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Critiques de István Örkény (30)
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Les boîtes

Un délicieux petit bonbon acidulé, une très jolie sucrerie, à consommer immédiatement après n’importe quelle lecture un peu difficile ou décevante, l’effet séquence tout à son avantage.

L’humour, la comédie, genre ô combien délicat, touche ici à une forme de perfection.

Pas au vitriol, mais à l’acide citrique.

Avec économie, précision, l’absurde permet l’universel.

Une galerie de personnages taillée pour une longue fresque, compressée au format farce, sans un seul temps mort.

On quitte la famille Tòt avec regrets.

On part dans son coin, ricanant, faire des boîtes.
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Le chat et la souris

Une photo,prise en 1918? 1919? "....on y voit les deux filles Szkalla, les beautés du département de Szolnok,en robe vaporeuse de tulle, les cheveux au vent,en train de dévaler une colline en riant et en faisant des signes.Mais vers qui ou quoi couraient-elles ,pourquoi se réjouissaient-elles ? Cela demeure une énigme."

Les années ont passé, les deux soeurs de la photo, Giza et Erzsi , la soixantaine et plus, sont toutes deux veuves. Alors que Giza, paralysée, habite un château à Garmisch Partenkirchen, en Allemagne, près de son fils et sa famille, qui sont à ses petits soins, Erzsi vit à Budapest, dans leur pays d'origine, dans des conditions précaires. Elles ne se voient pas depuis seize ans.

Ce truculent petit livre nous livre leurs échanges à travers leurs lettres et leurs coups de téléphone. Giza qui prétend assumer sa vieillesse avec facilité, assiste avec stupéfaction au "rajeunissement" de sa soeur....ce qui ne lui plait guère ("Mais le plus difficile à supporter, c'est la vieillesse qui se berce de l'illusion d'être encore jeune"), surtout que Erzsi a un petit ami et une "nouvelle"amie, Paula,qui semble lui faire concurrence.....désolé,l'amour ignore la date de naissance....Erzsi semble bel et bien amoureuse de Viktor,ce "cabotin",comme l'appelle sa soeur, un chanteur d'opéra qui vient manger chez elle tous les jeudi soirs....... mais le dit Viktor est dans son coeur déjà depuis sa tendre jeunesse et avec l'âge, les délires de l'amour empirent....

Un petit livre agréable à lire, sur le passage du temps et la vieillesse. L'auteur, mélangeant le burlesque au dramatique en atténue les difficultés , une période de la vie où chacun y passera.

Quand à l'énigme de la photo , elle est valable pour nous tous....pas trés optimiste de ma part,mais le livre l'est.
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Les boîtes

Des boîtes sans boeuf ni cheval mais avec capitaine de pompiers et commandant.



Dans le joli village montagnard de Mátraszentanna que tout le monde connaît (n'est-ce pas?), réputé pour sa tranquillité, vit gentiment la famille Töt que la guerre de 39-45 va s'employer à séparer.

Le fils chéri part en guerre, non de son plein gré mais appelé par la mère patrie. Là, il découvre que la vie de soldat est moins confortable que celle de fils chéri. Le petit délicat va chercher à améliorer son sort en priant ses parents aimants d'accueillir le commandant Varró, un peu "surmené" (ceci est une litote). Ainsi espère-t-il obtenir quelques faveurs en retour. Mátraszentanna vaut mieux qu'une maison de repos pour irresponsable de guerre. Et des parents aimants et serviles aideront davantage qu'un personnel qualifié.



Aussi délicat que la princesse au petit pois, aussi ombrageux qu'un bosquet de chênes centenaires, le commandant Varró accepte, après minauderies, d'honorer les Töt de sa présence. La fille de la famille (la soeur du fils chéri) en a le coeur qui palpite déjà.



On file alors chez Chaplin (ah! la peinture du capitaine Töt sous son casque!), chez Tati (pour le facteur remplaçant du facteur mobilisé), on adresse un clin d'oeil à l'humour noir de notre Desproges, on s'esclaffe, on pouffe, tandis que d'autres massicotent, on jubile tandis que certains s'épuisent, on admire les TOC de l'un ainsi que sa constance à empoisonner l'existence.



Entre personnage aux lubies ineptes et croissantes, héros à l'abnégation incroyable et intenable, avec un facteur qui noie les lettres tristes des villageois gentils (car d'une grande rectitude morale), des cabinets qui ne sont pas de la dernière modernité, Örkény joue une satire de quelque cent-soixante-dix pages où le récit s'emballe, prend des airs de farce sans que jamais ne s'oublie l'absurdité du contexte mondial.

Ce qui est très hongrois..

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Le chat et la souris

Tout d'abord, merci à Patience qui m'a pioché ce livre pour le mois d'avril.



Quand j'ai reçu ce livre, il m'a interpellé, Cambourakis ayant le chic pour faire des couvertures colorées et originales, je me suis d'emblée demandé le lien entre un combiné de téléphone (rose qui plus est) et le titre. Il s'avère qu'en lisant ce livre, on repère vite le lien qui unit les différents protagonistes, les moyens de communication comme centre névralgique de cette histoire. On alterne ainsi les échanges épistolaires (entre Giza et Mme Orban essentiellement) et les conversations téléphoniques, en y ajoutant quelques rencontres de vive voix. Ce roman se déroule donc essentiellement à l'oral. Il est d'ailleurs étonnant et amusant de remarquer les différences de tons des deux soeurs entre les moments où elles échangent par écrit, où la langue est soutenue, le ton courtois à la limite du distant et le téléphone où elles se parlent familièrement voire crûment parfois et n'hésitent pas à s'asséner des vérités bien senties.

Mais ce livre n'est pas qu'une affaire de communication. Il s'agit bien d'une histoire d'amour, aussi compliquée et cocasse soit-elle. On pourrait le résumer en une phrase : les affres d'une flamme passionnée qui se consume en secret depuis de nombreuses années ressurgit au seuil de sombres années.

La psychologie amoureuse même si elle rime ici avec maturité, n'est pas pour autant synonyme de sagesse car Mme Orban se comporte vraiment en midinette par moment. Pourtant je ne sais pas ce qu'elle lui trouve à ce Viktor !

Le style est une merveille pour les yeux, le travail de traduction est sublime. Les formulations sont poétiques et la rythmique orale donne une dynamique qui ne s'essouffle pas !

On découvre, à travers les yeux de ces personnages qui sont loin d'avoir la vie aussi rose que ce qu'ils voudraient nous faire croire, une Budapest modeste, ses potins et ses querelles de quartier. Ici la fraternité n'est pas un vain mot et c'est avec beaucoup d'émotion que l'auteur tisse les liens forts qui unissent les soeurs, les amies, qu'il en brise certains pour en renforcer d'autres.

La fin est assez abrupte et prête à diverses interprétations, ce que j'aime particulièrement. Elle est néanmoins empreinte de douceur et non dénuée d'une certaine mélancolie, raccordée au sépia d'une photographie, souvenir heureux et possible contenant de cette histoire de femmes et de famille qui nous est contée ici.
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Les boîtes

Absurde, ça l'est, incontestablement.



Une famille hongroise, dans un temps que l'on situe durant la seconde guerre mondiale, accueille le commandant du bataillon de leur fils qui se trouve au combat. Le commandant doit se reposer et il faut lui passer tous ses caprices car ainsi, le fils se verra peut-être traiter de manière privilégiée.



C'est cocasse, les idées originales et cela se lit sans aucune difficulté. Mais sans plus.
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Le chat et la souris

Petit bouquin de 135 pages que j'ai tenu à terminer.



Il est dit que cet auteur Istvan Orkény (1912-1979) est une figure marquante de la littérature Hongroise.

Virtuose du grotesque et de l'absurde mais également fin observateur de la société de son temps, ironique et méchamment drôle.



Je n'ai rien trouvé de tel dans cette petite histoire qui ne m'a pas inspirée traduite par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba.



Il me faudra peut-être lire son roman "Les Boîtes" qui serait une petite merveille de drôlerie subversive.
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Le chat et la souris

Ce livre ne m'attirait pas, mais les critiques étaient plutôt bonnes. Loufoque, drôle, et attendrissant. Voilà ce que j'imaginais.

Si j'ai apprécié la forme, si j'ai aimé la jolie relation fraternelle entre ces deux veuves, le côté loufoque et drôle m'a semblé plutôt pathétique et triste.

Il y a une forme d'optimisme, mais aussi d'inexorable déchéance et j'ai refermé le livre un peu groggy.
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Les boîtes

La famille Töt, comme beaucoup d’autres, est inquiète pour son fils parti sur le front… Alors, dans l’espoir d’améliorer son quotidien, elle accepte d’héberger pour deux semaines Varro, le commandant de Gyula, qui profite d’une permission pour s’éloigner des champs de bataille. Mais ce qui devait être une cure de repos paisible dans un petit village de montagne hongrois, va se transformer en véritable cauchemar pour la famille Töt. Le commandant, insomniaque, n’arrive pas à se défaire de ses habitudes acquises au combat. Sa paranoïa, ses angoisses, son autorité et ses lubies vont mettre à mal les nerfs de cette famille sans histoires, poussant à bout Lajos, ce père respectable et respecté…





Dans cette comédie loufoque et déjantée, Istvan Orkeny nous plonge dans l’enfer d’une famille pleine de bonne volonté, contrainte de se plier aux désirs d’un commandant tyrannique afin de protéger son fils parti en guerre. Le rythme des journées s’en trouve complètement chamboulé. On dort le jour, déjeune au lieu de dîner, et passe la nuit à fabriquer des boîtes afin de se vider l’esprit… Dis comme ça, il y a de quoi devenir fou… Et effectivement, nous n’en sommes pas loin ! Un roman drôle, cocasse, où l’absurde devient la norme et qui cache une satire piquante de notre société soumise et de ses conflits dévastateurs. Je me suis régalée sous la plume de cet auteur espiègle, qui malmène ses personnages à leurs dépens, dans une farce grinçante et piquante au rythme enlevé ! Une belle découverte à ne pas manquer !
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Floralies

Un réalisateur de télévision prépare une émission sur la mort telle qu'elle est vécue en s'attachant à trois familles. La verve comique de l'auteur se donne libre cours dans l'observation d'une humanité terrorisée par la mort, voulant à toute force l'ignorer, vivant au jour le jour comme si elle était éternelle, soucieuse seulement de son confort physique et moral. Un roman dur, sarcastique, sur un thème majeur.
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Le chat et la souris

On m'a offert ce livre en me disant que j'allais beaucoup rigolé en le lisant. Je suis certaine maintenant que ce qui peut être drôle pour certain ne l'est pas pour d'autres. Deux soeurs, Giza et Erzsi Szkalla, elles étaient belles lorsqu'elles étaient jeunes, pleines d'envie et de curiosité. Maintenant, après avoir été mariées, avoir eux des enfants, elles se retrouvent seules chacun dans leur ville et dans leur quotidien. Elles maintiennent le contact via des lettres et des appels.



Leur vie en Allemagne et en Hongrie est très différentes et le regard des autres pèsent beaucoup. Elles se disputent sur ce qui est convenable ou non de porter, de faire... Tout les sujets sont passées au crible même l'amour, c'est leur façon de se rapprocher et de continuer à s'aimer malgré la distance.



Les échanges sont sympathiques mais rien de transcendant. Je m'ennuie avec ces échanges de mamies sur le fait qu'il est correct au non de porter certaines robes, de se faire teindre les cheveux, convoiter un homme... Elles ont des rhumatismes, sont moins mobiles et ils ne se passent pas grand chose dans leur vie. Je suis arrivée au bout avec un certain soulagement. Enfin un livre de terminer qui va pouvoir quitter mon chez moi.



Si vous aimez les mamies qui se racontent leur vies entre deux lettres et deux appels, vous trouverez votre bonheur. Sinon passez votre chemin, l'humour peut se trouver ailleurs.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Le chat et la souris

Un dialogue entre deux sœurs, on partage leurs échanges entre lettres et téléphone.

Elles sont séparées par la distance mais restent tellement proches affectueusement.

On vivra leurs confidences, leurs émois, leurs peines mais aussi leurs chamailleries.

C'est un roman court mais beau, bourré d'émotions et d'amour que l'on ne peut qu'admirer.
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Le chat et la souris

La correspondance entre deux soeurs d'un certain âge, tantôt épistolaire, tantôt par téléphone. Elles ont été très proches, elles vivent maintenant loin l'une de l'autre et leurs vies sont on ne peut plus dissemblables. Je m'attendais à une comédie un peu amère en entamant ce court roman et pourtant, en le refermant, ce que je retiens c'est la tendresse qui s'en dégage. La sage et respectable Giza assiste à distance aux déboires amoureux de sa jeune soeur, elle commence par essayer de la raisonner puis, finit par avouer qu'elle envie sa fougue.
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Les boîtes

La famille Tot se met en quatre pour recevoir le commandant Varro sous les ordres duquel leur fils Gyula combat sur le front russe.

Le militaire ayant les nerfs fragiles, toute contrariété doit lui être évitée pendant le séjour qui, s'il lui donne entière satisfaction, verra sans doute le sort de Gyula s'améliorer et ce dernier bénéficier de quelques privilèges non négligeables en ces temps de guerre. Mr et Mme Tot vont voir leur vie chamboulée, renier tous leurs principes, ramper devant l'imprévisible Varro, accepter ses lubies les plus loufoques.



Sauf que.... entre chaque chapitre nous viennent des nouvelles du front. On apprend très vite que Guyla est mort. Un facteur délicat, voulant épargner la douleur des parents Tot, subtilise le courrier qui annonce son décès et le jette au puits.



Moins connu que Ionesco ou Beckett, l'auteur a pourtant sa place dans la littérature et le théâtre de l'absurde. Car nous sommes ici dans le grotesque le plus complet. Que le lecteur soit détenteur d'une réalité que les personnages ignorent renforce le ridicule des situations auxquelles se plient les Tot, comme la fabrication des fameuses boîtes.





Métaphore d'une vaine servilité et de l'abnégation de l'être humain face au pouvoir, cette brève farce recule les limites de l'acceptable jusqu'à l'issue inévitable. La transgression, la révolte, la folie ou la mort ? La réponse dans une fin surprenante de dignité !

Istvan Örkény est né en Hongrie et fut victime de la censure pour avoir participé à la révolution de 1956.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Le chat et la souris

Voici un petit roman sympathique. Un échange épistolaire et téléphonique entre deux vieilles dames, deux sœurs, séparées géographiquement depuis plusieurs années. L'une des deux se rend compte peu à peu qu'elle est amoureuse d'un homme qu'elle voit chaque semaine en ami depuis toujours. Elle s'en aperçoit alors que celui-ci se tourne vers une de ses amies.

Les dialogues sont assez savoureux, un peu pitoyables et cocasses... Les situations sont burlesques.

Pas un grand moment, pas un roman sur lequel on est "scotché" mais un bon moment passé sans prétention...
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Les boîtes

La famille Töt vit une existence tranquille dans un petit village de montagne au doux nom de Matraszentanna. En accueillant dignement le commandant Varro, supérieur hiérarchique de leur fils parti au front, la famille Töt espère améliorer le sort de ce dernier. Malheureusement leur invité a une personnalité bien particulière qui transformera le vie de cette famille en véritable enfer ! C'est à la fois drôle, absurde, avec des situations totalement rocambolesques et des personnages attachants... Un véritable délice !
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Le chat et la souris

Fin janvier, j’ai eu envie de lire un petit livre à finir dans les deux jours qui restaient du mois, avant de passer à mon livre de la Book-Jar. Je suis donc tombée sur ce tout petit roman dans ma bibliothèque et je l’ai pris.



Cela fait un an que ce livre est dans ma PAL! Je l’avais reçu grâce à la Box Exploratology de janvier 2016 et même si le résumé me plaisait bien, je ne l’avais pas encore ouvert. Je suis ravie d’avoir pu découvrir ce petit livre grâce à cette box!



Et heureusement, parce que franchement, niveau couverture…ce n’est pas top.



[Petit aparté sur les couvertures]



J’entretiens un rapport assez étrange avec les couvertures, qui change en fonction de mon humeur et des couvertures en question…



Parfois je comprends tout à fait le parti prix par les maisons d’édition française dont les couvertures sont très sobres (comme la collection blanche de Gallimard pour n’en citer qu’une). Quelque part, je ne peux m’empêcher de me dire que c’est ce qu’il faut faire, que le texte doit suffire à lui-même et qu’une couverture est finalement superflue.



Mais souvent, je peste contre la « laideur » (qui bien évidemment, est subjective) de certains romans. Je voudrais que les éditeurs fassent plus d’efforts visuels afin d’aider à faire connaitre le livre. Et c’est vrai qu’une belle couverture attire l’œil, on a envie de le prendre, de l’observer et finalement de lire la 4e de couverture…c’est moins le cas si la couverture n’est pas à notre goût.



Tout ça pour dire que j’oscille entre ses deux avis à l’opposé et que je n’arrive pas à trancher…Du coup, ceci est un paragraphe assez inutile^^



Ici en tout cas, j’aurais bien voulu une couverture un peu plus jolie. Je ne me serais pas arrêter en librairie pour le feuilleter en tout cas, ça c’est certain.



[Fin du petit aparté]



Je suis donc assez contente de cette petite découverte. J’ai pourtant hésité un petit peu à la mettre dans la catégorie « ni agréable ni désagréable« , parce que ce n’est clairement pas le livre de l’année, loin de là, mais j’ai beaucoup aimé l’atmosphère, les échanges entre les deux sœurs et le message que l’auteur véhicule sur la vieillesse.



J’ai une sœur aînée et je suis très proche d’elle. Proche au point d’être capable de discuter des heures et des heures avec elle. Proche au point de lui avoir lu Twilight au téléphone (moi à Paris, elle a Berlin), alors qu’elle tricotait plus jeune.

Bref, on est très proche.

J’ai donc immédiatement pu m’identifier à la relation entre les deux vieilles dames. Deux sœurs très proches, qui s’écrivent, qui se téléphonent tout le temps. Bien évidemment, la vie est passée par là, elles ont pris des chemins différents, mais elles ont quand même gardé ce lien puissant, qui fait que, même si elles ne s’entendent pas parfaitement, elles ont besoin l’une de l’autre.



Il y a aussi cette atmosphère particulière qui entoure les personnes âgées. On parle souvenirs, on ressasse, on est plus lent, plus difficile dans les choix quotidiens.

Pas la peine de chercher une intrigue compliquée ou des tas de péripéties dans ce roman! C’est une histoire assez simple, plutôt banale.

Je ne me suis pas ennuyée, mais je n’étais pas passionnée non plus.



On alterne donc entre coups de téléphone ou lettres entre les deux sœurs. On peut donc partir du principe qu’il s’agit d’un roman épistolaire.



C’est avec un certain mordant ironique que l’auteur parle de la vieillesse. C’est d’ailleurs ce que j’ai préféré dans ce roman, ses réflexions sur la vieillesse (la citation que j’ai choisi résume parfaitement cette pensée).

Dans notre société, la vieillesse, c’est mal vu. On fait tout pour se rajeunir un maximum, on a des « crises » de la quarantaine / cinquantaine / soixantaine où on lâche tout pour une voiture, un conjoint plus jeune…

Nos vieux sont tous dans une maison de retraite, presque caché, tous ensemble et on essaye de ne plus y penser. J’ai vraiment l’impression qu’on part du principe que parce qu’une personne est vieille, elle a moins de raison de vivre pleinement, elle doit rester digne, respecter les codes et attendre (que ce soit le lendemain, la visite des petits-enfants toujours pressés ou la mort. Oui je fais dans le joyeux.



Ici, on s’indigne parce que cette vieille dame veut se colorer les cheveux, reprendre goût à la vie, s’amuser, aimer. Elle n’est pas sensée le faire. Elle doit rester la digne petite vieille dame aux cheveux gris qui fait le repas et va dîner une fois par semaine chez sa fille. Et c’est assez injuste je trouve. Et l’auteur va nous montrer que finalement, l’amour, qu’il soit charnel,platonique ou fraternel n’a pas d’âge.



La dernière scène m’a un peu étonnée. Je ne sais pas trop quoi en faire, comment finit le roman finalement…







————————————————



Un petit roman bien sympathique, qui se lit très vite et dont j’ai aimé l’ambiance un peu désuète et le message subliminal. Je peux donc vous le conseiller, par contre, je rappelle, ce n’est vraiment pas un roman-d’actions-sans-cesse.
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Les boîtes

Ralph Waldo Emerson disait : « La présence d’esprit s’invite partout, et élimine toutes les différences. » Aussi, dans le roman « Les boîtes » de Istvan Orkény, la citation que je donne de Ralph Window Emerson prend tout son sens. Malgré la guerre qui fait rage, la famille Tót vit des jours paisibles dans une petite bourgade hongroise épargnée par les conflits. Certes, le fils aîné est au front, mais la situation de ce dernier est sur le point de drastiquement s’améliorer, c’est ce que pense sa famille. Effectivement, le commandant du soldat Tót qui a reçu une permission afin de prendre un repos bien mérité s'installe chez la famille de ce dernier. Par conséquent, la famille Tót décide de se plier en quatre et d'accéder à toutes les exigences du commandant fou en espérant que celui-ci accordera à leur fils un meilleur traitement. D’ailleurs, à maintes reprises, le commandant promet et promet et promet encore…



Difficile d'en dire plus sans dévoiler une partie de l’intrigue, mais sachez que les promesses du commandant sont vaines. D’ailleurs, le lecteur est tout de suite mis dans la confidence, ce qui accentue l'absurdité des situations. Ainsi, le texte est accompagné en chaque début de chapitre de courriers envoyés à la famille, mais qu'elle ne reçoit jamais à cause d'un postier un peu trop amical et complètement naïf. « Les boîtes » est un roman extrêmement drôle, on s’amuse, on rit, en découvrant les rocambolesques demandes du commandant fou. Pourquoi réfléchir lorsque l'on peut mettre son cerveau sur pause, demande l'invité facétieux qui explique à ses obligés comment dorénavant la famille doit se comporter ? Les situations deviennent complètement loufoques, à tel point que l'honorable père de famille commence à perdre la raison, mais il faut tenir coûte que coûte pour le bien du fils chéri. Aussi, les malentendus s’enchaînent jusqu'à la chute finale, comme dans un film de Laurel et Hardy. Autrefois si paisible, le moment où les Tót se réunissaient pour fabriquer des boîtes, il est devenu redouté par le père de famille depuis que le commandant avait décidé d’aider.



« Au troisième été de la guerre, le fils des Tót, instituteur de son état, n’était pas seul à être soldat, car environ soixante pour cent des familles avaient quelqu’un au front. L’arrivée du commandant éveilla des espoirs superstitieux dans tout le village, comme si sa simple présence constituait une sorte de protection pour les fils restés au front. »



Le texte est vraiment plaisant et l'on passe un agréable moment à lire cette histoire complètement surréaliste et aux situations cocasses. L’auteur a souhaité avec ce roman comique, rempli d'abracadabrantesques moments, dénoncer les absurdités de la guerre. Et, le résultat est parfaitement réussi, puisque l’ironie et l’humour noir rythment le récit. D’ailleurs, l'auteur hongrois fut interdit de publication dans son pays pendant sept ans.



Les boîtes est un roman tragi-comique que je vous invite à découvrir, mais que vous connaissez déjà peut-être ? Qui aime les romans burlesques ? Quels sont ceux que vous pouvez me conseiller ?
Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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Le chat et la souris

Tres joli livre dans lequel au travers de lettres, on devine les liens tissés entre deux soeurs, leur vie, leurs émois et leurs abandons... C'est drôle, ironique, piquant et des fois émouvant, quand à travers les mots se dessine la solitude de ces petites mamies qui aimeraient vivre encore, compter encore pour les autres, encore une fois, une dernière danse...

Cela m'a rappelé la relation qu'entretient ma maman avec sa soeur....On se dispute, on s'aime pour se sentir encore vivante...



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Les boîtes

Un court roman loufoque illustrant de biais l’absurdité de la guerre.



L’absurdité est omniprésente en littérature, et notamment dans l’Est de l’Europe. István Örkény (1912-1979) s’inscrit dans la tradition du drame absurde hongrois avec «Les boîtes», un roman traduit par Natalia Zaremba-Huszvai et Charles Zaremba pour les éditions Cambourakis en 2009, qui souligne le caractère absurde du monde, et en particulier de l’armée et de la guerre.



Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le soldat Gyula Tót adresse une lettre à ses parents, pour leur demander d’accueillir chez eux le commandant Varró pendant sa permission, espérant ainsi bénéficier d’un traitement de faveur sur le front. Dans leur village de montagne, les Tót pleins d’espoir pour leur fils et soucieux de recevoir le commandant dans les meilleures conditions, tentent à la hâte d’améliorer leur intérieur et de masquer les effluves gênantes de leur fosse d’aisances, prévenus des insomnies du commandant et de sa phobie des mauvaises odeurs.



Ignorant le décès de leur fils tombé au champ d’honneur, du fait d’un facteur simple d’esprit et trop bien intentionné qui ne distribue pas les courriers annonçant des mauvaises nouvelles, les Tót accueillent chez eux cet officier supérieur, qui se révèle être non seulement insomniaque mais également sourd et tyrannique. Avec une bonne volonté et une naïveté aveuglantes, ils acceptent toutes les lubies d’un Varró caractériel, qui ruine leur sommeil et interprète de travers la moitié de leurs paroles. Comme une machine qui s’emballe, le commandant Varró alterne louanges, fureur et exigences absurdes, les malentendus se multiplient, et les Tót sont plongés dans une profonde angoisse. Cet emballement va tendre vers son comble lorsque l'officier découvre l’activité de Madame Tót et de sa fille, qui confectionnent des boîtes pour expédier au front gazes et pansements, et qu'il contraint toute la famille à leur fabrication à un rythme infernal.



«Le commandant devenait de plus en plus bavard. Délaissant toute retenue militaire, il avoua sincèrement qu’il passait chez Les Tót les plus beaux jours de sa vie.

Tót lui en était très reconnaissant.

Le commandant expliqua qu’il le devait en grande partie à la fabrication des boîtes. Dès qu’il se réveillait, il avait hâte d’être le soir et pouvoir enfin se mettre au travail.

Tót acquiesça avec compréhension.

Cette occupation avait quelque chose qui élevait l’âme. Elle était plus distrayante que les cartes, plus intéressante que les échecs. Faire des boîtes était la meilleure chose au monde.

Tót approuva.

Ce qui serait bien, dit l’invité d’un air rêveur, c’est si plus, beaucoup plus de gens s’occupaient de faire des boîtes. Un jour peut-être viendrait le temps où l’humanité entière se laisserait convaincre.

Tót jugea que cela serait très utile.»



Les lettres en provenance du front, qui atterrissent toute au fond du puits grâce à un facteur au zèle singulier, soulignent, comme des ponctuations, la dimension tragique de cette farce loufoque.



Un roman déroutant et attachant, qui illustre la folie de la guerre sans jamais la montrer.

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/05/08/note-de-lecture-les-boites-istvan-orkeny/
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Les boîtes

Tout cela reste [...] un peu superficiel à mon goût et, même si j'ai souvent souri et même ri à ces situations extravagantes, je reste convaincu de n'avoir eu entre les mains qu'un gentil délassement.
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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