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Natalia Zaremba-Huzsvai (Traducteur)Charles Zaremba (Traducteur)
EAN : 9782916589282
148 pages
Cambourakis (17/02/2009)
3.72/5   32 notes
Résumé :

L'arrivée d'un commandant insomniaque dans la famille Töt sème la zizanie et transforme leur vie paisible en véritable enfer ! Leur fils au front, les parents espèrent améliorer son sort en accueillant dignement son supérieur hiérarchique. Les Töt se plient dès lors à toutes les lubies de ce militaire excentrique. Quiproquos et situations totalement loufoques s'enchaînent dans une comédie ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un délicieux petit bonbon acidulé, une très jolie sucrerie, à consommer immédiatement après n'importe quelle lecture un peu difficile ou décevante, l'effet séquence tout à son avantage.
L'humour, la comédie, genre ô combien délicat, touche ici à une forme de perfection.
Pas au vitriol, mais à l'acide citrique.
Avec économie, précision, l'absurde permet l'universel.
Une galerie de personnages taillée pour une longue fresque, compressée au format farce, sans un seul temps mort.
On quitte la famille Tòt avec regrets.
On part dans son coin, ricanant, faire des boîtes.
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Des boîtes sans boeuf ni cheval mais avec capitaine de pompiers et commandant.

Dans le joli village montagnard de Mátraszentanna que tout le monde connaît (n'est-ce pas?), réputé pour sa tranquillité, vit gentiment la famille Töt que la guerre de 39-45 va s'employer à séparer.
Le fils chéri part en guerre, non de son plein gré mais appelé par la mère patrie. Là, il découvre que la vie de soldat est moins confortable que celle de fils chéri. le petit délicat va chercher à améliorer son sort en priant ses parents aimants d'accueillir le commandant Varró, un peu "surmené" (ceci est une litote). Ainsi espère-t-il obtenir quelques faveurs en retour. Mátraszentanna vaut mieux qu'une maison de repos pour irresponsable de guerre. Et des parents aimants et serviles aideront davantage qu'un personnel qualifié.

Aussi délicat que la princesse au petit pois, aussi ombrageux qu'un bosquet de chênes centenaires, le commandant Varró accepte, après minauderies, d'honorer les Töt de sa présence. La fille de la famille (la soeur du fils chéri) en a le coeur qui palpite déjà.

On file alors chez Chaplin (ah! la peinture du capitaine Töt sous son casque!), chez Tati (pour le facteur remplaçant du facteur mobilisé), on adresse un clin d'oeil à l'humour noir de notre Desproges, on s'esclaffe, on pouffe, tandis que d'autres massicotent, on jubile tandis que certains s'épuisent, on admire les TOC de l'un ainsi que sa constance à empoisonner l'existence.

Entre personnage aux lubies ineptes et croissantes, héros à l'abnégation incroyable et intenable, avec un facteur qui noie les lettres tristes des villageois gentils (car d'une grande rectitude morale), des cabinets qui ne sont pas de la dernière modernité, Örkény joue une satire de quelque cent-soixante-dix pages où le récit s'emballe, prend des airs de farce sans que jamais ne s'oublie l'absurdité du contexte mondial.
Ce qui est très hongrois..
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Absurde, ça l'est, incontestablement.

Une famille hongroise, dans un temps que l'on situe durant la seconde guerre mondiale, accueille le commandant du bataillon de leur fils qui se trouve au combat. Le commandant doit se reposer et il faut lui passer tous ses caprices car ainsi, le fils se verra peut-être traiter de manière privilégiée.

C'est cocasse, les idées originales et cela se lit sans aucune difficulté. Mais sans plus.
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La famille Töt, comme beaucoup d'autres, est inquiète pour son fils parti sur le front… Alors, dans l'espoir d'améliorer son quotidien, elle accepte d'héberger pour deux semaines Varro, le commandant de Gyula, qui profite d'une permission pour s'éloigner des champs de bataille. Mais ce qui devait être une cure de repos paisible dans un petit village de montagne hongrois, va se transformer en véritable cauchemar pour la famille Töt. le commandant, insomniaque, n'arrive pas à se défaire de ses habitudes acquises au combat. Sa paranoïa, ses angoisses, son autorité et ses lubies vont mettre à mal les nerfs de cette famille sans histoires, poussant à bout Lajos, ce père respectable et respecté…


Dans cette comédie loufoque et déjantée, Istvan Orkeny nous plonge dans l'enfer d'une famille pleine de bonne volonté, contrainte de se plier aux désirs d'un commandant tyrannique afin de protéger son fils parti en guerre. le rythme des journées s'en trouve complètement chamboulé. On dort le jour, déjeune au lieu de dîner, et passe la nuit à fabriquer des boîtes afin de se vider l'esprit… Dis comme ça, il y a de quoi devenir fou… Et effectivement, nous n'en sommes pas loin ! Un roman drôle, cocasse, où l'absurde devient la norme et qui cache une satire piquante de notre société soumise et de ses conflits dévastateurs. Je me suis régalée sous la plume de cet auteur espiègle, qui malmène ses personnages à leurs dépens, dans une farce grinçante et piquante au rythme enlevé ! Une belle découverte à ne pas manquer !
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Un court roman loufoque illustrant de biais l'absurdité de la guerre.

L'absurdité est omniprésente en littérature, et notamment dans l'Est de l'Europe. István Örkény (1912-1979) s'inscrit dans la tradition du drame absurde hongrois avec «Les boîtes», un roman traduit par Natalia Zaremba-Huszvai et Charles Zaremba pour les éditions Cambourakis en 2009, qui souligne le caractère absurde du monde, et en particulier de l'armée et de la guerre.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le soldat Gyula Tót adresse une lettre à ses parents, pour leur demander d'accueillir chez eux le commandant Varró pendant sa permission, espérant ainsi bénéficier d'un traitement de faveur sur le front. Dans leur village de montagne, les Tót pleins d'espoir pour leur fils et soucieux de recevoir le commandant dans les meilleures conditions, tentent à la hâte d'améliorer leur intérieur et de masquer les effluves gênantes de leur fosse d'aisances, prévenus des insomnies du commandant et de sa phobie des mauvaises odeurs.

Ignorant le décès de leur fils tombé au champ d'honneur, du fait d'un facteur simple d'esprit et trop bien intentionné qui ne distribue pas les courriers annonçant des mauvaises nouvelles, les Tót accueillent chez eux cet officier supérieur, qui se révèle être non seulement insomniaque mais également sourd et tyrannique. Avec une bonne volonté et une naïveté aveuglantes, ils acceptent toutes les lubies d'un Varró caractériel, qui ruine leur sommeil et interprète de travers la moitié de leurs paroles. Comme une machine qui s'emballe, le commandant Varró alterne louanges, fureur et exigences absurdes, les malentendus se multiplient, et les Tót sont plongés dans une profonde angoisse. Cet emballement va tendre vers son comble lorsque l'officier découvre l'activité de Madame Tót et de sa fille, qui confectionnent des boîtes pour expédier au front gazes et pansements, et qu'il contraint toute la famille à leur fabrication à un rythme infernal.

«Le commandant devenait de plus en plus bavard. Délaissant toute retenue militaire, il avoua sincèrement qu'il passait chez Les Tót les plus beaux jours de sa vie.
Tót lui en était très reconnaissant.
Le commandant expliqua qu'il le devait en grande partie à la fabrication des boîtes. Dès qu'il se réveillait, il avait hâte d'être le soir et pouvoir enfin se mettre au travail.
Tót acquiesça avec compréhension.
Cette occupation avait quelque chose qui élevait l'âme. Elle était plus distrayante que les cartes, plus intéressante que les échecs. Faire des boîtes était la meilleure chose au monde.
Tót approuva.
Ce qui serait bien, dit l'invité d'un air rêveur, c'est si plus, beaucoup plus de gens s'occupaient de faire des boîtes. Un jour peut-être viendrait le temps où l'humanité entière se laisserait convaincre.
Tót jugea que cela serait très utile.»

Les lettres en provenance du front, qui atterrissent toute au fond du puits grâce à un facteur au zèle singulier, soulignent, comme des ponctuations, la dimension tragique de cette farce loufoque.

Un roman déroutant et attachant, qui illustre la folie de la guerre sans jamais la montrer.
Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/05/08/note-de-lecture-les-boites-istvan-orkeny/
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critiques presse (1)
Actualitte
09 septembre 2013
Tout cela reste [...] un peu superficiel à mon goût et, même si j'ai souvent souri et même ri à ces situations extravagantes, je reste convaincu de n'avoir eu entre les mains qu'un gentil délassement.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il savait par expérience qu'à l'armée, une inactivité passagère était plus dangereuse que l'oisiveté totale ; en effet, celui qui ne fait strictement rien sait au moins organiser ses pensées, tandis que celui qui fait quelque chose par ci par là, finit par devenir le jouet de ses propres pensées durant les pauses.
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Rompu de fatigue, il regardait fixement devant lui. Il déroula le souvenir du jour précédent et, s'imaginant les jours à venir, dit d'un air sombre :
- Ca va mal finir, Mariska, je le crains.
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« Au troisième été de la guerre, le fils des Tót, instituteur de son état, n’était pas seul à être soldat, car environ soixante pour cent des familles avaient quelqu’un au front. L’arrivée du commandant éveilla des espoirs superstitieux dans tout le village, comme si sa simple présence constituait une sorte de protection pour les fils restés au front. »
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