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Citations de Jacques Derrida (259)


La liberté que nous assure ce désengagement critique (à tous les sens de ce mot) est donc sollicitude et ouverture sur la totalité.
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1. On ne parle jamais qu'une seule langue — ou plutôt un seul idiome.
2. On ne parle jamais une seule langue — ou plutôt il n'y a pas d'idiome pur.
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[...] elle n'aurait jamais su que ma peur de la mort n'aura fait que réfléchir la sienne, je veux dire ma mort pour elle dont je percevais l'angoisse à chacune de mes maladies, et sans doute [...] toujours [... ma mère a ainsi porté ma peur de la mort, je crains de mourir de n'avoir plus peur de la mort après la sienne.
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12 octobre 2004 :

« "Le mot "déconstruction" existait déjà en français, mais son usage était très rare. Il m'a servi d'abord à traduire des mots, l'un venant d'Heidegger, qui parlait de "destruction", l'autre venant de Freud, qui parlait de "dissociation". Mais très vite, naturellement, j'ai essayé de marquer en quoi, sous le même mot, ce que j'appelais déconstruction n'était pas simplement heideggérien ni freudien. J'ai consacré pas mal de travaux à marquer à la fois une certaine dette à l'égard de Freud, de Heidegger, et une certaine inflexion de ce que j'ai appelé déconstruction." »
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Je n'ai cessé d'apprendre, surtout en enseignant, à parler bas, ce qui fut difficile pour un « pied noir » et surtout dans ma famille, mais à faire que ce parler bas laissât paraître la retenue de ce qui est ainsi retenu, à peine, à grand peine contenu par l'écluse, une écluse précaire et qui laisse appréhender la catastrophe. À chaque passage le pire peut arriver.
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Je n'en suis pas fier, je n'en fais pas une doctrine, mais c'est ainsi : l'accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité intellectuelle d'une parole publique.
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Parce qu'il y a le pli d'une telle re-marque, la réplique ou la ré-application du quasi-transcendantal ou du quasi-ontologique dans l'exemple phénoménal, ontique ou empirique, et dans le phantasme même, là où celui-ci suppose de la trace dans la langue, on est justement obligé de dire à la fois « on ne parle jamais qu'une seule langue » et « on ne parle jamais une seule langue », ou bien « je ne parle qu'une seule langue, (et, mais, or) ce n'est pas la mienne ».
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La structure apparaît dans l'expérience de la blessure, de l'offense, de la vengeance et de la lésion. De la terreur. Événement traumatique parce qu'il y va ici de coups et blessures, de cicatrices, souvent de meurtres, parfois d'assassinats collectifs. C'est la réalité même, la portée de toute férance, de toute référence comme différance.
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Parce que le maître ne possède pas en propre, naturellement, ce qu'il appelle pourtant sa langue; parce que, quoi qu'il veuille ou fasse, il ne peut entretenir avec elle des rapports de propriété ou d'identité naturels, nationaux, congénitaux, ontologiques; parce qu'il ne peut accréditer et dire cette appropriation qu'au cours d'un procès non naturel de constructions politico-phantasmatiques; parce que la langue n'est pas son bien naturel, par cela même il peut historiquement, à travers le viol d'une usurpation culturelle, c'est-à-dire toujours d'essence coloniale, feindre de se l'approprier pour l'imposer comme « la sienne ».
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- Tu disais tout à l'heure qu'il ne pouvait pas y avoir de phrase d'"aujourd'hui" pour ce mot cendre. Si, il n'y en a qu'une peut-être dont la publication soit digne, elle dirait le brûle-tout, autrement dit holocauste et le four crématoire, en allemand dans toutes les langues juives du monde.
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Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire.
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Dès lors, nus sans le savoir, les animaux ne seraient pas, en vérité, nus.
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L'immotivation de la trace doit être maintenant entendue comme une opération et non comme un état, comme un mouvement actif, une dé-motivation, et non comme une structure donnée. Science de l'« arbitraire du signe », science de l'immotivation de la trace, science de l'écriture avant la parole et dans la parole, la grammatologie couvrirait ainsi le champ le plus vaste à l'intérieur duquel la linguistique dessinerait par abstraction son espace propre, avec les limites que Saussure prescrit à son système interne et qu'il faudrait réexaminer prudemment dans chaque système parole/écriture à travers le monde et l'histoire.
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Platon, qui disait au fond la même chose des rapports entre l'écriture, la parole et l'être (ou l'idée), avait au moins de l'image, de la peinture et de l'imitation une théorie plus subtile, plus critique et plus inquiète que celle qui préside à la naissance de la linguistique saussurienne.
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Ce souci est au cœur de l'Introduction à l'Origine de la géométrie, texte que j'avais choisi de traduire en particulier parce que Husserl y bute sur l'écriture. J'avais alors insisté sur le statut de la chose écrite dans l'histoire de la science. Pourquoi la constitution même des objets idéaux, et exemplairement des objets mathématiques, requiert-elle, comme Husserl le dit sans en tirer toutes les conséquences, l'incorporation dans ce qu'il appelle le « corps spirituel » de l'écrit ?
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"Dès son premier souffle, la parole, soumise à ce rythme temporel de crise et de réveil, n'ouvre son espace de parole qu'en enfermant la folie. Ce rythme n'est d'ailleurs pas une alternance qui serait de surcroît temporelle. C'est le mouvement de la temporalisation elle-même en ce qui l'unit au mouvement du logos. [...] C'est en cela que la crise ou l'oubli n'est peut-être pas l'accident mais la destinée de la philosophie parlante qui ne peut vivre qu'en enfermant la folie mais qui mourrait comme pensée et sous une violence encore pire si une nouvelle parole à chaque instant ne libérait l'ancienne folie tout en enfermant en elle, dans son présent, le fou du jour. C'est grâce seulement à une oppression de la folie que peut régner une pensée-finie, c'est-à-dire une histoire."
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"C'est parce qu'elle est inaugurale, au sens jeune de ce mot, que l'écriture est dangereuse et angoissante. Elle ne sait pas où elle va, aucune sagesse ne la garde de cette précipitation essentielle vers le sens qu'elle constitue et qui est d'abord son avenir."
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Etre franco-maghrébin, l'être « comme moi », ce n'est pas, pas surtout, surtout pas, un surcroît ou une richesse d'identités, d'attributs ou de noms. Cela trahirait plutôt, d'abord, un trouble de l'identité.
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j'ai toujours soupçonné la loi, comme la langue, d'être folle, en tout cas l'unique lieu et la première condition de la folie.
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En ce lieu de jalousie, en ce lieu partagé de vengeance et de ressentiment, en ce corps passionné par sa propre « division », avant toute autre mémoire, l'écriture se destine comme d'elle-même à l'anamnèse.
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