AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ile Eniger (182)


Ile Eniger
Je vois la vie partout
Au périple des feuilles arrachées
Aux lampes des gros soirs d’hiver
Au bric à brac des vieilles remises
À l’immobilité de ce qui ne sert plus
Dans ce qui ne dit plus

Je vois la vie partout
Aux cadences martelées des villes
Aux silences lancinants des campagnes
Aux cris des plaies
À la solitude des pleurs
Dans l’air des comptines

Je vois la vie partout
Aux voyages des regards
Aux confiances des bêtes
Aux odeurs de fleurs allumant la table
À l’horloge des rides
Dans la nature offerte

Je vois la vie partout
Aux feux des vieilles racines
Aux forêts humides de recommencements
Aux paroles sans ramage ni séduction
À l’amble de l’amour
Dans la présence désencombrée
Je vois la vie partout
Commenter  J’apprécie          653
Ile Eniger
Je pense au silence de neige, à tous les silences emplis de voix aimantes et justes, les voix des origines.
Commenter  J’apprécie          650
Ile Eniger
Je veux une averse d'étoiles sur les villes sales,
des arbres qui dansent dans les pas fatigués des passants,
le tournesol d'une robe jaune sur la grisaille des tristesses,
le souffle pur d'une terre haute,
l'eau glacée d"un torrent éclatant de rire,
des étincelles de nuit faisant battre le cœur des mots pour nettoyer
celui des hommes, un petit matin clair, irrévérencieux, insolent, confiant,
où des fées en espadrilles font le ménage du jour.
Commenter  J’apprécie          562
Ce n'est pas tant la solitude qui garrotte les vies,
mais le pain sec des morales,
la vieille fille des obligations,
la hache sur le monde,
le verrou des indifférences, les habitudes.
Et la normalité, ce collectif grégaire qui assure ses peurs,
confiture ses certitudes, enterre ses rêves.
Ombres de mort.

Alors vivante,
je marche dans la tension d'aimer qui me nomme jusqu'à l'insurrection.
Un torrent ceinture ma taille et mes seins,
je me courbe sous le vent, sans obscénité --- vivante.
Du tournesol à la faim de l'oiseau --- vivante.
Le soleil en plus.

Je marche loin des gestes de cire.
Peu de choses, mais tellement moi.
Je désabonne les grimaces, convoque les glaciers, acclimate les braises.
Ma rue principale n'abandonne jamais.
Je marche au centre du dessin.
Vivante.


(p51) (Du Feu dans les Herbes)
Commenter  J’apprécie          546
Ile Eniger
Elle a laissé quelques images,
pierres blanches qui veillent et allument la route :
du pain émietté pour nourrir les oiseaux,
les battements de l'âme sous ses paupières closes,
sa passion des mots,
de la musique,
des fleurs,
et son amour du jardinier.

Elle a laissé bien plus,
que je découvre encore lorsque les heures se taisent.
Commenter  J’apprécie          516
Ile Eniger
L’âme ne vieillit jamais, simplement, le temps terrestre, de temps en temps, lui rappelle qu’elle est en voyage.
Commenter  J’apprécie          462
Ile Eniger
Arrête les agitations, les verbiages, les illusoires rassemblements,
les réseaux de basses-cours, les discours menteurs,
les sentences insensées, les égoïsmes barbares,
les suffisances mortelles.

Libère la respiration primale, la parole nue, la silencieuse, la pudique, l'exemplaire qui sonne clair comme un bol tibétain.
Lave la vie aux hautes sources, conduits à l'indivisible.

Et si je ne te sais, si je ne sais t'entendre, laisse rugir ton silence, l'écho sacré.
Commenter  J’apprécie          441
Ile Eniger
Hors saison.
Je n'écris plus que dans les herbes en attente d'hiver,
sur l'écorce grenue des arbres, contre le ronronnement des chats,
dans le souvenir piquant de flocons de neige.
Je dis "A Dieu" aujourd'hui, sans doute n'en serai-je pas capable le moment venu.
L'inconséquence de l'espèce me fatigue, j'y suis étrangère.
Comment en est-on arrivé là,
ces papiers gras, ces souillures, ces mensonges,
cette cacophonie ou chacun tire à hue et à dia pour quelques sales miettes d'illusions.

Hors saison.
Je n'écris plus qu'avec la voix des ruisseaux,
le silence des terres, la trajectoire des oiseaux, les heures libérées des horloges.
Où s'est perdu l'espérance du premier cri, le crédit d'enfance,
le miroir des lacs de montagne, ce qui faisait la joie possible ?
Où est passé la vie, les belles et bonnes choses lentes ?

Hors saison.
Je quitte les tocsins, le ravage des pouvoirs,
les paroles douteuses, les gouffres d'eaux croupies.
Les cartes s'abattent, elles volent loin des châteaux de sable,
des jeux truqués, des foires ou meurent les pantins.

Hors saison.
J'écris de la bonté lointaine des étoiles,
des pluies sur les reins des maisons, des anciennes graines,
du linge qui danse dans le vent, de la caresse des laines au dos des bêtes,
d'une vieille main penchée vers l'amour.

Hors saison.
Je dis "A Dieu" aujourd'hui, sans doute n'en serai-je pas capable le moment venu.



Ile Eniger - Hors saison -
(Recueil à paraître en 2016 aux Éditions Chemin de Plume)
Commenter  J’apprécie          446
Ile Eniger
Elle sait les manques,
les chemins à rebrousse jeunesse,
les miroirs perfides, les carrefours, l’embuscade des sillons, tous les fléchissements.

Elle sait les traîtrises d’automne,
la lumière crue, la lumière nue qui appelle le corps par son âge.

Elle sait l’inconfiance malgré la violence des désirs.

Alors, elle voile la chute, protège l’intime, cherche la distance.
Elle masque la peur,
marche et sait qu’elle ne court plus.
La cruauté naturelle ne laisse aucun doute, la route est plus courte.

Pourtant, elle y boit toujours le soleil d’un trait.
Encore son pas réunit l’eau et le galet.

Doit-elle dire « je » quand elle parle d’Elle ?
A les voir se chercher,
je me dis qu’il faut du temps pour joindre les deux bouts d’une femme.


(Extrait de "L'inconfiance" aux Éditions Collodion)
Commenter  J’apprécie          422
Il neige bleu
Sur mes paupières
La morsure légère
Du flocon sur ma peau
Ravive ton absence
Le drap du ciel
Tend son silence
Et la lumière froide
Observe
Indifférente
Mon regard qui vacille
Sous des pensées de feu.


LA PAROLE GELÉE
Commenter  J’apprécie          415
On ne meurt pas
Du non-amour
Les gestes se referment
Les regards s'éteignent
On pleure le soleil
On silence le cri
Au puits
On empierre l'injure
On crée des mots de sable
Où s'enfonce le coeur.

LA PAROLE GELÉE
Commenter  J’apprécie          404
La rumeur étouffante d’un monde sans fenêtre n’atteint pas les enfants rebelles …

Fragiles voyageurs aux marges de l’instant.

De lumière bohémienne
Ils impriment l’amour
Aux chemins de papier.


(La parole gelée - extrait p21)
Commenter  J’apprécie          392
C'est un rosier-coquelicot.
Rouge trace de choses, d'hommes et de pollens.
Une grâce troublante, ostensible présence.
Piqûre fulgurante, cette marque sanguine sur la paume du jour, des doigts, des yeux et du soleil,
saigne le paysage.

Le savent-ils ceux-là et même toi qui vas,
combien le temps est court pour naître et flamboyer ?

L'effronté fait son sang sur cette terre pauvre.
Le velours de sa peau invite les caresses.
Sensuel, il effleure le rigide du mur.
"C'est beau tes yeux, j'en ferai un phosphore pour éclairer mes nuits".

C'est un rosier de transversales en verticales,
gifle d'une beauté qui luit d'impertinence.
Un rosier rouge fou, fils de passions occultes.
Fils de rien, que ce cri par hasard échoué à l'angle du grand mur.
Rouge d'avant les pierres, rouge d'avant les murs, rouge d'avant le rouge
Un rosier qui déplie son talent incarnat.

Je vois l'air le toucher et s'en aller comblé.
L'amour a un corps maintenant.


(P24)
Commenter  J’apprécie          385
-Belle Cerise à cinq ans, d’accord, mais la même dix ans après…Bien que, Belle Cerise, c’est mieux que Peau de Banane, Tranche de Melon ou Noyau de Prune, mais quand même, essayez d’éviter… !
Commenter  J’apprécie          360
Un jour, tu pourras leur dire à ceux qui ne manqueront pas de te faire remarquer que j'étais trop, tu leur diras que oui, j'étais trop et que je le revendiquais. Tu leur diras aussi que c'était leur mesure qui était étroite.
Commenter  J’apprécie          350
Ce matin plus rien n’est pareil.
Dans le petit matin laineux
les rails rouillés des terres d’ocre
convient l’urgence des étreintes, du bonheur et des rires Fous.

Là-bas
Au lointain de nos cœurs
des gens sont torturés et l’on cloue les enfants dans le regard des mères.
Des rires égorgés au portant de la haine
rougissent les frontières d’une infamante tâche.
L’étreinte est de la mort et la fièvre assassine déracine la vie.
Des barbelés saignent la terre libre.
L’amour violé meurt dans les caniveaux.

Là-bas,
la parole, souillée, étouffée, meurtrie, déchirée,
hurle son désespoir, pointant l’inacceptable.

Où sont les hommes ?

Au proche de nos cœurs,
sillons pulpeux d’oranges douces, grains parfumés de miel et d’herbes,
la terre flamboyante nous parle de douceur,
de gestes lumineux, de pain réconcilié, de partage paisible
et simplement d’amour.
Commenter  J’apprécie          354
Il m'importe toi.
Toi sur mon fil, sur mon rire.
Toi sur mes rives.
Rien de plus que délices, de sauges, verveines, jasmins ou fleurs d'orangers.
Ces odeurs de maquis où les benjoins font les jardins contraires.

La double lune de tes bras m'écarlate.

Il m'importe toi,
Au plissé des yeux,
Là où gagnent les rides de mémoire.
Commenter  J’apprécie          354
Dans le mauve des jours
Et la nuit blanche
Des mémoires
Elle attend
Une parole d’herbe
Une brindille d’encre
Un texte à découvrir
Et un ciel à aimer
Son espoir impavide
Au milieu de la page
Ecrit une impatience
Consentante et rebelle
Elle doit aux frissons
L’épice de sa peau
Et ce parfum d’été
Jeté en pain de mots
Aux cahiers d’écolière.
Commenter  J’apprécie          341
Ile Eniger
La lanterne brisée du monde s'agite en tous sens.
Quelque chose tremble quand vivre joue avec des allumettes.
Je cherche une certitude, une seule mais qui vaille.
Commenter  J’apprécie          340
Ile Eniger
Mes attentes ne sont pas des attentes mais des flambées rebelles au seul bois d’exister.

Des yeux clairs aux éclipses guerrières, des fruits de neige, une musique bohémienne, l’eau d’un secret.

Et je ne suis pas sage.

Je choisis l’or du ciel, son froissé audacieux, le propos rougissant de l’argile impudique, le jour qui n’a pas sens de jour mais de pain chaud, de feuillage mûr, de verdeur.

Je choisis le voyage, l’enfiévré, l’inconnu, la soif qui roule sur les hanches, la mémoire rétive qui échappe à la loi et la maison lavande qui craque sous les doigts son parfum ivre et bleu.

Et tes mains aériennes.
Commenter  J’apprécie          340



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Ile Eniger (26)Voir plus

Quiz Voir plus

Scarlett et Novak

Qu'est-ce qu'est Scarlett ?

un téléphone
un brightphone
un biphone
un sonephone

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Scarlett et Novak de Alain DamasioCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..