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Critiques de J. G. Farrell (8)
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Le siège de Krishnapur

Un roman d’une richesse étonnante. On pénètre sur la pointe des pieds dans l’histoire de la Compagnie des Indes quelque part dans la grande plaine du nord de l’Inde. On y découvre une petite société coloniale avec ses codes, sa hiérarchie, ses rigidités, sa fabrique d’opium et ses menus plaisirs. Et puis vient la révolte des cipayes, la Résidence du Collecteur est assiégée et l’aventure devient brûlante (au propre comme au figuré), il lui faut mobiliser toutes les énergies pour éviter le massacre.

Au milieu de cette tragédie, une jeune femme veut se suicider, un jeune poète récemment débarqué veut l’en dissuader tandis que les « honnêtes femmes » veulent la chasser car « elle aurait été déshonorée » par un militaire de passage. Le révérend s’agite pour sauver les âmes et se dispute les corps au curé lorsqu’il s’agit de pratiquer des enterrements nocturnes pour éviter la mitraille des cipayes. Les deux médecins vont se livrer une lutte à mort pour imposer leurs méthodes diamétralement opposées de lutte contre le choléra qui gagne la petite colonie affamée et barricadée derrière ses dérisoires fortifications de fortune.

Le Collecteur se met à philosopher tandis qu’on baptise un nouveau né, et tandis que les cipayes se déchainent, les autochtones s’en vont pique-niquer sur la colline qui domine la résidence pour jouir du spectacle.

C’est drôle* mais aussi émouvant, sensible et passionnant car les mois passant, les défenseurs tombant les uns après les autres, on finira par partager leur peur, sentir leur saleté, éprouver leur faim en se demandant comment cela finira-t-il…

* « Les tirs, partant du rempart à droite et à gauche, redoublèrent ; on voyait les cipayes affluer sur la berge proche et se lancer à l'assaut. Harry et Fleury avaient posé leur sabre à côté d'eux sur le parapet ; ils étaient convenus, si leur défense devait être enfoncée, de vendre leur peau aussi chèrement que possible plutôt que de tenter de déguerpir. Fleury avait réussi (non sans difficulté) à surmonter certaines angoisses quant à savoir si vendre sa peau aussi chèrement que possible, ou même si simplement la mettre en vente, était vraiment la plus sage conduite à tenir. »

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Le siège de Krishnapur

James Farrell interprète et revisite à sa façon de terribles événements qui ont frappé l'Empire Britannique au XIXè siècle, à savoir les soulèvements des populations en Inde.



Massacres, émeutes, sièges, exactions, épidémies... sont le lot de ces périodes hautement troublées.



Très documenté, basé sur de nombreux témoignages, d'innombrables sources historiques, le récit est sans fard, sans artifice. James Farrell n'épargne pas grand-chose au lecteur. Choléra, putréfaction, amputations, décapitations, viols... tout cela est abordé, souvent sans trop de précaution.



Mais il y a bien plus que cela. Il y a cette gigantesque "pointe" d'humour British... cette dérision, ce non-sens omniprésent. D'ailleurs, j'avoue, j'ai mis 60 pages à comprendre cette écriture fine et ciselée. Comprendre que James Farrell maniait le cynisme aussi bien que la description des travers humains. Voir à travers ce voile de civilisation, la critique de la société, de la colonisation, de cette manière anglaise de voir le monde à travers le prisme des scones et du tea-time...



Ces 60 premières pages (sur 412) ressemblent à du Jane Austen. De belles jeunes filles en fleur au bras de fiers lieutenants, des pères veillant à l'honneur de leurs filles, des mères veillant à ce qu'elles se marient bien... Je me demandais où j'étais tombé...



Puis arrivent les troubles, les émeutes et Krishnapur est sous le siège. Et là, le lecteur voit déferler des gigatonnes de politiquement correct, les travers des protagonistes. Le Magistrat qui pratique la phrénologie. Le Collecteur qui voit de la science partout. Le Révérend qui veut persuader tout le monde du miracle de la création, Fleury l'agnostique, Lucy la fille déshonorée, Harry le soldat modèle, Dunstaple et McNabs les deux médecins aux pratiques divergentes...



Et tout ce monde va subir des semaines de siège, s'organisant pour survivre, en rationnant la nourriture, les munitions, en faisant preuve d'ingéniosité, mais en gardant très souvent ces petites manies et ces stéréotypes britanniques. James Farrell nous montre la vanité des comportements individuels, le fait aussi que nous sommes prisonniers de nos habitudes... Qu'ils sont comiques ces Anglais qui, à quelques secondes de la mort, continuent à se préoccuper des cancans et de leur images, de ce que l'on va bien pouvoir penser d'eux, de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas...



Le livre est indescriptible au-delà de ces généralités. Il y a des scènes d'anthologie: la querelle des médecins sur l'origine du choléra, se terminant par la mort d'un des deux, victime de la preuve qu'il essayait d'apporter; le premier assaut pendant lequel le Révérend, insensible au carnage qui se produit à côté de lui, entreprend de convertir Fleury au miracle divin; l'assaut final et le surréalisme des comportements individuels, dont ceux de Fleury, héros malgré lui; la vente aux enchères des dernières denrées alimentaires à des prix incroyables; les appels de la chair entrevue à travers des hardes...



Avec ce livre, James Farrell gagne le Booker Prize. Ce n'est pas anodin. C'est un livre incroyable. Entre éclats de rire et stupeur, James Farrell nous questionne sur la civilisation, sur le rapport à l'autre et sur le visage de la science, de la foi et de la civilisation. Tant de thèmes brillamment menés de front.
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Hôtel Majestic

Résumer Hôtel Majestic relève de la gageure. Un vaste hôtel sur une côte irlandaise en 1919... Voilà le décor.



Un Major britannique venu retrouver sa "fiancée" qu'il n'a vue qu'une seule fois. Une fiancée très distante. Un propriétaire, le père de la promise, qui s'attache à l'ordre établi, sombrant peu à peu dans la folie à mesure que tout se délite autour. L'Irlande au bord de la guerre civile. Des pensionnaires qui s'accrochent à une image de l'hôtel issue du passé. Quelques personnages de la nouvelle génération (jeunes filles émancipées, jeunes gens pragmatique...). Et, surtout, un hôtel qui s'effrite peu à peu.



Et "surtout-surtout" dirais-je l'Irlande et ses deux religions qui s'affrontent, sur l'air d'une indépendance qui va se réclamer dans le sang.



Le roman est (on l'a compris) mutliple, polyforme, étendant ses ramifications partout, à l'instar des racines des plantes des serres de l'Hôtel Majestic, qui ressortent un peu partout, du sol au plafond, minant les fondations, les fondements même de la bâtisse (et des convictions du lecteur). Il y a d'abord une incroyable atmosphère "fin de siècle". James Farrell (comme dans le Siège de Krishnapur) nous montre un système qui part en morceaux. La métaphore avec l'hôtel est claire, mais elle se retrouve dans l'opposition des générations, entre Edward le propriétaire, tenant de l'Union et le Major qui, bien qu'Anglais, voit le désir d'indépendance et cherche à en comprendre les rouages. Il n'est finalement pas étrange qu'Angela meure très tôt dans le roman, vu que, même jeune, elle incarne le passéisme, l'immobilisme. Elle n'a pas sa place dans le monde qui se crée.



Ensuite, il y a l'humour... un humour anglais, fin et racé. Très second degré, pince-sans-rire. Teinté (évidemment) de cynisme. De vitriol. Voir des personnages aux prises avec leur propre nombril alors que l'Irlande brûle et saigne, c'est incroyable. Mais c'est bien vu. En 2016, alors que le monde bascule peu à peu, qui se soucie plus de la Syrie que de son lacet défait?



Enfin, il y a une puissante réflexion sur l'ordre des choses. Sur le pourquoi du comment de nos actions, de notre aveuglement face à des lames de fond qui balaient nos certitudes. Edward, le propriétaire, est pathétique dans son enracinement viscéral "à ce qui a toujours existé". Le Major attire les sympathies du lecteur, très ancré dans le monde, pragmatique. Sarah, une jeune fille qui allume tout ce qui passe finit par lasser le lecteur, elle représente le pendant d'Edward, le balancier qui va trop loin.



Le lecteur retrouve les mêmes recettes que dans Le Siège de Krishnapur. Société, écroulement, religion, science, valeurs anciennes... C'est plus noir que le Siège de Krisnapur, à mon avis. Ici, on est dans l'Histoire et il n'y a pas d'échappatoire. Dans le Siège de Krishnapur, James Farrell revendiquait la fiction, même si les troubles ont existé en Inde. L'Irlande qui éclate, cela reste un fait. Farrell en fait un récit vivant, mais où la nostalgie, une forme de spleen, est très présente. Beaucoup plus que dans le Siège de Krishnapur, plus optimiste, positif.



Le lecteur qui abordera l'oeuvre de James Farrell (assez courte car il écrit sur le tard et meurt tôt dans sa carrière d'écrivain) par Hôtel Majestic trouvera peut-être Le Siège de Krishnapur plus faible. Le lecteur qui fera l'inverse préférera le premier roman lu... c'est souvent ainsi quand on aborde un écrivain qui semble réécrire le même livre (à l'instar d'un Van Gogh qui a peint les mêmes fleurs plusieurs fois). Le choc vécu lors de la découverte, lors du premier livre lu, ce choc ne se retrouve que très rarement à la lecture du deuxième livre. Ce fut mon cas. Hôtel Majestic est un grand roman, une réussite, mais j'ai un attachement émotionnel indéfectible au Siège de Krishnapur.



Je conclurai en disant que je n'ai pas vu le film et que cela ne m'attire pas. Les images que James Farrell a fait naître en moi ne souffriront d'aucune concurrence.
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Le siège de Krishnapur

Difficile de faire une critique étayée d'un livre, près de 20 ans après l'avoir lu. Mais quand on en garde un très agréable souvenir, on est toujours un peu déçu de voir que personne d'autre ne l'a déjà évoqué. La quatrième de couverture résumant bien l'intrigue, je rajouterai juste que c'est un roman très vivant, extrêmement drôle, qui cache à peine une sévère critique du colonialisme britannique aux Indes et d'une manière plus générale de toutes les sociétés colonialistes que l'Homme blanc a entretenu dans une insouciance coupable sur le dos des populations indigènes. Mais quand ceux-ci se révoltent, tout le grotesque de leur situation saute aux yeux, mais tout ça avec un irrésistible humour britannique. A dévorer en sirotant son Darjeeling, of course !
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L'étreinte de Singapour

Walter Blackettt, magnat du caoutchouc, est en manière d'affaires un homme qui voit loin. Il doit sa réussite à son flair et à son entregent. Il est obnubilé par les préparatifs des festivités du jubilé de son entreprise, Blackettt and Webb limited, visant à célébrer "la Continuité dans la Prospérité", c'est-à-dire le développement économique et la pérennité des entreprises que permet la bonne politique coloniale de Sa Gracieuse Majesté à Singapour. Lorsque Matthew Webb, fils de son associé, celui qui lui a mis le pied à l'étrier, jeune homme un brin idéaliste et contempteur des abus du capitalisme colonial, revient dans cette île d'Asie du Sud-Est pour prendre possession de son héritage au décès de ce dernier, notre négociant avisé et peu embarrassé de scrupules y voit une opportunité, par le truchement des charmes de sa fille aînée, de garder le contrôle sur sa bien-aimée entreprise. Tout à ses menées, Blackettt, à l'image des autorités britanniques, fait preuve d'une clairvoyance bien moindre quand il s'agit de percevoir la menace nippone qui se précise de jour en jour et les conséquences pour ses affaires.



L'Étreinte de Singapour est un remarquable roman qui allie veine satirique et récit de guerre. Il dépeint une société coloniale britannique qui a construit sa prospérité sur l'exploitation des ressources naturelles et la force de travail des populations de cette partie du monde, sommeillant dans ces certitudes et dans son autosatisfaction, aveugle aux bouleversements de l'histoire. Dernier roman, indépendant, de ce qu'on a appelé l'Empire Trilogy qui traite des conséquences politiques et humaines de la British Colonial Rule il est, à tous égard, bien supérieur à son devancier, couronné du Booker Prize, le Siège de Krishnapur.

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Le siège de Krishnapur

Le présent roman s'inscrit dans le contexte historique du soulèvement populaire et anti colonial de 1857, en réaction à la mainmise de la Compagnie anglaise des Indes orientales, plus connu sous le nom de révolte des cipayes.



Mr Hopkins, Collecteur, c'est-à-dire fonctionnaire chargé de l'administration d'un district pour le compte de la Compagnie anglaise des Indes orientales découvre, disséminés dans sa demeure et à des endroits inusités, des chapatis. Ses pains sans levain autochtones lui font l'effet d'une authentique fatwa, il pressent des troubles à venir. La petite colonie considère en revanche ses craintes comme déraisonnables, le faisant jouer les Cassandre. La suite lui prouve qu'il a eu le nez creux. Les soldats indigènes, appeler cipayes, massacrent les officiers britanniques de la garnison la plus proche et marchent sur Krishnapur. Commence alors un siège que le Collecteur avait sagement préparé et qui va mettre à mal les habitudes policées et le quant à soi des ressortissants de sa gracieuse majesté. Comme si cela ne suffisait pas Hopkins doit composer avec les idées iconoclastes du Magistrat Willoughby, libre penseur déclaré, les lubies du Révérend de la colonie qui voit dans tous ces événements punition divine, cherchant les raisons du courroux du Père éternel et arbitrer les controverses entre Dunstaple et McNab, deux médecins qui se détestent cordialement, très peu d'accord dans l'exercice de leur art.



Le Siège de Krishnapur est un roman d'aventures plaisant, efficace, avec le brin d'humour ironique qu'on est en droit d'attendre de tout bon roman anglais. Cela dit le dénouement est un peu convenu et guère crédible. Pas franchement de quoi mériter le prestigieux Booker Price de 1973.

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Le siège de Krishnapur

La colonisation de l'Inde par les britanniques a été racontée sous tous les angles par d'innombrables romans mais le siège de Krishnapur sort du lot. D'une aimable description de la société victorienne transportée aux Indes le récit va glisser vers une sorte de fort Alamo sans perdre son ironie joyeuse et critique de la société coloniale.



Dans une ville de province sans importance la bonne société blanche est dirigée d'une main de maître par le Collecteur, le plus haut représentant de la couronne, qui a, semble-t 'il, pour tâche essentielle de faire respecter les codes de bonne conduite et les rapports de domination. Tout irait pour le mieux si les soldats indiens de la région n'avaient décidé de se révolter et de trucider les visages pâles.



Barricadés dans les bâtiments administratifs les européens vont devoir se battre, apprendre les privations et à se départir de toutes ces bonnes manières qui les corsètent en permanence, des multiples hiérarchies qui autorisent presque chacun à dominer un autre avec au bas de l'échelle les indigènes.

La faim, la chaleur, les odeurs, les maladies et la mort vont les accompagner des mois durant, leur faisant perdre hiérarchie et pudeur, mettant à l'épreuve la solidarité et toutes les valeurs élémentaires.

Excellente tragi-comédie on rit beaucoup dans le siège de Krishnapur, avec un morceau de bravoure : les habitants indigènes de la ville viennent comme au spectacle assister aux assauts des révoltés en amenant leur pique-nique comme les assiégés le feraient aux courses à Ascot. le peuple finira par se lasser de l'interminable siège pour retourner à ses occupations, comme le comprendra enfin le Collecteur, l'Inde est indifférente à la présence anglaise, les sahibs sont comme un insecte désagréable qu'on tolère un moment mais dont on se débarrassera le moment venu.

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Le siège de Krishnapur

Traduction : Jean-Baptiste de Seynes



XIXeme siècle dans le Nord de l’Inde sous occupation britannique, le siège d’une résidence coloniale à Krishnapur nous est décrit avec force détails.

On en retient une société victorienne pleine de conformisme qui résiste admirablement à la promiscuité, à la crasse, aux carences alimentaires, à la soif, au climat brûlant ou /et soumis à des pluies torrentielles ininterrompues, à des invasions d’insectes…

On en retient des personnages hauts en couleurs tels le Collecteur, le Révérend, le Magistrat aux points de vue divergents sur la place du progrès et de la science sur fond d’écritures saintes.

On en retient des portraits de jeunes femmes remarquables aux prises avec ce patriarcat victorien, ce qui donne des perles sur la place des femmes à une époque que l’on espère révolue.

Bien sûr ce roman est bien documenté du point de vue des colons. Mais rien concernant les indigènes et ces cipayes qui se révoltent.

Dépaysement long et parfois fastidieux d’un temps qui nous semble antédiluvien.
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