Izo Hashimoto

Narushima, 16 ans, se retrouve en prison après avoir tué ses parents. Dès son arrivée, il est victime de brimades les plus violentes et a du mal à relever la tête. Quand il rencontre le professeur de karaté, c’est la révélation pour lui.

Je cherchais des histoires autour du karaté et je suis tombée sur ce manga. Je ne savais pas encore le contexte de l’histoire et celle-ci est assez trash, brute. La vie en prison pour jeunes délinquants n’est pas évident (comme dans Rainbow, à une autre époque) et les descriptions des sévices sont difficilement soutenables, attention aux yeux. Côté karaté, il est très présent dès la seconde moitié de l’histoire. Les termes japonais des différents mouvements sont notés pour qu’on puisse les reconnaitre. Très intéressant de suivre cet art martial dans ce contexte. Un manga très fort sur un jeune garçon très expressif, difficile de croire qu’il puisse faire autant de violence. Comme pour Rainbow, les dessins sont très expressifs, le jeune Narushima a une palette d’émotions très varié. Les femmes sont moins bien faites, les traits rendent bien moins… Manga à poursuivre, bien sûr, il décrit une des facettes du mal-être de jeunes dans la société japonaise ainsi que l’univers carcéral.

J'ai découvert Coq de combat par hasard en cherchant un nouveau seinen à me mettre sous la dent. Une trouvaille qui s'avère être largement à la hauteur de mes espérances. Izo Hashimoto nous livre un manga d'une violence étonnante à travers le personnage de Ryô Narushima.



Ce dernier se retrouve enfermé dans une maison de correction pour mineurs après avoir assassiné violemment ses parents. Issu de la bourgeoisie, les motivations de son excès de rage restent à ce stade encore insaisissables, tout comme la complexité de sa personnalité. Parmi les apprentis Yakuza, les voleurs, et les violeurs, il va tenter de survivre dans cette "poubelle pour délinquants".



Seul face à soi-même, il va plonger corps et âme dans l'apprentissage du karaté. Un art martial qui va le métamorphoser et lui faire prendre conscience de sa propre violence.

Ajigasaki, maison de correction pour les mineurs. Ryô Narushima, 16 ans, vient d’assassiner ses parents à grands coups de couteaux. Il va découvrir l’univers impitoyable de la prison, où l’être humain en est réduit à son état primaire. Violences, sexualité forcée sont le quotidien réservé à ceux qui ont bravé les lois et les interdits. Une fois de temps en temps, un vieil homme emprisonné va venir inculquer aux détenus les valeurs et les règles du karaté. Ryô va ainsi en apprendre les rudiments pour se défendre et survivre dans ce milieu plus qu’hostile. Nouvelle édition pour ce manga percutant, réservé à juste titre à un public averti. Les illustrations dévoilent une atmosphère très noire et des comportements qui n’ont presqu’aucune once d’humanité. On ne connaît pas pour le moment les raisons précises du massacre perpétué par Ryô.

Enfin ! Enfin un manga qui me change des shojos, des yaois qui inondent le marché actuel. J’avoue que cela fait du bien de lire quelque chose de plus dur, de plus brutal et sans doute plus mâture. Cela fait du bien car c’est expiatoire d’une certaine forme de violence interne. De toute façon, l’éditeur nous prévient que c’est pour un public averti car rien ne nous sera épargné.



On commence par découvrir notre héros : une jeune garçon de 16 ans qui assassine brutalement ses deux parents à coup de couteau devant les yeux de sa propre sœur qui n’aura plus d’autre choix que de se prostituer. Celui-ci se retrouve dans une maison de redressement pour y purger une peine de deux ans. Je répète de 2 ans. Certains y verront une justice plus laxiste que la nôtre. Oui, cela existe. Puis, il se fait sauvagement violer par une brute épaisse à qui il mangera le petit bout. Je ne vais pas raconter toute l’histoire mais là, le décor est planté. C’est âpre et violent.



On ne peut s’empêcher d’avoir de la pitié et de la miséricorde pour ce frêle gamin un peu dépassé par les événements. Certes, ses actes sont inexcusables même si ce dernier estime l’avoir fait pour sauver son esprit. C’est vrai que ses parents étaient banquiers et lui offraient une vie moins miséreuse que la normale. Mais bon, ce n’est pas une raison valable même si certains pourraient en douter.



La suite en dehors de la prison reste tout à fait appréciable à la lecture mais c’est vrai que l’intérêt décroit petit à petit avec cette succession de combats. Cela devient une vraie bd de baston mais joliment bien faite avec une rage de vivre tout à fait appréciable. Les arts martiaux n’auront plus aucun secret pour les lecteurs. Il est vrai que je ne suis pas un spécialiste. J’aime bien également cette critique de la société du spectacle mondialisé.



Pour la petite histoire, il y a eu un arrêt de 5 ans entre le tome 19 et 20 car le dessinateur a intenté un procès en droit d’auteur au scénariste qui ne lui avait donné qu’une ébauche de l’oeuvre qu’il a sérieusement complétée pour en faire le succès que l’on connait. Un compromis a été trouvé entre les auteurs ce qui a contribué à la poursuite de la série qui a bien failli s’arrêter. Les dernières news sur la série nous annoncent la fin prochaine avec un tome 34 ou 35. En France, il y a une réédition de l’œuvre qui devrait comporter à peu près 20 tomes. Il est vrai que les derniers volumes nous offrent un peu du n’importe quoi au niveau des réactions de notre anti-héros. On ne peut que constater un gâchis immense. C’est une série qui aurait dû être plus courte.



Au final, un seinen qui sort du lot et qui ne laissera pas indifférent.

Dans le domaine de l'ultra violence, certains manges excellent. C'est le cas de Coq de combat. L'histoire d'un ado qui a tué ses parents sans raisons apparentes et qui est envoyé dans une des maisons de correction les plus sévère du japon. Ce gamin possède quelque chose de particulier, mais il vient d'une bonne famille et il est lâché du jour au lendemain dans la cage aux fauves. Comment pourra t'il s'en sortir ? Histoire très nippone et dessin d'excellente qualité. J'ai lu ce premier tome d'une traite.

Nous retrouvons Ryô 3 ans après sa sortie de maison de correction. Il déambule dans une société industrialisée sans morale où l'argent est devenu le seul repère. Il est toujours envahi par cette colère qui lui est désormais caractérielle mais il a déjà posé les bases d'un esprit maitrisé. Ses agressions successives imprégnées d'une rage animale sont motivés par ses blessures intérieures mais aussi par l'entraînement au combat. Izo Hashimoto évoque sans artifice la férocité de la nature humaine.

Je crois que je vais poursuivre plus vite que je ne l'avais prévu la suite de cette série. Le second tome franchit une étape de plus dans l'échelle de la violence. Toujours sous l'apprentissage de Kenji Kurawa, le jeune "coq de combat" va prendre une dimension plus perturbante au cours de son isolement. En multipliant ses techniques d'arts martiaux, c'est une nouvelle part de sa personnalité qui va être exploitée; il devient incapable d'avoir des relations de confiance avec ses quo-détenus. L'atmosphère est plus pesante que dans le tome précédent, le héros sombre progressivement dans une paranoïa angoissante, pris au piège d'une spirale destructrice. Ryô Narushima semble avoir perdu toute foi en l'être humain sans pour autant y trouver de l'amertume.

Suite, Ryô narushima-kun poursuit son entrainement avec une assiduité sous les ordres de son sensei Kurokawa ( professeur de Karaté), la violence autour de lui est toujours omniprésente, de plus en plus violente à mesure que Ryô parvient à se tirer d'affaire. Son temps se déroule entre les affrontements et le mitard. Son professeur de karaté à même l'ordre de le tuer dans un combat.

On apprend que Kurokawa sympathisant nationaliste, avait tenté de tuer le premier ministre. Peut-être retrouve-t-on une référence à Mishima (???) Le japon perdant son identité au profit de la culture américaine ?

Ryô devient de plus en plus sombre ....

Un dixième tome fort et puissant. Il est entièrement consacré au match fatidique opposant les deux grands champions d'arts martiaux.

Naoto est plus que jamais déterminé à éliminé Ryô en brisant en mile morceaux son unique raison d'être : le karaté. Dans les deux premiers rounds, Narushima Ryô agit comme un virus très efficace ce qui oblige Sugawara Naoto à produire des anticorps ce qui le rend encore plus fort. Il enlève tout espoir de victoire au coq de combat qui est quant à lui toujours submergé par la vision cauchemardesque de ses démons.

Déjà dix tomes parcourus avec beaucoup de plaisir. Ce manga ne cesse de m'étonner par sa grande profondeur sur la noirceur de l'être humain.

Le tournoi du Lethal Fight s'achève dans la douleur pour ses deux grands combattants d'arts martiaux. Le nom du vainqueur est enfin proclamé après trois tomes d'un intense combat admirablement dessiné. Pourtant subsiste toujours un gout d'inachevé de la part des deux adversaires; ce combat n'a sauvé personne. C'est aussi l'avis de la productrice, Yoko Kamio. Tout le spectacle imaginé par son scénariste s'est déroulé comme prévu. Le drame s'achève sous les applaudissements du public, mais pourtant elle estime que ce n'est toujours pas assez. Ryô est une source de fascination qu'elle compte encore exploitée dans un futur proche.

Le douzième tome est placé sous le signe des retrouvailles - chaotiques comme à l'accoutumé. Ryô retrouve enfin sa soeur après des années d'enfer noir. Elle a changé, son corps est meurtri, bousillé par les années de drogues et de prostitution. Le jeune coq de combat ne la reconnait plus, plus du tout...

Alors que le combat s'éternise, Ryô est toujours confronté à la terreur que lui inspire Sugawara, allant jusqu’à fuir le combat en descendant du ring. La foule hurle sa mise à mort mais c'est pourtant "le génie" qui se retrouve en position de faiblesse après avoir mis Ryô en position de K.O à deux reprises. Un onzième tome en demi-teinte qui se contente de reprendre les éléments des tomes précédents, trop porté à mon gout sur les volte-faces improbables du coq de combat qui auraient dû être au tapis depuis belle lurette. Izo Hashimoto insiste sur la capacité de survie phénoménale de son antihéros. On retrouve par ailleurs sa soeur, droguée au dernier degrés et psychologiquement détruite, déambuler sans plus d'explications que cela. Le dénouement au prochain tome.

Ryô se laisse aller aux sentiments en éprouvant pour la toute première fois de la culpabilité envers Toichi. Il le considère maintenant comme un ami après tout ce que son compère a fait pour lui permettre d'atteindre ses ambitions, allant jusqu'à sacrifier son bras pour lui permettre de participer au Lethal Fight. Jamais il ne l'a trahit, jamais il ne l'a déçu. Avant ça, aucun ne fut capable d'une telle preuve de sincérité et de compréhension envers le jeune coq, ce qui semble lui faire l'effet d'un déclic. Dans ce neuvième tome, Ryô se prépare à affronter son adversaire de l’école Banryû-kaï dans ce qui s'annonce être le match du siècle. Habitué aux ténèbres des bas-fonds, il devrai maintenant conclure sous la lumière des projecteurs.

Le sixième tome prend un tournant décisif dans l'évolution de Ryô. A l'instigation du scénariste engagé par la productrice du Lethal Fight, c'est toute une équipe qui s’affrète autour de lui pour l'entraîner afin de le préparer à affronter ses concurrents de la catégorie poids lourd. Son apparence a beaucoup changé depuis les débuts. Il devient presque méconnaissable par autant de confiance en lui. L'entraînement de son ancien mentor l'amène toujours plus à prendre conscience de lui pour se dépasser. L'auteur nous plonge au cœur d'un très long combat psychologique en opposant la boxe thaï au karaté.

Le niveau de Ryô a considérablement baissé depuis le dernier tome, pour la première fois depuis longtemps il est confronté à ce qu'il a toujours redouté : la défaite. Poursuivi par ses démons antérieurs et le meurtre de ses parents qui le harcèlent jusque dans ces rêves, c'est dans la bagarre qu'il trouve encore et toujours le refuge. La pratique des arts martiaux développe chez lui l'envie du challenge face à un adversaire digne de ce nom. C’est grâce à sa rencontre avec un barman anciennement karatéka qu'il va se remettre sur les rails de la compétition.

Je ne veux pas mourrir dans cet endroit !

Narushima survit, il assimile toutes les leçons de karaté car il sait que c'est son unique clef de sortie. On ne lui fait aucun cadeau et le directeur de la maison de correction aimerait tellement qu'il ait un accident....

Quelle tristesse. Je m'étais fait une joie de reprendre la lecture de Coq de combat après une si longue absence causée par la querelle des deux créateurs de l’œuvre, tout ça pour finalement aboutir sur une ultime déception...



Un scénario sans queue ni tête qui continue de tourner en rond sans que l'on comprenne vraiment pourquoi l'auteur fait de tels choix. Il n'y a aucune profondeur ni cohérence après son apprentissage en Chine et l'apparition énigmatique d'un danseur obsédé par Ryu. Il n'y a pas de corrélations, il n'y a pas de logique quant à l'état du héros qui semble toujours aussi égaré et perdu qu'à ses débuts. Un peu comme à l'image des lecteurs.



Je ne saisis vraiment pas la tournure qu'à pris ce manga et je me rends compte que je me pose cette question depuis le 14ème tome, ne faisant que constater une fois de plus le fiasco qui a - malheureusement - repris son cours habituel de parution.

Le manga a perdu progressivement de son intérêt. Les transitions de Izo Hashimoto deviennent vraiment trop incohérentes au fil des tomes, on dirait qu'il ne sait plus exploiter la psychologie de son héros aussi bien qu'à ses débuts ni même où il veut nous emmener. On retrouve Ryô en Chine six mois après son combat à mort contre Sugawara sans aucune autre explication de l'auteur. Sa nouvelle notoriété ? Son mentor ? Sa soeur ? éclipsés de manière grossière en une seule page au profit de son voyage en Chine, pour gagner de l'argent d'après ce que l'on sait.

C'est bien le gros point noir de ce manga : le caractère des personnages n'est jamais fouillé. On ne sait jamais ce qui les motive, les raisons flottent dans l'obscurantisme et je ne retrouve plus les raisons pour lesquelles j'ai tant aimé Coq de combat dès ma première lecture. C'est une véritable déception.

La parole a laissé place aux actes dans ce treizième tome rempli de ressentiments. C'est sous les yeux de Bouddha, dans un temple en ruines gorgé de ténèbres, que le coq de combat Ryô Narushima et le grand aigle Naoki Sugawara vont se livrer un ultime duel digne de l'ère Edo. La tension est à son summum.

Tous les coups sont permis, aucune pitié ne sera toléré, il n'y aura qu'un seul survivant cette fois ci.

Ce tome s'ouvre sur un chapitre consacré à Natsumi, la sœur de Ryô, dont on avait perdu la trace peu de temps après son apparition à la maison de correction. Elle n'a jamais pu lui pardonner le meurtre de leur parents et d'avoir fait de sa vie un enfer. Le passé de ce frère meurtrier refait surface à la une des journaux, à l'occasion du grand combat auquel il va participer contre celui qu'il exècre par-dessus tout : Naoto Sugawara. Seulement, la force et les exercices ne suffisent plus à Ryô pour parvenir à se maintenir au sommet de sa forme. Malgré les conseils de son mentor de toujours, il va céder à la tentation des anabolisants et en payer les conséquences.

Le dernier combat de Ryô l'a énormément frustré. Il en rejette toutes les fautes sur Sugawara, la vraie star du Lethal fight, qui ne daigne pas s'intéresser à lui tout comme le public qui le rejette quoi qu'il fasse. Cette jalousie atteint son paroxysme lorsqu'il se rend compte que son dur labeur ne lui aura servit à rien puisqu'il ne lui permet pas de récolter la gloire qu'il désire tant. Il trouve la victoire en multipliant les coups bas, c'est le seul moyen qu'il trouve pour faire flancher ses opposants. C'est grâce à cette méthode qu'il va trouver le point faible de Sugawara : sa femme. C'est cette faille que le coq de combat va utiliser pour attirer les foudres du grand aigle. L'angoisse s'installe chez Ryô et pour la première fois depuis le premier tome, il doute de ses capacités.