de Noé, le Déluge, quarante jours de pluie incessante... À un point tel qu’il est dit dans la Genèse qu’après le Déluge Noé cultiva la vigne, le raisin, produisit du vin et en but plus que nécessaire ; si bien qu’un de ses fils se moqua de lui et que Noé le maudit et le condamna à devenir noir et esclave ! C’est dit dans la Bible ; je pense qu’un jour l’Église elle-même devra corriger cela, parce qu’être noir y apparaît comme un châtiment de Dieu... De même qu’il semble qu’être une femme, dans cette vallée de larmes, soit une punition, une faute ; la femme a toujours été et est encore un objet de discriminatio
Il y a cependant - signalait [Chomsky] - de grandes différences entre le système de propagande d''un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. En exagérant un peu, dans les pays totalitaires, l'Etat décide de la ligne à suivre et chacun doit ensuite s'y conformer. Les sociétés démocratiques opèrent autrement. La "ligne" n'est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. On procède, en quelque sorte, au "lavage des cerveaux", en liberté".
L'une des perversions de nos sociétés de contrôle est bien celle-là : faire que les citoyens soient, en même temps, surveillés et surveillants. chacun doit épier les autres, pendant qu'il est lui-même espionné. Dans un cadre démocratique où les individus sont convaincus de vivre dans la plus grande liberté, on avance ainsi vers la réalisation de l'objectif rêvé des sociétés les plus totalitaires.
"Il y a moins d'intimité, moins de respect de la vie privée mais plus de sécurité", nous disent les autorités. Au nom d'un tel impératif s'installe en catimini un régime sécuritaire qu'on peut qualifier de "société de contrôle".
Plus sophistiquées que les matraques et autres lances à eau des forces de l'ordre, les nouvelles armes de la surveillance devraient permettre de mieux en identifier les meneurs et de les mettre hors d'état de nuire de façon anticipée.
Sous prétexte de vouloir protéger l'ensemble de la société, les autorités voient en chaque citoyen un délinquant potentiel. La guerre permanente contre le terrorisme leur fournit un impeccable alibi moral et favorise l'accumulation d'un impressionnant arsenal de lois et de dispositifs pour procéder au contrôle social intégral.
Il faut dire que l'inimaginable révolution numérique que nous vivons, et qui bouleverse déjà tant d'activités et de professions, a chamboulé aussi totalement le champ du renseignement et de la surveillance. À l'heure d'internet, celle-ci est devenue omniprésente et parfaitement immatérielle, imperceptible, indécelable, invisible. En plus, elle est désormais, techniquement, d'une excessive simplicité.
Nombre d'entre eux - MM. Paul Wolfowitz, Richard Perle, Douglas J. Feith, Lewis Libby, Jack D.Crouch, John R. Bolton, etc. - sont farouchement pro-israéliens, et ils considéraient que la liquidation de
M. Saddam Hussein profiterait à Israël autant qu'aux États-Unis. « Les néoconservateurs — explique le professeur Stanley Hoffmann - ne voient pas de contradiction. Ce qui est bon pour la droite israélienne est bon pour les Etats-Unis et vice versa. » « Israël - ajoute Arnaud de Bochgrave, directeur du Washington Times - fait partie intégrante du corps politique américain. Si on veut expliquer aux Arabes notre position, il suffit qu'ils se fassent à l'idée qu'Israël est le 51° État des États-Unis. En fait, nous traitons Israël mieux que la plupart des Etats américains. " pp.28-29
Le diplomate suédois Hans Blix, chef de l’UNMOVIC, a clairement affirmé que ses inspecteurs n'avaient trouvé aucune preuve d'ADM, ni de programmes en rapport avec les ADM en Irak: « Nous étions en Irak dès novembre 2002. Nous avons effectué plus d'une centaine d'inspections. Et j'en ai informé de manière précise le Conseil de sécurité. Nous n'avons pas trouvé une seule preuve à charge. Nous n'avons pas trouvé trace d'une seule arme de destruction massive. , Il ajoute : « Moi-même, à l'automne 2002, je pensais qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak.
Les services de renseignements nous ont signalé plusieurs dizaines de sites à inspecter. Nous n'y avons jamais rien trouve. Elles ont été détruites avant la guerre, longtemps avant.» Ceci a été confirmé par M. Jafar Dhia Jafar qui fut, durant vingt-cinq ans, chef du programme nucléaire de l'Irak et qui, malgré les propositions de désertion que lui fit la CIA, demeura fidèle au régime de M.
Saddam Hussein jusqu'au bout (il n'a fui vers la Syrie que deux jours avant l'invasion). « Les plans pour tenter de mettre au point la bombe nucléaire - a-t-il déclaré - furent paralysés en juillet 1991 sur ordre de Saddam Hussein. Ainsi que les programmes concernant les armes chimiques et biologiques. p.74
En d'autres termes, c'est le "mur de l'information" qui nous interdit désormais l'accès à l'information. Cet excès bloque la voie vers la connaissance.
S'informer demeure une activité productive, impossible à réaliser sans effort, et qui exige une véritable mobilisation intellectuelle. Une activité assez noble, en démocratie, pour que le citoyen consente à lui consacrer une part de son temps, de son argent et de son attention.
L'information n'est pas un des aspects de la distraction moderne, elle ne constitue pas l'une des planètes de la galaxie divertissement; c'est une discipline civique dont l'objectif est de construire des citoyens.
Nous négligeons de voir qu’une nouvelle forme de censure s’est subrepticement mise en place, que l’on pourrait appeler la « censure démocratique ». Celle-ci, par opposition à la censure autocratique, ne se fonde plus sur la suppression ou la coupure, sur l’amputation ou la prohibition de données, mais sur l’accumulation, la saturation, l'excès et la surabondance d’informations.
Que pèsent les réserves, cumulées, en devises des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni et du Canada, soit les sept pays les plus riches du monde, face à la force de frappe financière des fonds d’investissement privés, pour la plupart anglo-saxons ou japonais ? Pas grand-chose.
Il faut inculquer les valeurs les plus positives du point de vue humain. Et une des plus belles est la fraternité.
Il y a les principes de la Révolution française que j’aime beaucoup : Liberté, Égalité, Fraternité. Ils ont été plus d’une fois répétés, et pourtant, aucun de ces trois principes n’a doit de cité dans le monde d’aujourd’hui, pas même la liberté. Il suffit de voir ce qui se passe dans le monde, aux Nations unies, au Conseil de sécurité ; il suffît de voir comment gouvernent les États-Unis. Impossible de parler non plus d’égalité. Elle n’existe ni entre les hommes ni entre les nations. Et encore plus difficile de parler de fraternité ; il semble improbable qu’elle arrive à régner dans le monde. Et pourtant, la liberté, l’égalité et la fraternité s’imposeront bien un jour. On en perçoit les prémices un peu partout.
Gardez-vous une certaine rancœur à l’égard de la famille de votre institutrice ?
Sincèrement, je ne leur en veux pas. L’époque que nous vivions était difficile ; je ne peux pas dire que ces personnes étaient particulièrement perverses. Les temps étaient très durs, il y avait trop d’inégalités, trop d’injustices, trop de nécessités ; les gens devaient faire de véritables sacrifices ; ce qui favorisait les égoïsmes ; chacun cherchait à tirer un bénéfice, si minime fût-il, de chaque chose et ne voyait que son propre intérêt. La bonté et la générosité n’étaient guère de mise.