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Critiques de Jacob Ross (23)
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Black Rain Falling

Dernier roman de Jacob Ross, nous nous retrouvons à la Grenade avec un policier... pas très conventionnel et dont la partenaire risque de se faire virer de la police ! En plus des problèmes personnels à la pelle, un homme est retrouvé mort avec une cravate colombienne.

Le livre nous offre une plongée sans filtre dans la société grenadine, avec sa beauté et ses problèmes, loin des clichés des fictions américaines. L'enquête est prenante et on s'attache aux personnages. La difficulté vient de l'écriture qui reprend l'anglais local qui parfois ressemble à peine à de l'anglais.
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Lire les morts

Les Caraïbes, les îles jolies, le bleu de la mer, le soleil .... et tant d'horreurs .



Grenade n'échappe pas à son passé colonial, pas plus qu' au racisme et encore moins à la violence .



Digson, un homme jeune, se trouve embauché par un flic hors norme Chilman. Digson est intelligent, a de bonnes qualités de flics . Il forme avec Chilman et quelques autres une bonne équipe. Chilman vieillit et sachant qu'il va devoir quitter son poste il envoie deux de ses protégés Digson et Malan se former à l'étranger.A leur retour ils se retrouvent avec l'enquête inachevée de Chilman et une coéquipière peu banale.



L'enquête se tient et vaut comme souvent dans les polars pour ce qui est autour et autour ce n'est pas bien beau !



Ce n'est pas la richesse mais on ne perçoit pas de grande pauvreté par contre la violence est envahissante. Celle des hommes sur les femmes est le fil conducteur du roman et quand je dis femmes, il serait bon de préciser jeunes filles. Violées, frappées, trompées, asservies rien ne leur est épargné et cela ne semble pas gêner la plupart des hommes , machos de pacotilles, incapables de prendre en charge leurs responsabilités et qui se baladent le sexe en avant et le poing serré...



Et pour accompagner le tout, des églises évangélistes, des communautés au fonctionnement sectaire où comme aux USA se joue la frustration de l'interdit sur le dos des femmes encore et toujours.



Ce n'est pas un roman tendre et mou c'est du bon roman noir seule la fin est un peu en-dessous .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Lire les morts

A Camaho, une petite île des Caraïbes, Michael Digson survit tant bien que mal dans la cabane héritée de sa grand-mère, qu'il rafistole à chaque coup de vent.



Un jour, en ville, il porte assistance à la victime d'une agression et accepte d'identifier les agresseurs à la demande de la police. Son attitude surprend Chilman, un vieux flic anticonformiste qui envisage de créer une section criminelle avec des profils atypiques. 



Au départ réticent, Michael accepte et se révèle un très bon élément, surtout pour lire les morts ! Apprendre des cadavres, y repérer les traces de coups et deviner ce qui les a causés. C'est un si bon élément qu'il est envoyé un an en Angleterre pour parfaire ses connaissances en médecine légale ! 



Au retour, entre deux affaires de cœur compliquées il se consacrera à ce cold-case qui hate Chilman depuis plusieurs années : un jeune homme disparu...



Chut ! je ne dévoilerai rein de la suite ... 



J'ai beaucoup apprécié ce roman à la langue riche, innovante et même un peu ensrocelante, qui sait faire ressentir la chaleur du soleil, la touffeur de la jungle, et ces différences si marquées entre les classes sociales, vestiges de la colonisation britannique.



Roman gagné dans le cadre de l'opération Masse critique Mauvais genre de Babelio, que je remercie, tout comme les éditions Sonatine qui m'ont fait parvenir cet ouvrage ! 



Une belle découverte, et un item supplémentaire coché dans le challenge globe - trotter, l'auteur étant originaire de la Grenade.



  
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Lire les morts

Lu il y a un moment déjà, et avec un réel plaisir, qui ne s'est pas effacé près de dix mois après. Déjà, il y a l'éditeur, Sonatine, dont les livres sont très beaux, très agréables à lire (il faut le dire) et qui a publié (ou exhumé) d'excellents auteurs, Gillian Flynn, Robert Goddard, Tim Willocks, Hilary Mantel ou Mikal Gilmore entre autres - une Super Ligue n'est-ce pas.



Jacob Ross mérite-t-il d'y figurer ? Il n'en est pas loin, il frappe à la porte.



"Lire les morts" offre un univers : nous sommes aux Caraïbes, une île qui crève d'être pauvre mais sous le soleil (dont Kant disait qu'avec le rire et l'espoir il atténue les duretés de la vie), une île d'extrêmes, de superstition et de violence, de pauvreté et de débrouillardise. Cette île, qui s'appelle Camaho dans le livre (Jacob Ross est natif de Grenade), est la vraie héroïne du roman, qui lui apporte ses couleurs, son rythme, sa langue, son extraordinaire richesse, sa merveilleuse singularité (on a envie de s'y rendre, d'être cerné par la mer, de prolonger ou retrouver l'été tropical).



L'autre héros, le vrai, Michael Digson devient flic malgré lui : c'est un très jeune flic, un flic novice. Il a un don, celui de décrypter comme personne les scènes de crimes (il "lit les morts"), et une obsession, celle de retrouver l'assassin de sa mère. Coaché par son mentor Chilman, drôle de flic lui aussi, étrange et attachant, le voilà aux prises avec des affaires chaudes et froides, qu'il traite à sa manière, entre désinvolture et colère, application et détachement.



L'autre particularité de ce livre est sa langue, entre poésie et créole (Jacob Ross est les deux), qui fait sa profonde originalité et donne des pages superbes, inédites dans ce genre, comme suspendues. Seul bémol : parfois il y a de petites chutes de tension, qui ne durent jamais longtemps mais qui auraient pu être "coupées au montage".



Lire les morts, et lire Lire les morts.
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Lire les morts

Quelle belle découverte. Un roman que je ne saurais qualifier tant il se démarque de ce que j'ai pu lire auparavant. Déjà, nous sommes dans les Caraïbes, sur une petite île, Camaho. Alors, il y a la mer, la chaleur, le vent, la pluie, les arbres fruitiers, les collines, les routes défoncées, les chemins de terre, les baies, la violence et le silence. Puis , la ville et sa faune. Car dans Lire les morts, les personnages sont atypiques vraiment et attachants. Un commandant de police à la veille de la retraite mais obsédé par une affaire non résolue; sa jeune recrue, Digger, qui revient d'une année de formation en Angleterre pour justement apprendre à lire les morts et les scènes de crime et un autre assistant, Malan, formé spécialement pour les armes à feu et Mlle Stanislaus, la dernière arrivée avec ses vêtements fleuris et colorés et ses broches en papillons. Donc, je suis séduite. Et parlons donc de cette langue aux accents marqués, une langue étirée, on dirait presque alanguie et, de ce pas, saluons le travail de traduction qui a respecté la particularité de la langue . On sent bien la différence.

Dans ce récit, on entre vite dans le vif. Pas de digressions inutiles. Juste ce qu'il faut d'explications pour ne pas nous perdre. Et même si les thèmes sont archi communs - disparitions, violence domestique, abus de pouvoir, contraintes et sévices - la façon de nous en parler est inhabituelle, le type de raisonnement très particulier.

Un roman à lire, un auteur à découvrir , un récit authentique. Un excellent moment de lecture.
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Lire les morts

Très Très bon livre, l'histoire nous transporte bien dans les îles (Caraïbe). L'intrigue policière traduit bien la vie des gens qui y habitent dans leurs mœurs (maitresse, enfant illégitime) , la religion (la pouvoir d'un prêtre sur congrégation et ses relations avec les autorités) et le parcours du personnage principale "Digger" dans son travaille d’enquêteur "l'affaire Nathan&Bello", ses amours 'Lucie" et sa relation particulière avec "Schielmann" son recruteur,"Mlle Stanislos" sa coéquipière (elle le devient au cours de l'histoire),ses partenaires "Mala","Pete". J.R. nous décrit bien l'atmosphère qu'habite chaque lieu et décrit la vie quotidienne de ses habitants (pas toujours facile!!)

Je ne le conseille pas en audiobook, le narrateur prend l'accent de ses habitants (il essaye!!), cela rend la compréhension un peu confuse surtout dans les dialogues Attend la suite de l'enquêteur Michael Dickson!!
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Lire les morts

Bonsoir, bon que vous dire, que des les 1eres pages je savais que cette lecture allait être difficile et elle l'a été. J'ai eu du mal à adhérer à l'histoire (recruter de voyous pour entrer dans la police,devenir enqueteur c'est cela oui) , aux personnages bref j'ai persiste à lire et finir ce LIRE LES MORTS,mais pour être honnête j'ai perdu mon temps. Bien sur cet avis n'est que personnel.
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Lire les morts

Digson est un écorché vif. Dans la petite ile de Camaho, Caraïbes, il cherche à comprendre ce qui est arrivé à sa mère lors d'une émeute en 1999. Le sort lui fait rencontrer Chilman , policier atypique qui veut de suite l'embaucher .



Roman atypique . De part sa localisation dans les Caraïbes, l'auteur vient de Grenade, le cadre est sensiblement différent des standards. On cotoie les autochtones, soumis à la force des églises évangélistes mais également à l'omnipotence des hommes, qui semblent autoriser à disposer du corps , et de la vie , des femmes . Tout cela au milieu des bars à rhum, des plages de sable fin et des vendeurs de noix de coco.



Ensuite, l’énigme policière, ou plutôt les énigmes , n'est pas consensuelle et m'a parfois un peu perdu.Certes , les passages en créole sont facilement intégrables , mais la trame m'a semblé un peu confuse , en tous les cas pour mon niveau de lecture.

Et puis , comme dans certains romans , le coupable sort un peu du chapeau même si l'on a vu pire.



Une lecture exotique , pas forcément inoubliable cependant.
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Lire les morts

J'ai essayé, mais pas moyen : je n'arrive pas à entrer dans l'histoire, à m'attacher aux personnages.

La temporalité de l'histoire me déplait, je trouve le récit trop haché.

La langue de récit est belle, mais je ne comprends pas le parti-pris d'avoir transformé la langue orale, censée reproduire le créole. Ca ne sert à rien puisque tout le monde parle créole ! Encore, si on avait un personnage parlant un anglais pur, et un autre le créole, on aurait bien vu la différence. Mais là, je ne vois pas l'intérêt.

Bref, j'ai laissé tomber ma lecture à la moitié. Dommage...
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Lire les morts

J'ai eu du mal à rentrer dans le récit pour tout dire. Beaucoup de personnages et je l'ai trouvé confus. Mais à partir du premier tiers, j'ai été emballée ! Un polar qui n'en a pas l'air, qui nous emmène en voyage sur cette petite île, tout en menant son enquête. J'ai quand même trouvé que certains personnages notamment féminins (Lonnie ou dessie) auraient mérité un traitement plus important. Mais dans sa globalité, une lecture très plaisante !
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Lire les morts

En portant assistance à une victime d'agression, Michael Digson est découvert et finalement enrôlé par Chilman, un vieux flic anticonformiste qui veut créer une brigade criminelle. Michael accepte et devient un excellent élément pour lire les morts!

Nous avons une belle description de l'ile de Camaho (Grenade!), de sa beauté mais aussi de son chaos, de la précarité et de la misère. On sent également les parfums, la chaleur et la présence de l'océan.

L'intrigue du roman mise sur les violences subies par les femmes, sur l'influence de certaines églises à la limite de la secte et sur un vieux cold case cher à Chilman.

Vous allez pas vous ennuyer …..

Dans ses dialogues l'auteur passe rapidement de l'anglais courant au créole, ce qui ajoute beaucoup de musicalité.

Un roman atypique et étonnant. Bonne lecture.
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Lire les morts

Quand une petite frappe devient enquêteur grâce à l'oeil instinctif d'un policier & d'un savoir-faire évident pour lire les os d'un cadavre, Lire les Morts devient un polar inévitable. Car le héros se voit grandir au fil des pages, les relations professionnelles & personnelles évoluent à un rythme soutenu. Avec des dialogues créoles savoureux, le comportement des protagonistes sonne vrai. La raison? On n'est pas dans un énième thriller nordique ou domestique qui parsèment les rayons des librairies. Bienvenue aux Caraïbes, où l'auteur travaille son ambiance, chaque personnage, dont le destin étonne à chaque chapitre. Rien n'est cousu de fil blanc, la lecture surprend, grâce à ses héros, au passé trouble, aux amours difficiles. Quand Jacob Ross critique les gouvernements et les autorités, nos héros du roman semblent s'en ficher, la vie continue et on accepte docilement. Viols en série, domination de l'homme sur la femme, enfants illégitimes, Lire les morts abreuvent le lecteur d'une ribambelle de maux de l'humanité. Mais le talent du conteur est tel que l'on bascule avec lui dans cet océan de soleil & de morts. Jacob Ross nous entraîne dans un Cold Case impossible à résoudre mais impossible à lâcher. Il aurait pu user de la facilité. Au contraire, il repousse les limites du polar classique. Bravo
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Lire les morts

Voici un polar que j’avais repéré dès sa sortie, à cette époque magique où je renouais peu à peu avec le plaisir de lire après une « pause » de plusieurs années… Cependant, il s’est très vite retrouvé enfoui quelque part dans ma PAL virtuelle (merci mon tsundoku !), d’où je le ressortais quelquefois pour le contempler quelques instants sur l'écran de ma liseuse, avant de systématiquement choisir un quelconque autre "concurrent". Il aura fallu un double challenge géographique (l’un sur Livraddict, l’autre sur Babelio) pour que je me décide enfin à lire ce polar aux accents d’ovni, qui nous transplante avec virtuosité dans les Caraïbes.



C’est tout à la fois un roman noir et étrangement lumineux, une histoire sombre mais empreinte d’une certaine légèreté. C’est le drame de ces îles caribéennes plus ou moins abandonnées depuis qu’elles ne représentent plus d’intérêt économique pour l’Occident, se refermant sur elles-mêmes et dans leurs pires travers : domination de l’homme sur la femme, violences domestiques diverses et variées au quotidien, embrigadement dans des Églises aux noms farfelus mais qui assurent une véritable mainmise sur leurs membres (à nouveau : sur les femmes en particulier) d’une façon qui n’est pas sans rappeler les sectes, trafics de drogue avec les îles voisines qui donnent ainsi une espèce de « légitimité » à cette île autrement insignifiante ; mais c’est aussi le soleil omniprésent (à part quelques tempêtes et autres pluies ravageuses mais qui ne font jamais que passer), la mer que l'on entend chanter, les marchés où l’on aurait l’impression de sentir les odeurs des fruits multicolores et des épices, de voir les montagnes de légumes qu’on aurait envie de préparer, des poissons grillés à grignoter sur place pour presque rien (et qui mettent réellement l’eau à la bouche !), et les marchand.e.s qui s’interpellent, rient et papotent ou abordent le client (qu’elles connaissent depuis toujours) avec verve ou sévérité. C’est toute une ambiance qui ne se dément jamais, et qui imprègne le roman à travers toutes les pages, au détour d’un chemin, d’une plus ou moins longue description, d’un détail de la vie courante qui saisit tout à coup.



Cette imprégnation est renforcée par un choix éditorial que j’admire : il semble que l’auteur a choisi, dans sa langue originale anglaise de Grenade, d’écrire la narration (à la 1re personne du singulier cela dit) dans un langage courant tout à fait correct, parfois même à la limite du soutenu, tandis que tous les dialogues sans exception se déroulent dans le créole anglophone de son île d’origine. Et voilà : Sonatine (qui est de plus en plus reconnu pour la qualité de ses parutions, semble-t-il) a pris l’option de « rendre » cet esprit en traduction française, dans une narration sans souci d’une part, et dans une retranscription artificielle voulue pour les dialogues, d’autre part, grâce à des aménagement linguistiques réalisés en accord avec l’auteur, disent-ils, agrément d’un mélange de créoles caribéens - et tout cela est annoncé dès le début du livre dans une très appréciable « note de l’éditeur ».

Certes, le résultat s’éloigne de ce français courant auquel on est habitué, dès lors ça peut parfois sembler ardu à lire, pourtant ça reste parfaitement intelligible pour le lecteur francophone, ça chante en effet et ça ajoute incontestablement à cette « couleur locale » magnifiquement défendue par l’auteur : je dis bravo !



Ainsi, on rencontre le jeune Michael Digson, appelé Digger, fils illégitime du (puissant) préfet de police, qui a refusé de lui payer des frais d’université, contraignant le jeune homme à vivoter de petits boulots sans avenir. En début de roman, il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment : témoin impuissant du passage à tabac d’un jeune écolier, il se fait appréhender par la police, alors qu’il cherchait à venir en aide à la victime. C’est ainsi qu’il est repéré par le vieux commissaire local, Chilman, à la limite de la retraite, qui s’est mis en tête de créer une unité de police composée de talents atypiques. Digger ne veut d’abord pas en entendre parler, mais entre son besoin d’argent (notamment pour reconstruire la maison qu’il habite, héritée de sa grand-mère maternelle) et son souhait de découvrir la vérité sur la disparition de sa mère lors d’événements durs des années plus tôt, il finit par accepter ce recrutement inattendu.

Mais Chilman ne fait pas que lui offrir un job : il lui propose aussi une formation en forensique (qu’on aurait tort de résumer à la seule médecine légale – voir par exemple l’article ici : http://criminologie.site.koumbit.net/article/science-forensique ) pendant un an en Angleterre, lui permettant ainsi de devenir celui qui « lit les morts ».



C’est que Chilman a une obsession : un cold case qu’il veut à tout prix élucider, mais il n’a pas pu arriver au bout de ses investigations, se heurtant encore et toujours à une impasse, au cours de sa carrière qui se termine désormais. On peut dire qu’il « se sert » réellement de Digger, mais on sent aussi qu'il apprécie ce jeune homme qu'il a vu "grandir" en tant que policier et homme intègre. Il lui adjoint alors une jeune femme lumineuse (quand je parlais de lumière !), toujours habillée de couleurs vives et imprimés joyeux, pleine de bon sens et qui ne s’en laisse pas conter : une certaine K. Stanislaus, dont on ne verra le prénom prononcé qu’une seule fois, et qui n’est par ailleurs jamais utilisé.

On l’a compris : les personnages sont très bien campés, sans jamais tomber dans le stéréotype, et participent sans aucun doute à l’ambiance de l’île, tant on sent qu’ils en font partie, et qu’ils l’aiment profondément, même s’ils reconnaissent qu’elle n’est pas aussi paradisiaque que les touristes étrangers (mentionnés çà et là) semblent heureux de croire…



Ainsi, on suit les plus ou moins grosses affaires de Digger et de son nouveau supérieur Malan (lui aussi recruté par Chilman autrefois) ; on le voit vivre ses relations compliquées avec une amie, jeune femme qu’il veut aider dans son désarroi domestique, ou avec sa petite amie qui se joue peut-être bien de lui ; on le voit dans son quotidien qui le transforme petit à petit… mais surtout, on le voit s’intéresser, et même de plus en plus à ce cold case qui ne cesse de le tarauder.

Hésitant dans ses recherches au début, mais de plus en plus convaincu de la nécessité de dévoiler la vérité, il s’entête dans ses recherches, au risque de sa nouvelle carrière et peut-être même de sa vie, remuant la boue et bien des choses en cette ville de San Andrew, et notamment (ça ne s’invente pas !) la puissante « Église baptiste spirituelle des Enfants de la Licorne », dont le révérend est un proche du ministre de la Justice…



Roman à tiroirs mais centré sur ce cold case particulier, qui lève un tas d’autres problématiques ; roman sombre et lumineux tout à la fois, disais-je plus haut, véritable chant d’amour de l’auteur pour son île ; dans une langue « aménagée » qui participe néanmoins à recréer cette ambiance tropicale caribéenne qui fait rêver sans pour autant cacher les dessous moins reluisants du quotidien ; ce livre est un enchantement, et je serai heureuse de lire la suite des aventures de Digger et K. Stanislaus, déjà publiée en anglais, et dont j’espère une traduction française prochaine !

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Lire les morts

Digger, est un jeune comme beaucoup dans cette île des Caraïbes, il erre sans emploi fixe de petits boulots en petits boulots.

Pourtant Michael «Digger » Digson était un excellent élève et il aurait pu aller à l’université, mais la vie ne lui a pas donné cette chance, sa mère a mystérieusement disparu alors qu’il n’avait que 8 ans, sa grand-mère qui l’a élevé ne lui a laissé qu’un petit lopin de terrain et une cabane de tôles, quant à son père un notable de l’île qui a refusé de le reconnaître, il n’est pas question qu’il paie quoi que ce soit pour cet enfant non désiré.

Mais le commissaire Chilman, se rend compte que ce témoin qui vient d’arriver au commissariat, après avoir assisté à une agression mortelle sur le marché de la ville, a un don.

Il va donc lui proposer d’entrer dans la police, mais si Digger refuse dans un premier temps, le manque d’argent et la perspective d’un salaire régulier vont avoir raison de ses réticences.

Mieux que ça, Chilman va envoyer Digger pendant un an dans une école de police en Angleterre pour qu’il apprenne les techniques lui permettant de « lire les morts ».

A son retour, Chilman qui a créé un vrai département de police criminelle prend sa retraite, et confie à Digger un cold-case qui le hante depuis des années : la disparition de Nathan un jeune homme sans histoires apparentes.

Mais Digger n’oublie pas qu’il a son propre cold-case : la disparition de sa mère.

Une belle enquête qui nous plonge dans tous les maux de ces petites iles des Caraïbes, entre violences faites aux femmes et aux enfants, trafics de drogue, policiers véreux, politiciens corrompus, et l’intransigeance des membres des églises évangélistes qui chez nous se verraient affublées de l’étiquette de secte.

Le tout avec des dialogues dans ce créole savoureux que l’auteur connait bien puisqu’il est lui-même natif de la Grenade.

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Lire les morts

On doit toujours faire confiance à son libraire ! Ce roman de Jacob Ross, qui ne m'interpellait pas au premier abord, arborait un joli coup de coeur, et il fait désormais partie de ma bibliothèque. Michael Digson, dit Digger, vit de petits boulots sur l'île de Camaho, et habite dans la maisonnette léguée par sa grand-mère. Témoin un jour d'une agression contre un jeune homme, il est interpellé par Chilman, un vieux policier anticonformiste. Ce dernier, voyant en lui ses qualités d'observateur, l'enrôle pratiquement de force dans la police. Réticent, il y voit finalement l'occasion de résoudre la disparition de sa mère des années auparavant.

Sa première mission, retrouver un jeune homme, Nathan, disparu trois ans auparavant. Il va devoir travailler avec Mlle K. Stanislaus, une jeune femme déléguée par Chilman.

On retrouve dans ce roman l'atmosphère antillaise, le combat des femmes face au machisme des hommes. Le langage, mâtiné de créole, ajoute à la lumière des paysages, et renforce le dépaysement. Dans cette enquête à tiroirs, Digger va devoir faire ses preuves face à son nouveau chef, et croisera son propre père.

Un très bon policier, original, qui est le premier tome d'une trilogie. Vivement le deuxième, qui n'est pas encore traduit en français.



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Lire les morts

J'ai beaucoup aimé. Une atmosphère tropicale chaleureuse mais violente qui m'a fait voyager, une très belle écriture, une trame policière solide, des personnages qui sortent du commun auxquels je me suis attaché. Je ne suis pas compétent alors je ne peux pas commenter les questions autour de la traduction et du créole, en tout cas j'ai lu une prose merveilleuse à mon goût.
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Lire les morts

Roman atypique aux multiples facettes, Lire les morts de Jacob Ross est un roman à découvrir!

Camaho, une île des Caraïbes, Michael Digson survit vaille que vaille. Le toit de la cabane léguée par sa grand-mère s'envole lors d'une tempête il se rend à l'évidence il lui faut un job... sa route l'amène au commissariat où sous la férule de Chilman il va intégrer la brigade criminelle.

Les années passent , Chilman a pris sa retraite ou presque et Missa Digger est toujours là.

Un roman à multiples facettes donc. Roman noir, roman d'atmosphère où la violence est là omniprésente, où les rapports homme-femme sont encore et toujours dominant-dominée, où la religion s'impose comme une entité incontournable et "intouchable " ou presque, où les tensions raciales et sociales sont palpables, où le pouvoir fascine et rend fou ...Une plongée en apnée qui ne peut laisser indifférent avec tout au bout ce petit rayon de soleil qui fait chaud au coeur.

Jacob Ross, poète reconnu, nous offre ici un texte de toute beauté , ses personnages sont profonds, bien cernés, leur langage pour moitié créole est admirablement traduit par Fabrice Pointeau , et puis il y a tous ces paysages, ces lumières ... du grand art.

Un très grand merci à Babelio pour l'organisation de sa masse critique mauvais genres et aux éditions Sonatine pour ce partage.
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Lire les morts

Puisque soleil brillait par son absence, en ce début du mois de mai (ou il travaille par intermittence), je me suis envolée pour les Caraïbes. Hasta luego, à moi la vie de farniente et de palace !



Raté pour le farniente et les palaces, Michael "Digger" Digson, mon hôte sur place, vit dans une petite cabane, celle de sa grand-mère, n’a pas de boulot et est un crève-la-fin. Et en plus, il va aller bosser chez les flics… Bon, on ne lui a pas trop laissé le choix.



Les Caraïbes ne nous sont pas présentées par leurs plages de sable fin ou pour leurs endroits de rêve… Dans ce polar noir, c’est bien entendu l’envers du décor qui nous est montré et nous sommes loin de la carte postale. Très très loin.



Ce n’est pas un polar conventionnel, dans le sens où l’équipe de Digger n’a pas qu’une seule enquête à boucler dans le roman, mais des tas de petites. Digger est un bon enquêteur, il comprend vite, il sait où chercher et j’ai aimé son personnage taiseux. Le monstre du Loch Ness du commissaire Chilman, c’est la disparition de Nathan, quant à celle de Digger, c’est la mort de sa mère, tuée lors d’une manifestation et dont le corps a disparu.



Ces deux affaires les hantent et nos deux hommes tenteront de les résoudre dans ce récit, tout en réglant d’autres affaires, dont une sera plus importante et qui adviendra après la moitié du récit, et ce sera à Digger de la résoudre, seul. Depuis son stage d’une année en Angleterre, il a appris à lire les morts.



Le rythme est assez lent, et pourtant, je ne me suis pas ennuyée, lisant ce polar noir tranquillement, sans me presser, le savourant, presque, notamment dans ses expressions que le traducteur, Fabrice Pointeau, a bien su rendre, utilisant pour cela des idiomes que l’on comprend de suite (un gasson, paske koumen ça va,…).



Dans cette île, tout le monde se connait, vous appartenez au groupe, mais vous pouvez vite en être exclu. Quant aux droits de la femme et MeToo, ils ont dû se noyer dans l’océan, vu qu’ils ne sont jamais arrivés.



Là-bas, les hommes frappent les femmes, leurs femmes sont leur propriété, au même titre qu’un chien et ça ne scandalise personne que des mecs aient des gosses éparpillés partout sur l’île. Semer à tous vents, ce doit être leur mantra.



C’est un polar noir dépaysant, qui prend son temps, et qui nous immerge dans une société dont nous ne connaissons rien (ou si peu), où des ministres sont proches d’un révérend (celui de L’Église baptiste spirituelle des Enfants de la Licorne), où ses personnages évitent les clichés stéréotypés et dans lequel, la résolution de certaines affaires seront à tiroir, chacun renfermant une nouvelle info, une autre résolution.



Un bon roman noir que j’ai apprécié et qui me fait ajouter une nouvelle nationalité à mon planisphère.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Lire les morts

Je sais à la première page du livre si je vais ou non adhérer à l'histoire. Mais comme si je ne veux pas peiner l'auteur, bien souvent je persévère aux pages d'après quand je vois que j'ai du mal avec cette première page ! Or ici dans cette histoire, même après 20 pages, je n'ai pas trouvé d'intérêt. C'est pourtant un style particulier très intéressant puisqu'on arrive à oraliser et entendre le style créole des îles dans les dialogues. On parvient aussi à se représenter les paysages dans les descriptions. Par contre, les personnages m'ont moins parlé, moins touché. Du coup, je ne suis pas allée plus loin.
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Lire les morts

Je n'ai que moyennement apprécié cette lecture qui avait pourtant de bons éléments : une enquête policière, la vie sur une île, la lutte contre certains traitements réservés aux femmes, mais j'ai trouvé l'ensemble assez maladroit et inabouti.



J'ai quelques difficultés à préciser plus clairement ce qui m'a gênée. En lisant les rebondissements, j'avais l'impression que certaines événements arrivaient abruptement, d'autres choses étaient un peu "faciles". Je ne me suis pas non plus attachée aux personnages qui auraient pourtant pu appeler à l'empathie vu leur passé.



Je retiendrai néanmoins le quotidien sur une petite île où tout le monde se connait, ce qui peut apporter des éléments positifs comme la solidarité de la communauté, mais également du négatif : nous pouvons rapidement être exclu de ce cercle.



Ce roman m'aura également permis, malgré tout, de découvrir un auteur originaire de Grenade et de continuer aisni mon tour du monde littéraire

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