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3.22/5 (sur 68 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1967
Biographie :

Isabelle Lortholary vit à Paris. Elle est journaliste et critique littéraire à Elle.

"Autobiographie à la jumelle" est son second livre. Le premier, "Heureuse ou presque" (Stock, 2007), un recueil de nouvelles, a connu un succès public et critique.

Source : www.editions-iconoclaste.fr
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas avoir le regret des choses pas faites : et si c'était cela, le secret d'une vieillesse sans rancune, sans tristesse ou sans nostalgie ? (p. 61)
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4. « J'ai beaucoup côtoyé d'enfants dans ma vie, et beaucoup de parents. Parfois, la complicité n'existe pas du tout, personne n'y peut rien. On peut très bien rester devant son enfant comme devant un étranger, quelle que soit l'éducation qu'on lui donne, et le temps qu'on passe avec lui. Là, je pense que la paternité peut devenir une forme d'héroïsme : donner sans jamais recevoir, cela peut très bien se concevoir dans un rapport amoureux – Proust dirait que c'est même le seul ressort du rapport amoureux, mais je ne suis pas sûr d'être proustien dans ce registre. En revanche, dans le rapport de paternité, il y a là une profonde injustice. Comme beaucoup de soixante-huitards idéalistes, j'ai pensé longtemps que l'éducation pouvait tout changer, mais j'en suis revenu. » (Philippe Delerm, p. 231)
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2. « En ce temps, les couples mixtes étaient devenus un problème national, une épine dans le pied de la communauté. Ce fut là le résultat d'un bon calcul avec des données erronées. Ou l'inverse, on voyait la solution mais pas ses conséquences. En clair, au sommet de l'État, on voulait une chose et son contraire, la modernisation du pays et la régression du peuple. Faute de structures universitaires suffisantes, l'Algérie formait la grande majorité de ses cadres à l'étranger. Au terme de leur long et studieux exil, nombreux étaient ceux qui revenaient au pays avec épouse et enfants. Cette soudaine richesse a fait problème. En raison du statut d'étrangère des épouses, les maris étaient écartés des responsabilités pour lesquelles le gouvernement les avait formés à l'étranger à grands frais, et leurs enfants regardés comme un poison pour l'identité nationale.
Craignant pour la vie de leur progéniture, beaucoup sont repartis et se sont dispersés dans le monde. Les autres ont fait comme ils ont pu, ils se sont rendus invisibles, ou, plus gravement, se sont métamorphosés en purs et durs, voire en crypto-islamistes. L'usine à gaz de la planification centrale avait tout calculé, à la virgule près, sauf cette soudaine richesse et le rapide appauvrissement qui en a résulté. » (Boualem Sansal, pp. 60-61)
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3. « Votre père, vous savez ce qu'il vaut. Et encore, vous ne savez pas tout. Vous ne savez pas que cette nuit j'ai voulu mourir, et c'est presque chaque nuit, dès que je ferme les yeux, je veux mourir. Comme ces poupées qui baissent les paupières quand on les couche. Ne vous effrayez pas, ce n'est pas si grave, ce n'est qu'un fantasme, un vertige imbécile, ça me prend depuis toujours, depuis l'enfance. Ce n'est pas grave, entre les cordes nouées à une poutre, les pieds qui pendent, les pistolets sur la tempe, les trottoirs qui se rapprochent dans le vide, entre toutes ces joyeusetés, une autre image apparaît toujours. Je ne vois pas vos visages, le haut de vos crânes seulement, je vois vos cheveux ébouriffés, et vos mains levées, qui me portent et me lancent. Vous portez votre père, inconscients de le sauver, joyeux. Et moi, je tâche de faire bonne figure, maintenu à bout de bras, à la force de vos mains, petites et grandes, au-dessus de la noyade. » (Thierry Consigny, pp. 192-193)
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1. « Quand on est – née – femme, on ose, décrire la naissance, la mise au monde et l'amour à nul autre pareil qui surgit. Du côté des hommes et dans leurs livres, en revanche, un silence. Sur le sentiment et la sensation d'être père, en littérature, une absence. Si les hommes se posaient la question – et ils se la posaient nécessairement – ils ne l'écrivaient pas, gardaient la réponse pour eux. Sauf exception, la paternité par écrit n'était abordée que du point de vue du manquement, de l'atermoiement ou du règlement de compte. » (Isabelle Lortholary, p. 9)
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" L'amitié est une chance. Elle est la solution à des tas de problèmes, graves et moins graves. C'est un endroit protégé où tout est possible, un espace imaginaire fabriqué à deux où l'on peut se retrouver, se reconnaître, où l'on a ses propres échelles de valeurs et où l'on ne juge pas. C'est le royaume de l'empathie et un laboratoire où l'on expérimente les sentiments les plus divers. " Agnès Desarthe (p. 40)
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Mon beau-frère habitait la région toulousaine. J’avais dix-sept ans, il avait dépassé la trentaine, le jour où nous nous sommes rencontrés. Il revenait d’une séance de rebirth. Il s’était roulé par terre, tout au long de l’après-midi, en poussant des cris. Je suppose qu’il avait espéré de tout ça un soulagement, un bénéfice. Mais à l’arrivée, il était déçu, il était furieux. Sa mère faisait les frais de sa colère, voilà, tout était de sa faute, la déception et la fureur. Je me souviens de ma stupéfaction. Il fallait être complètement cinglé pour espérer renaître. Surtout si c’était pour en vouloir à sa mère. Naître était comme mourir, naître était définitif, et sans retour possible.
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"Traduire un grand livre est une expérience au moins aussi formatrice et bouleversante qu'écrire un livre. Je ne suis pas certaine que j'aurais écrit si je n'avais pas traduit. Je me demande parfois comment font les écrivains qui ne traduisent pas. C'est comme si on me disait d'un danseur qu'il ne s'échauffe pas et ne s'exerce jamais à la barre (...) " Agnès Desarthe
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La vie n'est jamais telle qu'on l'avait imaginée. Jamais aussi gaie qu'on l'espère, jamais aussi malheureuse qu'on le craint.
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Extrait d'un Texte d'une conférence sur l'enseignement de la Shoah et la création artistique par Agnès Desarthe

I.B. Singer exprime ses doutes de la manière suivante : "L'espoir que la grande littérature puisse apporter la paix ou améliorer l'humanité est sans aucun fondement." Il écrivait encore : " Au mieux, l'art ne peut être autre chose qu'un moyen d'oublier un moment le désastre humain" (...)
La barbarie a sa place dans l'humanité, dans son histoire, dans sa construction. Le ratio entre le bien et le mal est constant, ce qui réfute, j'en ai peur, toute idée de progrès. (p. 82)
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