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3.67/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Bâle , le 25/05/1818
Mort(e) à : Bâle , le 08/08/1897
Biographie :

Jacob Burckhardt est un historien, historien de l'art, philosophe de l'histoire et de la culture et historiographe suisse.

Il est renommé pour avoir abordé l'histoire de l'art d'une manière savante. Il est considéré comme un spécialiste de la Renaissance, étant l'auteur de "La Civilisation de la Renaissance en Italie", un ouvrage publié en 1860 qui fit autorité en son temps.

Il fait ses études primaires et secondaires à Bâle, puis étudie la philologie, l'histoire ancienne, la théologie, l'histoire de l'art et l'histoire à partir de 1836, toujours dans la même ville, à Neuchâtel (Collège latin), à Berlin et à Bonn.

À l'université de Berlin, il suit, de 1839 à 1843, l'enseignement de Carl Ritter en géographie, de Leopold von Ranke, de Johann Gustav Droysen en histoire et de Franz Kugler en histoire de l'art. À l'université de Bonn, en 1841, il est l'élève et l'ami du théologien et historien de l'art Gottfried Kinkel, qui le met en relation avec le mouvement littéraire du romantisme allemand.

En 1838, il fait un premier voyage en Italie, et publie son premier article important, "Bemerkungen über schweizerische Kathedralen". En 1843, il séjourne à Paris, où il entreprend un travail sur Charles Martel suggéré par Ranke. Il obtient un doctorat ès lettres et son habilitation à Bâle. Il rédige, de 1843 à 1846, des articles d'histoire de l'art pour le dictionnaire Brockhaus.

De 1844 à 1845, il est rédacteur de la Basler Zeitung. En 1846 et 1847, il est collaborateur à Berlin d'ouvrages sur l'histoire de l'art. Il est, de 1848 à 1852, maître au gymnase de Bâle.
Parmi les nombreux voyages qu'il a faits durant sa vie, son séjour en Italie de 1853 à 1854 a une influence particulièrement importante sur ses idées.

De 1858 à 1883, il reprend son poste de maître au gymnase de Bâle. De 1855 à 1858, il est professeur d'archéologie à l'école polytechnique fédérale de Zurich. Il est enfin, de 1858 à 1886, professeur ordinaire d'histoire, puis d'histoire de l'art (jusqu'en 1893) à l'université de Bâle.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
En effet, ce n’étaient pas seulement des condamnés qui s’étaient expatriés ; des milliers d’individus avaient abandonné volontairement le sol natal, parce que la situation politique ou économique était devenue intolérable. Les Florentins qui avaient émigré à Ferrare, les Lucquois qui étaient allés s’établir à Venise, etc., formaient des colonies entières.
Le cosmopolitisme qui se développe chez les exilés les plus heureusement doués est un des degrés les plus élevés de l'individualisme. Comme nous l’avons dit plus haut, Dante trouve une nouvelle patrie dans la langue et dans la culture intellectuelle de l’Italie ; il va même plus loin quand il dit : "Ma patrie est le monde en général !" — Et quand on voulut lui permettre, à des conditions humiliantes, de revenir à Florence, il répondit : "Ne puis-je pas contempler partout la lumière du soleil et des astres ? Ne puis-je pas méditer partout sur les plus grandes vérités, sans pour cela paraître devant le peuple et devant la ville comme un homme obscur et même couvert d’ignominie ? Je ne manquerai même pas de pain !" C’est avec un noble orgueil que les artistes se vantent d’être libres de toute entrave locale. "Il n’y a que celui qui a tout appris, dit Ghiberti, qui ne soit un étranger nulle part ; même sans fortune, même sans amis, il est citoyen de toutes les villes ; il peut affronter et dédaigner toutes les vicissitudes du sort." Un humaniste réfugié à l‘étranger dit de même : "Il fait bon vivre partout où un homme instruit établit sa demeure."
("L'état italien et l'individu")
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Le pape Nicolas V, le Pogge, Giannozzo Mannetti, Niccolo Niccoli et d’autres savants célèbres étaient eux-mêmes des calligraphes distingués et n’admettaient que les belles copies. Le reste du travail, même à défaut de vignettes, était extrêmement élégant, comme on le voit particulièrement par les catalogues de la Bibliothèque Laurentienne avec leurs gracieux entrelacs. Quand on copiait pour de grands seigneurs, on n’employait jamais que le parchemin ; à la Bibliothèque Vaticane et dans celle d’Urbin, les reliures étaient uniformément en velours cramoisi avec ferrements d’argent. Étant donné le respect qu’on professait pour le contenu des livres et qu’on voulait montrer aux yeux par le soin matériel qu’on apportait à leur confection, il est facile de comprendre que l’apparition de livres imprimés n’ait pas eu de succès d’abord. Les émissaires du cardinal Bessarion rirent en voyant chez Constantin Lascaris le premier livre imprimé, et se moquèrent de cette invention "qui était née chez les barbares, dans une ville d’Allemagne" ; Frédéric d’Urbin "aurait rougi" de posséder un livre imprimé.
Quant aux malheureux copistes - je ne parle pas de ceux qui gagnaient leur vie à ce métier, mais de ceux qui, pour avoir un livre, étaient obligés de le copier - ils saluèrent avec enthousiasme l’invention allemande, malgré les dissertations et les poèmes qu’on fit en leur honneur, malgré les voix qui les encourageaient à continuer leurs nobles travaux.
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À la rigueur, on pourrait passer ce pontificat sous silence dans un livre qui traite des formes de la culture italienne, car les Borgia sont aussi peu Italiens que la maison régnante de Naples. Alexandre s’adresse en espagnol à son fils César, même quand il lui parle en public ; lors de la réception qu’on lui fit à Ferrare, Lucrèce portait le costume espagnol, et ce furent des bouffons espagnols qui la saluèrent de leurs chants ; les serviteurs de confiance de la maison sont tous Espagnols ; de même les soldats les plus décriés de l’armée que conduisait César dans la guerre de 1500 ; son bourreau, don Micheletto, ainsi que son empoisonneur en titre, Sébastien Pinson, semblent avoir été des Espagnols. Entre autres exploits, César abat un jour, dans une cour fermée comme une arène, six taureaux indomptés, suivant toutes les règles de l’art cher aux Espagnols. Quant à la corruption, que cette famille a portée à son apogée, elle l’avait trouvée déjà très-développée à Rome.

("L'état au point de vue du mécanisme")
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L'Histoire est d'ailleurs de toutes les sciences la moins scientifique, mais elle nous transmet beaucoup de choses dignes d'être connues. La définition rigoureuses des concepts appartient à la logique et ne saurait être appliquée à une réalité mouvante où tout est en transition ou à l'état de mélange.
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Notre profond et ridicule égocentrisme tient pour heureux les âges qui ont quelques ressemblances avec notre propre mode de vie; nous louons les forces et les hommes du passé sur les actions desquels semblent fondés notre existence actuelle et notre bien-être relatif. Comme si le monde et l'histoire universelle n'existaient que pour nous! Chacun s'imagine que son époque est l'accomplissement de toutes les précédentes, alors qu'elle ne forme qu'une des mille vagues qui se succèdent dans le temps.
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Ainsi la France a gardé l'égalité, alors que la Révolution s'imaginait naïvement avoir donné également aux hommes la liberté; elle s'était même prise pour la liberté en personne, elle qui était aussi dépourvue d'élémentaire indépendance qu'un incendie de forêt! Le résultat final semble étonnamment maigre à qui le compare aux nobles efforts et aux passions qui se sont donné libre cours pendant la crise. Mais plus la crise a été grande, plus il faut attendre longtemps pour pouvoir embrasser dans leur ensemble ses véritables résultats, ou plutôt ses résultats relativement vrais. Alors seulement, il sera possible de distinguer le prétendu bon et mauvais côté des événements, c'est à dire ce qui semble désirable ou non à chacun de ceux qui les observe aux différentes époques, car l'on arrivera jamais à s'entendre là-dessus.
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Une crise qui éclate pour un motif quelconque profite de la poussée générale déclenchée par de nombreuses autres causes; aucun des témoins n'est capable de discerner quelle sera la force qui l'emportera pour finir. Les individus et les foules rendent d'ailleurs le passé immédiat responsable de tout ce qui leur pèse, alors que la plupart du temps, seule l'imperfection humaine est cause de ces difficultés. Il suffirait, pour s'en convaincre, de considérer la misère de l'existence terrestres et la parcimonie de la nature dans son économie hors de la vie des hommes; mais l'on s'imagine communément que l'histoire se comporte d'une autre manière que la nature.
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Le sens du gain, principale force de la civilisation actuelle, nécessite un Etat universel, ne serait-ce que dans l'intérêt du commerce; mais le particularisme des différents peuples et leur sentiments de puissance y forment un grand obstacle. Et au milieu de tout cela, des plaintes s'élèvent de temps à autre et l'on entend solliciter la décentralisation, le self-government, des simplifications à l'américaine, etc.
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Les fêtes
Si nous rattachons l'étude des fêtes à celle de la vie sociale, ce n'est pas par caprice d'auteur. L'art et la magnificence que l'Italie de la Renaissance déploie dans les fêtes qu'elle donne, n'ont pu se produire que grâce à la vie en commun de toutes les classes, qui d'ailleurs forme aussi la base de la société italienne.
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A côté de la peinture des individus se forme aussi l'art de juger et de peindre des populations entières. Pendant le moyen âge on avait vu dans tout l'Occident des villes, des races et des peuples se poursuivre réciproquement de moquerie et de plaisanteries qui renfermaient généralement un grain de vérité caché sous une forte dose d'exagération. Mais ce sont les Italiens qui de tout temps se sont distingués par leur talent à saisir les différences qui, sous le rapport intellectuel, existaient entre leurs villes et leurs provinces; leur patriotisme local, qui était aussi grand ou plus grand que chez n'importe quel peuple du moyen âge, a eu de bonne heure un côté littéraire; de bonne heure aussi il s'est rattaché à l'idée de la gloire; la topographie nait comme un parallèle de la biographie.
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