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Critiques de Jack Black (75)
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Personne ne gagne

Qui aurait pu dire que derrière ce paisible archiviste de San Francisco

se cachait un personnage au parcours romanesque qui a vécu une vie de vagabond, de voleur de grands chemins, de casseur de coffres, filant dans les trains de marchandises et les fumeries d'opium...

Le travail des honnêtes gens, ce n'était pas son truc, c'est ce que Jack Black (rien à voir avec l'acteur de kung Fu Panda) raconte dans ses mémoires qui m'ont scotchées de bout en bout. Entre ses multiples arnaques, ses braquages , ses allers en retour en prison et ses évasions des plus grands pénitenciers d'Amérique et du Canada, on est plongé en plein western. Un coup dans la jungle des hobos et des Jacksons, des vagabonds au grand coeur, de l'autre dans le film Papillon avec sa grande évasion de la prison de Folsom. (J'ai la musique de Johnny Cash dans la tête).

Dans sa vie de cavale, il a fait la connaissance de plus de 500 hors la loi, ce qui lui donne une petite idée du système carcéral qu'il relate.

Personne ne gagne est devenu le livre de chevet, oups de chemin de l'autre Jack ...Kerouac. Et l'on comprend pourquoi.

Cette biographie se lit comme un grand livre d'aventure,

un peu comme le Vaurien de Jim Thompson.

Galopez pour l'acheter ou volez le !

Moi, je l'ai emprunté...

Ce Jack Black, c'est mon Jackpot !

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Personne ne gagne

Titre : Personne ne gagne

Auteur : Jack Black

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Année : 2017

Résumé : Jack Black est un bandit, un cambrioleur, un perceur de coffres forts. Il partage sa vie entre trains de marchandises, prisons, fumeries d'opium et saloons miteux. Toujours à l'affut, souvent en fuite, le jeune homme fait partie de la communauté des yeggs, ces voleurs qui sillonnent l'Amérique en cette fin de XIX ème siècle. 

Mon humble avis : Auréolé d'une réputation élogieuse ce livre de Thomas Callaghan alias Jack black a fortement influencé les écrivains de la Beat Generation, (Burroughs notamment). Plus qu'un roman personne ne gagne est un témoignage sur la vie des hobos , ces marginaux se déplaçant de ville en ville cachés dans des trains de marchandises. Bandit avec un solide code de l'honneur, Black passera la moitié de sa vie en prison, il en tire une réflexion pertinente sur le système judiciaire et carcérale américain mais aussi canadien puisqu'il commettra des méfaits des deux côtés de la frontière. Avide de liberté, mal à l'aise avec les codes qui régissent la société, l'auteur choisit sciemment une vie en marge, une existence affranchie des obligations quitte à en payer le prix fort. Plus qu'un roman nous avons affaire ici à un témoignage sur le quotidien d'un homme au destin chaotique. C'est précis, énergique,puissant et jamais larmoyant même dans les moments les plus durs de l'existence de Callaghan. Emprisonné, roué de coup, torturé, notre héros assumera ses choix jusqu'à la rédemption finale sans éprouver de ressentiment envers une société qui n'a eu de cesse de le réprimer. Ecrit d'une plume précise ce témoignage nous révèle un héros contradictoire tout à la fois bandit de grand chemin et homme de parole dont la droiture fera l'admiration de ses condisciples. Au-delà de ses aventures parfois rocambolesques Personne ne gagne est surtout le portrait d'un homme complexe, réfléchi, un homme passionnant ayant choisi un destin ô combien marginal. Si d'aucun pourront regretter l'aspect parfois répétitif des pérégrinations de Black ( repérage, cambriolage, fuite, arrestation, prison) il se dégage de ce texte un charme indéniable, peut-être celui de l'Amérique à l'aube du XX ème siècle. Une lecture marquante et un excellent roman d'aventure.

J'achète ? : Oui indéniablement, ce roman brasse de nombreux thèmes: de l'addiction à l'opium à la soif de liberté, d'une critique froide des sociétés répressives au quotidien des laissés pour compte du rêve américain, un vrai plaisir de lecture.
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Personne ne gagne

Si Personne ne gagne était un roman, je vous dirais : bof, sans plus. Le style n'a rien d'exceptionnel, l'action est plutôt répétitive et linéaire (un vagabond vole, se fait arrêter, va en prison, est libéré, vole à nouveau, retourne en prison, s'évade, etc etc etc.)



SAUF QUE ! Ce n'est PAS un roman ! Et là, ça devient bigrement intéressant, carrément géant même ! Parce qu'un gars qui vous raconte une vie pareille (avec un certain talent de conteur quand même), ça ne se trouve pas à chaque coin de rue, d'autant plus que Jack Black a vécu au début du vingtième siècle aux Etats-Unis. L'époque dont il parle est complètement révolue, à part à Hollywood.



Et vu sous cet angle, il se passe quelque chose d'extraordinaire pendant la lecture. Comme le dit Thomas Vinau dans la préface, on redevient un gosse qui s'assied et écoute avec la bouche ouverte et les yeux comme des soucoupes. 



Alors, si gamin, vous aviez un faible pour Jessie James, les bandits de grand chemin, les voleurs de bijoux, les perceurs de coffre-fort, vous allez forcément vous immerger dans cette aventure. Vous allez vous mettre à la place de ce gamin de 15 ans, orphelin de mère, délaissé par son père et qui devient voleur, simplement par goût de l'aventure, de la liberté sans avoir conscience que voler, c'est mal. 



Personnellement, comme j'avais un intérêt moyen pour les jeux de cow boy étant petite, j'ai plutôt été marquée par l'honnêteté intellectuelle de son récit, le recul qu'il a par rapport aux événements, sa manière humble de se raconter et son combat pour l'amélioration des conditions de détention.



Merci à celle qui m'a offert ce bel objet pour Noël et je vais encore me répéter .... merci aux Editions Monsieur Toussaint Louverture pour leur magnifique et "aventureuse publication". J'adore toujours autant qu'un éditeur marque un "merci" à côté du prix et du code-barres. ça me donne envie de lui faire plaisir.
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Personne ne gagne

L'époque où le voleur était loyal et avait des valeurs (si, si). Autobiographie d'un ‘hobo' comme il ne se fait plus (écrit en 1926). Jack Black (de son vrai nom Thomas Callaghan) a parcouru les Etats-Unis et le Canada à la recherche de coffres-forts, trains et autres, passant une partie de sa vie en prison. Des détails croustillants sur le vol qui devait faire usage de manuel technique pour ceux, qui comme lui, étaient hors-la-loi. L'écriture donne l'impression d'avoir le bonhomme à côté de soi et qu'il nous confie ses aventures. Alors on est subjugué, en totale immersion sans voir le temps qui passe. Il correspond aux écrivains qui me touchent : sincère et libre, loin du marketing qui les font devenir tous pareils. En plus de nous offrir des pépites, l'objet est beau et soigné. Félicitations aux éditions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE
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Personne ne gagne

Une réédition chez Toussaint Louverture suffit généralement à me faire acheter un bouquin les yeux fermés. Le livre de Jack Black ne fait pas exception et décrit un parcours extraordinaire : le sien !



Jack Black fut un hobo, un bandit de grand chemin, un baroudeur, un taulard et un toxico mais il fut surtout l'aventurier de sa propre vie. Ici point d'évocation d'un deus ex machina, de la fatalité ou du destin pour expliquer ou excuser son parcours. Jack black aima la vie, la sienne et fit le choix de l'accepter comme elle venait et de la vivre comme il voulait. Il en accepta le prix et ne consentit jamais à brader sa liberté pour la changer.



Sans colère, sans remords ni regrets. A quoi bon puisqu'au final... personne ne gagne.

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Personne ne gagne

Férue de la Beat Generation, il m’était plus que nécessaire de lire le témoignage de Jack Black, source d’inspiration fondamentale au même titre que le fut Jack London, plus encore quant à un mode de vie d’ailleurs qu’à un style d’écriture.



Ce récit de vie, qui débute de manière on ne peut plus conventionnelle par une évocation de l’enfance et de l’adolescence de notre protagoniste (relations avec son père, les études, les premiers petits boulots…), suit très rapidement un autre versant, qui se retrouvera dans son écriture même, celui de l’émancipation et de la liberté. Devenu voleur, notamment de coffres, Jack Black parcourra les Etats-Unis en long, en large et en travers pour assouvir son désir de liberté, seul maître de son existence auquel il ne peut qu’obéir avec frénésie.



Car, en effet, celui qui se fait appeler Jack Black par ses acolytes hobos rencontrés au fil de ses cheminements, va alors nous raconter, avec beaucoup de précision, toutes ses aventures, qui le mèneront notamment à plusieurs reprises en prison, sans pour autant suivre une ligne chronologique toute tracée, mais plutôt en laissant libre cours à l’errance de ses souvenirs qui réapparaissent par associations d’idées. Braquages de coffres, rencontres en tous genres, réunions de hobos, mésaventures qui lui coûteront parfois beaucoup, mais aussi coups de chance qui vont au contraire lui permettre de se refaire – même si moins nombreux -, tout est décrit dans le moindre détail, permettant au lecteur de saisir au plus près l’existence de ces vagabonds américains par choix qui sillonnaient les Etats-Unis.



De plus, comme dans nombre de récits mémoriels, la simple évocation des faits vécus n’est qu’un préalable à la prise de conscience des tenants et aboutissants de ces faits : au fil du récit apparaissent de plus en plus souvent des remarques et commentaires de l’auteur sur ses comportements, sur ce qu’il considère, grâce à son regard rétrospectif d’homme désormais bien plus expérimenté, comme positif ou négatif. Le désir impérieux de liberté et d’émancipation laisse ainsi parfois place à des pointes de regret, regret d’avoir finalement voulu parfois faire autrement pour éviter certains coups durs. Cela le mène d’ailleurs à une réflexion somme toute intéressante, pour finir, sur les changements nécessaires à l’éducation des enfants dans une société qu’il considère comme inhumaine car aliénante.



J’ai suivi Jack Black bien volontiers dans sa vie erratique, ma lecture ne m’ayant pris que quelques soirées. Une belle découverte en somme, dans laquelle, en effet, l’on voit bien que source d’inspiration il y a eu pour la Beat Generation, notamment Kerouac, Burroughs ou Cassady.
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Personne ne gagne

Personne ne gagne est une autobiographie passionnante, une grande aventure !



J'avais lu et adoré le roman (et le film) L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, et en lisant le livre de Jack Black j'ai eu l'impression de retrouver le même univers et pour cause : Jesse James est une des idoles de Jack Black, une des raisons l'amenant à rejoindre la route. J'ai trouvé cette histoire d'autant plus fascinante que c'est la vérité. L'auteur nous conte sa vie, ses choix et malgré le fait qu'il soit un yegg (un voleur) on ne peut s'empêcher d'apprécier cet homme comme si nous étions des enfants admiratifs des grands bandits de western.



Grâce à une plume assurée, ingénieuse et fluide, je suis tout de suite rentrée dans cette lecture, oubliant mon quotidien et partant sur les chemins en quête de gloire, d'affranchissement et d'adrénaline. Il n'y a pas une explication pour justifier le choix de vie de Jack, il n'y a pas une forme de regret de cette décision, pas une seule volonté de retourner en arrière : toujours continuer et voir ce que l'existence lui réserve, un seul moteur : une émancipation face aux codes imposés par la société, une recherche de la liberté.



La grande aventure est parsemée de dangers, de crimes et de rencontres. J'ai particulièrement adoré la faculté de l'auteur à mettre en lumière chacun de ses compagnons de route, d'en faire un portrait réaliste. Il est impressionnant de voir qu'à l'époque la mort était monnaie courante, cela faisait partie de l'ensemble et il faut être prêt à voir certains nous quitter alors que l'on vient juste de faire connaissance et de les apprécier. Ce roman est donc un vibrant portrait d'une époque, d'une communauté, d'un homme, d'un criminel, d'un aventurier des temps modernes.



En définitive, j'ai adoré cette lecture et j'en profite pour saluer l'excellent travail des éditions Monsieur Toussaint Louverture pour envelopper ce très beau texte dans un magnifique écrin.


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Personne ne gagne

Après avoir adoré ‘Personne ne gagne’, j’ai voulu lire autre chose de Jack Black (de son vrai nom Thomas Callaghan). Les deux sont autobiographiques, dans deux éditions différentes. Bien sûr, en le commençant, je me suis aperçue qu’il parlait des mêmes scènes que j’ai déjà savourées. Eh bien, une fois de plus, je me suis fais prendre par l’écriture et la vie trépignante de cet amoureux de la liberté, ce hors-la-loi vagabond. 30 ans (dont 15 en prison) pour vol dans train, boutiques, maisons, bureaux de poste, fumeur d’opium. Publié en 1926 (et pas une ride !), époque où le voleur était loyal et avait des valeurs. Gros coup de cœur.



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Personne ne gagne

PERSONNE NE GAGNE de JACK BLACK

Archiviste dans un journal à San Francisco, le narrateur se souvient de son enfance, la perte de sa mère quand il a dix ans, l’hôtel où il déménage avec son père qui travaille, les bonnes sœurs bienveillantes puis le départ pour Kansas City avec son père. Il découvre Jessie James qui devient son héros, arrête l’école et commence à travailler. Il part vers l’Ouest, se fait arrêter pour vagabondage puis va rencontrer des « hobos », des SDF qui circulent dans les trains sans payer et sont souvent de petits voleurs. De ses rencontres il apprendra à voler, calmera ses angoisses en fumant de l’opium, passera une quinzaine d’années en prison et trouvera finalement sur sa route un homme qui changera sa vie.

Écrit à la première personne, ce récit autobiographique est envoûtant par sa simplicité, son style direct qui ne cherche pas à émouvoir ou à démontrer, uniquement les faits, des rencontres de toutes sortes du meilleur comme du pire. Les années passées en prison ont nourri une profonde réflexion sur l’univers carcéral et cette quête de liberté, de vie sans contrainte semble avoir inspiré des écrivains comme Burroughs ou Kerouac. Un livre témoignage écrit par un homme qui n’est pas un écrivain professionnel donc un récit non dénué de défauts dont pas mal de répétitions. Néanmoins, c’est encore une belle trouvaille de Monsieur Toussaint Louverture, que ce récit paru à l’origine au début du 20 ème siècle
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Personne ne gagne

Thomas Callagan, alias Jack Black, serait né en 1871 et mort en 1932 après une vie à bourlinguer de la Californie au Canada. Vagabond et cambrioleur à ses heures, il a eu l’occasion de découvrir de l’intérieur bien des prisons, postes de police et tribunaux de cette partie de l’Amérique du nord. Son autobiographie est éditée pour la première fois aux États-Unis en 1926. Dès 1932, elle était disponible en France, publiée par Gallimard sous le titre « Rien à faire » avec en sous-titre : Souvenirs d’un cambrioleur américain. Depuis elle a connu deux autres éditions en français : Yegg : Autoportrait d’un honorable hors-la-loi en 2007 aux éditons Les fondeurs de briques et Personne ne gagne aux éditions Monsieur Toussain Louverture en 2017. Ces deux dernières ont le même traducteur. On peut donc supposer que c’est la même traduction.



Moi qui aime les vieux livres, je me retrouve en possession d’un tirage de 2017. Mais l’honneur est sauf ! Je l’ai acheté d’occasion.



Décrivons l’objet. Déjà, le tarif : 11,50 € [1]. Certains éditeurs devraient prendre exemple. À ce prix-là vous avez entre les mains un gentil livre format poche de 480 pages d’un papier crème pas trop épais — ni trop fin. vous ne voyez pas l’autre côté au travers — et très robuste. La couverture souple est noire avec une silhouette de cerf blanche. Elle masquée par une jaquette fantaisie (qui est la couverture visible sur tous les sites de vente et les blogs de lecteurs) à dos muet orné de la même silhouette de cerf. Cette jaquette est noir et argent.



Je vais pouvoir maintenant passer au contenu.



Époustouflant ! Voilà une autobiographie qui dépote. Jack Black nous résume en 450 pages l’essentiel de sa vie d’adulte. Comment, victime d’une erreur de police initiale, il se retrouve à s’enliser dans la délinquance, enchaînant les cambriolages, les passages en prison, les rencontres plus ou moins amicales. Sa descente dans l’enfer de la surconsommation de drogues... pour oublier la médiocrité de sa vie, la dureté des prisons.



Mais heureusement pour lui, il quitte ce milieu avilissant et, faisant le point sur sa vie, arrive à la conclusion qu’il aurait mieux fait de vivre une vie normal, peut-être pas reluisante, de simple commis de bureau plutôt de n’enchaîner des séjours dans des prisons toutes plus dures les unes que les autres. Son récit se termine sur une note d’espoir : Si les prisons étaient moins dures et si les peines d’emprisonnement étaient des menaces en cas de récidives plutôt que d’être à la limite d’une peine de mort, les personnes sur la mauvaise pente seraient sans doute plus nombreuses à s’en sortir. Certains diront que, près d’un siècle après les choses n’ont pas vraiment changé. Il y a toujours autant de monde dans les prisons. Pourtant, n’oublions pas que dans le même intervalle de temps la population mondiale a été multipliée par 74. Et France par exemple, le nombre de détenus est resté à peu près stable. Ce qui donnerait plutôt raison à Jack Black.



En bref : Un récit passionnant qui se lit comme un roman. Un peu lent peut-être. Mais l’auteur n’a pas eu une vie de héros de block-buster américain. Simplement une vie de citoyen lambda que les circonstances de la vie ont envoyé dans une direction plus qu’une autre.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Personne ne gagne

Je suis étonnée de constater que ce roman suscite si peu d'intérêt chez les lecteurs de Babelio (86 à ce jour). Pourtant ce récit autobiographique d'un bandit de grand chemin du début du XXe siècle en Amérique est captivant en plus d'être formidablement bien écrit.

Jack Black est né en 1871. Orphelin de mère et délaissé par son père, il va, dès sa sortie de pensionnat, errer sur les routes parmi les "hobos", partager leur quotidien fait de petites rapines, de beuveries, mais surtout de solidarité.

De fil en aiguille, il va devenir un "yegg", c'est-à-dire un perceur de coffre "professionnel". Mais cette activité va l'emmener bien souvent dans les divers pénitenciers du pays, riches eux aussi de rencontres en tout genre.

C'est un panorama du tournant du siècle en Amérique que nous raconte en filigrane Jack Black: la ruée vers l'or, les saloons, la corruption, l'évolution de la prise en charge des détenus, etc. L'auteur a toujours choisi de vivre en marge de la société dans son idéal de vivre libre, et on se prend réellement d'affection pour lui parce qu'il ne triche pas avec le lecteur.

Bref, je n'hésiterais pas à dire que, pour moi, c'est l'un des meilleurs romans américains à lire en ce moment!

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Personne ne gagne

Thomas Gallaghan (1871-1932) alias Jack Black raconte « le sourire au lèvre », sa vie de bandit de grand chemin, d'errance dans les bas-fonds, de Yegg « Ce voleur dont on ne sait rien. Silencieux, méfiant, dissimulé ; un voyager sans attache, « un travailleur » de la nuit qui fuit la lumière, s'éloigne rarement des siens et reste sous la surface. », une vie à la Jesse James.



On le découvre gamin, déjà avide d'aventures et de voyage. On suit son long et consciencieux apprentissage.

Il tracera ensuite sa route au gré de tous les crimes possibles et imaginables contre la propriété privée, une route le long de laquelle Jack Blake écrit n'avoir eu que rarement l'occasion de boire du bon vin, écrit-il.



Jack Blake est un "bon voleur", faisant partie du cercle des gens bien, un voleur aux bonnes manières et un très grand conteur.

Il nous raconte ses aventures avec une telle passion, une telle fougue, avec un langage simple et sincère, qu'il ne nous faut pas grand chose pour sauter dans le train en marche et devenir à notre tour un véritable Yegg à ses côtés !

Passionnant.

Un chapitre de l'histoire des Etats-Unis qui aujourd'hui a disparu à tout jamais.

Une belle description des conditions carcérales de l'époque et une intéressante réflexion sur l'importance de l'éducation.

Lao Tseu, un contemporain de Confucius, a écrit : « Gouverne ton royaume comme tu ferais cuire un poisson », pour nous recommander la modération en toute chose. « Plus les lois sont sévères, plus il y a de criminels. »



« Les honnêtes gens prennent le problème à l'envers. S'ils s’intéressaient plus à l’éducation des enfants, ils se désintéresseraient vite de la chaise électrique. Ils ne voient que les crimes et jamais les raisons qui poussent les criminels à agir ; ils ne voient que ce qu'ils sont devenus et jamais ce qui a fait d'eux ce qu'ils sont. »



« J'imagine que les actes d'un homme sont le fruit de ses pensées, et que ses pensées sont le produit de son environnement et des conditions dans lesquelles on l'oblige à vivre. Mettez un jeune homme de l'âge que j'avais dans une prison telle qu'elles étaient à l'époque, et je vous garantis qu'il deviendra un criminel aussi vrai que la nuit suit le jour ou que le jour suit la nuit. »
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Personne ne gagne

Jack Black a grandi aux Etats-Unis dans le Missouri. Orphelin de mère, délaissé par son père, il se laisse gagner par ses rêves de liberté et une vie d’aventure aux côtés d’autres vagabonds, et de fil en aiguille, de petites arnaques en vol de diamants, finira par devenir un cambrioleur de haute volée. Des passages répétés en prison en plus d’une addiction à l’opium finiront par mettre un terme à cette carrière, avant qu’il ne décide de la raconter dans « Personne ne gagne ».



Ce qui frappe d’emblée et peut paraître contradictoire avec sa « vocation », c’est la droiture du personnage : Jack Black était certes un gangster, mais il ne travaillait pas de n’importe quelle façon ni avec n’importe qui : pour être bandit on n’en est pas moins loyal, et toute son existence il prendra soin de n’entraîner personne avec lui dans les embrouilles. Ensuite c’est cette écriture : précise, fluide et érudite, elle raconte sans s’appesantir (des mois de planque peuvent passer en trois mots comme l’humiliation ressentie après des coups de fouets peut sembler fort longue – c’est là qu’on voit que l’homme n’est prisonnier d’aucune frontière, ni du temps ni de l’espace) une vie de rencontres, de voyages et de « coups » plus ou moins réussis. Il raconte son long apprentissage du mode de vie des hobos, des rôdeurs, des voleurs auprès de mentors impressionnants guidés par un code d’honneur, une hiérarchie, un vocabulaire, une solidarité tacite à laquelle il faut rajouter une grande lucidité sur le seul avenir envisageable.



Le problème étant qu’après avoir goûté à cette liberté, impossible de revenir en arrière, du côté des honnêtes gens. Globalement, on découvre un point de vue singulier et absolument fascinant : ce que Jack Black a fait et ce qu’il est devenu, il l’assume complètement sans remords ni regrets, ou presque. Il rend hommage à tous ceux qui ont fait un bout de route avec lui, et n’éprouve que peu le sentiment de vengeance.



Plus sombre est la partie du récit consacrée au temps qu’il fera dans différentes prisons (15 ans sur les 30 qu’il passera sur la route), aux mauvais traitements qu’il se verra infliger, à ces coups qui transforment un prisonnier en monstre de colère. « Blackie » finira, non sans difficultés, par devenir une personne respectable, avec semble-t-il tout de même un peu de nostalgie, pas seulement pour cette vie d’aventure mais surtout pour une certaine époque qui a bien évolué : ainsi exhorte-t-il les jeunes gens tentés par l’aventure à ne pas sortir du droit chemin, puisque « personne ne gagne », d’autant que les méthodes pour pister les voleurs s’améliorent très vite, que la peine capitale et autres châtiments sensés servir d’exemple ne font selon lui qu’aggraver les choses (« la cruauté engendre la cruauté »). Autant dire que les chances de mener une vie d’aventure à la Jack Black n’appartiennent plus qu’à sa légende.
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Personne ne gagne

Merci aux éditions Monsieur Toussaint Louverture d'avoir sauvé de l'oubli cette petite pépite.

J'ai été transporté par cette chronique de l'Amérique au tournant du xxème Siècle, par les qualités narratives de ce témoignage : une aventure humaine chez les hobos, les oubliés, des gens qui ont fait le choix de vivre dans le mépris des lois.

Un livre unique, le témoignage bouleversant d'un homme qui marche sur la corde raide.

Entre roman (de par son sens du récit) et autobiographie, ce texte est aussi émouvant qu'instructif. J'en suis sorti ébourifé.

Chapeau monsieur Black, des bandits comme vous, j'en veux bien comme amis.

Et pour ne rien gâcher, le livre est un objet de toute beauté. Grammage, typographie, tout est subtil.
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Personne ne gagne

Tjrs très difficile de mettre des étoiles, de noter un livre. Comme si les lettres et les chiffres ne faisaient pas bon ménage...3ème réédition sous trois titres différents (je l avais acheté puis échangé (!!) sous le titre "Yegg")? Il me revient dans les mains sous cette superbe présentation (Toussaint Louverture est une maison d édition que j aime bcp, où les ouvrages sont aussi des objets de plaisir et de trouvailles..voir aussi Karoo par exemple). Bref, autobiographie d un "Yegg" donc, voleur perceur de coffres vagabond...une vie de dingues, prison, multiples voyages en train (dedans ou dessous), rencontres variées, villes traversées, anecdotes en tous genres...un voleur doté d une morale hors norme à mes yeux, une sorte de gentleman sans une goutte de sang sur les mains..et tout cela raconté avec une normalité qui accroche vite le lecteur (moi en tous cas). Terrible aussi l enseignement de Joe Black au "métier", via deux philosophes qui l apprennent à réfléchir, à préparer ses coups, mais aussi à assumer. Ça se lit très bien , je me suis surpris plus d une fois à espérer que ses cambriolages réussissent, tendu sans doute bien plus que lui...très attachant, très intéressant pour les moeurs de l époque, surprenant, amusant même, "personne ne gagne" est un bonbon acidulé plein de surprises et d émotions diverses.
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Personne ne gagne

Celui qui gagne, c'est Monsieur Toussaint Louverture: avec des bouquins comme celui ci, dans une jolie collection qui plus est, cette maison d'éditions me gagne moi comme nouvelle lectrice, et ça m'étonnerait que je sois la seule!

Le monde des voleurs et des perceurs de coffres continue d'intriguer les générations, les légendaires bandits de grand chemin ayant traversé les décennies. Il suffir de voir l'engouement des cinéphiles à la sortie des films tels qu'Ocean 11 ou les suivants pour s'en convaincre.

C'est sans aucun doute cette fascination du voleur non violent, qui m'a fait plonger dans le récit de ce repenti. Lui-même un as en son art, contemporain de la "grande époque" où la ruse était la qualité primordiale pour exceller, livre un roman d'aventures entre voies ferrées et prisons.



Le travail de traduction est remarquable et ajoute à l'intérêt par l'ironie et la fausse nonchalance de l'auteur. La gentillesse, le respect de leurs codes et cette sorte naïveté non feinte face au bien et au mal sont transcrites de telle façon qu'on se retrouve dans la zone grise du Bien et du Mal. Jack Black reprend d'ailleurs la plume en post face, sous forme d'explication de texte concise du comportement humain face à la criminalité.

J'ai particulièrement apprécié ce dernier chapitre, très clairvoyant: rien n'a beaucoup changé depuis.



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Personne ne gagne

Attention, pépite :



Dans "Personne ne gagne", Jack Black raconte sa vie : comment il est devenu cambrioleur, longtemps sans intention de se ranger malgré plusieurs séjours très difficiles en prison, pour devenir finalement archiviste au San Francisco call.

Mais ce n'est pas pour autant le livre d'un ancien cambrioleur devenu écrivain pour faire une carrière littéraire. C'est un livre témoignage, vrai, qui veut en réalité dénoncer les conditions vie et de détention dans les prisons.

C'est un livre vivant, servi par une écriture pleine de réalisme, d'humour et de tension - tant je me suis surprise à me ronger les ongles pendant le récit détaillé de ses cambriolages!!



"Personne ne gagne" cela veut dire pour Jack Black qu'il ne sert à rien de répondre à la violence par la violence. Que ce sont les mauvais traitements subis en prison (camisole, isolement, épreuve de l'eau...) qui créent les récidivistes, car ceux-ci sortent des pénitenciers encore plus endurcis qu'à leur entrée. D'ailleurs, il avance que "les actes d'un homme sont le fruit de ses pensées, et que ses pensées sont le produit de son environnement et des conditions dans lesquelles on l'oblige à vivre"



Pour lui, la notion de "deuxième chance dans la vie d'un homme" est capitale.

Dans son cas, c'est suite à un acte humain de la part d'un juge en sa faveur -venant à un moment de sa vie où il n'attendait plus rien de ses semblables- qu'il choisit d'entrer dans le droit chemin en cherchant un travail et menant une vie "normale".



En lisant ce livre, on vibre au cœur du 19 ème siècle, au moment de la ruée vers l'or, des coups faciles et des emprisonnements arbitraires. Ceux-ci engendrèrent quantité de criminels puisque le credo consistait à dire "Rien de tel qu'un nœud coulant pour faire respecter la loi". Or, il est clairement démontré ici , grâce à Jack Black, qu'au jeu de la violence, personne ne gagne!



A noter, enfin, une très belle préface de l'excellent Thomas Vinau, qui met l'eau à la bouche.

A lire sans aucune hésitation.
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Personne ne gagne

Qu'est-ce donc que ce livre ?

Une leçon d'histoire ? Un roman ? Une autobiographie ?



En tout cas j'ai trouvé que cela se lisait tout seul...

J'ai appris des choses sur cette époque (toute fin du 19e, début du 20e siècle), j'ai eu droit à une autre vision des voleurs, cambrioleurs et vagabonds voire même à des distinctions (entre ceux qui restent dignent, qui gardent leur honneur en ayant des principes sur qui/comment voler et ceux qui perdent toute humanité aux yeux des autres voleurs).



J'ai trouvé la plume de ce hors-la-loi repenti très agréable et j'ai aimé suivre son chemin de pensée et ses réflexions sur son "métier".



Agréable et instructif !
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Personne ne gagne

Jack Black nous permet, à travers le récit de sa vie, de prendre conscience de qui peut se cacher derrière un vagabond : une manière parfaite de déconstruire les idées reçues et généralisées. Ici, pas de truand sanguinaire qui veut s’en prendre à tous, sans peur et sans pitié. C’est un homme profondément empathique que l’on rencontre, un homme qui a envie d’aventure et de découvrir le monde autrement qu’avec une vie bien rangée.



On se laisse emporter par sa vie remplie de rencontres incroyables, bonnes (et mauvaises).



Mais c’est aussi un livre qui dénonce, à sa manière, les dérives des systèmes policier/judiciaire et carcéral de l’époque. Certains actes sont violents et l’on peut se demander comment ces actes ont pu avoir lieu en toute tranquillité.

Tout n’est pas noir bien sûr, et, je dirais même que les rencontres faites en prison sont probablement celles qui m’ont le plus marquées. Il est d’ailleurs important de souligner à quel point l'entraide et la bienveillance sont deux sentiments qui prévalent dans tout le récit. C’est peut-être ce qui m’a le plus dérouté : je m’attendais à voir le récit des aventures d’un vagabond solitaire mais il s’avère qu’il ne passe que peu de temps seul.



En bref, j’ai passé un très bon moment et j’ai encore mis une tonne de post-it tant certains passages m’ont marqués. Un très beau choix de texte pour la collection Grands animaux.


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Personne ne gagne

Ah, ce bouquin fait partie des ces petites trouvailles étonnantes vers lesquelles on revient toujours. Imaginez : l'autobiographie d'une cambrioleur professionnel de l'avant 1914, toxicomane, qui a passé des décennies derrière les barreaux et qui a pris la plume soi-disant pour s'amender et pour remercier ses juges de lui avoir donné une dernière chance. Son propos est donc de convaincre ceux qui seraient tentés par le crime de rester dans le droit chemin (d'où le titre original "You Can't Win").

Néanmoins, cette autobiographie est beaucoup moins moralisatrice qu'elle n'y paraît. D'une part, lauteur donne des renseignements très précieux sur les moyens de voler sans se faire prendre et, dans l'ensemble, ce livre est un documentaire inestimable sur la pègre de l'avant-guerre. D'autre part, il souligne à plusieurs reprises que s'il a rompu avec le crime et l'opium, ce n'est pas grâce au système judiciaire, mais bien en dépit des affres carcéraux qui n'ont pas réussi à le briser : le "You Can't Win" s'adresse également aux juges auxquels était dédié ce livre. L'aveu se transforme en réquisitoire.

Enfin, il ne faudrait pas réduire cette oeuvre à sa seule valeur documentaire : le syle, la narration et la construction sont admirables en bien des points. Entre autres choses, le jeu sur la narration à la première personne qui connaît un splendide retournement, digne des expérimentations du Nouveau Roman - avec 50 ans d'avance. Rien d'étonnant à ce que ce livre fût une référence majeure de William Burrough pour "Junky".
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