AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacques Le Goff (214)


Arthur devient rapidement le héros central d'un ensemble de textes littéraires qui constitue une des plus riches et puissantes créations de l'imaginaire médiéval, la légende arthurienne.
Commenter  J’apprécie          110
Aussi le symbolisme médiéval commençait au niveau des mots. Nommer une chose, c'était déjà l'expliquer. Isidore de Séville l'avait dit et, après lui, l'étymologie fleurit au Moyen Age comme une science fondamentale. La nomination est connaissance et prise de possession des choses, des réalités. En médecine, le diagnostic est déjà guérison par la prononciation du nom de la maladie. Quand l'évêque ou l'inquisiteur a pu déclarer un suspect "hérétique", l'essentiel est fait, l'ennemi a été interpellé, démasqué.
Commenter  J’apprécie          110
Le XIIIe siècle fut une grande période de floraison artistique, en particulier dans le domaine architectural. L'art, et plus particulièrement l'architecture, a été une des grandes manifestations et un des grands ciments de l'unité européenne. Malgré des traits communs, les littératures demeuraient éloignées par la diversité des langues : le langage de l'art fut à peu près unique. Déjà l'art roman, marquant comme son nom l'indique un certain retour à l'art romain antique, s'était répandu dans une grande partie de l'Europe, mais avec d'importantes particularités selon les peuples et les régions. L'art gothique qu'on appela aussi art français submergea, lui, tout l'Europe chrétienne, à partir de la France du Nord et plus particulièrement du cœur de cette région que l'on appelait la France proprement dite, au XIIIè siècle, et plus tard Ile-de-France.
Commenter  J’apprécie          100
[…] Entre l’histoire et la légende, entre la réalité et l’imagination, l’imaginaire médiéval construit un monde mixte, mêlé, qui constitue l’étoffe de la réalité naissant de l’irréalité des êtres qui séduisent l’imagination des hommes et des femmes du Moyen Âge.
Commenter  J’apprécie          100
L'économie de l'Occident médiéval a pour but la subsistance des hommes. Elle ne va pas au-delà.
Commenter  J’apprécie          100
A partir du XIVè siècle mais surtout au XVè siècle, quelques poètes et écrivains surtout italiens eurent le sentiment qu'ils évoluaient dans une atmosphère nouvelle, qu'ils étaient eux-mêmes à la fois le produit et les initiateurs de cette culture inédite. Ils voulurent donc définir, de façon péjorative, la période dont ils pensaient sortir avec bonheur. Celle-ci, si elle se terminait avec eux, commençait plus ou moins avec la fin de l'Empire romain, époque incarnant à leurs yeux l'art et la culture, qui avait vu s'imposer de grands auteurs que d'ailleurs ils connaissaient très mal : Homère, Platon (seul Aristote avait été utilisé au Moyen Age), Cicéron, Virgile, Ovide, etc. Cette période qu'ils cherchaient à définir avait ainsi comme seule particularité d'être intermédiaire entre une Antiquité imaginaire et une modernité imaginée : ils la désignèrent comme "âge moyen" (media aetas).
Commenter  J’apprécie          100
Jacques Le Goff
Ecrirez-vous un jour vos Mémoires, une autobiographie?

J.L.G. : Ah, non, ça jamais! Je suis profondément hostile à l'autobiographie. C'est une forme imbécile de vanité. Les biographies sont faites pour mentir, alors pensez donc, les autobiographies! ... Non, c'est dégueulasse, une autobiographie... C'est mentir sur soi-même... Je pense écrire un livre sur ma femme, qui vient de mourir il y a seulement quelques mois, ce qui me plonge dans un état terrible. Ce sera mon dernier livre, je crois. Et je suis déjà effrayé par l'idée de devoir y parler un peu de moi. Mais je n'écrirai pas mes Mémoires. Je crois d'ailleurs que, parmi les choses qui me rendent le Moyen Age moins coupable et si attractif, il y a le fait que cette époque n'a pas eu la manie de l'autobiographie!

1678 - L'Express, 1er mai 2005
Commenter  J’apprécie          101
Il ne s'agit certes pas de refaire le Moyen Age, mais de ne pas oublier que les hommes et les femmes de cette période sont nos ancêtres, qu'il est un moment essentiel de notre passé, et donc qu'un voyage au Moyen Âge vous donnera le double plaisir de rencontrer à la fois l'autre et vous-même.
Commenter  J’apprécie          100
Les manifestations sociales les plus ostensibles comme les exultations les plus intimes du corps sont amplement réprimées. C'est au Moyen-Âge que disparaissent notamment les thermes, le sport ainsi que le théâtre hérité des Grecs et des Romains
Commenter  J’apprécie          90
Le Moyen Âge a été, notamment par la notion de renaissance, mais aussi, de façon plus diffuse, un passeur de l’Antiquité
Commenter  J’apprécie          90
Le merveilleux forme une un système avec le miraculeux et le magique.
Le miraculeux est réservé à Dieu, et se manifeste par un acte divin défiant les lois de la nature.
Le magique, même s'il subsiste une forme licite de magie blanche, est essentiellement une forme condamnable de sorcellerie imputable soit à l'ennemi du genre humain, le diable, soit à ses suppôts, les démons et les sorciers. Le merveilleux, étonnant et incompréhensible, appartient pourtant à l'ordre de la nature. Dans son ouvrage les 'Otia imperialia', encyclopédie écrite pour l'empereur Otton IV vers 1210, l'Anglais Gervais de Tilbury définit le merveilleux : " Ce qui échappe à notre compréhension, bien que ce soit naturel. "
Commenter  J’apprécie          90
introduction : Le Troisième Lieu
Dans les âpres discussions entre protestants et catholiques au XVI° siècle, les réformés reprochaient vivement à leurs adversaires la croyance au Purgatoire, à ce que Luther appelait "le troisième lieu". Cet au-delà "inventé" n'était pas dans l'Ecriture.
Je me propose de suivre la formation séculaire de ce troisième lieu depuis le judéo-christianisme antique, d'en montrer la naissance au moment de l'épanouissement de l'Occident médiéval dans la seconde moitié du XII° siècle, et le rapide succès au cours du siècle suivant. Je tenterai enfin d'expliquer pourquoi il est intimement lié à ce grand moment de l'histoire de la chrétienté et comment il a fonctionné, de façon décisive, dans l'acceptation ou, chez les hérétiques, le refus, au sein de la nouvelle société issue du prodigieux essor des deux siècles et demi qui ont suivi l'an mil.
Commenter  J’apprécie          90
Comme on l’a déjà vu, et comme on va le voir encore, la notion d’Europe s’est opposée à celle d’Asie et, plus généralement, d’Orient. Le terme Occident peut donc désigner un territoire qui est essentiellement celui de l’Europe. Cet usage d’Occident, sans avoir été répandu au Moyen Âge, a été renforcé dans l’imaginaire par la division de la Chrétienté entre l’Empire byzantin et la Chrétienté latine correspondant à un empire d’Orient et un empire d’Occident. Là est la grande césure que la Moyen Âge a livrée, aggravée depuis l’Empire romain, entre un Europe de l’Est et une Europe de l’Ouest, césure linguistique, religieuse, politique. Le caractère « occidental » de l’Europe chrétienne latine qui est à l’origine de l’Europe actuelle a été encore accentué par une théorie de certains intellectuels chrétiens aux XIIe et XIIIe siècles. C’est l’idée d’un transfert du pouvoir et de la civilisation, de l’est vers l’ouest. Translatio imperii, translatio studii, qui souligne le transfert du pouvoir de l’Empire byzantin à l’Empire germanique, et celui du savoir d’Athènes et de Rome à Paris. Cette marche vers l’ouest de la civilisation a certainement contribué à l’idée d’une supériorité occidentale chez beaucoup d’Européens des siècles suivants.
Commenter  J’apprécie          80
La cathédrale est la meilleure expression architecturale de l’intime union de l’intérieur et de l’extérieur qui est au cœur de la spiritualité et de la sensibilité du Moyen Age.
Commenter  J’apprécie          80
Fait social, la ruralisation n'est que 1'aspect le plus spectaculaire d'une évolution qui va imprimer à la société de 1'Occident médiéval un caractère essentiel qui demeurera ancré dans les mentalités plus longtemps encore que dans la réalité matérielle : le compartimentage professionnel et social. La fuite devant certains métiers, la mobilité de la main-d’œuvre rurale avaient amené les empereurs du Bas-Empire à rendre obligatoirement héréditaires certaines professions et encouragé les grands propriétaires à attacher à la terre les colons destinés à remplacer les esclaves de moins en moins nombreux. La Chrétienté médiévale fera un peché majeur du désir d'échapper à son état. Tel père, tel fils sera la loi du Moyen Age occidental, héritée du Bas-Empire romain. Demeurer s'opposera à changer et surtout à parvenir. L’idéal sera une société de « manants », de manere, demeurer. Société stratifiée, horizontalement cloisonnée.

3096 - [Arthaud, p. 53]
Commenter  J’apprécie          80
On retrouvera dans les héros présentés ici ces liens avec le courage guerrier et courtoisie. Certains de ces personnages sont historiques, mais sont rapidement devenus légendaires. C'est le cas de Charlemagne et celui du Cid. D'autres sont semi-légendaires, ayant évolué à partir d'origines obscures et parfois incertaines vers un statut de héros. C'est le cas du roi breton Arthur, rencontré dans une chronique du très haut Moyen Âge, ou du comte Roland, neveu réel mais très obscur de Charlemagne.
Commenter  J’apprécie          80
Le Moyen-âge ne m'a retenu que parce qu'il avait le pouvoir quasi magique de ma depayser, de m'arracher aux troubles et aux médiocrités du présent et en même temps de me le rendre plus brûlant et plus clair.
Commenter  J’apprécie          80
incipit :
L'Occident médiéval est né sur les ruines du monde romain. Il y a trouvé appui et handicap à la fois. Rome a été sa nourriture et sa paralysie.
Commenter  J’apprécie          80
Malgré leurs efforts pour emprunter à Rome son héritage politique et administratif, les Francs n'avaient pas acquis le sens de l'Etat.
Commenter  J’apprécie          70
Les rois médiévaux sont par ailleurs des rois trifonctionnels, c’est-à-dire qu’ils concentrent en eux les trois fonctions indo-européennes qui définissent le fonctionnement global d’une société par l’intermédiaire de trois catégories différentes de personnes. Le roi incarne la première fonction, la fonction religieuse, parce que, bien qu’il ne soit pas prêtre, il exerce l’essentiel de cette fonction, la justice. Il est aussi un roi de la deuxième fonction, la fonction militaire, car il est noble et guerrier (le président de la République d’aujourd’hui est chef suprême des armées, selon une conception plus politique que militaire). Enfin, le roi est un roi de la troisième fonction, plus difficile à définir. Cette fonction caractérisée par le travail selon la formule médiévale renvoie pratiquement à la prospérité et à la beauté. Le roi est donc responsable de l’économie, c’est-à-dire de la prospérité de son royaume et, en ce qui le concerne personnellement, de l’obligation d’œuvres de miséricorde, en particulier la distribution abondante d’aumônes.
Commenter  J’apprécie          70



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Le Goff (970)Voir plus

Quiz Voir plus

La Sélection tome 1 de Kiera Cass

Quel est le nom de famille d'America ?

Sanger
Leger
Il n'est pas mentionné
Singer

7 questions
969 lecteurs ont répondu
Thème : La Sélection, tome 1 de Kiera CassCréer un quiz sur cet auteur

{* *}