AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Insa Sané (177)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Tu seras partout chez toi

Dans cet ouvrage, Insa Sané raconte un peu son histoire. Arrivé en France à l'âge de 6 ans, c'est un immigré, qui a grandi loin de son pays d'origine, le Sénégal. Tu seras partout chez toi, que l'on pourrait aux premiers abords prendre pour un roman jeunesse, l'auteur nous fait implicitement sa propre histoire de l'immigration des africains vers la terre française.



A travers les yeux d'un jeune enfant de 9 ans, Insa Sané nous fait vivre son départ, causé par la guerre, qui menace son pays. Forcé par ses parents qui le laissent partir seul, il va laisser derrière lui toute sa famille, ainsi que son amoureuse, Yulia. Déchiré par cette séparation, il va tout faire pour tenter de retourner chez lui...



Avec un mélange de fantastique et de réel, nous suivons allègrement les aventures du petit garçon, séparé de toutes ses attaches par la guerre.



Pour un garçon de 9 ans, je trouve qu'il s'exprimait bien, sa maturité est bien mise en avant, trop, même, parfois. Je ne sais pas si c'est voulu, mais par moments, je ne me souvenais même pas que le narrateur était un gamin de même pas 10 ans. Les propos qu'il tenait étaient tellement réels, qu'on oubliait temporairement son jeune âge. Heureusement, sa naïveté et sa crédulité permettent de rester un temps soit peu à ce monde de l'enfance.



Si le début du roman était assez prometteur, la fin se perd en une histoire trop artificielle et irréelle. On a l'impression que l'histoire se découpe en deux phases bien précises : la vie du garçon chez son oncle et sa tante, et les aventures qu'il entreprend dans les profondeurs de la terre, avec tous ses amis. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à cette seconde partie, ça partait dans tous les sens, on ne savait même plus ce que cherchaient réellement les enfants.

De plus, certains passages étaient répétitifs. Si c'était voulu, je trouve que sortir plus de quatre fois le même extrait de texte commence à devenir lourd. J'admets que ça permet au lecteur de se souvenir du but final de l'enfant et de ses objectifs, mais à trop se répéter, le lecteur pourrait se lasser.



Le dénouement du roman a été une fin surprenante, et très émouvante. Je ne m'y attendais pas le moins du monde, et mon coeur s'est serré en lisant les dernières phrases, tant j'ai eu de la peine pour ce petit jeune homme. Quand j'y repense, quel courage il a eut. Sur le moment, il n'a pas dû vraiment réalisé la nouvelle qu'on venait de lui annoncer... ou peut-être le soupçonnait-il déjà dès son départ en avion ?



En prenant appuie sur un jeune garçon très attachant, Insa Sané nous parle très simplement de l'immigration, en n'omettant pas de ponctuer son récit d'une touche de fantastique très agréable.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          60
Sarcelles-Dakar

Il y a des livres qui donnent, d'emblée, un mauvais pressentiment. Avec son titre en forme de challenge sportif et sa couverture criarde, celui-ci en fait partie. Les premières pages, très marquées par l'aspect "banlieue", avec verlan, petite délinquance et pauvreté, font craindre le pire. Et pourtant, dès l'arrivée de Djiraël au Sénégal, le roman change de dimension. Adieu la chronique sociale, bonjour le lyrisme, la sagesse proverbiale et les contes africains. Avec une sensibilité insoupçonné, l'auteur nous entraîne dans un univers extraordinaire, où les esprits et les hommes vivent en harmonie, où l'amour est l'enjeu d'une quête aux multiples épreuves, où les rites et les croyances ancestrales donnent son sens au temps qui passe. À travers un roman initiatique parfaitement maîtrisé, l'auteur entraîne Djiraël sur le chemin de la connaissance de soi, de l'apaisement et de la sagesse. Au fil des pages, le héros se dévoile, perd ses certitudes et oublie son orgueil, pour accepter d'apprendre à regarder, d'apprendre à aimer et à comprendre. Lorsqu'il revient à Sarcelles, lui qui ne se sent chez lui nulle part, c'est un jeune homme transformé, apaisé et prêt à tous les sacrifices par amour. Avec un style qui rappelle par moments les plus belles pages de Laurent Gaudé, Insa Sané a un talent exceptionnel pour raconter l'Afrique, mais sa façon de présenter les banlieues est également appréciable...



(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
Commenter  J’apprécie          60
Long Way Down

J’adore les romans en vers libres, je trouve que c’est une forme qui permet d’ajouter du rythme au récit, de mettre en valeur certains mots et de laisser de la place à l’histoire, en nous la faisant découvrir phrase après phrase.



Ce roman met en avant la violence qui règne dans certains quartiers, et le quotidien des habitants. L’auteur aborde des sujets forts, tels que la justice, la vengeance et le deuil.



Les émotions du personnage principal sont très bien véhiculées, et on a l’impression de vivre cette descente aux Enfers (représentée par la descente en ascenseur) à ses côtés. Will est bloqué dans les Lois comme il est bloqué dans cette cage métallique (vous l’aurez compris, cette histoire est pleine de métaphores).



La fin ouverte permet aux lecteur.rice.s de s’imaginer ce que fera Will à la sortie de l’ascenseur. Je l’ai trouvée très bien amenée, même si je pense qu’elle a dû déplaire à certain.e.s, qui aiment quand les livres ont une fin où l’on sait ce qui arrive au personnage principal.



Parlons d’un point superficiel : ce livre est très beau. Le travail éditorial est magnifique (la couverture est miroitante), et l’intérieur est aussi beau que l’extérieur : aucune page ne ressemble à une autre.
Lien : https://unbouquinetuncafe.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Long Way Down

Un roman en vers libre qui vous happe dès les premiers mots dans un monde urbain saturé de violence et soumit à des codes, des "lois" de secrets et de vengeance. L'originalité de ce récit vient de sa temporalité : tout se passe pendant la descente en ascenseur du héros parti vengé le crime de son frère.

Là, il va rencontrer à chaque étage une personne importante de sa vie qui va le pousser dans ses retranchements.

J'ai lu cette histoire quasiment d'une traite et ça été un très bon moment de lecture. J'aime beaucoup la fin qui sera comprise de manière différente par chaque lecteur, selon sa sensibilité.

Commenter  J’apprécie          50
Long Way Down

Depuis que j’ai découvert les livres de Sarah Crossan, une autrice adepte des vers libres, je suis particulièrement sensible à cette écriture. Les auteurs ont cette faculté de résumer une situation, un sentiment, en simplement quelques mots, en une phrase percutante. J’adore cette façon d’aller droit au but qui décuple les émotions.



Ici, on sait dès le résumé que l’histoire va nous chambouler : c’est une histoire de mort, de vengeance. Will, le héros, vit dans un quartier sensible où règne la loi du plus fort et où la mort est devenue anodine; sauf quand c’est son grand frère qu’on assassine.



Le texte est fabuleux ! Il y a de belles figures de style, un vocabulaire choisi pour être percutant et viser juste. La perte d’un être proche, nous l’avons tous vécue; les mots de Will sont tellement justes qu’ils font automatiquement remonter cette douleur à la surface. Mais Will ne pleure pas : c’est la première des trois Lois. On sent à travers le roman que les valeurs familiales sont indispensables pour les jeunes comme Will; malheur à celui qui y touche. Pour le jeune homme, la vengeance n’est pas une option : c’est un devoir.



J’ai été totalement happée par cette histoire. C’est un texte fort, poignant. Que va-t-il se passer une fois que les portes de l’ascenseur se seront refermées sur Will armé de son pistolet ? Je vous laisse le découvrir. Si Will s’efforce de ne rien ressentir, nous, lecteurs, passons par des tas d’émotions fortes. C’est beau, c’est grandiose et parfaitement abouti. La fin est sujette à discussion et cela m’a également plu. Un joli coup de cœur pour moi !
Lien : https://bullesetchapitres.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Les cancres de Rousseau

les cancres de Rousseau est un peu comme un roman coup de poing qui permet de se rapprocher de certaines réalités dont on parle beaucoup et de prendre à contre-pied les clichés sur les habitants des cités



On découvre dans ce livre une bande d'amis dont l'un deux est le narrateur, Djiraël. Ils sont lycéens dans une banlieue francilienne et tentent de vivre leur vie de Terminale tant bien que mal malgré les épreuves que la vie familiale impose à chacun. Que ce soit Sacha, Jazz, Rania, Armand, Doumam ou Djiraël, chacun a sa personnalité propre et l'auteur a pris soin de donner à tous une place importante dans le livre. J'ai adoré découvrir ces personnages développés qui se démarquent tous à un moment ou à un autre. Aucun n'est à l'ombre par rapport aux autres et c'est assez rare pour ne pas être souligné.



Venons-en à l'intrigue, qui est bien fournie ! J'avoue que j'aime bien ces romans qui traitent de l'année de terminale car la vision du lycée et de cette année spéciale qui y est montrée est toujours différente. Ici, c'est dénonciation en force et j'ai adoré ça. L'éducation nationale est remise en question, à travers l'humanité touchante de certains personnages et le mépris obtus et irrémédiable qu'affichent d'autres. Mon cœur s'est serré plusieurs fois à la lecture de ces clichés des gens de la cité issus de l'immigration face aux petits français propres sur eux qui vont réussir dans la vie, mais je ne doute pas malheureusement qu'ils soient vrais dans certains lycées.



Djiraël est un personnage particulièrement fort. Fort par ce qu'il a vécu et fort pour ses convictions. Cela ne veut pas dire néanmoins qu'il est sans défaut tel le Robin des bois moderne ou qu'il représente le type du héros parfait. Il agit aussi pour son intérêt, commet des erreurs et c'est une sorte d'exercice pour nous lecteurs que de lui pardonner puisqu'on doit garder à l'esprit que tout le monde en fait. Je ne pense pas qu'il y ait une morale particulière que l'auteur a voulu faire ressortir de son livre, néanmoins il y a des moments forts qui m'ont marqué. Certains événements finaux sont juste géniaux !



Il s'en passe des choses en 331 pages et, si j'ai parfois trouvé que certains scènes traînaient un peu en longueur ou que Djiraël en faisait un peu trop, la plupart des situations sont drôles à souhait et montrent toute l'ingéniosité des personnages. Je ne connaissais pas du tout Insa Sané avant recevoir ce livre-là et je suis très contente d'avoir pu faire cette découverte qui alterne avec brio entre légèreté et sérieux, en dénonçant sans tomber dans l'excès. J'étais ulcérée (carrément, ouais) quand j'ai vu que l'histoire s'arrêtait là, puis j'ai réalisé qu'il y avait une suite écrite avant ce roman-là, Sarcelles-Dakar. Il n'y a pas fauté, je la lirai aussi !



C'est un livre qui montre : que le racisme est toujours bel et bien là, que ceux qui partent avec un désavantage peuvent réussir quand même, que la solidarité c'est beau, qu'il faut toujours essayer de comprendre plusieurs points de vue et ne pas rester concentré sur soi. Les cancres de Rousseau est un roman qui réussit à faire sourire malgré la réalité à laquelle il réfère, un de ces romans indispensables pour comprendre notre réalité, pour ne jamais tomber dans le jugement de ceux qu'on croit différents.
Lien : https://livresdecoeur.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
Les cancres de Rousseau

L'année de Terminale est une année charnière pour repenser son parcours et se projeter dans l'avenir.



Pour Djiraël et sa bande d'amis, elle est significative de leur envie de porter leurs valeurs au-delà de leur cercle. C'est pourquoi, pour en faire une année inoubliable, le jeune homme choisit de se présenter à l'élection de président des délégués.



Il s'agit à la fois de faire main basse sur l'argent disponible afin d'insufler plus de vie dans l'établissement et d'assouvir des projets plus personnels.



Car Djiraël et ses copains vivent en banlieue et sont souvent victimes de préjugés et de discriminations et chacun doit supporter le poids de l'espoir de sa famille en terme de réussite scolaire.



Une aventure d'une année où il faudra convaincre, les siens et les autres, s'organiser, prendre ses responsabilités et gérer à la fois ses sentiments et les émois du corps.



Une fresque bien écrite, avec des moments émouvants et des moments burlesques, qui nous interroge sur le regard que nous portons sur l'école, les jeunes, la banlieue.



A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          50
Les cancres de Rousseau

Difficile de trouver plus éloigné de l'ado que j'étais que ces ados là ! Et pourtant je me suis attachée à eux. Sacha et son âme de catcheuse, Armand le cancre, Jazz le DJ, Doumam l'intello, Rania le belle effacée et Djiraël le boy scout. L'auteur les fait vivre sous sa plume avec un réalisme épatant. Leur humour percutant fait du bien ! Ils ont de ces répliques !

Cela fait du bien d'avoir parfois ce ton léger, cette amitié forte. Tout n'est pas léger pourtant, loin sans faux. On a de la réflexion autour des premiers amours, de la démocratie, du rôle de l'enseignant, du rôle de mère, de père, des rêves, des projets, de l'amitié, de la vie en banlieue...en 95.

Il y a un petit badge "une comédie urbaine" sur la couverture. Et oui, il y a un peu de Balzac là-dedans, du Balzac de banlieue, et beaucoup d'érudition, de clins d’œil, de références. Et, comme pour la comédie humaine, il y a plusieurs tomes que je ne manquerais pas de saisir quand ils seront à portée de ma main !
Commenter  J’apprécie          50
Première nuit

Leonora Miano invite 10 hommes écrivains francophones, nés dans les années 1970, à écrire une nouvelle pour évoquer le désir, expression de vie qui lui semble absente de la littérature de l'espace francophone d'Afrique et des Caraïbes. Si la sensualité de la première nuit est dite avec puissance ou tendresse, de manière réaliste, poétique ou fantastique, le désir n'est pourtant pas dissocié de l'expérience de la violence, de la passion et de la mort (Julien Mabila Bissila), de la trahison (Insa Sané), de la nostalgie et de l'exil (Edem Awumey), de la séparation (Jean Marc Rosier), de la solitude (Sunjata), de l'attente et de l'abandon (Felwin Sarr), de la souffrance (Julien Delmaire), du mépris (Frankito), du trouble et du mystère (Georges Yemy). L'intérêt de cette anthologie, en dehors de fait de découvrir ou de relire des auteurs, et de plonger dans l'antre de sentiments masculins souvent tus.
Commenter  J’apprécie          50
Tu seras partout chez toi

Commenter  J’apprécie          50
Tu seras partout chez toi

Insa Sané est passé il y a quelques semaines en Haute Bretagne et P’tit Raton, mon grand fils, a eu la chance de le recevoir dans son collège, une rencontre qui, je crois, l’a beaucoup marqué. Il ne m’en a pas fallu beaucoup plus pour ouvrir un de ses livres et me plonger dedans.

Insa Sané est un jongleur de mots. Il les prend, les assemble, les tord, les dilate, bref il en fait ce qu’il veut pour exprimer tout ce qu’il a à dire. C’est presque trop par moment, tellement chaque phrase est une explosion de mots, d’expressions et de nouveauté. Mais c’est prenant et justement je me suis laissée prendre au jeu.

Et Insa Sané, qui écrit principalement des livres pour les jeunes, propose ici un livre très original sur un sujet pourtant rebattu. Il est question de guerre et d’exil. Un jour, un enfant qui n’a pas la langue dans sa poche ni ses deux pieds dans le même sabot, est mis par ses parents dans un avion, parce que la guerre gronde aux portes de la ville. Complètement déboussolé, le petit Seny refuse de se laisser faire. Cette trame classique évolue pourtant très vite vers un roman fantastique, un conte qui, par l’allégorie, décrit comment cet enfant de 9 ans finira par réussir à apprivoiser une réalité bien trop dure pour son âge et comment il pourra commencer à accepter de grandir.

C’est un livre qui, sous ses dehors de conte millénaire, est très sombre. C’est un livre qui, malgré son avalanche de mots lumineux, dit toute la noirceur possible. L’éditeur indique qu’il est destiné aux enfants à partir de 9 ans, je serais personnellement plus réservée. Certes, le héros a 9 ans, mais ce qui est dit est difficile, même si c’est bien dit. La luminosité de la prose ne masque pas la noirceur du contenu. Et ce livre peut tout à fait être lu par des adultes, qui seront d’ailleurs probablement les seuls à repérer quelques références culturelles que les plus jeunes n’ont pas (la valise en carton en est probablement l’exemple le plus évident).

Un livre qui m’a déroutée, d’abord par l’écriture puis par le traitement du sujet, un livre que j’ai apprécié de lire même s’il ne ressemble pas du tout à ce à quoi je m’attendais. La couverture est d’une grande douceur, de la douceur dans laquelle Seny, comme tous les enfants, mériteraient d’être enveloppés et bercés, mais ce livre nous rappelle que ce n’est pas le cas.

Une belle surprise, donc, et je ne manquerai pas d’emprunter dans la bibliothèque de mon P’tit Raton de fils d’autres livres de cet auteur, destinés à un public un peu plus âgé.
Commenter  J’apprécie          40
Long Way Down

Écrit en vers, ce roman décrit un milieu violent où chaque coup, chaque décès doit être rendu. Raconté à la première personne, on entre avec le héros dans une cage d’ascenseur où chaque étage va laisser apparaître un fantôme et apporter un bout d'histoire.

J'ai bien aimé la construction et le propos du livre qui cherche à montrer le cercle vicieux de la violence, et je comprends qu'il ai trouvé autant d'écho dans le monde littéraire.
Lien : http://boumabib.fr/
Commenter  J’apprécie          41
Long Way Down

Shaw, le frère de Will, vient d'être abattu, en pleine rue. Et comme les lois des gangs l'exigent, il faut :

1) Ne pas pleurer.

2) Ne pas balancer.

3) Se venger.



Will est donc déterminé à tuer celui qu'il croit responsable de la mort de son frère, avec le flingue qu'il a trouvé dans son tiroir.



Mais dans l'ascenseur, qu'il prend, à chaque les étage, des fantômes de sa vie passée, montent, un à un. Il s'agit de proches (son oncle, sa petite copine, son père…) tous tués par balle. Ils racontent leur vérité, de leur propre mort, et provoquent ainsi chez Will une certaine prise de conscience,

de ce cercle vicieux de la violence duquel on ne pourrait pas sortir.

Will va devoir se réinventer son propre futur… ou pas ! Le lecteur choisira.



Un roman coup poing, aux mots puissants, ciselé tel un diamant brut et aui provoque des émotions vraies. Auteur ET du traducteur (Insa Sané), nous proposent une œuvre originale et fulgurante.

Le livre est également un objet magnifique, dans un gris métallique aux reflets argentés et à la mise en page très soignée.



Coup de cœur !
Commenter  J’apprécie          40
Long Way Down

Pour être honnête, j'avais un peu peur de lire ce roman. Pourquoi ? Parce que c'est la première fois que je lis un livre écrit en vers, en slam. Du coup, j'avais peur de ne pas apprécier ma lecture à sa juste valeur, de passer à côté. Mais vous savez quoi ? Mon Dieu, quel livre ! C'est une énorme claque, une bombe qu'il faut absolument découvrir.



Le frère de Will est mort. Quelqu'un l'a tué. Pour Will, il ne fait aucun doute, il sait qui l'a fait et est déterminé à se venger. Durant 30 secondes, 6 étages, sa vie va défiler. De rencontres en surprise, sa décision de se venger va être redistribuée. Pourquoi ? Par qui ? Quelle va être sa décision finale ?



Mon Dieu. Je ne sais pas comment commencer cette chronique mis à part comme ça. Mon Dieu. Quelle bombe. Quelle découverte. Quel roman. Quelle intensité ! Une fois commencé, je vous promets que vous ne pourrez plus lâcher cette lecture. Les premiers mots vous prennent aux tripes, vous arrache à votre quotidien, vous emporte une bulle. Vous avez à cœur la mission de Will. Vous avez envie d'être avec lui, de le prendre dans vos bras, de le rassurer. Et purée, vous aussi, de vous venger.



Avec ce roman en slam, j'avais peur que justement, l'auteur aille trop à l'essentiel, mais punaise, c'était tellement parfait ! Parfois, il ne sert à rien de se perdre dans des descriptions de lieux, de personnages, il suffit juste d'aller à l'essentiel. Mais un essentiel qui touche, qui percute au plus profond de vous-même. Parce que oui, ce roman, tu le vis comme si c'était ta propre vie qui défilait.



L'auteur a fait des choix, pris des décisions, a joué à pile ou face. Et il a eu raison. Il nous a sorti un ovni, le genre de livre qui te reste en tête, même après l'avoir refermé. Même après plusieurs jours de passés. Je vais être honnête : je ne m'attendais pas à avoir une telle révélation avec cette lecture, mais bon Dieu, ça été le cas. Je ne regrette absolument pas cette lecture. Ce livre fait parler de lui et je ne peux que valider toute cette pub.



Bien que la fin m'ait laissée surprise et un peu sur ma faim, il n'en est pas moins que c'est un livre bombe comme on aime en découvrir de temps en temps. Un livre qui me restera en mémoire encore longtemps, et que je relirai ici et là, pour me souvenir de tous ces sentiments qui m'ont transportée pendant quelques heures.​



​En résumé, je crois que vous l'avez compris : jetez-vous dessus, ne passez pas à côté. Vraiment. C'est une bombe, un ovni littéraire. Un roman d'une telle puissance de frappe, qu'il vois happe dès les premiers mots et vous retient prisonniers jusqu'à la fin. Courez l'acheter !
Lien : http://lire-une-passion.weeb..
Commenter  J’apprécie          41
Les cancres de Rousseau

Je n'avais encore jamais lu une histoire d'Insa Sané alors j'étais curieuse de découvrir sa plume qui m'a transportée sans difficulté dans une histoire haute en couleurs au côté d'un protagoniste qui semblait vrai avec des qualités tout comme des défauts !





Je ne m'attendais pas à rencontrer et à m'attacher à des personnages aussi forts avec un vécu, un passé, une vie tourmentés. J'ai découvert une bande d'amis soudés, basée sur la confiance et l'humour, car même si leur contexte familial est compliqué, cela n'empêche pas au groupe de s'éclater et de se fourrer parfois dans les ennuis... D'ailleurs, si je me souviens bien, Djiraël évoque ses amis comme sa deuxième famille.





Des personnages plaisants à découvrir au caractère bien trempé même si j'aurais apprécié que les personnages secondaires prennent davantage de place et soient encore plus approfondis car l'ébauche commencée était intéressante !

Au début, ce n'était pas évident de s'immerger dans le récit avec leur langage mais je m'y suis faite, puis le cadre se révèle réaliste.





Le récit va durer le temps d'une année scolaire, mais pas n'importe laquelle puisque c'est celle de la terminale pour Djiraël et ses amis qui ont prévu d'en faire un évènement inoubliable, de créer de fameux souvenirs ! Et je peux vous certifier que ce sera le cas, sans vous spoiler, évidemment. Entre amitiés, amours, coups bas, rigolades, colères, disputes et bagarres, cette dernière année de lycée est jonchée de péripéties et d'émotions qui n'amèneront pas moins les personnages à grandir, à se découvrir, à s'amuser, à prendre des responsabilités, à vivre leur adolescence d'une manière plutôt intense. Je n'étais pas prête à être autant captivée par l'intrigue remplie de rebondissements !





J'ai adoré cette lecture pour les idées et thèmes abordés qui font réfléchir et ouvrent l'esprit, à travers les différences sociales, les discriminations encore présentes aujourd'hui malheureusement..., la vie dans certaines banlieues,... On en ressort mûri, révolté mais en souhaitant vivre avec plus de bienveillance, sans émettre de préjugés !





Pour conclure, j'ai passé un excellent moment avec Djiraël en partageant ses émotions, en essayant de le comprendre, en ayant envie de le secouer *parce que son idéalisation de Tatiana, une fille hautement détestable !, était très frustrante !!!* ! Les rapports entre les enfants, la famille, l'école, les amis et la société sont traités avec sensibilité et un dynamisme qui ne peuvent laisser indifférent, un livre que je recommande vivement !





Petite dédicace à Monsieur Fèvre, le professeur (ici, d’économie) qu'on aimerait tous avoir ! Il sait parler aux élèves en les considérant comme des individus singuliers et rendre un cours intéressant. Un personnage inspirant, au top !
Lien : https://un-univers-de-livres..
Commenter  J’apprécie          40
Tu seras partout chez toi

Quel beau texte ! Un conte superbe.



Je n’aurais certainement pas ouvert ce livre sans ma collègue qui me demande de temps en temps si je n’ai pas lu cet auteur.

Non, Insa Sané, ça sonne comme un chanteur de rap ou de slam,ce qu’il est je crois. (Ce que j’ignorais, et pourtant, j’aurais dû en entendre parler depuis longtemps !)

Pas ma culture, pas mes lectures. Mais si ma collègue trouve ça si bon, et bien que nous ayons en général des lectures diamétralement opposées, il faut que j’essaie.

Et ça en valait vraiment la peine.



Je confirme, ce n’est pas le genre de lecture que j’affectionne, et par moments, j’ai dû me forcer pour avancer. Mais ensuite j’ai accroché, et je dois avouer que j’ai fini en larmes.

Je lirais d’autres textes de cet auteur, car je veux voir s’il est toujours dans la même gamme. Mais pas tout de suite, il me faut le temps de me remettre de cette lecture !



Je dois dire que sur la 1e partie, même si ce n’est pas ce qu’il faut retenir de ce « roman », plus que l’émotion c’est de la colère que ça a suscité en moi. Colère contre la guerre bien entendu, mais surtout plus directement ici, colère contre les dégâts que font sur les enfants l’absence de dialogue et les secrets.

Tout va mal pour Sény parce qu’il ne comprend pas son exil. Et plus il s’enfonce dans les sottises, en espérant qu’on le renvoie chez lui, moins on lui explique. On le gronde, et ça n’aide pas.

Pourtant, il a 9 ans. Même s’il en avait la moitié, je ne comprendrais pas cette absence de dialogue. Mais à cet âge-là, c’est totalement inadmissible.



Ensuite, on bascule dans le conte ; j’avoue que je manque de connaissances dans le domaine mythologique, d’où un peu de mal avec les divers personnages.

Je me suis demandé un temps où on voulait en venir, ce que je devais décrypter, s’il s’agissait d’un rêve ou pas.



Puis l’émotion a pris le dessus, et j’ai dévoré la fin, en larmes.
Lien : https://livresjeunessejangel..
Commenter  J’apprécie          40
Les cancres de Rousseau

J'ai bu les paroles de Djiraël, de sa soif d'apprendre, de son intelligence et ses idées pas toujours aussi folles. Je n'ai qu'une chose à rajouter : je remercie l'auteur de nous offrir la possibilité de lire encore notre héros car oui, vous l'avez bien compris, il y a une suite ! Je n'ai aucun commentaire négatif à relever sur cet ouvrage, j'ai été bercée par la plume oscillant entre dureté et poésie à chaque page, par les protagonistes à la vie boitillante et par le message qu'il véhicule : l'espoir d'une vie meilleure, d'un système politique où il suffit peut être juste de s'investir et de persévérer pour sortir du lot et se battre. À lire et relire, je vous invite à lui laisser sa chance car il ne vous décevra pas !
Lien : https://booksetboom.blogspot..
Commenter  J’apprécie          41
Tu seras partout chez toi

Le résumé de ce roman m’a intéressée dès que je l’ai lu. J’ai sentit que quelque chose de particulier existait dans ce roman, une atmosphère de contes que j’ai souvent du mal à retrouver dans les livres que je lis alors que je trouve ça magique.



Tu seras partout chez toi m’a fait cet effet là. Je suis retournée en enfance, quand j’écoutais ma mère me raconter des histoires, ou quand je m’en inventais pour moi même. Sény est un petit garçon de neuf ans. Il vit en toute plénitude dans son village avec son père et sa mère, ainsi que tous ses amis et surtout Yulia, son amoureuse. Pourtant il se retrouve envoyé dans un autre pays chez son oncle, déraciné de tout ce qu’il connaît, à cause de la guerre. Il va alors se jurer de retourner chez lui pour retrouver les gens qu’il aime. La première partie du roman à plutôt l’allure d’un témoignage, l’enfant est confronté à une nouvelle vie, de nouvelles connaissances et n’arrive pas à se sentir à sa place ni à comprendre pourquoi il se trouve là. Peu à peu on bascule dans un monde imaginaire dont on ne sait pas s’il est une création de l’enfant ou s'il fait partie du "réel".



Sény, qui est le narrateur, est un enfant attachant qu’on aime suivre et pour qui on a une grande affection. Sa naïveté face à sa situation est représentative de l’enfance, ce moment où on ne se rend pas toujours compte que les choses qu’on pense anodines sont pourtant graves. Il est d’ailleurs le seul personnage vraiment prenant dans ce roman. Les autres sont très secondaires et permettent à Sény d’avancer dans sa quête du retour sur ses terres et dans son combat contre le monde des adultes.



La plume d’Insa Sané s’ancre dans une impression d’oralité permanente. Son texte pourrait parfaitement être conté à voix haute. Certaines phrases reviennent régulièrement comme pour rythmer l’intrigue. L’écriture de l’auteur est vraiment poétique et l’humour qu’il a su insuffler à son personnage, malgré le sujet tragique, permet de lire en toute légèreté ce roman coup de poing. Car en plus des divers procédés qu’inventent Sény pour retrouver sa terre natale, on se rend compte qu’il existe un thème sous-jacent bien plus grave : celui du déracinement des plus jeunes en cas de guerres et des destructions que ces dernières engendrent autant sur le plan physique que moral.

Cependant le dosage du roman ne m’a pas satisfaite, j’aurais aimé que l’aspect témoignage soit moins long pour laisser une part plus grande au monde imaginaire que l’on découvre dans les dernières pages.
Lien : http://lespetitsmotsdesaefie..
Commenter  J’apprécie          40
Daddy est mort : Retour à Sarcelles

Voilà de quoi je parlais. Ce que je voulais vous offrir à lire. Ce roman.



Il est tout à la fois: pièce de théâtre, film, chanson, et roman écrit dans un studio d’enregistrement. Pas étonnant quand on connaît le bonhomme-auteur: comédien, écrivain et slameur. Tout se mélange, se marie, se mixe et toi, lecteur, pour une fois, détend-toi, laisse-toi porter par son flow.



"Ce qui est sûr aussi, c’est qu’une histoire devrait toujours commencer par un sourire d’au moins trente-deux dents. Un sourire comme seule la rue, au coin d’un de ses plis, peut t’en offrir parfois."



Tranchant, porté par une écriture tantôt rude, tantôt envolée, ce roman est une chanson dédiée à la vie des personnages que l’on suit (depuis “Sarcelles-Dakar”), Djiraël, Tonton Black Jacket, Zulu, Farid, Éléonore, Kalash, Emma, Jazz, Le Pasteur et bien sûr Daddy, pour n’en citer que quelques-uns. Toutes leurs vies qui se croisent, histoires d’amour, histoires de haine, histoires tout court. Comme un crachat, un cri de rage mêlé de larmes et de rire.



Daddy vient d’avoir 20 ans.



"On a 20 ans et on est bête et méchant. On peut bousiller sa vie pour 50 cents, on rêve d’une Mercedes Benz, on a le goût de l’Amérique comme du ketchup Heinz! On s’imagine en dealer, existence de barjo parce qu’on a lu un thriller!"



Daddy va être père et il faut assurer. Et Daddy a un plan.



Daddy a aussi un mystère à mettre à jour. Parce qu’il ne veut pas devenir papa, sans savoir qui est le sien. Ce mystère le conduira à la mort. Sa mort déclenchera une véritable guerre de quartier entre banlieusards de Sarcelles et parisiens du 19e. Et Djiraël, le compagnon de galère, fraîchement re-débarqué de Dakar, va plonger dedans, avec sa bande de potes.



Je ne sais plus trop que vous dire. Je ne veux plus rien vous dire en fait. À vous de jouer, je vous passe le relais. Vibrez comme je l’ai fait. C’est tout ce que je vous souhaite. Et souriez avec vos trente-deux dents, parce que c’est tout ce qui nous fait jubiler “quand le quotidien nous fait la gueule”.



Bonne lecture!
Lien : http://lorrecrietic.tumblr.c..
Commenter  J’apprécie          40
Cité Les Argonautes, tome 1 : Des mensonges p..

Résumé : Bounégueux est devenu le Nouveau en emménageant dans la Cité des Argonautes. Mais en entrant en sixième, et en voyant Medi se faire harceler par un redoublant, il décide de se rapprocher du groupe auquel il appartient, pour se sentir plus fort.



Mon avis : Je remercie Babelio et les éditions Milan pour cet envoi du Masse critique littérature jeunesse.



J’ai été heureuse de lire un titre d’Insa Sané, un auteur de Sarcelles, qui montre que le monde de l’écriture est ouvert à tous, y compris quand on vit en banlieue. Ici, son roman s’adresse plutôt à des collégiens, et s’appuie à la fois sur son vécu en tant qu'élève, mais aussi ses rencontres avec des collégiens.



Il écrit un tome 1 d’une série réaliste, au ton choral, avec des chapitres racontés du point de vue de plusieurs personnages. Le récit commence avec Bounégueux, qui arrive dans la Cité des Argonautes, et doit vivre avec l’étiquette de Nouveau qu’on met de côté car on ne le connaît pas. Il décide d’appartenir à un groupe en entrant en sixième, et va devenir ami avec Medi, Maya, Erwan et Jeanne. Leur amitié repose sur l’idée que l’union fait la force, notamment face à Fabrice, un élève redoublant qui fait peur aux autres et harcèle notamment Medi. Mais les idées de Bounégueux ne sont pas toujours aussi géniales qu’il n’y paraît, et ne fonctionnent pas toujours. Malgré tout, ça y est, il fait partie de la bande.



On croise aussi Erwan, qui vit pauvrement, et croit encore à la petite souris, car cela lui permet d’enchanter sa vie dans un quotidien difficile, Medi, qui vit douloureusement son père si peu présent, et absent, même quand il est présent, Maya, qui adore la moto et son père, et enfin Jeanne, que sa mère surveille constamment et qui n’aime pas ses amis.



Tous les cinq vont être liés par un secret, et cela pourrait leur coûter un retour de bâton du destin.



Un roman que j’ai lu d’une traite, au ton et aux mots justes, qui sait dépasser les apparences et les préjugés pour aller au cœur de chacun. On sent bien le vécu dans le récit, et Insa Sané a aussi sûrement mis de lui dans le personnage du comédien qui vient en résidence d’artiste dans un collège monter avec la classe une pièce. Tout n’est pas rose dans la Cité des Argonautes, loin de là, et des drames vont même survenir, on croise le racisme, la peur de la différence, les difficiles relations familiales, les préjugés.



J’ai bien envie de connaître la suite avec le tome 2 qui sort en février 2022.
Lien : https://docbird.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          32




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Insa Sané (508)Voir plus

Quiz Voir plus

Sarcelles Dakar

Où habite Djiraël

Dakar
Moscou
Sarcelles
Lyon

4 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Sarcelles-Dakar de Insa SanéCréer un quiz sur cet auteur

{* *}