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EAN : 9782917141410
100 pages
Parole (30/09/2012)
4.25/5   8 notes
Résumé :
« Un amour comme le nôtre est exceptionnel, presque indécent, parce qu'éternel déjà sur terre. Combien nous ont montrés du doigt à cause de cela ? C'est difficile de voler ? Peu importe, je ne suis d'aucun renoncement, tu le sais. Si je tombe, je me relève. Si l'on me vise, je monte encore plus haut, comme les oiseaux. Et si je meurs ? De toute façon pour mourir il faut vivre, alors participer à l'exact du vivant me paraît donc, d'abord, le meilleur programme ! Jean... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La femme en vol et c'est le lecteur que je suis qui plane.
Jamais je n'aurais lu ce titre d'Ile Eniger si une babelioteuse ne me l'avait pas gentiment prêté.
Merci Sirenna.

Madame Eniger, comme je viens de le dire, jamais je n'aurais tenté de vous lire autrement qu'à travers vos recueils de poésie car j'avais comme une appréhension. La crainte qu'une partie de la magie qui se dégage d'eux ne se dissipe, la peur que le charme se rompe au contact d'un format moins « aérien ». J'avoue avoir eu peur que mon doute devienne certitude pendant les premières pages, une bonne cinquantaine quand même. Peut être m'étais je conditionné à l'avance et qu'il ne pouvait donc en être autrement. J'ai eu peur car tout semblait trop « normal », ce normal que la plupart d'entre nous appellent bonheur. Juste une famille comme tant d'autres, d'apparence heureuse avec ce ronronnement en bruit de fond qui allié au temps, endort, routine éloigne, sépare.
Pardonnez-moi ce manque de confiance, j'ai presque honte.
Si les recueils que j'ai eu le bonheur de lire comme « La pile de livre », « Celle qui passe » « le chemin encore » pour ne citer qu'eux, avaient résonné si fort en moi, s'ils m'avaient troublé au point de me dire que j'avais l'impression de vous connaitre, « La femme en vol » a confirmé cette sensation. Je vous connais.
Qu'il est déconcertant de lire page après page l'histoire d'une femme avec qui l'on vit depuis dix ans. C'en est même perturbant tant les similitudes de vos parcours m'interrogent…
Cette quête d'absolu, cette rébellion saine contre les conventions alliée avec un franc parlé, ces convictions partagées et assumées quoi qu'il en coute, ces essentiels communs qui font de vous des gens « différents » et puis ce rapport à l'écriture, à l'art, au monde, aux hommes, que de coïncidences au fil de ces pages.
Si j'avais eu ce livre entre les mains quelques années plus tôt, j'aurais évité de lui dire parfois, moi aussi, qu'elle était « trop ». Même si j'ai encore de temps en temps du mal à l'admettre, car trop souvent « faible », vous êtes toutes les deux dans le vrai.
J'aime votre écriture madame Eniger. Votre révolte associée à la douceur de votre plume, il ne peut y avoir plus beau poème. Ce poème qu'est l'Amour, ce poème qu'est la vie, vous et vos compagnons de route lui rendez hommage dans le quotidien malgré les embûches de la normalité, cette conscience en mort clinique qui nous caractérise en général. Tout ce que je peux souhaiter, c'est rejoindre un jour votre chemin. En attendant j'ai encore quelques uns de vos « carnets » à savourer pour mon plus grand plaisir, quelques combats à oublier pour avancer et surtout une promesse envers moi à tenir.
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C'est presque indécent le bonheur que j'ai d'avoir enfin reçu le livre d'Ile Eniger!
J'en tremble d'émotion comme si je recevais une lettre d'un être cher!!

Une gloutonnerie de lectrice soudaine et irrépressible se met en place lorsque je saisi le livre.
Je n'ose l'ouvrir trop excitée à l'idée de pouvoir enfin le lire !
Je suis émue et je commence à lire le livre avec cette ferveur décalée et excessive !

Chacun de ses mots s'imprègnent dans ma sensibilité avec aisance.
Elle est ma jumelle d'âme celle qui chante le vrai, l'authentique dans chaque mot qu'elle pose avec élégance et délicatesse.
Je suis submergée de plaisir!

Je me blotti dans ce mas provençal où je retrouve Fane et Jean.
Impression apaisante d'être dans le tableau de Vincent van Gogh :La sieste !
Par petite touche de couleurs les mots Eniger m'ensorcellent .

Une soirée pour me parer de la beauté de ses mots.
Elle distille la vie de Fane avec délicatesse et sans brusquerie.
Même les ruptures sont douces …la séparation en douceur avec Jean comme pour ne pas brusquer la vie !

Une femme libre que rien ne limite !
Elle est authentique dans ses choix de vie.
Elle peut aimer plusieurs hommes à la fois : un peintre et un musicien car chacun d'eux lui amène cet amour qui vient combler cette quête d'absolu .
Même en étant éloigné d'eux elle continue à les faire vivre majestueusement à travers sa poésie dans ce petit carnet de vie …celui qui récolte ses confidences…son essence…sa poésie pure !!!

Une histoire tendre d'un amour libre celui qui n'attache pas et qui laisse se dérouler la vie !
La liberté avant tout…

Qui n'empêche pas Fane d'être au plus près de sa sensibilité à fleur de peau !
Elle n'est pas trop…
Elle est juste passionnée, libre …
Son univers est plein de douceur ,de tendresse, de vérité et d'authenticité !

L'histoire de Fane cette femme en vol imprègne toutes les pores de mon être de chantants scintillements de joie.
Même la tristesse de Fane est joyeuse…

Quelle merveilleuse leçon de vie !
Etre soi dans toute son unicité et surtout être libre de toute attache …
Et savourer la vie dans son intensité !

Merci Ile Eniger pour cet envol dans votre univers magique !!!
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"Il la prit par les épaules pour la blottir contre lui. Dans l'allée qu'ils remontaient ensemble, le temps suspendait sa chirurgie de précision".

Le peintre et la poétesse, leur amour et le temps..

Joli récit qui s'effeuille comme une branche de cerisier en fleurs, dans un envol de pétales joliment nostalgique..

Bel amour sensuel et fort- il n'a peint qu'elle, elle n'a, au fond, aimé que lui -, mais qui lentement s'effiloche, parce que la peinture est une maîtresse exigeante, parce que Fane est une femme "trop"- trop possessive, trop fantasque, trop entière.

Trop libre dans sa cage volontaire d' amoureuse, trop amoureuse dans son rêve de liberté.

Ile Eniger dit cette séparation lente avec douceur, avec pudeur, avec un suave déchirement, elle le peint en impressionniste, avec les couleurs de ses mots, la saveur de ses images , par petites touches douces-amères.

Elle fixe, sans gravité, ces instants pivots où l'amour imperceptiblement s'efface, s'affaiblit, se transforme, tandis que son Jean qui s'éloigne d'elle inévitablement la retrouve sur toutes ses toiles.

C'est une vieille gitane toute noire dans le soleil qui le lui a un jour annoncé: Fane va souffrir,mais déjà elle est en vol.

Ce n'est pas une chute, une déchirure, une blessure: c'est un allègement, une façon tendre et cruelle d'éprouver sa propre légèreté, de sentir sa disponibilité , d'ouvrir ses ailes.

A regret. Mais inéluctablement.

Et de découvrir sa solitude, d'écouter , dans son silence retrouvé, ses mots à elle qui sourdent comme une eau irrépressible.

Bien sûr, les souvenirs s'engouffrent dans cette liberté nouvelle et jettent leur désordre sur cette page encore blanche, infléchissant parfois le tracé pur de ce vol dans l'inconnu.

La belle certitude d'autrefois, si rassurante avec son odeur de peinture et de tabac, n'est plus un point d'appui. Mais l'existence est devenue plus poétique, plus aventureuse.

J'appréhendais de lire un "roman autobiographique" d'Ile Eniger, poète des Roches Rouges, qui m'avait dit tant de choses sur elle sans jamais explicitement les dire.

J'avais peur de la narration, du récit, des personnages.. j'avais tort: c'est toujours elle, c'est toujours Ile.

Et c'est encore de la poésie, tous ces instants mis bout à bout, comme des petits mouchoirs accrochés à un fil et qui dansent follement dans le vent.

Si je n'ai pas mis 5 étoiles, c'est pour très peu de chose: quelques tirades enflammées de Fane, dans des échanges sur la morale de la liberté- bien ampoulées et démonstratives, dans un récit qui l'est si peu..

Mais tout le livre, sinon, est un poème- un joli livre d'ailleurs, compact et élégant, à la taille d'une ..."main de femme", un livre à glisser dans une poche de ciré avant d'aller voir la mer couronner les rochers d'écume.

Avec, en première de couv', une vignette gracieuse, oeuvre d'Emile Bellet, peintre et compagnon d'Ile- le Jean de Fane...

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Tu disais qu'en m'éloignant de toi, tu me protégeais des dérives où tu te perdais, c'est finalement vrai! On ne guérit pas de son enfance, disais tu aussi. En effet, la marque des parents est évidente. Toi, elle t'aura poussé à cette dualité qui te fait dire que tu pourrais devenir schizophrène. Moi, je crois que tu cours en toi comme un homme en cage dont on a verrouillé le code. Tu meurs de ça, de cette recherche frénétique de liberté, de ce besoin fondamental d'être compris, qu'on t'a volés dès le départ. Tes parents ont pensé que seuls le sens social et la morale reconnus devaient prévaloir. Je te souhaite d'échapper à cette spirale qui ne laisse pas de place à l'amour. Si m'avoir quittée a pu provoquer une rencontre avec toi même, cela aura au moins servi à quelque chose d'autre qu'à de la souffrance. Je sais maintenant que je ne peux plus rien pour toi (...)

Je te rends ici ta douleur permanente d'enfant trahi qui trahit à son tour. Je te rends l'immense peine que tu m'as causée en me quittant. Je te rends tout ce qui ne m'appartient pas. Je ne conserve de nous que la lumière derrière la porte, cette lumière que nous n'avons pas su atteindre, mais qui était là.
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Un jour, tu pourras leur dire à ceux qui ne manqueront pas de te faire remarquer que j'étais trop, tu leur diras que oui, j'étais trop et que je le revendiquais. Tu leur diras aussi que c'était leur mesure qui était étroite.
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-Belle Cerise à cinq ans, d’accord, mais la même dix ans après…Bien que, Belle Cerise, c’est mieux que Peau de Banane, Tranche de Melon ou Noyau de Prune, mais quand même, essayez d’éviter… !
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Quand elle faisait le bilan des années, elle en concluait que le bonheur revêtait quelquefois des formes insoupçonnées, que parfois souffrance et échec pouvaient ouvrir des horizons plus vastes. Fane prenait de plus en plus conscience que ce qui lui était important, c’était la joie. Cette chose solide la tenait debout en son centre, et ce, même dans les difficultés.
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Ceux qui ne connaissent pas les Italiens ne peuvent comprendre le courant triphasé qui avait parcouru Fane. Elle avait dit oui. Elle l'avait dit rapidement, faisant le vide dans sa tête.
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Videos de Ile Eniger (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ile Eniger
Le texte "Je veux toi pour tisane. Le sucre de ta peau, ton goût de tabac d'arbre, le chat de ta gorge enroulé sur mon cœur, le chant de ton cœur déployé sur ma gorge, tes bras ouverts comme une table, tes pas de loup de nuit, ton sol précis sur mes graines de rêves, tes doigts sourciers sur mes glaises de soif, tes mers sur mes escales, tes bois à découvrir, mes rives à t'accueillir. Je veux tes mots revisités de fraises, tes mots rougis incendiés de neige. Je les veux qui enflamment qui touchent et qui m'existent. La sève de tes mains pour redevenir liane, l'arbre le fruit et la racine, le paysage en route, l'aimer à double tour d'où l'on ne sort jamais. Je veux le seringa troublé d'eau et de blanc, l'affolée de parfums de pollens et de miel, cette abeille innocente qui pille les corolles. Et plus que le désir, plus que le ciel à dire, plus que le tout à vivre, encore plus que le trop, je veux l'hiver épris des puissances d'été. Tes mains ouvertes, offertes pour les remplir de moi. Mes mains ouvertes, offertes pour les remplir de toi. Pour me réinventer, je veux toi pour m'écrire et m'aimer sans boussole. Tes instances de vivre renversées sur mon souffle. Tes mots de pain nouveau accordé à ma faim. Tes yeux pour vêtement. Je veux toi pour tisane. Je veux toi au présent." Extrait - Ile Eniger - Le bleu des ronces Éditions Chemins de Plume
yrendunn
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